« Same old love » ♣ JASPEANDRA

Difficile de concilier deux quotidiens. Deux villes. Ces derniers temps, Jasper avait surtout été à New-York, ne revenant dans le coin que pour voir ses proches et chercher un appart où il pourrait s'installer durablement, ainsi qu'un local pour éventuellement acceuillir une partie de son entreprise. Il avait prévenu Leandra qu'il reviendrait demain. Et finalement, se trouvait devant la salle de sport où elle prenait des cours de boxe. Il savait ce qu'elle avait laissé pour lui, et que parfois, la solitude aidant, elle devait se demander si c'était le bon choix. Autant la conforter dans cette idée en lui faisant une surprise. Par contre, débarquer dans son dos pendant qu'elle tape dans un sac, entourant sa taille de ses bras et lui volant un baiser dans le cou, c'était peut-être pas le meilleur moyen de rester indemne. Parait qu'il faut jamais surprendre une femme énervée. Même si c'est seulement contre un sac innocent.

La joie de la distance, qui laissait souvent place à un vide. Un vide comblé par les révisions des cours, par les cours en eux-mêmes, quelques soirées Dunster parfois,  et du sport. Des séries, pendant les moments creux. Jasper revenait demain, et je n'avais pas encore très bien compris comment gérer cette relation. L'autre moitié de cette relation qui enroule ses bras autour de ma taille, embrassant mon cou. D'un moment rapide le repousse, pour comprendre après quelques courtes secondes de qui il s'agissait. Il est le seul, à le faire comme ça. Le seul à entourer mon corps de cette manière, la peur se transforme en sourire et dans un murmure, je lance, "Pas ici, je suis avec Jasper maintenant." sourire en coin, provocateur. Avant, j'aurais pu faire ce que je voulais, mais maintenant non, n'est ce pas ?

Jasper était partit dans cette idée qu'il voulait gérer deux mondes. Sans vraiment savoir s'il en serait capable. Mais pour l'instant, là, maintenant, il ne pouvait choisir. Renoncer à son avenir pour le confort du présent, oublier ce qui le rendait heureux sur le moment pour des précautions raisonnables. Il l'est, raisonnable et réfléchi, mais son cœur s'était habitué à quelques turbulences difficilement oubliables pour n'importe quel autre paradis. On a dit qu'on essayait. Peu importe que ça soit périlleux et douloureux. Qu'on soit pas comme les autres. Que quand tes copines voient leur autre moitié du duo au quotidien, toi tu dois attendre sur un avion ou un jet. J'tente de rendre ça moins éprouvant, enroulant mes bras autour de ta taille. Se fait repousser par la brute. Ca l'fait rire le mec. "Pas ici, je suis avec Jasper maintenant." Hausse un sourcil, vite, réaction de la petite surprise. « 'J'suis avec Jasper', j'aime bien comment ça sonne. » Qu'il répète avec un sourire plein d'espièglerie. S'approche de la battante, attrape ses poignets et ses lèvres en même temps. Parce que j'ai le droit, que j'ai pas besoin de demander la permission. Quand je relâche le tout, c'est pour me pincer les lèvres en te scrutant. « Bonjour. » Tout content que je suis. « Tu penses pas à moi quand tu viens frapper contre des trucs ici, j'espère. » Un moyen comme un autre de sonder l'humeur adverse. Elle va bien finir par détester mes départs. Me détester moi.

 « 'J'suis avec Jasper', j'aime bien comment ça sonne. » souris, aime qu'il aime comment ça sonne. Un sourire en crée un second, qui s'approche et qui se transforme en baiser. Ne se fait pas prier, continue de l'embrasser, avant de cesser et d'entendre un « Bonjour. » le regarde, lui souris. J'aimerais passer ma main sur sa joue, son visage, mais c'est pas possible actuellement, alors je laisse mes poignets prisonnier des siens, bien que s'il s’énerve, c'est eux qui prendrons en premier. « Tu penses pas à moi quand tu viens frapper contre des trucs ici, j'espère. » pas de raison de s'énerver, enfin du moins on pourrait y croire. Souris, douce, puis hausse les épaules. "ça dépend, en général non et d'autres fois, quand j'pense à toi et Joey, l'humeur change.." fixe ses yeux, on a bien trop longtemps jouer à ce jeu de provocation qu'on pourrait croire qu'on en connait toutes les règles. "hm.. entrain de coucher ensemble, par exemple." qu'elle dit, douce. Je me suis presque fait à l'idée, maintenant. La solitude évite que je vienne en furie te voir pour nous détruire.

Il est dans sa bulle Jasper. Il pense pas au passé, à ce qui pourrait s'apparenter à une erreur. Il pense pas à celui qu'il a menacé, mais qui s'est vengé quand même. Non, lui il pense qu'il est heureux de retrouver Leandra. Qu'ils sont à l'abri, ici, dans ce sanctuaire de l'effort physique. Y a personne qui peut nous blesser, à part nous-même. On l'sait, qu'on est doué pour ça. Dans cet art. Qu'on peut pas juste être heureux, ça marche pas comme ça. "ça dépend, en général non et d'autres fois, quand j'pense à toi et Joey, l'humeur change.." Mais le ton est doux, ça endort les défenses de l'Ellington. Le prénom est dit, mais les conséquences ne sont pas encore dosées par lui. "hm.. entrain de coucher ensemble, par exemple." Ah, ça. Comme prit en flagrant délit, la bouche entre-ouverte et l'air suspect. Si t'avais eu envie de mentir, c'est déjà râté. « Priam. C'est Priam c'est ça ? » J'vais tellement ruiner sa vie, à ce petit con. Même si, bon, j'l'ai déjà un peu fait. Et franchement ? Je m'en fous complètement. Par contre, ne pas se défendre, confirmer et ne pas s'excuser, ça c'est de ma faute.

J'ai peur de la réponse, peur de la réaction. C'était encore parfaitement bien il y a à peine trente secondes, trente secondes avant que son visage change d'expression, avant que son visage change ses couleurs. « Priam. C'est Priam c'est ça ? » J'aurais tellement aimé que tu me dises que c'est faux, Jasper. J'aurais aimé que tu me dises que ça n'est pas arrivé, mais évidemment que tu l'a fais. Soupire, se recule, prends la distance de sécurité, ou bien lui offre la distance de sécurité, à voir. Défait un scratch du premier gant, puis celui du second et les retire. Lui offre la distance de sécurité, alors. "J'arrive pas à l'croire.." ris nerveusement, tout allait bien il y a à peine trente secondes. "J'connais que trop bien le rôle de l'ex qui revient dans ta vie Jasper, j'le connais." et je retiens les larmes qui montent aux yeux, "et j'tiens absolument pas à jouer Salomée." la copine qui prends sur elle et qui pleure. Alors mon visage devient plus stricte, les larmes se ravalent.

C'était pas les bons mots, sûrement pas. S'énerver sur celui qui parle trop, plutôt que de s'inquiéter de la façon dont Leandra perçoit l'information. Quand la douceur laisse place à la distance, Jasper comprend. Mais c'est pas de sa faute, il voit pas le mal. Il voit que ça peut blesser, évidemment, mais ça paraît tellement évident que ca n'a aucun rapport avec leur duo, qu'il ne s'appercoit pas tout de suite qu'il devrait la rassurer. "J'arrive pas à l'croire.." Peut-être que le mensonge était une possibilité, mais pas pour Jasper. Pas sur quelque-chose qui n'a aucune importance, et pas à Leandra. "J'connais que trop bien le rôle de l'ex qui revient dans ta vie Jasper, j'le connais." C'était ton rôle, tu l'as tenu tellement longtemps. Commences-tu à te dire que ce personnage était plus agréable à jouer ? "et j'tiens absolument pas à jouer Salomée." Les traits masculins se durcissent légèrement à l'énonciation de l'ex, celle au cœur pur. « Tu racontes n'importe quoi. » J'aime pas quand tu parles d'elle, tu sais bien. Mes mains se portent sur tes bras, autant pour anticiper une attaque que pour essayer de gagner ta raison. « J'sais pas ce qu'il t'as dit, mais c'était avant qu'on se mette ensemble. » La tromperie ne fait pas parti de mes vices. Fixe tes prunelles dans les miennes. « C'était avant qu'on soit en couple, je t'ai pas trompé. » Autant dire les mots. Parce que moi, j'crois que c'est ça le problème.

Le rôle de l'ex, ça a été le mien pendant longtemps, trop longtemps. Je le connais par cœur, je sais comment l'incarner, je sais comment quelqu'un d'autre pourrait l'incarner, aussi. « Tu racontes n'importe quoi. » Non, je raconte pas n'importe quoi. Explique moi la différence, si t'en vois une. « J'sais pas ce qu'il t'as dit, mais c'était avant qu'on se mette ensemble. C'était avant qu'on soit en couple, je t'ai pas trompé. » ris nerveusement, se défait violemment de l'emprise qu'il exerce sur mes bras, se recule encore d'un pas. Tu m'approches pas, pas maintenant. "C'était avant quand, Jasper ?" la colère monte et s'entends dans ma voix, moi qui arrivait à la masquer encore avant. "Quand tu t'es dis que tu sauterais bien Joey une dernière fois avant d'être bloqué avec moi ?!" ris nerveusement, secoue la tête. Dédramatise, essaie. "Ou alors c'était quand tu t'es dis que t'a bien trop attendu et que t'étais en manque de sexe ?" je tente de comprendre, que des mauvaises idées qui me traversent l'esprit, et puis une chose. Une chose à laquelle j'avais pas pensé, pas avant de prendre deux secondes de réflexion. "T'as des sentiments pour elle ?" comme une accusation qui sonne.

La naiveté de Jasper est belle à voir. Tout la trahie sur son visage stupéfait. La surprise s'installe sur ses traits, qui s'étonnent de la voir se dérober à ses mains. S'éloigner de lui, comme s'il avait volontairement blessé la dunster. "C'était avant quand, Jasper ?" Inspire, rapidement. « C'était avant nous, c'était.. » Coupé, par : "Quand tu t'es dis que tu sauterais bien Joey une dernière fois avant d'être bloqué avec moi ?!" Laisse-moi en placer une, bordel. "Ou alors c'était quand tu t'es dis que t'a bien trop attendu et que t'étais en manque de sexe ?" Là, c'est une grimace sur la face de Jasper. Merci de me prendre pour un mec en manque. "T'as des sentiments pour elle ?" Secoue la tête sans un mot, sonné par la charge donné. « C'est bon t'as finis ? » De m'attaquer sans me laisser me défendre. « Avant qu'on soit ensemble. Quand j'étais célibataire, parce que TU ne savais pas si tu voulais être avec moi. » Replaçons les choses dans leur contexte. « Ca c'est pas passé comme ça. J'étais mal, elle aussi.. et.. j'en sais rien, c'est des choses qui arrivent. » …. ouais, faut jamais dire ça Jasper. « Non, c'est pas ce que je voulais dire. » J'suis un peu idiot et maladroit, mais je sens quand on va pouvoir utiliser mes propres mots contre moi. « J'ai pas de sentiment pour elle. J'en ai plus depuis longtemps. » Voilà, c'est la première certitude qu'il faut que tu entendes. Que tu me crois. « Je pensais que c'était mort entre toi et moi. Qu'on serait jamais rien d'autre que des amis. Alors.. oui, elle m'a embrassé, et je l'ai pas repoussé. » Et on connait la suite, merci Priam.

« C'est bon t'as finis ? » hausse un sourcil. Non Jasper, non, je suis loin d'avoir fini. Très loin, même. ça me dégoûte de voir que quelqu'un a pris mon rôle, que je vais devoir faire dans la peau d'une autre parce que t'es incapable d'aimer quelqu'un sainement. « Avant qu'on soit ensemble. Quand j'étais célibataire, parce que TU ne savais pas si tu voulais être avec moi. » allez, remet le sur moi. C'est de ma faute si t'a couché avec une ex, évidemment. A quoi je pensais ? « Ca c'est pas passé comme ça. J'étais mal, elle aussi.. et.. j'en sais rien, c'est des choses qui arrivent. » ris jaune, "des choses qui arrivent ?!" tu te moque de moi ? Tu te fous vraiment de moi, là ? « Non, c'est pas ce que je voulais dire. » qu'est ce que tu voulais dire, alors ? Comment s'est arrivé ? Comme ça, parce que vous le vouliez tous les deux et puis puisque vous étiez là, pourquoi pas ? « J'ai pas de sentiment pour elle. J'en ai plus depuis longtemps. » ça ne rassure pas. « Je pensais que c'était mort entre toi et moi. Qu'on serait jamais rien d'autre que des amis. Alors.. oui, elle m'a embrassé, et je l'ai pas repoussé. » - "j't'ai pas demandé comment ça s'est passé." épargne moi. Elle ou toi, quelle importance ? "et à chaque fois que tu vas aller mal tu retournera la voir ?" mon rôle, je le connais par cœur, l'oublie pas quand tu t'adresse à moi. "elle ou une autre." oui, je suis en colère alors ça siffle, la langue fourche et devient vilaine. Pourquoi Joey ? Pourquoi choisir une ex ? T'avais l'embarra du choix Jasper, alors pourquoi elle ? Je passe ma main sur mon visage, frotte mes yeux, ma bouche, regarde l'homme en face de moi.