ZAKHAR MORDACHOV ► mikkel jensen

« J'ai beau tout avoir dans la vie, j'ai appris à mes dépends que tout pouvait basculer à tout moment. Tu commences ta vie avec une famille unie, un porte-feuille blindé, avec comme intention de reprendre l'affaire familiale. » La psychologue me fixait, qu'est-ce que je foutais ici sérieusement ? Pourquoi je lui racontais ça d'ailleurs. Pourtant, je ressentais le besoin de parler, j'en avais gros sur le cœur.. moi qui étais le genre de mec complètement froid et mystérieux, je commençais à me transformer en faiblesse de la nature devant une psychologue incroyablement sexy. Elle continuait de me fixer, à croire que ce n'était pas vraiment ici que j'allais trouver des réponses.. « On est strictement rien dans ce monde. Je me suis rapidement retrouvé à Harvard, j'étais le roi du monde la-bas, tout me réussissais : mes études, les filles, les affaires.. je crois que j'en ai pas vraiment profité. » Dis-je en soupirant, j'avais l'impression que ma rentrée à Harvard se trouvait à des années lumière. « Ensuite il y a eu Alexys, la fille que je détestais le plus au monde.. qui a finalement réussi à me faire chavirer. Je l'ai laissé à Harvard, sans rien lui dire.. comme un lâche. » Je baissais la tête, je sentais ma mâchoire se serrer, je sentais également une boule me monter dans la gorge. « Vous ne lui avez pas parlé de la mort de votre père ? » La question qui fâche.. je regardais la psychologue, l'air dépité, pourquoi quand elle ouvrait la bouche c'était toujours pour remuer le couteau dans la peau.. ?! Je marquais un temps d'arrêt, à croire que cette femme voulait me mettre face à ma lâcheté. « J'aurais l'air de quoi ? Cette fille ne veux pas d'un mec faible.. la mort de mon père m'a rendu faible, je déteste être faible ! » voilà que je commençais à m’agacer, limite à m'énerver. Je me levais de ce fauteuil, pour rejoindre l'immense fenêtre du cabinet. « Et vous croyez qu'un homme n'a pas le droit d'être faible ? » Je levais les yeux au ciel, le silence qui s'installait était presque déstabilisant. « Non, du moins pas chez les Mordachov.. c'est quelque chose que mon père nous a toujours répété. » Dis-je la voix tremblante, il me manquait.. je ressentais le besoin de lui parler sans retenu, quelque chose que je n'ai jamais fais avec mon père. « On ne peux pas toujours être au top monsieur Mordachov.. ça fait parti de la vie. » Je me retournais vers elle, elle se foutait de ma gueule ou quoi ? Genre elle me sortait une phrase bateau, même mon petit frère Artur serait capable de sortir ce genre de truc pour me remonter le moral. Cette psychologue était le genre de personne à croire les paraboles qui disent qu'après la pluie vient le soleil.. moi pas.


« Pourquoi tu ne veux pas que je contacte Alexys.. c'est mon amie, elle a le droit de savoir ce qui se passe Zakhar ! » S'écriait mon frère en m'attrapant le bras. Je ne voulais pas qu'il appelle Alexys, mon père venait de mourir.. j'étais anéanti, même si j'essayais de ne pas le montrer à mon entourage. Mon petit frère Artur, qui me faisait face, ignorait à quel point j'étais touché par cette tragédie. Je n'avais plus goût à rien, encore moins à l'amour. Je soupirais, m'asseyant ensuite sur mon lit. « Ecoute Artur, ce n'est pas tes affaires ! » Je posais ma tête sur l'oreiller en m'allongeant de tout mon long.. je me mettais à fixer le plafond, pensif. « Mais putain Zak ! C'est ta meuf quand même, tu l'as laissé en plan à la fin du Summer Camp.. même si c'est pour le décès de père, ce n'est pas une raison. Dis lui au moins que tu es en vis et que tu as un problème familial qui t'a poussé à partir en catastrophe. » Mon frère ne comprenait pas, je ne voulais pas que Alexys soit au courant pour la simple et bonne raison que je ne voulais pas qu'elle voit ma faiblesse.. cette fille lisait en moi comme dans un livre ouvert. La mort de mon géniteur m'avait détruit, au moins une fois dans ma vie je me sentais démuni, faible, perdu. « Laisse moi tranquille. » Dis-je sans crier, j'en avais plus vraiment la force.. je voulais être seul, voilà tout. Mon petit frère soufflait, baissant légèrement la tête. « Je sais que tu es anéanti par la mort de père, tu as le droit de pleurer.. de crier si tu veux Zak, tu es humain après tout. » Je plantais mon regard dans celui de Artur, j'étais clairement dubitatif.. la mort de notre géniteur avait changé radicalement mon petit frère, il semblait s'être assagi.


« Mon chéri.. tu passes ton temps à faire la fête, tu es sûr que ça va.. ? » Ma mère.. elle était toujours la à s'inquiéter pour ses fils adorés. Je la regardais, souriant de toute mes dents.. le genre de sourire bien forcé qui veux dire -je vais bien, je suis toujours le même maman-. Je me dirigeais ensuite vers le frigo afin d'attraper un soda bien frais. « J'essaye juste de ne pas penser... et sortir m'aide à ne pas le faire, picoler en fait parti aussi. » Je refermais le frigo assez fermement, moi et la délicatesse ça faisait toujours deux. Cela faisait maintenant presque un mois que mon père était décédé, un mois que j'avais quitté le sol Américain pour retrouver la Russie, un mois également que je n'avais aucune nouvelle de ma petite amie Alexys.. je me demandais constamment ce qu'elle faisait, si elle m'avait déjà oublié, pleins de question me traversais l'esprit.. ma mère remarquait immédiatement que j'étais parti loin direction la lune. « J'aimerai bien rencontrer Alexys, Artur m'en parle tellement souvent.. tu m'en parlais tellement souvent aussi. » S'exclamait ma mère, je manquais de m'étouffer avec ma boisson.. je regardais ma mère, étonné. « Maman s'il te plait... tu ne crois pas que c'est assez dur pour moi ?! » Tout le monde dans cette baraque savait qu'il ne fallait pas aborder le sujet Alexys, sous peine de m'attrister ou de m'énerver.. elle me manquait terriblement et pourtant je n'avais pas le courage de lui dire que mon père était mort et que je n'arrivais pas à remonter la porte. « Excuse-moi mon chéri.. tu veux du gâteau ? » Je soufflais, ma mère avait le don de changer de conversation naturellement en l'espace d'une seconde.. je faisais non de la tête, à vrai dire en ce moment je n'avalais presque rien. Je voyais ma mère faire la moue, elle semblait dépité, elle ne savait certainement pas quoi faire pour me remonter le moral. Cette femme était si forte, j'avais l'impression que la mort de père ne lui faisait ni chaud ni froid, je savais pertinemment que tout les soirs elle allait pleurer devant le seuil de la maison, en fumant une cigarette normalement interdite. « Zak.. je sais que tu as besoin d'elle... ton père ne reviendra pas, par contre ta relation avec Alexys ne devrait pas s'arrêter ainsi.. tu le sais très bien mon chéri. » Je serrais la mâchoire, j'avais clairement envie de crier après ma mère.. qu'elle arrête de me parler de choses qui fâche, de choses qui me dérange. Je sentais une boule monter dans ma gorge.

Zakhar a écrit:Artur,

Ne me demande pas pourquoi c'est à toi que je laisse cette lettre.. certainement parce que mère aurait encore pleuré mon départ. Comme tu le constates, j'ai pris mes affaires.. je retourne à Cambridge, tu me connais je ne tiens pas en place.. j'ai aussi des choses à régler la-bas. Pyotr va encore me tuer, je ne le laisse pas tomber et je ne laisse pas tomber la société de père.. laissez moi juste le temps de revenir à moi, de reprendre le total contrôle de mes esprits. Il est temps que j'affronte la réalité, comme tu me l'as suggérer.. tu n'en parles pas à Alexys, je veux gérer cette histoire moi même.

Prends soin de toi mini fraté !
Zakhar.