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Drunk all night (+) Amanda

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Il n’y a pas plus habituel comme soirée que celle à laquelle je suis en train de participer. La musique est trop forte, le DJ plus ou moins bon, les tubes du moment défilent les uns après les autres et sont ponctués de quelques petites pauses pour apprécier d’anciennes chansons dont tout le monde se souvient. Les jeunes se défoulent, engloutissent des quantités d’alcool qui me donnent le vertige rien qu’à les regarder faire. Comment peuvent-ils encore tenir debout avec tout cela dans le gosier ? La nature est parfois injuste, avec deux verres dans le nez je suis déjà pompette et eux, eux ils m’ont l’air d’être en forme après avoir ingurgité des litres de vodka. Qu’on ne vienne pas me dire que nous sommes logés à la même enseigne. D’un autre côté, je ne suis pas la seule dans ce cas, certains sont gravement amochés par l’alcool, ils titubent, peinent à garder l’équilibre et se bousculent les uns les autres. « Ne t’excuse pas surtout, connard ! » Je ne peux m’empêcher d’hurler après que l’un d’entre eux se soit rattrapé sur moi, s’il n’avait fait que cela, mes pieds se souviendront longuement des siens puisqu’il m’a piétinée sur place. Et le voilà en train de s’embrouiller avec un autre mec, pitoyable ! Je devrais peut-être m’éloigner d’ailleurs, avant que toute cette histoire ne commence à partir en cacahuètes ? Oui mais non, le DJ se décide enfin à passer une chanson que j’adore, impossible pour moi d’abandonner la piste de danse pour aller prendre l’air, espérons que les deux nigauds tiendront trois minutes supplémentaires sans s’arracher les yeux en plein milieu de la piste.
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I'M GONNA LIVE LIKE TOMORROW DOESN'T EXIST. I'M GONNA FLY LIKE A BIRD THROUGH THE NIGHT, FEEL MY TEARS AS THEY DRY. I'M GONNA SWING FROM THE CHANDELIER.


C'était enfin le week end ! Je l'avais attendu depuis si longtemps. Certes, j'adorais les nouveaux cours de cette année. La psychologie, l'anthropologie, la sociologie... Bref, les cours étaient très intéressants cette année et c'était une vraie aubaine pour moi parce que cela me motivait toujours un peu plus à l'idée de devenir psychologue. Néanmoins, je ne crachais pas sur ce week end que j'avais, selon moi, bien mérité. D'ailleurs, ce samedi je me rendais avec quelques amies à une soirée qui s'annonçait, HOT. Alcool, musique et danse devaient certainement annoncer la couleur. Bref, le genre de soirée que j'a-do-rais.
J'avais enfilé une tenue courte et près du corps ainsi que des talons hauts qui me perchaient à plus d'un mètre soixante quinze. Les cheveux légèrement ondulés et un maquillage prononcé me rendait, je crois, irrésistible. Le but étant bien évidemment d'attirer les mâles alpha. Arrivée à cette soirée, quelques verres d'alcool plus tard, je dansais sur la piste avec une amie proche sur une de mes musiques préférées. Parce que, oui, je ne dansais que sur les musiques que j'adorais. Nous étions sur un coté excentré de la piste lorsque je vis à quelques centimètres de moi deux gars se chamailler. Je n'y prêtais pas attention jusqu'à ce que leurs embrouilles finissent par bousculer un peu la foule. C'était ce genre de comportement qui m'insupportait au plus haut point. Puis quelques minutes plus tard, je me fis littéralement éjectée par l'un d'entre eux et me retrouva collée contre une autre fille. Bien évidemment, je perdis l'équilibre à cause de ces satanées escarpins et tomba, me rattrapant tant bien que mal à la demoiselle.
Après m'être redressée et ressaisie, j'étais totalement confuse à l'idée d'avoir bousculé et certainement agacé une autre fille.

Pardon, je suis vraiment désolée mais ces abrutis m'ont poussée. Je t'ai pas fait mal ?

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Comment de beaux mecs peuvent-ils être aussi cons avec un coup dans le nez ? Ils sont là depuis le début de la soirée, j’ai même discuté avec l’un d’eux et il était plus qu’intelligent. La tête sur les épaules, difficile de croire que j’ai à faire à la même personne présentement. L’alcool te change vraiment une personne, du tout au tout. Le pire dans tout cela ? Je ne suis pas concernée par le besoin de ces deux mâles à marquer leur territoire. Je suis même à deux doigts de leur proposer d’aller faire un concours de celui qui a la plus grosse ou de celui qui pisse le plus loin à l’extérieur pour qu’ils se décident à nous épargner leurs gamineries. Je suppose que ce sera pour une autre fois puisqu’ils commencent à réellement s’énerver, une jeune femme se retrouve malgré elle catapultée sur… Sur moi ! Je la rattrape en plein vol, chancelle un moment, déséquilibrée par la vitesse à laquelle elle m’est arrivée dessus. Nous sommes toutes les deux sauves pour le moment, je dis bien pour le moment puisqu’ils ne m’ont pas l’air vraiment décidés à se calmer et les videurs tardent à pointer le bout de leur nez. « Pardon, je suis vraiment désolée mais ces abrutis m'ont poussée. Je t'ai pas fait mal ? » J’hoche la tête de droite à gauche, desserrant mon emprise pour qu’elle puisse reculer un petit peu, que l’on retrouve notre espace vital. « Non, du tout, c’est eux qui devraient s’excuser ! » Et ils vont le faire, je suis bien décidée à leur faire entendre raison ou au moins à les calmer. Je m’élance, agacée. « S’il vous plait ! » Je démarre, à peine le temps de me rendre compte qu’il est trop tard, l’un des deux mecs me bouscule, se baisse et… Et PAN, je crois que ma pommette me fait diablement mal à présent.
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I'M GONNA LIVE LIKE TOMORROW DOESN'T EXIST. I'M GONNA FLY LIKE A BIRD THROUGH THE NIGHT, FEEL MY TEARS AS THEY DRY. I'M GONNA SWING FROM THE CHANDELIER.


Tout parti si vite... Une seconde après m'être redressée, la fille que j'avais accidentellement bousculée se prit un coup de poing dans la figure par l'un des gars qu'elle essayait d'interpeller, certainement pour lui demander d'aller se battre ailleurs. Finalement, ce fut elle que le gars frappa. Et là, on n'aurait vraiment pas dit un accident pour le coup... J'étais exacerbée par ce que je venais de voir. Un sentiment brûlant commençait à envahir ma poitrine. Mais pour qui se prenait-il ? Ne lui avions jamais appris qu'il ne fallait jamais frapper les femmes ? J'étais bien décidée à lui faire la morale et à lui rafraîchir la mémoire à ce type. Bien entendu, je ne faisais vraiment pas le poids, mais tant pis. J'étais tellement énervée que je pouvais faire n'importe quoi. Je m'approchai du mec en question et le repoussa avec mes deux mains.

Non mais ça va pas ?! On t'a jamais appris qu'on frappe jamais les femmes ?!


Ni une ni deux, je me retournai et allai près de la fille pour m'assurer que tout allait bien. Je la pris un peu sur le coté et m'éloignai avec elle de ces deux tarés.

Ça va ? Il t'a pas fait trop mal ? Je savais que ça allait dégénérer... Pff, et puis en plus il n'y a aucun videur... C'est incroyable... Viens.


Finalement, j'amenai la fille jusqu'aux toilettes. Au moins, là, elle pourrait se rafraîchir et nous pourrions discuter plus facilement. Il y avait quelques demoiselles qui se regardaient dans le miroir et qui se repoudraient le visage déjà chargé en maquillage. Je regardai la jeune femme qui semblait un peu ébahie par ce qu'elle venait de subir et je pouvais parfaitement la comprendre... La pauvre, elle devait certainement penser passer une bonne soirée et voilà comment cette dernière allait finir.
Elle avait l'air d'être du même âge que moi, en tout cas plus ou moins. Peut-être que nous pouvions faire plus ample connaissance, cela me permettait de rencontrer quelqu'un au moins, moi qui me plaignait souvent d'être seule. Et puis, je ne pouvais tout simplement pas la laisser ainsi. Peut-être que mon côte "Je suis une superwomen, je sauve tout le monde" prenait un peu le dessus là... Mais bon, si c'était pour une bonne cause, pourquoi pas après tout...
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Je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé. Je n’ai pourtant pas été vulgaire, j’aurais insulté sa mère ou quelque chose dans le genre d’accord, et encore, mais non, je n’ai rien fait. Il a peut-être été suffisamment intelligent pour comprendre que je m’apprêtais à gueuler et à leur demander de ne pas se conduire comme des adolescents pré pubères. A défaut, je n’aurais pas manqué de leur montrer du doigt la porte de sortie derrière laquelle ils auraient pu faire parler leurs poings sans emmerder le reste des clients de ce club. Mais non, pourquoi simplifier les choses ? Je ne suis peut-être pas la fille qui a le plus de tact mais on ne peut pas dire qu’ils se comportent mieux, n’ont-ils pas reçu la moindre petite éducation ? On ne frappe pas une femme, un tel acte ne passait déjà pas dans les années soixante alors imaginez maintenant. Nous ne sommes plus les gentilles petites chiennes qui restent collées à leur mari et qui acceptent d’en prendre une pour avoir été insolente. Nous nous sommes battues pour avoir des droits, pour obtenir la considération de nos camarades masculins. N’oublions pas tout cela ! La violence, la force de ce mec, me font tourner la tête, abasourdie après avoir pris un tel coup sur la gueule. « Ça va ? Il t'a pas fait trop mal ? Je savais que ça allait dégénérer... Pff, et puis en plus il n'y a aucun videur... C'est incroyable... Viens. » J’ai loupé les événements de ces trois dernières minutes, complètement déconnectée de la réalité. Toujours est-il qu’un passage aux toilettes me semble obligatoire. J’ai besoin de constater les dégâts, de me rafraichir et de me ressaisir. Je n’ouvre pas la bouche, ne prononce pas le moindre mot jusqu’à ce que nous soyons arrivées aux toilettes. « Merci, j’ai la pommette en feu mais j’ai vu pire ! » Bien pire que cela. Je me baisse, plonge mes mains sous le robinet et m’asperge le visage avec cette eau bien fraiche. « Tu t’appelles comment ? Moi c’est Lara ! » Je jette un coup d’œil à mon visage, dans le miroir et grimace en passant délicatement mes doigts sur ma joue. « Je risque d’avoir une belle trace demain… Génial ! »
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La pauvre, ça me faisait littéralement chier que cette soirée prenne un tournant aussi catastrophique. Il est clair qu’elle aurait un bel hématome le lendemain… Et j’imaginais que ce n’était vraiment pas cool. De plus, cette fille, je la trouvais vraiment mignonne. Elle était blonde, comme moi, et avait des yeux bleus très pétillants, alors évidemment, une joue œdématiée n’allait vraiment pas concorder avec ce visage d’ange. Je la regardai dans le miroir, un peu derrière en retrait. Elle se présenta à moi, son prénom était Lara. Ça lui allait bien je trouvais, elle avait un air qui semblait très amical. Parfois, mon côté « psycho » prenait le dessus et j’identifiais un peu tout le monde de cette manière. J’observais les gestes, y mettait un sens, une raison… Et je comprenais à peu près la personnalité des gens. Bon, je n’étais pas devin, et je n’avais pas fini mes études donc je ne pouvais pas être certaine de ce que j’avançais, mais je verrai bien dans la suite de la soirée.

« Moi c’est Amanda. »


Simple, court, efficace. Je lui souris un petit peu et m’appuyai contre le lavabo. J’étais encore frustrée de ce qu’il s’était passé… En fait j’étais vraiment mal pour Lara. « Tu vas avoir un beau bleu. Il faudrait de la glace. » Je le regardai et puis, il me semblait judicieux de démarrer une réelle conversation avec cette jeune femme. J’avais envie d’en savoir un peu plus. Tant qu’à faire, autant faire connaissance maintenant. Nous partagions quelque chose après-tout, même si ce n’était pas quelque chose d’agréable.

« Tu es du coin ? »


Simple question… Une question bateau, qui passe partout et qui lance la conversation. Et puis de toute façon, je n’avais pas vraiment envie de l’embêter. Si ça se trouvait, elle était avec des amis et elle n’attendait qu’une chose, que je la laisse tranquille pour qu’elle puisse retourner avec eux. Après… Si ça se trouvait, elle avait également envie de faire connaissance, auquel cas, j’étais totalement ouverte.
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