Again and always ∞ Arwen

Je n’étais vraiment pas du matin mais de l’après-midi non plus. Non, moi j’étais une fille de la nuit et une vraie. Il était treize heures mais malgré tout je n’arrivais pas à me lever. Ma tête tambourinais et je ne savais absolument pas où je me trouvais. Une chose était sûre, je n’étais pas chez moi. Je me retournai et heurtai une tête ce qui eut pour effet de me réveiller complètement. Brusquementje me relevai et dévisageai le garçon qui se trouvait dans le lit avec moi. Plus je le regardais et plus les flashes venaient se heurter dans ma tête. Moi arrivant à la fête… moi en train de danser avec le garçon… Moi qui monte dans la chambre tout en embrassant fougueusement ce fameux garçon… Immédiatement je chassai ces images de ma tête et je soupirai. Il n’y allait donc pas avoir une seule soirée durant laquelle je ne coucherais pas avec un garçon. Je m’enroulai autour des draps révélant le corps nu du garçon qui était à côté de toi. Il grogna plusieurs fois, il devait sûrement avec froid mais je m’en fichais. Sans attendre une secondes de plus je partis à la recherche de mes vêtements. Une fois toutes mes affaires ramasser je partis dans la salle de bains je les enfilai rapidement avant de partir précipitamment par la fenêtre. J’avais cours et je n’avais pas le temps de prendre une douche. C’était vraiment l’horreur. Je ne ressemblais à rien enfin si à tout sauf à moi mais tant pis, j’allais faire avec. Je rentrais en quatrième vitesse pour prendre mon sac et enfiler une autre tenue que cette mini-robe rouge. Pas de maquillage pour une fois. J’arrivais à quatorze heures à la fac alors que mon cours commençait à treize heure trente. Ça ne servait pas à grand-chose que je rentre. J’avais cours d’histoire de la danse du XVIIème siècle et ce prof – un vieux grincheux – m’avait prévenu qu’il ne m’accepterait plus dans ses cours si j'étais en retard. Légèrement énervée, je fis demi-tour et heurtais de plein fouet une personne. « Désolée. » Dis-je en me rendant compte que c’était Arwen.

Je papillonnais d'un endroit à un autre sans grand problème. On pourrait croire que j'étais heureuse d'aller en cours, mais en réalité, je cachais bien mon jeu. De l’intérieur, je trainais des pieds et je peux vous assurer que je me forçais à aller de cours en cours. Là où je fus réellement heureuse, c'est quand l'heure de mon dernier cours fut arrivée. Vous savez, ce moment où vous regardez les dernières minutes passer sur la pendule de la classe, attendant la sonnerie avec la boule au ventre et beaucoup d'impatience. Je ne savais vraiment ce que j'avais aujourd'hui... Je n'avais juste aucune envie de me montrer studieuse, comme s'il y avait un ras-le-bol constant ses derniers temps. Je flânais donc dans le hall, m’apprêtant à bientôt rejoindre la cabot house pour y terminer ma journée quand quelqu'un me percuta de plein fouet. « Désolée. » J'avais été surprise et encore plus que je tombais nez à nez avec ma meilleure amie Chloe. Je lui adressais alors un sourire « Ce n'est rien ! » avant de froncer un peu plus les sourcils. « Bah dis donc... C'est quoi cette mine ? » Elle avait fait la bringue toute la nuit ?

Je regardais Arwen. Je ne pouvais rien lui cacher. Il suffisait qu’elle me regarde pour tout deviner. Ou alors j’avais réellement une tête affreuse ce qui ne me ressemblait et je comprenais mieux sa question. Il fallait dire qu’habituellement j’étais très maquillée peut-être un peu trop d’ailleurs. Je n’avais pas de miroir pour m’observer - en dehors de mon miroir de poche bien sûr - et c’était bien dommage. Instinctivement, je passais une main dans mes cheveux histoire d’arranger cette tignasse que je n’avais pas vraiment eu le temps de coiffer. « Hmm, disons que je me suis bien amusé hier si tu vois ce que je veux dire. » Je ne pouvais pas réellement lui donner de détail puisque même moi je ne les connaissais pas. Je ne me souvenais de pas grand-chose. Je n'étais même pas capable de dire qui avait organisé cette fête ni comment j’y avais atterri. « Et ce matin je me suis réveillé dans un autre lit que le mien avec un garçon que je ne connais pas. » J’étais même persuadée que ce n’était pas un étudiant d’Harvard. Ok je ne les connaissais pas tous mais mon instinct me le disait et je faisais toujours confiance à mon instinct. 

À cause de mon étourderie, je rentrais de plein fouet dans ma meilleure amie, Chloe. Elle avait une tête à faire peur et je ne pouvais pas m'empêcher de lui en toucher deux mots. À vrai dire, je la connaissais assez bien pour dire qu'un truc n'allait pas et en plus de cela, sa tête la trahissait. Elle passait sa main dans ses cheveux visiblement mal à l'aise. J'essayais alors de lui sourire pour la rassurer. Je ne voulais pas me montrer trop chiante, mais c'était ma meilleure amie, alors elle pouvait me le dire si ça n'allait pas. « Hmm, disons que je me suis bien amusé hier si tu vois ce que je veux dire. » Oh, je vois. Elle avait certainement abusé un peu trop de tout... assez pour avoir cette tête le lendemain. Ouais, donc c'était juste un réveil difficile pour elle, rien de grave. « Et ce matin je me suis réveillé dans un autre lit que le mien avec un garçon que je ne connais pas. » Ma bouche s'ouvrit pour ensuite se refermer. Je sentais mes joues rougir alors qu'il n'y avait pas lieu d'être, j'étais juste terriblement gênée pour ma meilleure amie. « Et tu as parlé avec lui ? Enfin, tu sais ce qui c'est passé cette nuit ? Si vous avez... » Couchez ensemble. Ouais, tu pouvais le dire Arwen.

Fallait que j’arrête de boire comme un trou. Au départ je trouvais ça amusement de ne pas se souvenir en réalité je m’en moquais bien même. Mais maintenant que j’y réfléchissais je ne trouvais plus du tout ça cool ni agréable. Si ça se trouve j’avais fait des choses horribles ou on m’avait des choses horribles mais comme je ne me souvenais de rien je n’en savais rien. Pourquoi fallait-il que je sois incapable de me contrôler ? Pourquoi je n’arrivais pas à faire comme certains et dire non lorsqu’on me proposait un verre ou que je voyais une table remplie de bouteille d’alcool. Je m’autorisais un verre, puis un autre et encore un autre et avant que je puis m’en rendre compte j’étais déjà soule. Je n’arrivais pas à me limite tout simplement parce que n’avais pas de limite. Et c’était bien là le problème. « Je sais pas si on a parlé. Je crois bien ou peut-être qu’on sait juste contenter de faire l’amour. » Puisqu’on était nu dans le même lit ce matin je pense qu’on avait dû le faire. On n’avait pas dû se contenter de s’observer dans le blanc de l’œil à se dire des mots doux. Je n’étais pas du tout ce genre de fille et vu dans l’état dans lequel je devais me trouver, il n’y avait pas d’autre supposition possible. « En fait j’en sais rien. J’avais trop bu, beaucoup trop bu. Ce qui explique ma tête d’ailleurs. » Je baissais les yeux légèrement honteuse, pas parce que j’avais couché avec un mec mais plutôt parce que j’avais fait la promesse de moins boire et que je ne l’avais pas tenue.

« Je sais pas si on a parlé. Je crois bien ou peut-être qu’on sait juste contenter de faire l’amour. » J'étais vraiment très surprise de ce que racontait ma meilleure amie. Je savais qu'elle était beaucoup plus... libérée que moi, mais quand même. Je crois bien que je serais morte de honte si je ne me souvenais pas de ce que j'avais fait. Imaginez un peu, vous retrouvez dans le lit d'un inconnu sans aucun vêtement sur vous ? Je savais que ça ne pouvait m'arriver, à moins que de me droguer par surprise. Qu'est-ce-que j'étais censée lui raconter au juste ? « En fait j’en sais rien. J’avais trop bu, beaucoup trop bu. Ce qui explique ma tête d’ailleurs. » Je venais frotter doucement son bras pour la réconforter. Elle n'avait pas l'air très fière d'elle et c'était compréhensible. « Tu prends la pilule ? » lui demandais-je doucement et faiblement afin que nous soyons les seules concernées par cette discussion intime. Si elle ne savait rien de cette nuit, elle ne devait pas savoir si elle s'était protégée...

Spoiler:

Je n’étais vraiment pas du matin mais de l’après-midi non plus. Non, moi j’étais une fille de la nuitJe n’étais vraiment pas fière de moi et ceux qui me côtoyaient devait parfois honte de connaitre quelqu’un comme moi, ou d’avoir une amie comme moi. Ne pas se souvenir de la personne avec qui ont couchait sincèrement ça craignait. N’avoir aucun souvenir de ce qu’on avait pu faire et se matin avec elle dans le même lit c’était… Horrible. Peut-être qu’en fait il m’avait fait du mal ou peut-être qu’au final on avait absolument rien fait mais je ne pouvais pas le savoir. A agir ainsi, un jour ça finira mal. A la place d’Arwen, ça ferait longtemps que j’aurais laissé tomber. Je me demandais comment elle fait pour rester encore auprès de moi. « Oui, oui je prends la pilule ne t’inquiète pas. » Si je m’écoutais, je m’en irais en courant et j’irais allumer un feu dans une usine désaffecter juste pour pouvoir voir le feu danser, voir ces flammes oranges, rouges et jaunes dévorer tout sur son passage, mais je ne pouvais pas, je n’allais pas aggraver d’avantage ma situation. « J’avais promis d’arrêter de boire ou de prendre la drogue, mais je n’y arrive pas… » C’était comme une obsession limite comme une obligation.

Spoiler:

Je ne pouvais pas la laisser tomber. Elle était ma meilleure amie et malgré ses addictions douteuses, je n'allais pas la renier pour autant. Je me devais d'être à ses côtés, je me devais d'être là pour elle et de l'aider. Pour le moment, je n'avais rien fait pour l'aider à se soigner, mais en même temps, c'était assez délicat, je ne pouvais l'obliger à rien. « Oui, oui je prends la pilule ne t’inquiète pas. » C'était déjà ça. Elle n'allait pas tomber enceinte d'un inconnu. Par contre, il restait le problème des mst, si jamais il y avait eu quelque chose et que le rapport était non protégé, il pouvait y avoir plusieurs conséquences. Je pinçais mes lèvres en la regardant. « J’avais promis d’arrêter de boire ou de prendre la drogue, mais je n’y arrive pas… » Je l’entraînais sur un banc à l'abri des regards. « Chloe, est-ce que tu as pensé à l'éventualité de te faire soigner ? » lui demandais-je simplement. Autant être cash, non ? Peut-être qu'elle pourrait faire une cure.

Je secouais la tête. Non jamais je ne retournerais faire une cure jamais. Lorsque j’y étais allé pour mes quinze ans ça avait été une véritable horreur, une torture. Je ne pouvais rien faire. C’était réunion sur réunion, psychologue sur psychologue, sans oublier et je ne sais combien de thérapie de groupe. Je me serais plutôt cru dans une maison de retraire que dans un centre qui était les gens de tous âge à s’en sortir. Non je n’y retournerais pas. J’étais dépende du feu, de la drogue, de l’alcool et peut-être bien du sexe, j’en avais trop rien mais un psychologue approuverais surement sur ce point, mais me faire soigner ne servirais à rien. Je n’étais pas soignable. J’étais seulement un cas désespéré qu’il aurait fallu prendre en charge dès la mort de sa sœur.  Aujourd’hui c’était trop tard, beaucoup trop tard pour changer quoi ce soit en moi. « Ça ne servira à rien, je le sais déjà. J’en ai déjà fait une cure quand j’étais ado mais tu vois le résultat. » Je ne me connaissais pas cœur. Le seul moyen c’était que je ne sorte plus, que j’arrête les fêtes mais ça c’était juste impossible, c’était pire que tout. C’était moi et sans fête alors je n’étais plus rien.

Je m'inquiétais pour ma meilleure amie. Et apparemment, j'avais raison de m'inquiéter pour elle. Elle semblait si fragile et incontrôlable et les deux ne faisaient rarement bon ménage ensemble. Je n'aimerais vraiment pas être dans sa situation. Coucher avec un homme, peut-être ou peut-être pas, elle n'en sait rien au final. En tout cas, se réveiller à ses côtés et avoir un total blackout, c'était quand même un peu moyen. Je me devais de lui poser les questions de base, comme me renseigner à propos de la pilule, parce qu'elle pourrait se retrouver enceinte. Ou avoir des mst, mais c'est encore autre chose. Je l’entraînais alors à l'écart et je lui demandais s'il pouvait être envisageable pour elle d'aller en cure de désintoxication. « Ça ne servira à rien, je le sais déjà. J’en ai déjà fait une cure quand j’étais ado mais tu vois le résultat. » Je pinçais mes lèvres avant de reprendre. « Oui, mais tu étais adolescente, tu as grandi maintenant, tu n'es plus la même personne alors peut-être que ça pourrait fonctionner maintenant. » Enfin, si elle se dit que non, ça ne pouvait pas marcher. Fallait être positif pour ce genre de truc.