fais moi oublier ⊰ ADRIEL

La soirée avait battu son plein. L’alcool avait coulé à foison, comme chaque Mathers’s Party, et les joints avaient tourné bien plus qu’il ne t’en fallait pour être complètement dans un autre monde. Un monde qui te plaisait bien, un monde qui te faisait oublier qu’Alexander était amoureux d’une autre, que Warren semblait avoir disparu de la surface de la terre et que tu étais toujours amoureuse de lui. Bref, t’aimais être défoncée.
Il était un peu plus de quatre heures et demi du matin et, dans ton lit, tu fixais inlassablement le plafond. Les effets de l’alcool et des joints s’étaient estompés laissant les pensées revenir te hanter. Tu grognes en soulevant la couette pour sortir de ton lit. C’est nu pieds et vêtu d’un tee-shirt t’arrivant jusqu’aux cuisses que tu quittes la chambre, arpentant les couloirs de la MH, en direction de l’ancienne chambre d’Adriel. Tu entres discrètement, referme la porte de la chambre, et te glisses dans le lit du Mather qui était resté là après la soirée. Tu colles ton petit corps contre le sien et pose ta tête contre son torse nu. Et là, t’étais bien.

C'est ce qu'on pouvait appeler une excellente soirée. Cela m'avait fait énormément de bien de repasser une soirée comme avant, entouré des mathers, entouré d'alcool et de joints. C'était juste au top. Mais je n'avais absolument pas été en état de rentrer chez moi, à l'appartement alors j'étais retourné dans mon ancienne chambre qui était toujours libre. Il fallait croire que les gens avaient peur de reprendre mon ancienne chambre. Je dormais paisiblement, j'étais dans mes rêves, je pensais à Agathe, à Shae, à Leevy. C'était beaucoup trop compliqué en ce moment dans ma vie, surtout avec Agathe. Je n'arrêtais pas de penser à cette petite blonde fragile et je n'avais qu'une envie, savoir qui était ce connard qui lui avait fait du mal pour lui refaire son portrait.Mais alors que j'étais perdu dans mes rêves, je sentais comme quelque chose contre moi. Et ça, c'était pas normal. J'ouvrais doucement les yeux, essayant de récupérer mes esprits et j'observais une tête blonde posé sur mon torse. Je savais très bien qui c'était. « C'est quand même la deuxième fois en quelques mois que tu te retrouves dans mon lit comme par magie. » disais-je en riant légèrement. Tout le monde ne pouvait pas se vanter de s'endormir seul et de se réveiller ensuite avec une belle fille collée contre lui. Mais bon, j'étais parfait, donc ce n'était pas si étonnant. « Qu'est-ce que tu fais là Olive ? » demandais-je en baillant. Je n'avais clairement pas encore assez dormis.

C'est quand même la deuxième fois en quelques mois que tu te retrouves dans mon lit comme par magie. Et c’est la deuxième fois, en quelques mois, que tu ratais ton entrée sans le réveiller. Tu lèves la tête pour apercevoir son visage dans le noir et pose ton index sur ses lèvres. Chuuuut. Je sais, Rhodes. chuchotes-tu en reposant ta tête contre son torse chaud, si agréable. Le torse d’un bel homme était quand même le plus bel oreiller du monde, à tes yeux. Qu'est-ce que tu fais là Olive ? Tu cherches le réconfort, quelque part. Et les bras d’Adriel te semblaient être le bon endroit pour ça. J’essaye de dormir, Adriel. Ca s’voit pas ? réponds-tu sans quitter ton super oreiller, les yeux fermés, le sourire aux lèvres.

La belle blonde posait son index sur mes lèvres et me demandait de me taire. Je fronçais les sourcils, quoi, sérieusement ? Elle pensait que j'allais vraiment me taire ? Même pas en rêve, il n'était pas encore le jour où je me tairais. Surtout au moment où une fille s'incruste dans mon lit en plein milieu de la nuit. Ou de la matinée, je savais pas trop là. Je levais les yeux au ciel après ses paroles. « Bien sûr et, du coup, le lit dans lequel tu étais jusqu'ici n'était plus assez agréable pour ton petit corps ? » rétorquais-je en riant légèrement. Fallait pas me prendre pour un con non plus. Si elle était là, il y avait une raison et la dernière fois, elle n'avait rien voulu me dire, mais cette fois, je n'allais pas lui laisser le choix. Certainement pas. « Sérieusement, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui t'a poussé à venir dans mon lit ? » demandais-je sur un ton plus sérieux d'un coup. Je voulais qu'elle me dise la vérité pour une fois, puis si elle avait besoin de parler, j'étais près à l'écouter. Et moi, être près à écouter quelqu'un, ça relevait du miracle, alors elle ferait mieux de profiter de cela.

Bien sûr et, du coup, le lit dans lequel tu étais jusqu'ici n'était plus assez agréable pour ton petit corps ? Si seulement tu avais réussi à trouver le sommeil, oui, il aurait été assez agréable pour le p’tit bout de femme que tu étais. Mais à force de tourner en rond dans le lit et de fixer le plafond, tu avais fini par le trouver.. Inconfortable et enquiquinant. Absolument. Maintenant, Rhodes, ferme les yeux et rendors-toi. S’il te plait. Parce que toi, tu voulais dormir. Du moins, tu l’pensais. Mais la voix pâteuse du Mather résonna encore dans la chambre. Sérieusement, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui t'a poussé à venir dans mon lit ? Le ton de sa voix laissait penser que si tu ne parlais pas maintenant, il ne lâcherait pas l’affaire jusqu’à l’aube. Je n’sais pas ce qu’est devenu Warren, je ne l’ai pas vu de tout l’été et impossible de le trouver sur le campus. Alexander n’est pas amoureux de moi mais d’Alaska et il est pas capable de prendre ses couilles en main et d’me le dire. Alors tout ce p’tit cocktail de sentiments me montait à la tête. J’me suis dit que dans tes bras, j’arriverais un peu à oublier. souffles-tu tout contre lui, en dessinant des cercles du bout du doigt sur son torse.

Elle voulait que je me rendorme. Elle débarquait dans ma chambre, s'installait dans mon lit, contre moi, me réveillait et en plus, il fallait que je la ferme et que je me rendorme. Même pas en rêve. « Tu m'as réveillé, il faut assumer maintenant Shark. » lâchais-je en baillant de nouveau. En vérité, je me serais bien rendormi, mais j'étais bien trop curieux de savoir ce qu'elle foutait là, alors pour l'instant, j'allais pas me rendormi et partir au pays des rêves. J'écoutais alors le roman qu'elle me sortait et j'essayais d'assimiler tout ça dans ma tête de mather qui avait la gueule de bois. C'était pas facile, sans déconner. « T'es toujours amoureuse de Warren ? Ou est-ce que tu as réussi à tomber amoureux d'Alex ? » demandais-je doucement, pour commencer. Alexander était mon pote, je ne pouvais rien dire de spécial sur ça. Et Alaska était aussi une amie, c'était compliqué tout ça et je me rendais compte que je n'étais pas le seul à avoir une relation amoureuse plus que pourrie. « T'es certaine qu'il aime Alaska ? Puis si jamais c'est vrai, pourquoi t'as pas une discussion avec lui ? Pourquoi tu le quittes pas ? Ce serait plus simple, non ? » demandais-je de nouveau, avant de poser ma main sur son bras pour lui caresser doucement.

Tu m'as réveillé, il faut assumer maintenant Shark. Hey, t’en avait pas fait exprès, déjà ! C’était pas d’ta faute si le Rhodes avait le sommeil léger. Grr, tu fais chier. grognes-tu avant de lui expliquer la raison de ta venue ici, les sentiments qu’Alexander portaient pour Alaska et la disparition de Warren. T'es toujours amoureuse de Warren ? Ou est-ce que tu as réussi à tomber amoureux d'Alex ? Putain, pourquoi t’étais pas restée dans ton lit, finalement ? Parler d’tes sentiments, c’était pas ton truc, putain. Mais si t’avais bien appris une chose ces derniers mois, c’est que parler te faisait beaucoup de bien, quoi que tu puisses en penser. Non. Oui. Peut-être. J’en sais rien. J’ai pas eu de nouvelles de l’été et il m’en voulait quand même vachement. J’crois que j’pourrais jamais l’oublier, de toute façon. Et non. Alexander est adorable, je l’aime énormément. Mais pas comme ça. soupires-tu avant qu’il ne continue de te poser plein de questions. T'es certaine qu'il aime Alaska ? Puis si jamais c'est vrai, pourquoi t'as pas une discussion avec lui ? Pourquoi tu le quittes pas ? Ce serait plus simple, non ? Y’a des choses qui ne trompaient pas. Depuis qu’Alaska était revenue de l’hôpital, Alexander n’était plus le même avec toi. Tu le trouvais plus.. stressé. M’juge pas, je sais que c’est pas une référence, mais CS se trompe rarement sur certains trucs. Alors nooon, je n’ai pas d’implants fessiers, mais si CS parle d’Alex et d’Alaska, c’est bien qu’y’a un truc. J’suis pas conne, Adriel. Et puis j’veux pas le quitter parce que si tu savais comme on s’éclate bien, tous les deux. Au lit, évidemment J’sais que si nous deux c’est fini, j’aurais plus l’droit à ça. C’est égoïste, hm ? pouffes-tu de rire en frissonnant sous les caresses du Mather.

Je souriais comme un idiot parce qu'elle râlait et évidemment, cela m'amusait. Mais bon, pour une fois que je pouvais avoir une discussion avec elle et qu'elle me disait tout, j'allais en profiter un maximum. Même si j'avais envie de dormir, c'était pas grave, je dormirais plus tard. Elle me racontait alors sa vie sentimentale et son espèce de triangle amoureux entre elle, Alex et Alaska. Et je me plaignais de mes relations à moi ? C'était pas mieux. « Pourquoi il t'en voulait ? J'ai pas tout suivie de tes relations amoureuses. Ouais, mais ça sert à rien d'être en couple avec quelqu'un dont t'es pas amoureuse. Encore plus si ça te prend la tête comme ça, que ça te bouffe l'esprit et que tu finis tes nuits dans mon lit à chaque fois. » lâchais-je en riant légèrement. Parce que du coup, je me disais que la dernière fois qu'elle était venue squatter dans mon lit, elle ne devait pas réussir non plus à dormir à cause de ces histoires de couples ou quelque chose de ce style-là. Et voilà qu'elle me parlait de CS. Je savais même pas qu'ils avaient sortis un nouveau truc, fallait dire que je ne le suivais pas et que je le lisais rarement. Je préférais me faire mes propres opinions des gens. « Quoi ? Il est marqué que tu as des implants fessiers ? » demandais-je avant d'exploser de rire. Mon dieu, ils étaient cons, mais fallait avouer que c'était plutôt bien trouvé. Enfin, ce n'était pas le sujet. « Si tu pouvais éviter de me parler de tes ébats entre toi et mon pote, ça m'arrangerait beaucoup. Et ouais, j'pourrais comprendre, mais bon c'est pas le seul mec d'Harvard qui fait l'amour comme un dieu. J'suis certain que tu pourrais retrouver quelqu'un avec qui ce serait génial et pas seulement qu'au lit, comme ça tu serais réellement heureuse. » disais-je en soupirant, continuant de caresser son bras.

Tu lui en voulait pas de rien avoir suivi à tes histoires de cœur. En même temps, qui s’y intéresserait ? Même toi tu avais fini par trouver que ta relation avec Warren avait sa place au milieu d’une série à l’eau de rose style « amour, gloire et beauté ». Ecoeurant. Pour la faire courte, j’l’ai trompé. Une fois avec Hardin. Une autre fois avec Alex, justement. Ca a mis fin à notre mariage et.. j’l’ai perdu, depuis. J’me prends pas plus la tête que ça. C’est juste que là, y’a Alaska. Et que s’il est vraiment amoureux d’elle, et elle de lui, j’ai rien à foutre là. Mais.. voilà. T’as raison, j’me prends la tête. Et vient pas m’dire que ça t’dérange d’avoir la plus belle blonde de la Mather House dans ton lit. T’étais même prête à parier qu’son mini-lui pointait l’bout de son nez. Mais la discussion était trop sérieuse pour qu’t’aille vérifier tout de suite. Ouais, tes chevilles se tenaient bien. Quoi ? Il est marqué que tu as des implants fessiers ? Et Adriel explosa de rire, te faisant tressauter au rythme de ses éclats. Chuuuuuut ! murmures-tu en plaquant ta main sur sa bouche. Tu vas réveiller toute la maison ! glousses-tu en retirant ta main, te remettant à dessiner sur son torse. Tu te mordis la lèvre inférieure lorsqu’Adriel se plaignit du fait que tu parlais de tes ébats avec son pote. Bein ouais, mais c’était le pied, c’était le pied quoi. Si tu savaaais, Rhodes ! Il baise comme un Dieu ! J’lui ai même décerné la bite d’or, et crois moi, c’est pas rien. Il m’fait crier à chaque fois, c’est tellement bon ! dis-tu en plantant tes ongles dans la chair d’Adriel, exagérant chacune de tes paroles. Mais c’était vrai, tout était vrai. Mon bonheur, c’était Warren. J’l’ai laissé passer. Maintenant, je jouis des bonheurs de la vie. C’est tout. dis-tu en haussant les épaules, secouant un peu ton bras pour qu’il continue ses caresses. C’était agréable, ça. Etre dans les bras musclés d’un homme était agréable. Etre dans les bras d’Adriel l’était encore plus. Allez maintenant, dors. Si tu me poses encore une seule question j'me verrais dans l'obligation de t'embrasser pour te faire taire. chuchottes-tu en fermant les yeux, à nouveau.

J'essayais de comprendre ces relations amoureuses et autant dire que ce n'était pas chose facile. Cette fille, j'avais l'impression qu'elle s'était fait beaucoup de mecs parfois et je n'arrivais absolument pas à la comprendre. Mais je ne critiquais pas, je respectais, tout l'monde fait ce qu'il veut de son cul. « J'ai jamais dis que ça ne me dérangeait de t'avoir dans mon lit. Mais sinon, qui sait, peut-être que Warren va revenir, vous allez de nouveau vous remettre ensemble, tu vas te rendre compte qu'il y a que de lui dont tu es amoureuse, tu le tromperas plus jamais de toute ta vie et tu en auras rien à foutre de savoir qu'Alaska et Alex soit amoureux ou je ne sais quoi. » disais-je en haussant légèrement les épaules. On allait pas s'mentir, j'essayais de voir le meilleur dans tout ça, je cherchais le positif dans cette situation pour faire en sortes qu'elle arrête de se prendre la tête. Mais ce n'était pas facile, loin de là. Je partais en fou rire quand j'apprenais pour ses implants fessiers inexistants et elle plaquait sa main sur ma bouche pour me faire taire. Merci Olive, si tu veux m'étouffer et provoquer ma mort, tu l'dis de suite. « Je ne pourrais plus jamais parler à Alex en l'regardant normalement. » lâchais-je en grimaçant. J'en avais rien à foutre qu'il baise bien et j'voulais encore moins être au courant de tout ça. Je continuais de caressais son épaule et j'levais les yeux au ciel après ses paroles. « Bah écoute, je ne vais pas me taire, donc tu peux m'embrasser, en sachant très bien que m'embrasser ne me fera pas taire non plus et j'continuerais de parler autant que j'le voudrais. » lâchais-je avec un grand sourire idiot sur les lèvres.