Méfies-toi de l'eau qui dort ◐ KEANU & LARA.

Le Summer Camp s’annonçait plus qu’exceptionnel, il y a quelques mois en arrière si on m’avait parlé d’un été occupé par une telle activité je n’aurais pas cru que j’en ferais parti et pourtant, j’étais là aujourd’hui à regretter de ne pas avoir pensé plus tôt à venir ici. Mes meilleures amies m’accompagnaient et vivaient dans ma chambre sauf Apple et Torrey qui n’avaient pas été choisies pour rejoindre ma chambre, il faut dire que chacun s’était vu attribué un numéro au hasard, ceux qui avaient eu de la chance se retrouvaient avec des gens sympas… Les autres étaient hélas moins chanceux. Bref, autant vous dire que je comptais profiter de mes vacances au maximum avant de reprendre les cours pour une nouvelle année qui serait mon avant dernière, je visais les cinq années pour obtenir un éventuel master, le reste serait poursuivi dans le cruel monde du travail, danseuse ou chorégraphe, mon choix n’était pas encore arrêté et je pensais même à faire les deux, les dizaines d’heures par jour ne me dérangeaient pas puisque je vivais de ma passion.

La journée avait bien commencée mais ce soir j’étais animée par une envie particulière, je n’avais pas eu l’occasion de me retrouver avec un garçon ou même une fille de manière intime depuis quelques temps et je ressentais comme un manque, ne me prenez pas pour une salope mais le sexe restait un élément primaire et animal dans notre vie à tous, j’avais des besoins et, allongée sur mon lit je réfléchissais à un garçon qui pourrait me combler, le premier nom qui me venait en tête était celui de Keanu mais il était difficile d’imaginer qu’il soit d’accord pour une petite sauterie… Non, il me détestait depuis qu’il avait appris que j’étais bisexuelle, pour lui j’étais pire qu’une merde ce qui, d’ailleurs me faisait beaucoup de mal parce qu’il était plaisant jusque-là… Une idée me vint subitement en tête, un peu pervers et glauque mais la fin justifiait les moyens. Me levant de mon lit je m’excusais auprès des filles qui prévoyaient une soirée toutes les six, en quelques minutes je me retrouvais à l’extérieur cherchant partout Keanu sur qui je tombais finalement au bar, il semblait lire, parfait. Sans prévenir je lui ôtais la seule chose qui lui permettrait de me reconnaitre en plus de mon parfum, la vue. Je n’avais pas trouvé plus original que de prendre mon soutien-gorge pour l’empêcher de voir, pas infaillible mais tant pis… Je le prenais par la main l’emmenant dans un endroit où personne ne pourrait nous surprendre puisqu’il commençait à faire nuit sévèrement... La forêt.

Pour moi les vacances n’étaient pas quelque chose de très inhabituel, je considérais un peu mes années d’études comme des vacances puisque je pouvais exercer ma passion pour laquelle j’avais un réel don en plus de ne pas avoir mon père sur le dos en permanence, le bonheur quoi. Tout le monde pouvait croire que mon compte en banque régulièrement abreuvé de millions de dollars provenant du père bourgeois était une bonne chose mais je n’avais qu’une seule envie, m’en détacher. Il ne me restait plus que deux années à subir cette domination, date à laquelle j’aurais enfin achevé mes études, la suite serait beaucoup plus intéressante financièrement parlant, je serais celle qui me rapporterait mon propre argent et plus personne n’aurait la moindre emprise sur moi. En attendant j’allais tout faire pour avoir les meilleurs souvenirs possibles concernant mes années Harvard et autant vous dire que cette journée lançait les festivités dans mon cas. Je n’étais pas forcément une sainte et j’aimerais même dire que c’était tout le contraire mais je n’avais jamais eu une idée aussi tordue que celle d’aller coucher avec le mec que je dégoutais le plus, lui qui était un homophobe tout comme Andy qui devait à présent savoir pour ma bisexualité. J’étais stressée, Apple était de mon côté pour le moment mais qu’en serait-il une fois qu’elle serait mise devant un choix cornélien ? Je n’avais plus qu’une seule arme pour faire changer d’avis Keanu, le sexe et je m’apprêtais à lancer un petit jeu qui pouvait durer plus longtemps que pour une seule soirée. « Hm, la moindre des politesses c'est de dire Bonjour. Et... se présenter. » Je souriais amusée, s’il savait à qui est-ce qu’il était en train de parler. « Chuuuuuuuuut ! » Je me devais d’être discrète, s’il me reconnaissait je n’aurais plus cette occasion d’aller jusqu’au bout avec lui, il m’avait tellement fait de rentre dedans pour finalement me laisser en plan qu’il était impossible que je n’aille pas jusqu’au bout avec lui.

« Tu sais que c'est du kidnapping... bon sans violence je te l'accorde mais tu as un argument de poids avec ton soutif. » Il n’avait vraiment pas peur, imaginez qu’un mec soit derrière le soutien-gorge ? Non, il n’avait aucune curiosité et ça m’arrangeait justement, mon parfum était déjà un point faible pour le coup, il était original et collait assez bien à mon côté « poufiasse populaire. » « Vu ton bonnet, tu as une bonne poitrine. hm... si tu as autant d'assurance pour emmener le mec le plus riche d'Harvard dans un endroit qui lui est inconnu, c'est que tu dois être plutôt jolie, les thons n'ont jamais autant d'assurance ou alors qu'elles sont vraiment désespérée... » Je souriais, j’aimais les petits compliments de ce genre et ne pas y répondre relevait de la torture, j’étais une fille de nature très bavarde, pas au niveau des potins même s’il arrivait qu’on en partage avec Apple, Teodora et Torrey… Non, j’aimais juste parler. Il me prenait la main et je me retrouvais à quelques centimètres de lui, était-il impatient ? Je venais lui caresser le visage essayant de ne pas trop approcher du soutien-gorge qui pourrait lui permettre de me voir d’un moment à un autre. « On se connait, non ? Ton parfum me dit quelque chose... » Je reculais, je ne devais pas être repérée, passant ma main contre son pantalon j’essayais de lui faire penser à autre chose, nous étions arrivés, la forêt était dense et j’espérais bien que personne ne nous rejoindrait, il faisait nuit après tout et en temps normal je n’aurais jamais osé venir ici toute seule, trop de films d’horreurs commençaient avec un meurtre dans ce genre. « Hm... et lisse... ça m'aide... même si pour l'instant, je n'en ai aucune idée. J'espère juste que tu sais ce que tu veux... » Je souriais une nouvelle fois me concentrant pour prendre une voix différente de la mienne mais qui restait féminine, je parlais doucement comme si je lui susurrais des paroles coquines pour être plus discrète. « Je sais ce que je veux beau gosse. » Je le poussais contre un arbre, je brûlais de désir pour lui, l’excitation de ce jeu on ne peut plus dangereux le rendait plus attirant que d’habitude. Sans plus attendre je commençais à débouter son jean qui se retrouvait à ses jambes, la partie commençait.