to give you an explanation, i am incapable of it. (palmyr)

Ça fait plus d'une semaine que je ne donne plus aucune nouvelle à Palmyr. Une semaine que je l'évite le maximum de fois. Je n'ai pas envie de me retrouver face à elle. Ni de devoir lui rendre des explications en tout genre. Surtout que ce n'est pas mon genre de donner des explications. Et, je ne le serai probablement jamais. Alors, pour extérioriser tout cela. Je décide d'aller faire mon jogging quotidien au Charles River. C'est un endroit que j'affectionne tout particulièrement. J'aime aller courir la-bas, le long de la rivière. Ça me détend d'aller là-bas. Ne me demander pas pourquoi, je serais incapable de vous l'expliquer. Une fois en bas de survêtement enfilé, je quitte mon appartement de l'Imman Square pour me rendre à pied sous se brise d'air frais d'automne au Charles River. Une dizaine de minute plus tard, j'atterris à l'endroit que j'avais choisi avec soin. Je commence à courir tranquillement pour éviter de me faire mal. Je m'échauffe en quelques sortes. Sauf, que malheureusement ... mon regard se dirige vers une silhouette que je ne connais que trop bien. Cette silhouette appartenait à Palmyr. La seule personne que je n'avais pas envie de croiser aujourd'hui était présente sur les lieux. Je peux dire que j'ai la poisse depuis que je me suis levé du lit ce matin. Bref, je fais comme-ci je ne l'avais même pas aperçu et je continue de courir. Tout ça comme si rien ne s'était passé.

Première résolution de cette nouvelle année scolaire : être plus active. Pour la quatrième année consécutive, je le sais plus que bien, mais cette fois je veux vraiment réussir. Je veux être en mesure de courir plusieurs kilomètres sans m'essouffler, si jamais, on m'agresse dans la ruelle. Personnellement, je trouvai que c'était une bonne raison. Sauf que mon problème est que dès que je commence, je veux immédiatement abandonner... Encore plus lorsque je cours. Comme maintenant. J'ai envie de rebrousser chemin, retourner chez moi et m’effondrer sur le canapé devant la télévision. Oui, oui, je suis paresseuse, parfois. Du coup, me voilà à Charles River où tout le monde court, apparemment, et après avoir réussi je-ne-sais-plus-combien-de-minutes, je m'arrêtai et reprenais mon souffle. Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder tous les gens qui passaient devant moi jusqu'à ce que je reconnaisse un visage. Samaël. Samaël qui continue son chemin comme si j'étais invisible et je fronçai les sourcils. Sérieusement ? Ça me mettait en colère. Alors, je décide de lui courir après parce que c'est impoli et qu'en courant, j'espère que l'envie de lui foutre une baffe va disparaître. « Quoi, je suis une inconnue maintenant ? » Criai-je en m'arrêtant, à bout de souffle. C'est soit ça ou alors, j'ai le visage commun et il ne m'a pas reconnu. Je ne lui laisse pas cette option.

J'ai un besoin répressif de faire du sport pour évacuer toute la rancœur que je peux avoir. Ça me permet de me détendre. De me relaxer comme je peux. C'est le seul moyen que j'ai trouvé et qui m'apaise comme je le souhaite réellement. Comme aujourd'hui, j'ai pris le temps d'aller courir au Charles River pour canaliser l'accumulation de stress que j'ai eu pendant ma journée de cours à l'université. Or, je viens à être sur le même lieux que Palmyr. Ce n'est pas une personne que je déteste et que j'aurais envie d'écraser comme une fourmi. Non avec elle, c'est différent. Elle m'attire mais, vu qu'elle est la meilleure amie de Claarys et amie avec Tamsin. Au vu l'histoire que j'entretiens avec Tamsin. Je n'ai pas envie d'envenimer les choses entre elles et, entre nous. Surtout entre Tamsin et moi. Déjà que je la fais souffrir sans m'en rendre compte. Je n'ai clairement pas envie d'en rajouter une couche. Donc, je passe mon temps à éviter la jeune femme. Encore une fois, c'est ce que j'ai fait en la voyant. Cependant, elle m'a bien vite rattrapé pour avoir une explication. Pourtant, je ne suis pas prêt à lui en donner une. J'en ai pas envie, clairement. « Depuis quand je dois te rendre des comptes ? » Si elle compte avec une explication sur mon comportement depuis quelques semaines. Elle est mal barrée, je ne suis pas apte à lui en donner. Je ne suis pas quelqu'un qui en donne généralement. Je ne vais pas commencer maintenant.

Non, mais sérieusement, je suis incapable de comprendre le comportement de Samaël. Ou juste un peu... Merde, c'est quoi tous ces gens qui sont énigmatiques dans ma vie ? J'en ai assez avec Walter, je n'ai pas besoin que Samaël se ramène en m'évitant comme si j'avais été diagnostiquée avec la peste. Ce qu'il me dit comme réponse me subjugue au sol. Je fronçai les sourcils en affichant un point d'interrogation sur le visage. Est-ce qu'il se fout de moi ? Où sont les caméras ? Parce que sincèrement, j'ai de la difficulté à croire que c'est la réalité. « Ok, euh, je ne te demande pas de me rendre des comptes... » Ma voix n'est pas tant amicale que je le veux, mais son comportement m'énerve. Du coup, ma petite voix me dit de me calmer en me disant que Samaël est seulement con. Les hommes, tous des connards, sérieux. Puis, je lève une main comme pour l'empêcher de continuer à m'attaquer. « Je te demande seulement d'agir comme une personne sociable. Ça doit être trop dur pour toi, apparemment, excuse-moi de t'avoir déranger Samaël. » Mes mots sonnent carrément comme un reproche, mais ça ne fait rien même s'il me traire comme une inconnue, je vais continuer.

J'ai toujours été un homme particulièrement énigmatique. Mes anciennes relations pourraient confirmer mes dires. J'agis comme-ci je reprochais quelque chose à Palmyr. C'est complètement le contraire, en réalité. Je l'évite pour la simple raison que je ne peux pas rester à ses côtés. Puisque je serais capable de craquer, de l'embrasser, de la câliné. Je ne veux pas omettre des gestes affectifs envers elle. Pas dans ses conditions de vie. Pas contre Tamsin, ni contre Claarys. La vie est vraiment injuste quand elle s'y met. « Tu essayes de me tirer les vers du nez, je ne suis pas idiot. » Je sais réfléchir de temps en temps. Je n'ai pas un cerveau qui est en deuil pour n'importe quelle raison. Il fonctionne à merveille. J'ancre ensuite mon regard sur Palmyr quand elle vient à lever la main. « Tamsin et Claarys ont déjà dû te briefer sur mon comportement. Pas la peine de faire semblant d'être touchée de ma façon d'agir. » Je sais être un connard quand il le faut. Je le suis avec Palmyr en ce moment. Mais, je préfère être insensible et blessant à son encontre pour éviter d'être trop proche d'elle. Elle ne doit sûrement pas comprendre mon revirement de conduite.

Bien sûr que j’essaie de lui tirer les vers du nez. Toute personne normale ferait la même chose que moi, non ? Enfin, je veux dire comment est-ce qu’une personne arrive à être d’accord avec un comportement comme celui de Samaël ? « Il ne faut pas être la personne la plus intelligente du monde pour comprendre ce que j’essaie de faire. » Répliquai-je avec une petite tinte de sarcasme dans la voix. Puis, pour être honnête, ça m’énervai carrément de le voir me traiter comme si j’étais une étrangère. Dans mon livre à moi, ce n’est pas normal. Comment est-ce que tu peux traiter une personne quand t’es proche de cette personne ? « Ouais, ne t’inquiète pas je le connais plutôt bien ton comportement… Je ne pensais pas le rencontrer, c’est tout. » Je suis déçue, sérieusement. « Et je ne fais pas semblant, okay ? » Répondis-je en m’avançant légèrement après avoir descendue ma main des airs.

Elle n'arrivera pas à me faire sortir les vers du nez. Encore moins à me mettre à bout de nerf. J'arrive à me contrôler face aux femmes. C'est tout le contraire face aux hommes, croyez-moi. J'assume mon comportement de A à Z. Je ne vais pas dire que j'en suis fier. Ça serait clairement menti. « À croire que je suis le seul idiot sur terre. » Dis-je avec sarcasme. Évidemment que je ne pense pas être idiot. Loin de là. Je sais faire fonctionner mon cerveau à la perfection. Sinon, je n'entamerais pas ma cinquième année de médecine. Je me comporte d'une mauvaise manière avec Palmyr. Je ne peux pas faire autrement, malheureusement. Puisque si je me comportais de la manière dont je souhaiterais. Je pense que j'aurais déjà tenté une approche envers elle. Et je ne peux pas me le permettre par rapport à Claarys et Tamsin. Alors, je me contente de la traiter comme une étrangère. En sachant, que je souhaiterais bien autre chose, pour ma part. « Il faut bien une première à tout, ma belle. » En prime, j'en rajoute une couche. Faut vraiment que j'apprenne à me taire de temps à autre. Ce n'est plus possible, aujourd'hui. Je suis en train de creuser ma tombe tout seul, sans l'aide de quiconque. « Tu veux quoi en fait ? Que je t'embrasse, que je te prenne contre cet arbre en sachant qu'on a Claarys et Tamsin en commun ? » Vas-y réponds-moi clairement Palmyr. Je n'attends que ça désormais. Livre ce que tu as sur le cœur. Pour que les choses soient claires une bonne chose pour toute.

Sarcasme par-dessus sarcasme, voilà à quoi se résume, pour le moment, cette conversation. D’ailleurs, celle-ci me saoule de plus en plus. Je m’en veux – presque – d’être aussi acharné pour des gens comme Samaël. J’attends toujours le jour où une copie de moi minuscule apparaît sur mon épaule afin de me dire d’abandonner. Je ne réplique rien parce qu’il n’est pas le seul idiot de la Terre. En tout cas, pas de mon monde. Samaël est le deuxième après Walter. Bah oui, mon propre frère occupe la première place de mon palmarès des idiots. Ma mâchoire se crispe quand je l’entends me dire ma belle, il est agaçant. J’ai envie qu’il se taise, j’en ai marre de l’entendre. Il joue avec ma patience, sérieusement. Je déteste le fait qu’il me traite de cette manière alors qu’il est assez grand pour agir comme un adulte. « Non, ce n’est pas ce que je veux… »  Ou peut-être que ce l’était, je ne sais pas. C’est compliqué. J’inspirai profondément en levant les yeux au ciel. Qu’est-ce que je veux, au final ? « Ce que je veux c’est que tu ne me traites pas comme une étrangère, Samaël. Je veux que tu te conduises comme un adulte avec moi et que tu arrêtes de te conduire comme un enfant. » Bordel, je ne lui demandai pas de me décrocher la lune. Simplement de se conduire comme l’adulte qu’il est. Les années enfants sont du passé, il a besoin de grandir. « Si c’est trop difficile, dis-le moi. » Je croisai mes bras sous ma poitrine en le regardant durement.

Je suis loin d'être quelqu'un de parfait. Je ne le serais jamais, quoiqu'il arrive. Je sais tout de même reconnaître mes erreurs. Et, j'en faisais une énorme avec Palmyr. Sauf, que je ne pouvais pas faire autrement. J'ai besoin de me comporter comme un idiot pour qu'elle s'éloigne de moi. Pour qu'elle arrête de me courir après pour avoir cette fichue explication de mon éloignement. « Tu veux quoi réellement dans ce cas ? Je ne te suis plus du tout ... » Je ne pouvais pas lui dire que j'avais envie d'elle. Dès que je la vois j'ai envie qu'elle soit dans mes bras, de l'embrasser de te câliner. Je ne pouvais pas pour Claarys et Tamsin. C'était un total manque de respect. « Tu ne comprends pas que si j'agis comme cela avec toi c'est pour une raison précise ? J'ai besoin que tu t'éloignes de moi. Étant donné que tu es la tentation suprême Palmyr. Et, que je ne peux clairement pas faire ça par rapport à Claarys et Tamsin. » Je ne peux pas me comporter comme un homme et, réaliser mes désirs les plus enfouis. J'ai déjà fait souffrir bien trop de monde dans mon entourage pour rajouter deux prénoms à ma liste interminable. Je ne réplique pas à sa dernière phrase. Je n'en vois pas l'utilité.

En vérité, je n'ai absolument aucune idée de ce quoi je voulais vraiment. Mise à part le fait que je ne veux pas que Samaël me traite comme une inconnue. J’attends de lui qu'il agisse comme l'adulte qu'il est supposé être, mais cela semble tellement difficile à faire. Ou au moins, qu'il m'explique clairement pour quelle raison d'un seul regard, je suis devenue cette étrangère. Je ne voulais pas l'être, mais qu'est-ce que je peux faire pour changer ça ? Absolument rien. Je ne peux pas me prétendre médecin et aller trafiquer le cerveau de Samaël, c'est la réalité. D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi je m'attendais à recevoir des explications alors que je sais pertinemment que ce n'est pas le genre de ce dernier. Quel dommage d'être aussi beau, mais tellement con. « Tu veux vraiment que je m'éloigne de toi et que je te traite comme un inconnu ? » Moi, je ne le veux pas. Je ne veux pas le considérer comme une sorte d'étranger, je le veux dans ma vie. Même si je suis sa tentation suprême et qu'il est la mienne. « Écoute, je sais que c'est compliqué entre nous, mais ne me demande pas de m'éloigner. Je n'en ai pas envie et je suis prête à camoufler tout mon corps et visage pour éviter que ça se complique encore plus. » J'ai parfaitement conscience que c'est une proposition désespérée, mais voilà c'est la seule idée qui m'est passée par la tête.