AEDAN B. DYCKLAN ► Daniel Macedo

"Billy va jouer dehors."
Mon père n'avait jamais prononcé mon premier prénom. Il ne l'aimait pas. C'était ma mère qui l'avait choisi, et il disait que ca faisait "pete-cul", que ca ressemblait pas à notre famille de con. On y pouvait rien, nous, s'il voulait pas lever son cul pour aller bosser, et qu'il préférait laisser tout faire à ma mère. Mais j'aimais mon père, parce qu'il me laissait tout faire. Quel gamin ne rêverait pas de ça ?
On habitait un quartier un peu pourri, mais ca favorisé ma tendance à être solidaire avec  mes pairs. J'étais et je reste un habitué des quatre cents coups. Gamin, je passais mes journées à aller piquer des trucs chez les voisins, à rayer des voitures avec ma bande d'idiots.
Je vous rassure, je me suis un peu calmé depuis. Disons que je n'ai pas trop eut le choix non plus.
Au lycée, j'ai commencé à me rendre régulièrement dans une salle de musculation ; ca me faisait oublier mon trou pourri. J'ai intégré l'équipe de basket, et l'adolescence à su me gâter, les femmes se sont vites mises à me tourner autour. Ce n'était qu'un jeu pour moi à l'époque, et okay, je l'avoue et je m'excuse aujourd'hui, je n'ai pas été des plus respectueux à chaque fois. J'étais jeune.
J'ai vite découvert l'alcool et la drogue, parce que on va pas se mentir, dans mon quartier, c'était pas le plus dur à trouver. Par contre, si tu cherches un collier pas volé, c'était pas le bon endroit.
J'ai trouvé du boulot et j'ai commencé à sortir la tête de l'eau financièrement. D'accord, trimballé mon corps dans Abercrombie, c'était pas super glorieux, mais bon.
Et puis, il y a eut cette salope, qui n'a pas supporté que je la largue sans ménagement. Elle a porté plainte contre moi, pour viol. Ca fait chouette dans le dossier. Ca a foutu ma réputation de sportif mystérieux ; on s'est dit que le mystère c'était parce que j'étais taré.
Comme elle n'avait aucune preuve à apporter, le juge m'a obligé à suivre une thérapie de groupe, avec un psychologue et d'autres jeunes pour voir comment je me comportais avec eux. Vérifier si il y avait des "chances" que j'ai vraiment violé cette garce.
Et c'est là que j'ai rencontré cette fille ; elle me fixait comme si elle n'avait jamais vu personne comme moi, et de mon coté, il était vrai que j'en avait rarement vu des comme elle. Elle faisait un peu rayon de soleil dans cet endroit fade, avec ces gens avec de réels problèmes autour de nous. Je crois qu'on se demandait tout les deux ce qu'on foutait là.
Du coup, je l'ai approché, et j'ai bien vue qu'elle était aussi fougueuse que moi. Pas de place à trop de confessions ; je n'ai jamais été quelqu'un qui raconte sa vie, et encore moins la raison de ma présence d'ici. On faisait les cons parmis les fous de la clinique, ca aurait pu foutre en l'air mon procès que ca se sache, mais elle me rendait fou. Elle avait ce coté tigresse auquel je n'arrivais pas à résister.
Et puis un jour, mes séances ont été fini, et j'ai été acquitté, pas de preuves, pas de problèmes. C'est à partir de là que j'ai su que j'étais accepté à Harvard. Je crois que je l'aurais tué, l'autre, si elle avait gâché mes études alors que j'avais bosser extrêmement dur pour avoir des notes de malade et pouvoir intégrer le cursus de médecine et de neuroscience.
J'avais plus intêret à merder. Pour m'en sortir, j'ai trouvé un boulot de barman en ville, dans bar branché. C'était tout ce qui correspondait à mes horaires de malade.