"School's out for the summer."

↪ "Sur le fil de ma vie je me perds parfois à chercher l'équilibre."

Son casque sur les oreilles, Julian franchit les portes de son appartement new-yorkais avec ses valises pour les charger dans le coffre de sa voiture.
Il venait enfin de retrouver la paix et n'entendrait plus parler de son notaire jusqu'à ses 21 ans, soit dans quelques mois.
Il lança sa musique sur son poste radio et démarra avant de se faufiler dans le trafic matinal pour prendre la direction du summer camp.

Enfin des vacances méritées. Ces derniers mois n'avaient pas été de repos et encore moins les semaines qui venaient de passer. Sur la route, le jeune brun s'amusait à s'égosiller dans son Aston Martin. Habituellement, Junkee était là pour lui faire comprendre qu'il chantait faux et qu'il lui cassait les oreilles mais cette fois son fidèle compagnon était resté à New-York chez des amis de longue date de ses maîtres.
A quelques kilomètres du camp, Andrews téléphona à Billie pour lui donner rendez-vous plus tard dans le premier parc qu'elle pourrait trouver et lui demander de se charger de quelques petites courses.
Il avait hâte de la retrouver et de passer du temps seul avec la tête. Depuis le flop du bal, ils n'avaient pas eu le temps de se croiser ou de pouvoir échanger quelques mots pour une raison inconnue.

Après s'être installé dans son chalet qu'il partagerait avec des inconnus, il envoya un sms à sa meilleure amie pour savoir où elle se trouvait et la rejoignit presque en courant.
A quelques mètres d'elle, il émit un sifflement digne d'un dragueur de bas niveau en la voyant. Avec un sourire au coin des lèvres, il se rapprocha d'elle d'un pas tranquille et lui colla une bise sur les deux joues.

« - Salut belle-gosse! »

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L'été ; nous y étions enfin. J'avais l'impression que chaque année devenait plus difficile au niveau du travail à fournir à l'université. Je n'avais jamais autant bûché de toute ma scolarité que cette année et celle qui arrivait allait être encore pire, j'en étais certaine. Je n'avais pas fini major de ma promo comme l'année précédente, mais d'après ce que j'avais entendu dire, j'étais dans le peloton de tête. Je n'avais pas trop eu le temps de me préoccuper de mes résultats avec les problèmes de santé de Jude, le don et la greffe .. J'avais juste pris le temps de vérifier que j'avais bel et bien validé mon année avant de laisser place aux autres élèves qui poussaient dans tous les sens pour voir les résultats de toute la promotion. La folie de ces derniers mois était ce qui me faisait accueillir ces vacances à bras ouverts ; oublier l'université, le travail acharné, les problèmes qui allaient et venaient .. et tout simplement profiter du soleil.

J'avais déposé mes valises dans le chalet la veille au soir, accompagnée de Rox, et je n'avais pas encore eu le temps de profiter du parc aquatique. Il faisait une chaleur étouffante dehors aujourd'hui, chose rare pour le Vermont, et j'étais bien décidée à aller me baigner. J'étais en train de nouer un paréo autour de mes hanches, vêtue de mon maillot de bain lorsque mon téléphone sonna, annonçant un SMS. J'y jetai un rapide coup d’œil mais revérifiai en voyant le nom de Julian s'afficher. Nous ne nous étions pas parlé depuis le bal, et nous ne nous étions pas quittés en très bons termes. Je fronçai les sourcils, curieuse, puis ouvris le message. Le contenu me surpris, il proposait un simple picnic dans une heure ou deux dans un parc. Je baissai les yeux vers ma tenue, et soupirai en me disant que la baignade ne serait pas pour aujourd'hui finalement. D'un geste résigné, je dénouai mon paréo et allai enfiler un bermudas ainsi qu'un débardeur blanc que j'accompagnai de savates puis attrapai mes clés de voiture et sortis dans la chaleur de Juin.

Je passai dans une petite boutique acheter quelques fruits d'été et des tartelettes au chocolat, sachant que c'étaient les gâteaux préférés de Julian, puis je me rendis dans le parc le plus proche et installai une nappe sur le sol, m'allongeant dessus en attendant l'arrivée de mon meilleur ami, les poignets croisés par-dessus mes yeux. Un sifflement me fit me redresser et je me posai sur mes avant-bras, voyant Julian arriver tout sourire. Je fronçai un peu les sourcils, me demandant vaguement s'il avait oublié que nous nous étions quittés sur une dispute la dernière fois. Il se baissa pour m'embrasser et je lui rendis vaguement sa bise, complètement déphasée. « Hey, » répondis-je après un moment d'hésitation. Il se posa à côté de moi et je me redressai en position assise, regroupant mes genoux contre ma poitrine et l'observant longuement. Il avait vraiment l'air totalement à côté de la plaque et je devais avouer que ça m'énervait fortement. « Ça va ? » demandai-je d'un ton sec tandis qu'il attaquait les tartelettes. Je n'attendis même pas sa réponse et enchaînai directement. « Tu as fini ta petite crise, tu t'es calmé depuis la dernière fois ? Parce que tu m'as l'air d'humeur plutôt joviale quand on sait comment notre dernière conversation s'est passée. »

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↪ "Sur le fil de ma vie je me perds parfois à chercher l'équilibre."

L'Eliot s'installa sur la nappe, à côté de sa meilleure amie et avisa le paquet de tartelettes qu'elle avait acheté. Tranquillement, il ouvrit l'emballage, avec un air gourmand et affamé, sous les yeux de Billie qui semblait agacée. Dans un coin de sa tête il se dit que ça devait être ses hormones qui faisait encore les 400 coups, comme à leur habitude et ce, tous les mois. «Ça va ? » demanda O'Connell d'un ton acide qui fit relever la tête au brun qui s'apprêtait à croquer dans un de ces délicieux gâteaux. Il la regarda avec des yeux ronds et là, ce fut le drame. « Tu as fini ta petite crise, tu t'es calmé depuis la dernière fois ? Parce que tu m'as l'air d'humeur plutôt joviale quand on sait comment notre dernière conversation s'est passée. ». C'était donc ça...
D'accord il l'avait purement et simplement monopolisée pendant tout le bal, ne supportant pas que quelqu'un d'autre, mis à part Jude, ne mette les mains sur elle. « Et toi, ça va? Parce que tu m'as l'air d'humeur égale à celle de notre dernière conversation alors qu'on est en vacances.», rétorqua Julian d'un ton détaché.
Bon d'accord, il était en train de la provoquer et au lieu d'essayer d'étouffer la colère qui commençait à gronder chez Billie, il l'attisait. Mais il s'en contrefichait. Vraiment. Il avait été insupportable, jaloux, possessif et ne lui avait donné aucune explication quant à son comportement parce qu'il n'en voyait pas l'utilité. En vérité, il refusait catégoriquement de lui dire ses véritables raisons pour la simple raison qu'il ne voulait pas se les avouer.

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Mon ton était sec, presque agressif. Mais c'était le genre de comportement que je ne pouvais pas supporter. Au bal, la soirée avait très bien commencé ; Jude et Julian étaient venus nous chercher à cheval, nous nous étions ridiculisés en arrivant à la soirée mais cela avait fini en fou rire général. Durant le repas, l'Eliot et moi avions parlé comme toujours, riant de tout et de n'importe quoi et nous cherchant plus ou moins. Notre relation avait toujours été ainsi et à nos yeux, c'était un comportement normal. Puis la danse avait été ouverte, et tout avait commencé à déraper. Julian avait monopolisé mon attention toute la soirée, ne me laissant le droit de partager une seule danse avec Jude ; et cela ne m'aurait pas dérangé si pour garder mon attention, il n'avait pas repoussé toutes les personnes du genre masculin qui m'avaient invitée à danser. Au début, je m'étais excusée en hochant les épaules et en souriant un peu, confuse mais heureuse de rester avec mon meilleur ami. Puis la soirée avait progressé et l'Eliot s'était entêté à les repousser avec de plus en plus d'agressivité. Lorsque j'estimais avoir eu ma dose, je l'avais traîné dehors pour lui demander des comptes, mais il avait fait l'autruche et avait fait semblant de ne pas comprendre le problème.

Nous en étions resté là et aujourd'hui, presque un mois plus tard, il revenait comme une fleur. Comme si toute cette situation n'avait pas eu lieu. « Et toi, ça va? Parce que tu m'as l'air d'humeur égale à celle de notre dernière conversation alors qu'on est en vacances.» Je haussai les sourcils d'un air désabusé et restai quelques secondes silencieuse, la colère montant doucement mais sûrement en moi. « On est en vacances ? Et alors ? Tu crois que le fait de quitter Harvard ça met tout se qui se passe là-bas en stand-by ? Tu t'es conduit comme un con au bal, Julian, et j'aimerais assez que tu m'expliques ce qui t'a pris. » Je me redressai un peu, me mettant à genoux et fixant un regard exigeant sur le brun. J'attendis quelques secondes puis n'y tenant plus, je poursuivis. « Tu n'as pas l'impression que tu as réagi bizarrement ? D'habitude on attend le lendemain matin pour virer les coups de l'autre. Tu as décidé que tu ferais une petite entorse à la règle ?! »

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↪ "Sur le fil de ma vie je me perds parfois à chercher l'équilibre."

Qu'est-ce-qui serait le plus intelligent? Essayer de se faire pardonner pour étouffer rapidement la colère qui se mettait à bouillir chez la jeune femme ou au contraire continuer sur sa lancée et laisser glisser les remarques acerbes qu'elle lui enverrait en pleine face? Fatigué par son voyage, Julian opta pour la deuxième option et acheva deux autres tartelettes sous le regard de Billie qui commençait à l'incendier dans les formes. « On est en vacances ? Et alors ? Tu crois que le fait de quitter Harvard ça met tout se qui se passe là-bas en stand-by ? Tu t'es conduit comme un con au bal, Julian, et j'aimerais assez que tu m'expliques ce qui t'a pris. ». Le brun haussa les épaules tandis qu'O'Connell se mettait face à lui et le fixait avec son regard "je veux savoir un truc et tu vas me le dire dans la seconde sinon je t'étripe" mais il n'en avait pas l'intention.

Il était hors-de-question qu'il lui dise qu'il avait pris la notion de "cavalière/cavalier" au pied de la lettre et que jusqu'à ce qu'ils puissent danser il avait eu l'impression de former un véritable couple avec elle. Tout comme il faudrait le torturer pour qu'il avoue qu'il l'avait trouvé tellement belle et parfaite ce soir-là qu'il n'avait pas supporté l'idée que quelqu'un puisse la monopoliser quelques minutes et surtout la touche. Il avait été jaloux, purement et simplement et l'alcool n'avait pas aidé mais ça, Billie ne le saurait jamais. « - Tu n'as pas l'impression que tu as réagi bizarrement ? D'habitude on attend le lendemain matin pour virer les coups de l'autre. Tu as décidé que tu ferais une petite entorse à la règle ?! - J'avais trop bu, tu sais comment je suis dans ces moments-là. Pourquoi tu en fais toute une histoire? Si tu voulais te serrer un autre gars il suffisait de me le dire Bill'.», rétorqua Julian en s'allongeant sur la nappe et en s'emparant d'un autre gâteau. Plus con, tu meurs.

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