Here we go : Ladislava E. Cseszneky

Une entrée magnifique, un hall majestueux, un vrai complexe à l'américaine, c'était exactement comme dans les films. Il n'y avait pas à dire, Harvard méritait sa réputation. Et malgré son air blasé habituel, Noah avait du mal à étouffer la joie qui le gagnait à l'idée d'étudier ici.
Il passe les grandes portes d'un pas assuré, les épaules remontées et le dos droit. D'un coup d’œil, il dissèque l'environnement, regarde tous ces gens fourmiller de part et d'autre du hall, écoute le brouhaha d'une jeunesse dynamique et survoltée: Quelle bande d'abrutis, pense-t-il.

Il traverse le hall le regard désormais fixe, sans plus prêter attention à ce qu'il se passe autour. Comme à son habitude, il porte un pantalon noir assez serré, une chemise vintage, et une veste noir, brodée au niveau du cœur du blason familial.
Son pas décidé le porte devant un grand panneau d'affichage : les salles y sont listées, ainsi que les bâtiments où elles se trouvent. D'un œil attentif il cherche l'administration. Son dossier d'inscription à la main traine au niveau de sa cuisse. Sans s'en rendre compte, quelques feuilles en tombent, dont un lot de quatre photos d'identité.

Je rentais du week end avec Milan, et la nouvelle de se mariage arrangeait m'horripilais au plus au point, j'avais pas eu mon mot à dire et ça m'exaspérais. J'avais que ça en tête comment ils pouvaient croire que j'allais accepter ça sans rien dire. Comme si j'allais me marier avec le premier mec venus. Un mec qui prendrait une place qui me reviens de droit. Nan ça jamais. Aujourd'hui j'avais quelques truc à déposer à l'administration, des papiers qu'ils manquaient je sais pas quoi, qu'ils avaient perdus. De toute façon ça ne pouvait être que ça j'ai toujours été d'une organisation très minutieuse donc me faire croire qu'il manquait une pièce à mon dossier est juste impensable. Les cheveux attachés en arrières, légèrement maquillée comme à mon habitude, un tailleur, parce que je devait passer faire un exposé sans parler de mon rendez vous pour la fondation après les cours j'avais un planning chargé aujourd'hui et pas le temps pour du superflue. J'entrais dans le grand hall, un bâtiment que je connaissais assez bien mais il me fallait le numéro de bureau de la section relation internationale. Je n'avais pas la mémoire des nombres un de mes rares défauts. Je jetais un coup d’œil sur le panneau d'affichage, quand je perçus tout de même un jeune homme qui semblait perdu, je le détaillais de haut en bas, pis j’aperçus des photos à ses pieds. Une bonne action aujourd'hui ne ferai pas de mal. Je m'approchais, ramassais les photos, s'était bien lui. Je me tournais vers le jeune homme en lui tendant le tout. "Tiens t'as perdu tes photos." Fis je avec un sourire pincé mais chaleureux.

Noah restait fixé sur ce tableau tentant d'en mémoiriser les lignes. Il avait toujours eu une excellente mémoire visuelle, et pour s'éviter la corvée de revenir ici un autre jour, il préférait noter toutes les salles administratives, ainsi que ses salles de cours, dans un coin de son cerveau.

Il entendit une voix féminine derrière lui, et en se retournant vit une main lui tendre ses photos. Il jette instinctivement un regard à son dossier et remarque qu'un des rabats est tendu, et qu'il a sans aucun doute laisser s'échapper ces quelques feuilles. Il récupère ses papiers des mains de la jeune fille, et la dévisage un instant, avec de lancer un : "Merci".

Faisant mine de l'ignorer, il se retourne, et observe une dernière fois le tableau d'affichage, avant de faire de nouveau face à la jeune fille. Il la trouve plutôt agréable à regarder, son sourire pincée lui donne un air faussement ingénu qui n'est pas pour lui déplaire. Il s'écarte du tableau : "je te laisse la place".

Il entame sa route, fait quelques pas comme pour partir, avant de se retourner, interpellant la jeune fille : "Tu devrais les détacher", lui dit-il en désignant ses cheveux d'un mouvement de tête. "Cette coiffure te donne un air un peu trop sévère, et tu n'as pas l'air méchante du tout", ironise-t-il en affichant un de ses sourires les plus assurés.

Voilà j'avais fait ma B-A de la journée j'allais pas rester là toute le reste du temps, j'avais trop de chose à faire. Son Merci trahis un accent européen que je connaissais légèrement un hollandais certainement, sur sa veste je distinguais un blason, certainement pas un blason de confrérie, aucune maison ne ressemblais à ça. Encore un gosse de riche qui voulait se montrer, le pauvre allait vite déchanter ici. Surtout s'il affichait haut et fort un quelconque autre blason que celui d'une maison. M'enfin. "Pas de quoi" Puis il me snoba avant de me laisser la place. J’arquais les sourcils, ok d'accord à coup sur un fils à papa. Pensais la fille soumise à sa famille et aux dicta des règles. J'en avais marre de tout ça. Il continuait sa route. Je regardais en deux seconde la salle que je cherchais prête à reprendre ma route. J'allais faire un pas devant l'autre quand direction le bureau que je cherchais. Avant qu'il ne me conseil de détacher mes cheveux. J'avais l'air trop sévère. Je restais un instant dubitative. Qu'est ce qu'il racontais? Dans mon domaine y a pas de place pour de gentilles filles Il fallait avoir l'air assurée dans ce monde mec prés à tout pour te rabaisser. Et puis un conseil mode de la part d'un mec.... Je savais pas où est ce qu'il devait aller mais moi j'avais pas le choix que de prendre la direction qu'il avait pris.

"Dans mon domaine y a pas de place pour de gentilles filles", la demoiselle avait tout a coup pris un air sévère. Elle était sur la défensive et Noah s'en amusait.

Il l'observait discrètement, remarquant qu'elle avait l'air préoccupée. Son regard, ses sourcils marqués, trahissait une certaine colère. Noah connaissait bien cet air. Contre quoi pouvait-elle être en colère ? Il décidait délibérément de ne pas poser la question, et de ne pas rentrer dans des considérations trop intimistes qui lui aurait donné un air raté d'abbé pierre. Il hausse un sourcil, et lui répond : "Tu as l'air bien sûre de toi".

Il la fixait dans les yeux, de manière à imposer son assurance. "Et puis, tu m'as rendu service en me donnant les papiers que j'avais fait tombé, je te rend la pareille en te donnant un précieux conseil sur ton apparence", ironise-t-il, un rictus narquois logé au coin des lèvres.  

Il avait repris sa route, et remarquait qu'ils marchaient tout deux côte à côte dans la même direction : "Visiblement nous allons au même endroit", lui dit-il en désignant d'un signe de la tête l'entrée d'un couloir sur lequel était inscrit Administration. "Tachons de ne pas nous entretuer d'ici là", dit il en la regardant avec insistance, sans détacher son rictus ironique.

S'étais vraiment pas le moment de me casser les pieds, j'avais d'autre chat à fouetter et il m'en faudrait pas beaucoup surtout en ce moment pour que je le remettes à sa place. Je relevais pas sa première remarque. Bien entendue que j'étais sûre de moi, j'accélérais le pas pour essayer de le rattraper et continuer ma route loin devant lui mais nan, il semblerai que le destin en aie décidé autrement, il fallait qu'on suive le même chemin. "T'en fais pas pour mon apparence mon mignon, par contre tu devrais retirer ton blason ici il ne veut rien dire, ça fait vraiment ridicule." Il pouvait bien être l'arrière petit fils de la reine, que je m'en fichais pas mal. On continuais notre chemin le long des couloirs, damn j'avais l'impression de ne jamais arriver à la fin, et lui qui me coller toujours aux pieds. "Commence par retirer ce rictus de ta gueule d'ange et on verra se qu'on fera aprés." J'étais pas violente loin de là mais son attitude me sortais par les yeux, son air faussement supérieur m'agaçait du plus haut point.

La jeune fille semblait monter en pression, et Noah finissait par croire qu'il était peut-être la cause de sa colère.
"T'en fais pas pour mon apparence mon mignon ...". Mon mignon ? Mon MIGNON ? S'il y avait bien une chose que Noah détestait, c'était qu'on l'infantilise ou l'animalise, il n'était ni mignon, ni gentille, ni brave. Mais dans un élan d'orgueil, il décida de ne pas relever le faux pas de la demoiselle, car il savait bien que s'il s'énervait, elle gagnait cette jouxte des égos.

Lorsqu'elle lui fit une remarque sur son blason, Noah y jeta instinctivement un coup d’œil. Il cessa de sourire et reprit un ton grave avant d'ajouter : "Je me fiche de ce que les gens en pensent, ce blason veut dire quelque chose pour moi, et c'est amplement suffisant".

Il continuait d'avancer à ses côtés, sentant le pas s’accélérer comme si les deux jeunes gens cherchaient à s'échapper de cette situation. Sans réellement le vouloir, après tout, il lui suffisait de l'envoyer paitre, et Noah ne pouvait s’empêcher de se dire que si elle continuait la discussion, même en lui tenant tête, c'était qu'elle avait envie quelque part, une infime et toute petite envie, de lui parler.

A sa dernière remarque, Noah s’arrêta net, ne souriant plus du tout. Il se mit face à elle, et prit un ton assuré : "Tu as dit que j'avais une gueule d'ange, et je souligne le compliment, j'espère qu'il ne t'a pas écorché la bouche". Il reprit son sourire, un sourire plus détendu cette fois, mit son dossier sous le bras, et tendis la main à la jeune fille : "Et si, avant d’entamer les insultes et les menaces de mort, on commençait par se dire bonjour ?"

J'étais vraiment pas d'humeur à sociabiliser avec les inconnus aujourd'hui, encore moins avec ceux affichant un air faussement supérieur, et même si son air n'était faux, il me regardait de haut et j'appréciais vraiment pas. Je levais les yeux aux ciel quand il répondait que ce blason lui tenais à cœur, j'avais aussi un blason familiale mais damn je l'affichais pas de cette façon, autour du poignet, la montre sur mesure Cses parlait d'elle même. Je marchais droit devant pensant à ça quand d'un coup je m'arrête pour voir que gueule d'ange était fasse à moi et il n'appréciait pas son nouveau surnom. Tant pis pour lui, ça lui collerai à la peau. "C'est dommage pourtant c'est vrai." J'aurai bien eu envie de lui caresser la joue j'étais certaine qu'il avait une peau de bébé. Puis il se mis à me tendre la main. J'arquais le sourcil, qu'est ce que ça veux dire? "Salut" Je pris sa main et continua ma route le laissant planter là. Sauf qu'il ne me restait plus qu'un ou deux couloirs avant d'arriver finalement devant l’administration des Relations Internationale.

Après lui avoir lancé un "salut" froid, la jeune fille repris sa route, laissant Noah pantois, planté là dans le couloir, un peu désabusé. Il lança un petite rire nerveux, avant de se tourner dans sa direction. Puis il lui dit à voix haute alors qu'elle s'éloignait,  "Si tu crois que je vais te courir après, tu te trompe".

D'une certaine manière, il était certain qu'il l'aurait fait. Après tout, il est nouveau, ils vont dans la même direction, et la jeune fille avait quelque chose d'assez sauvage dans le caractère que Noah appréciait. Mais, il ne voulait pas perdre cette jouxte des ego. La jeune fille avait l'air d'avoir envie de le dominer à tout prix, et Noah détestait ça, plus que tout au monde. Il se sentait obligé de renforcer son assurance à chaque fois qu'elle essayait de le déstabiliser et de le remettre à sa place.

Voyant que la fille ne se retournait pas, il ajouta, d'un ton plus calme avec une pointe d'ironie, toujours à voix haute et dans sa direction : "Bonjour, je m'appelle Noah". Et il restait là, sans la suivre, après tout, elle avait l'air très énervé, mais toute sa colère ne pouvait pas venir que de Noah. Ce n'était donc pas à lui de faire tous les pas.

Je sais pas ce qu'il cherchait mais sont air autant suffisant et supérieur, c'était pas le moment pour lui de me le sortir. J'avais d'autre chat à fouetter et flatter son égaux de fils de grande famille j'avais assez donné ce week end pour au moins un ans. Quand il me signala qu'il n'allait pas me courir après, je levais la main en l'air, pour lui dire que ça m'importait peu. Je continuais ma route quand il se mit à parler tout seul, j'allais pas venir lui lécher les pieds, surtout que j'étais venue pour déposer un document et qu'après j'avais cours et qu'il allait me mettre en retard. Il disait s'appeler Noah tant mieux pour lui. Je tournais au bout du couloir, pris la petite porte que je cherchais et y déposais mon document, en saluant gentiment la secrétaire. Et repris le chemin inverse et lui n'avait toujours pas bougé en gros j'avais pas le choix que de repasser devant lui.