j'ai pas le vertige, j'm'en fous (andriape)

Je ne sais pas quelle heure il est mais il est tard, il fait nuit et je suis sur le toit de l'université. C'est pas la meilleure planque qui soit parce que n'importe qui peut se ramener ici. Ou peut être pas parce que c'est interdit. Andrea, 25 ans, brave l'interdit pour la première fois. Ça ferait un bon sujet de bouquin tiens. Ma bouteille de rhum à la main, je soupire en me posant sur le rebord du toi. Et elle finit sa course, quelques mètres plus bas. Ce serait un bon titre de chanson ça. Je me fais rire. Je me mets carrément à rire, ne sentant plus rien au niveau de mes côtes. En même temps, je suis anesthésiée avec tout ce que j'ai bu ce soir. J'ai pas passé beaucoup de temps au Homecoming mais le peu que j'y ai passé, j'ai bu et pas qu'un peu. Et là, je continue. Ça fait une heure que je suis là et regarde l'effervescence de la soirée en bas. J'attrape mon portable et envoie un MMS à Priape. Allez savoir pourquoi, depuis peu, dès que j'ai un problème, je me tourne vers le jeune homme. Je lui envoie une photo de mes jambes, dans le vide ainsi que ma localisation. J'ai envie de voir personne, j'espère qu'il ramènera pas l'université avec lui. Je ferme les yeux et commence à chanter. I got a heart and I got a soul. Believe me I will use them both, we made a start, be it a false one, I know. Baby, I don’t want to feel alone

« Je suis sur le toit de tel bâtiment. Andrea » Un regard à mon téléphone et je me sentis pâlir. Merde… La photo des jambes de la demoiselle pendant dans le vode n’avait pas de quoi me rassurer. Andrea avait carrément pété une durite tout à l’heure en voyant Maxime s’amuser avec Babylone. Un petit bisou de rien du tout diraient certains, mais quand c’était la personne qu’on aimait qui était impliquée, ça n’avait rien d’un rien du tout. Même si j’adorais Baby, que je comprenais son besoin de s’amuser et de se changer les idées, je n’approuvais pas pour autant. Encore qu’à la rigueur, ce n’était pas sa faute à elle. Elle n’était pas censée savoir que Maxime avait une copine c’était à lui de mettre des barrières aussi. Bref je comprenais d’autant plus la détresse d’Andrea, surtout après les révélations que venait de me faire Talya. Quoique dans notre cas c’était différent. Nous étions séparés. Ses lèvres elle en faisait désormais ce que bon lui semblait. Bref savoir mon amie perchée là haut, ça ne me rassurait pas. Pour sûr, elle n’était pas grimpée là bas pour profiter de la vue… La soirée bâtait encore son plein malgré l’heure tardive. Je délaissais mon verre de bière et mes confrères dunster pour m’éloigner et prendre le chemin du bâtiment au sommet duquel la blonde avait trouvé refuge. Je gravis les marches et ne tardai pas à la avancer prudemment sur le toit, remarquant aussitôt la silhouette de mon amie assise au bord du vide. « Fais pas de connerie Andrea, c’est moi Priape. » Ouais comme dans les films quand quelqu’un essayait de se suicider. Je savais pas si c’était ses plans, elle était en train de chanter… Est-ce qu’elle avait bu ? Oh, c’était plus grave que ce que je pensais…

Je n'étais pas faite pour Maxime. Ou il n'était pas fait pour moi. Il avait l'habitude de s'amuser, de boire, de fumer, de changer de nanas dès qu'il en avait assez d'une. C'était un mather. Et j'étais une Dunster. Je ne cessais de me le répéter. Mais j'entendais encore la voix de Priape me dire qu'il avait eu deux relations sérieuses avec deux Dunster et au final.. Je soupire et bois une nouvelle gorgée de ma boisson. Pourquoi ? Pourquoi moi ? C'est peut être la jeune en question que j'aurais du gifler, avec le poing fermé. Énervée, blessée, détruite, je sentais mon coeur battre. " T'es pas encore mort toi ? " Lançais-je à l'organe vital qui me maintenait en vie. Quelle connerie. J'en ai rien à foutre de ma vie à l'heure actuelle. J'ai l'impression que tout ce qui me rendait heureuse n'est plus qu'un souvenir aussi flou et insignifiant... Et pourtant j'ai mal. Oh oui, j'ai mal. Les yeux fermés, j'essaye de me laisser aller, d'arrêter de faire fonctionner mon cerveau. J'entends la voix de Priape et souris légèrement. Je rouvre les yeux et me tourne pour avoir les pieds sur le toit de l'université. " Priape, mon sauveur ! " Je lui adresse mon plus beau sourire avant de poser ma bouteille de rhum sur le bord du toit et de m'accroupir pour me lever. " Alors, ça va comment en bas ? Mon mec emballe toutes les garces qui lui passent sous la main ? " Je sais pas, je demande. Et moi, je commence à marcher, les bras écartés pour ne pas chuter. Pas sûre que je me souvienne de tout ça demain.

La jeune femme tourna la tête en m’entendant arriver, elle me sourit et reposa sa bouteille avant d’essayer de se lever. « Bouge pas Andrea reste assise… » Elle avait bu, elle était au bord du vide, mauvais plan de se mettre debout. Imaginons qu’elle perde l’équilibre. Surtout qu’Andrea n’avait pas l’habitude de boire quoi… Mais trop tard, mon amie s'était mise debout, elle s’avança donc en chancelant les bras écartés pour garder l’équilibre. Je m’approchai un peu plus d’elle, saisis sa main pour l’attirer vers moi, et l’éloigner du vide. « Viens par là la funambule… » Elle me questionnait sur les agissements de son mec et je soupirai. J’avais arrêté de zieuter Maxime, j’étais incapable de dire si il avait été échanger d’autres baisers avec d’autres filles. Y’avait qu’un seul baiser qui m’obsédait pour le moment, un que je n’avais pas vu mais que Talya m’avait rapporté et que je cessais d’imaginer mentalement depuis. Les lèvres de Talya sur celles de son pseudo cousin. « Tu sais tout le monde embrasse tout le monde aujourd’hui alors… » Je soupirai et repris : « Depuis quand tu laisses un mec de mettre dans cet état ? » Elle était où la Andy battante qui m’avait mis un coup de pied aux fesses cet été, en me demandant de me bouger pour soit clôturer mon histoire avec Talya soit lui pardonner. Peut être que j’aurais du l’écouter cette Andy là d’ailleurs, plutôt que de rester dans mon immobilisme permanent qui m’avait fait tout perdre…

" Non j'suis bien làààà " Lançais-je en ronchonnant quand je sentis la main du jeune homme. J'aurais voulu m'éclipser, qu'il me lâche mais je ne suis pas assez défoncée pour comprendre que si je donne un coup trop fort, je finis en crêpe quelques mètres plus bas. Mais quelle merde je vous jure. J'ai envie d'en finir mais pas de cette façon. Je garde sa main dans la mienne. " J'tomberais pas j'te jure " Puis il fait poids de l'autre côté, oui oui... Je souris légèrement et lève les épaules quand il me dit que tout le monde embrasse tout le monde. " Ouai bah qui me dit qu'il le fait pas avec sa rousse là ! " Parce que s'il a pas peur d'embrasser une inconnue devant toute l'université, je doute que ça lui fasse quelque chose d'embrasser cette Cora de merde quand ils sont tous les deux tout seul. " Elle est noyée sous des livres de rhum ! Oyé, pirates et princesses en détresse ! " Je ris légèrement avant de grimacer. Pas si anesthésiée que ça au final. " J'ai envie de le détruire Priape, de l'enchaîner et de lui arracher chaque poils sur son corps pour qu'il souffre autant que je souffre " Parce que le mather va bien, bien entendu. Pauvre con. " Je le déteste, je veux plus jamais le voir " Mon regard est sombre, noir. En fait, je comprends même pas pourquoi j'ai toujours voulu le bouger à aller vers Talya, elle le mérite pas.

« Ouais ouais, tu me jures tu me jures… Mais j’suis pas sûr que tu sois en état de jouer les équilibristes, alors tu me pardonnes mais je garde ta main en otage. » Mes doigts se resserrèrent sur les siens. Une chute serait un mauvais plan. Elle évoqua ensuite Cora. La rouse là. Je devinais que c’était une référence à l’ex de Maxime. « Andrea tu te fais du mal arrête… » Mais qui suis-je pour la sermonner alors que moi même je me torturais en visualisant la scène de Talya pendue aux lèvres de Joachim ? Bref, j’interpellai quand même mon amie sur son attitude inhabituelle qu’elle justifia comme étant due à l’abus de rhum. Mon regard se posa un instant sur la bouteille dont le niveau avait bien descendu. « Tu devrais pas t’infliger ça Andy… Allez viens, on redescend.. » tentai-je de la motiver mais la jeune femme me fit alors part de ses plans démoniaques pour se venger de Maxime. « Allez si tu descends avec moi, promis on file chez moi confectionner une poupée vaudou à son effigie et tu pourras te venger comme bon te semble… » J’essayais comme je pouvais de la convaincre d’arrêter de marcher si près du vide, redoutant vraiment l’accident. J’avais quelques bières dans le pif moi aussi, et si elle perdait l’équilibre et que je n’arrivais pas à la retenir ? Je la sentais pas en sécurité sur ce toit, même si ma main était solidement liée à la sienne.

" D'accord " Je finis par capituler parce que je sais très bien qu'il a raison et que j'ai tord. Je suis bourrée mais je réfléchis encore plus que je ne peux le faire en temps normal. Ça fait mal. J'ai pas besoin de Maxime et de Cora pour me faire du mal, la preuve. " J'me fais pas du mal Priape... C'est la vérité. Il l'a embrassé devant tous mes potes ! " Comme si ça ne signifiait rien qu'il me fasse ça. À mes yeux, c'est comme une tromperie. Il voulait quoi ? Savoir quelle était l'odeur de son haleine ? Je sais pas, l'haleine spermatozoïde ? Je suis découragée, détruite et je ne veux plus avoir à faire à lui. Oh, si c'était si facile... " J'm'inflige rien, c'est cool " Ou pas. J'ai quand même un peu peur... En tout cas, ça se voit à mon langage que je suis bourrée... J'avale les mots, ne prononce que la moitié de ceux qui passent à travers mon filtre inexistant. " Tu sais que Talya a présenté l'autre meuf comme la nouvelle petite amie de Maxime ? Et elle m'a dit que c'était ironique. Elle a pas bouffé un clown hier soir, faudra lui dire hein " Parce que moi je sais pas si je serais là demain. Ou dans quel état je serais demain. Je souffle et le regarde. " T'as des cheveux à lui pour que ça marche le vaudou ? Si je m'approche de lui avec des ciseaux, c'est entre les deux yeux qu'ils finissent " Mon regard dans le vide, je soupire. " On fait comme dans les films ? " Ça va peut être me faire rire même si j'y crois pas. " Tu me descends de là comme une mariée. Faut bien qu'un homme dans ma vie me porte comme ça au moins une fois ! " Parce que le mariage et la happy ending... Pas prête de la voir arriver, moi je vous le dis !

« Tu sais, j’suis quasi sûr que c’est elle qui l’a embrassé… » corrigeai-je, pas pour prendre la défense de Maxime mais parce qu’il me semblait bien que ça s’était passé ainsi. Mais me rendant compte que j’allais attirer des ennuis à Baby avec mes mots, j’ajoutai : « Et elle est pas bien en ce moment, elle devait pas savoir qu’il était en couple en plus… » Il ne faudrait pas que les envies violentes d’Andy se reportent d’un coup sur la Cabot. Je préférais encore qu’elle s’en prenne physiquement à Maxime. Il avait plus la carrure pour encaisser. Je n’avais pas tout suivi de l’altercation qui avait eu lieu, mais Andrea s’empressa de me raconter les propos maladroits de Talya. Je grimaçais, rien qu’entendre son prénom, ça ravivait le coup que j’avais pris tout à l’heure lors de son aveu… « Me parle pas d’elle s’il te plait… » soufflai-je, les sourcils froncés, une lueur peinée dans les yeux. « Juste, me parle pas d’elle… » Et s’il te plait, pas de questions. C’était sous entendu dans le regard que je lui lançais. Parce que j’en avais marre d’être le gars qui se lamente et qui souffre… Je voulais l’oublier, j’avais beau m’agiter pour, les sentiments étaient toujours là et ça faisait toujours aussi mal. Bref, je pouvais bien la comprendre avec son Maxime je crois. La poupée vaudou sembla lui plaire. « On va trouver un tuto sur internet. » Une confection sans cheveux. « On prendra sa photo de profil facebook ça doit marcher aussi… » L’idée c’était juste de se changer les idées, pas vraiment de porter préjudice au garçon. Puis si ça pouvait la convaincre de descendre du toit aussi. D’ailleurs j’avais presque atteint mon but. Elle me demandait juste une chose : la porter comme une mariée. « Allez par ici, madame Zacharias. » rigolai-je en l’attirant à moi. Glissant une main sous ses genoux, l’autre sous ses bras, je la soulevai du sol pour la porter avant de prendre le chemin des escaliers et de redescendre au rez de chaussée. « On va chez moi alors ? Je te préviens, je ne te porte pas comme ça tout le long… T’es plus lourde que Mila quoi… » la taquinai-je avant de la reposer au sol une fois les marches descendues.  

" Il l'a pas repoussé, c'est pareil " Ah non hein ! Il va pas commencer à le défendre non plus. Parce que là, moi pas contente mais alors pas du tout ! Il est fautif, c'est un abruti, point barre retour à la ligne. Je n'ai plus aucune empathie, je ne cherche absolument pas à le défendre, loin de là. Si on pouvait le brûler sur la place publique ce serait pas plus mal tiens. Il ferait un bon exemple pour la race humaine en général. Je regarde Priape et hausse les épaules. " Mais lui le sait " Et de savoir qu'elle est bien ou pas, je m'en fou pas mal. Ça n'excuse pas tout, loin de là. Je ne suis pas bien et je ne suis pas entrain d'embrasser tout Harvard. Non, je suis bourrée, c'est tellement mieux ! En tout cas, quand je parle de Talya, il se braque et j'aime pas trop ça. J'en comprends rapidement qu'il y a anguille sous roche, qu'elle a encore fait quelque chose de maladroits, digne d'elle ces derniers temps. Je le tire légèrement vers moi et embrasse son front. J'avais envie. Et c'est une façon de lui faire un câlin, de lui prouver de l'affection sans descendre de mon perchoir. " Pas sûre quça ait des pouvoirs... Mais on va trouver ça ! Y a bien des sorcières moderne... Ça doit exister quèque part " Et je parle de moins en moins anglais... Oh boy. J'avais vraiment envie de lui faire du mal... Je n'avais jamais ressenti ça, je me sentais vraiment mais alors vraiment mal... Une fois dans ses bras, j'attrape ma bouteille parce que je veux pas la laisser là ! Elle pourrait s'ennuyer toute seule. Et ça coute quand même pas mal de billets ce truc. " On oublie pas ma fille tu veux " Je ris légèrement. Ma fille. Pfff, heureusement que j'ai pas de polichinelle dans le tiroir parce que là, je lui aurais anéanti toute chance d'être intelligent un jour... Il aurait le goût pour l'alcool de son père, c'est déjà ça. Mais pas de bébés. Et puis, je sais que ça fonctionne pas comme ça pardi ! Heureusement... Je retrouve le sol et je fais une mine boudeuse. " Dis que j'suis lourde. On peut enlever ma jambe et mon coeur s't veux. T'façon, les deux sont morts " Je lui adresse un sourire et bois une gorgée de ma boisson. Il va finir par me l'enlever. Faut que je la cache. Mais j'ai rien pour alors j'enfonce le bouchon de toutes mes forces et la glisse dans mon pantalon. " Allez daddy on y va ! " Je lui attrape le poignet et file vers la sortie. Je veux faire du mal à Maxou. Même si c'est fictif.