♥Pacifer # Rien a été dit, tout a été fait

Pavel avait longtemps hésité avant de finalement se décider à encadrer le Summer Camp. Il avait dans l'idée que cela lui remettrait peut-être la tête sur les épaules. Il avait beaucoup souffert depuis sa rupture avec Rose et chaque tâche de la vie quotidienne lui paraissait depuis lors insurmontable. Il était retombé dans l'alcool, il se faisait du mal, il s'était même coupé lui-même à plusieurs reprises... Il était en manque de tendresse, d'amour, il avait l'impression d'être délaissé, d'être trahi. Et cette impression n'avait fait qu'accroître au fil des jours, des semaines... Et même à présent, il avait du mal à sortir la tête de l'eau, préférant rester au chalet, de manière solitaire plutôt que de se rendre au -dehors. Après tout, il y avait des horaires creuses où les encadrants pouvaient s'amuser eux aussi... Et ils profitaient principalement de la nature.
Alors qu'il lisait un magazine, tranquillement installé sur l'un des canapés du salon du chalet spécialement équipé pour les encadrants du camp, un bruit le fit sortir de sa torpeur. Quelqu'un venait d'entrer dans la pièce et un petit courant d'air annonçait sa venue, émis par le fait que la porte venait de s'ouvrir. Le professeur de mathématiques leva les yeux sur le nouvel arrivant, avant d'esquisser un large sourire sur son visage, ses traits parurent soudainement bien moins tirés. Lucifer. Un nom bien étrange pour l'un des plus originaux spécimens de cette Terre. Il était le seul dans les dernières semaines à avoir su lui apporter la tendresse dont il avait mortellement besoin. Peut-être s'était-il tout simplement servi de lui afin d'assouvir ses propres désirs, mais notre cher Pavel n'en avait cure, du moment que cela arrangeait aussi son compte. Il n'aurait jusque-là jamais pensé avoir des relations sexuelles avec un homme, mais les événements avaient grandement contredit tous ses préjugés. Aidé par l'alcool, il avait été un jouet entre les mains de Lucifer, mais un jouet tant caressé et aimé à cet instant, qu'il ne pouvait en demander davantage de la part de quelque créature que ce fusse.

Notre professeur jeta le magasine qu'il avait entre les mains, un semblant de journal scientifique, avant de se pousser un peu, faisant de la place pour son... ami. Il ne savait pas vraiment le qualifier aux vues des circonstances.

« Alors, comment vas-tu ? » souffla-t-il timidement.

Il ne l'avait pas vu de la journée et n'avait fait que le croiser depuis leur arrivée sur les lieux, bien qu'ils partagent la même chambre. En même temps, il se trouvait qu'ils étaient six personnes dans cette même chambrée, il ne valait donc mieux pas laisser paraître des choses qui porteraient vivement à confusion.
Pavel avait tout de même envoyé quelques SMS amicaux à son collègue, mais celui-ci ne les avait soit pas reçus, soit n'avait pas eu l'envie d'y répondre. Dans tous les cas, les événements poussaient le matheux à sourire bêtement, hésitant. Il ne savait pas vraiment comment réagir, maintenant qu'il était tout à fait sobre, ni même comment son interlocuteur allait bien réagir.

Se matin là j'avais décidé de sortir faire un peu de jogging autours du terrain du Summer Camp. Dire que j'allais passer deux mois loin de ma femme. En effet elle avait préféré rester à Cambridge, mais elle m'avait dit de bien m'amuser là-bas. T'inquiète pas poupée, j'allais m'amuser. En arrivant au chalet, j'avais eu la (désagréable ?) surprise de voir que Monsieur Novak était là lui aussi. Normalement je ne me formalise pas de se genre de détail, mais là le fait que j'intéresse Monsieur uniquement quand il était ivre m'énervait grandement. Oui, j'aimais utiliser les gens, mais j'avais horreur qu'on m'utilise, allez savoir pourquoi. Bref, du coup j'essayais de le croiser le moins possible juste au cas où ma main voudrait se retrouver dans sa petite gueule d'ange. C'est dans ses moments là que je regrettais de ne pas être devenu tueur professionnel, bien que je puisse le liquider si l'envie m'en prenais.

Après deux heures à me vider la tête je me suis enfin décidé à rentrer. Il commençait à être tard et j'avais un peu faim (bah oui je suis un homme j'ai des besoins quand même), je suis arrivé devant le chalet rangeant mon baladeur dans ma poche et retirant mon t-shirt alors que je passais le pas de la porte. Je distinguais alors la nuque de quelqu'un assis sur le canapé et pas besoin d'être un génie pour savoir que cette nuque c'était celle de Monsieur Novak. Je jetais un coup d'oeil circulaire pour voir s'il n'y avait pas quelqu'un d'autre aussi, mais non. Merde. J'allais devoir lui parler sous peine de passer pour...pour je sais pas trop quoi d'ailleurs. J'ai soupiré avant de me servir un verre de whisky pur et de m'asseoir sur la canapé. "J'en sais rien. T'en es à combien de verre pour te rappeler de moi ?? Non, parce que visiblement quand t'es sobre tu me connais pas." BAM. J'ai porté mon verre jusqu'à mes lèvres, buvant une petite gorgée avant de le tendre au professeur de mathématique avec un air de défi dans le regard : Alors cap ou pas cap de le boire ??

Pavel se surprenait à être parfaitement nerveux face à l'homme qui venait de faire son apparition dans la pièce. Il avait redouté cette entrevue seul à seul car il ne savait pas du tout ce que Lucifer pouvait bien penser de lui et il avait bien peur que ce ne soit pas forcément une vision positive. De plus, le trentenaire avait un peu honte de ce qui s'était passé, au sens où il s'était totalement laissé aller, sans aucune retenue quelle qu'elle soit. Il souriait bêtement, voyant le professeur Lestrange se servir un verre d'alcool. Pavel avait jusque-là tout fait pour éviter de remarquer le bar à alcools présent dans les lieux. Depuis son arrivée, il avait bu vraiment très peu. Il préférait se faire du mal d'une autre manière... Se faire du mal...Jusqu'à ce que le visage souriant de sa fille, Jenny, lui arrive à l'esprit et lui rappelle à quel point il n'avait plus le droit d'être faible. Se battre, mais quand et comment ? Malgré les efforts de ses amis, il avait toujours la sensation d'être seul au monde. Incomprise petite créature.
Soudain, la voix de Lucifer fit sortir notre trentenaire de sa torpeur. Les mots de ce dernier étaient violents si bien que Pavel se rétracta un peu, dans une position défensive contre le canapé. Mais son interlocuteur se trouvait très proche, assis à ses côtés, lui tendant un verre de whisky. Le tchèque déglutît bruyamment, signe de sa nervosité, son cerveau bouillonnant. Que pouvait-il donc répondre aux remontrances de son collègue ? Il finit par attraper le verre, le regardant d'une manière neutre.

« Ah ? C'est pas plutôt l'inverse ? Dès que je suis sobre, je ne t'intéresse plus ? » finit- par affirmer le professeur Novak, tenant le verre de whisky dans ses deux matins, y jetant un œil nerveux. Lucifer était en train de le tenter, et le trentenaire se battait intérieurement. L'odeur attirante de l'alcool venait chatouiller ses narines. Quelle cruauté ! Finalement, le jeune homme se décida à agir. Les mains tremblantes, il regarda son interlocuteur d'un air méprisant :

« Pourquoi tu fais ça ? Tu crois qu'en me faisant boire, tu vas encore pouvoir assouvir ton manque ou alors ton sadisme? » dit-il en le regardant, lui tendant ce satané verre qu'il n'aurait jamais dû prendre. « Et bien, écoute, c'est pas ma faute si ta femme peut plus te satisfaire... Mais pense pas que tu peux te servir comme ça de moi. Okay, c'est vrai, je suis paumé, suicidaire, fou et tout ce que tu veux, mais c'est pas ça qui te donne le droit de croire que je vais encore te lustrer le petit soldat ! »

Il était tenté à l'idée que l'intimité des lieux en cette après-midi pourrait leur permette d'assouvir chacun leurs désirs secrets. Mais il ne souhaitait pas se laisser faire, se laisser mener comme un jouet. Si Lucifer était venu chercher la guerre, il la trouverait. De toute manière, Pavel était bien plus belliqueux que paisible ces temps-ci.

J'avoue. Je le pensais pas aussi fort mentalement, j'aurais parié qu'il aurait craqué. J'ai repris le verre de liquide ambré avant de le vider d'un trait. Je l'ai laissé passer sa petite crise de nerfs, avant de finalement demander : "C'est bon t'as finis ton monologue là ??" J'ai arqué un sourcil avant de me rapprocher de lui sur le canapé. J'ai passé ma main sur sa chemise, déboutonnant les premiers boutons et glissant doucement ma main jusqu'à sa peau pour le caresser. J'ai ensuite penché la tête jusqu'à son oreille avant de murmurer : "Alors écoute-moi : De un, ma femme c'est juste ma meilleure amie, on a jamais couché ensemble. De deux, j'ai pas spécialement besoin de toi pour prendre mon pied même si j'avoue que t'es pas mal. Et enfin de trois, si je t'ai proposé à boire c'est parce que j'ai remarqué que t'es plus détendu quand t'es ivre." Je me suis un peu éloigné avant d'aller me chercher un autre verre, m'appuyant contre le bar, j'ai planté mon regard dans le siens. "Genre...là, t'es capable de venir m'embrasser ??" Oui, encore un petit défi, j'aimais bien ça. Le jeu c'était ce qu'il y avait de plus drôle dans une relation. Maintenant, Monsieur Novak si vous voulez m'avoir pour vous dans se salon, va falloir venir me chercher et si possible avant que quelqu'un d'autre arrive. Je ne suis pas partageur. Mes jouets, se sont mes jouets, surtout quand se sont de bons jouets.

L'enseignant en mathématiques ne se sentait vraiment pas capable de supporter une nouvelle humiliation ce jour-là. Ce fut pourquoi il préféra refuser la boisson que lui avait tendu Lucifer. Il ne savait pas vraiment ce que son interlocuteur avait en tête, mais il avait un peu peur d'entrer dans son jeu. Pourtant, quoi qu'il en dise, de par sa tendresse, le professeur de langues était devenu quelqu'un d'important à ses yeux. Si bien que le trentenaire se laissa faire lorsque l'autre déboutonna sa chemise doucement et vint lui caresser doucement la peau. Un frisson lui en parcourut l'échine. Puis cette voix susurrant quelques mots à son oreille, telle une confidence. Pavel laissa paraître un petit sourire alors qu'il tenta de retenir un instant son « ami », mais en vain.
« Tu sais quoi ? » murmura-t-il. « Tes caresses suffisent à me détendre... »
Un petit aveu. Faiblesse ? Peut-être bien. Le mathématicien avait toujours cru que de revoir Lucifer dans de telles circonstances le mettraient dans une situation périlleuse, qu'il ne saurait pas comment réagir et qu'il n'oserait même pas bouger. Et pourtant, c'était tout le contraire. Son interlocuteur l'invitait à jouer et il allait tout bonnement se prêter au jeu. Lucifer se servit un autre verre avant de ne lancer un défi étonnant... Pavel sourit simplement, levant les yeux sur lui, avant de ne se décider à quitter le canapé. D'un pas lent, il s'approcha de lui, le regard rempli de sous-entendus. Arrivé à sa hauteur, ses lèvres s'arrêtèrent à quelques millimètres de l'oreille droite de Lucifer.
« Je pense en être capable...Si tu es réceptif... » souffla-t-il avant de s'emparer brusquement des lèvres de son ami. Il força le passage de la langue afin qu'elle vienne chatouiller celle de son partenaire. Le goût de l'alcool bu par le professeur de langues ensevelit son palais. Ce n'était pas un baiser violent, ni même bien intense, il restait chaste dans une certaine mesure alors que, pourtant, les mains de Pavel se glissaient doucement le long du corps de Lucifer afin de venir doucement se poser contre ses fesses.

J'ai haussé les épaules. Pourquoi je n'aurais pas été réceptif ?? Si je lui demandais c'était pas pour lui envoyer mon poing dans la gueule dès qu'il le ferait. Et il l'a fait. Se montrant peut-être plus brusque que ce que j'avais pensé au départ, mais je n'étais pas contre. Alors qu'il m'embrassait je l'ai poussé contre un des murs du salon. "Tu imagine que n'importe qui peut arriver et nous surprendre dans cette position...ça ne fais que rendre le jeu plus excitant..." Je venais de lui murmurer ça à l'oreille alors qu'il m'embrassait dans le cou. Je crois qu'il m'excitait plus qu'il le voulait et que je le voulais. C'était comme un aimant qui t'attire sans que tu puisse lutter pour te sortir de son attraction. Je glissais l'une de mes main jusqu'à sa cuisse en la caressant doucement, tout en faisant glisser sa chemise ouverte sur ses épaules. Il avait un corps bien fait. Certes, il n'avait pas autant de tablettes de chocolat que d'autres, mais il n'était pas gros. Il était bien. J'ai glissé mes lèvres jusque sur son épaule avant de descendre un peu plus bas. M'arrêtant un instant je chuchotais : "Tu as aimé la dernière fois dans mon bureau ??" Je n'étais pas sur qu'il se souvienne de quelque chose avec tout ce qu'il avait bu et j'avoue que j'ai ressentis un sentiment bizarre en pensant ça. J'aurais aimé qu'il se rappelle du plaisir que je lui avais donné. C'est vrai coucher avec quelqu'un qui ne sait même plus comme il a aimé ça le lendemain, c'est décevant pour celui qui s'en rappel. Remarque ce qu'il se passerait aujourd'hui j'étais sûr qu'il ne l’oublierait pas vu qu'il était totalement sobre d'alcool. Alors autant continuer, de toute façon je ne pouvais pas m'arrêter.

Pavel se laissa pousser lentement avant que son dos ne heurte l'un des murs du salon. Il aimait cette sorte de tendresse violente que mettait Lucifer dans chacun de ses gestes. C'était tellement attirant... Pavel se rendait peu à peu compte à quel point son collègue l'attirait et éveillait le désir en lui. Pourtant, c'était un homme. Étonnant changement de situation. Le regardant droit dans les yeux, Pavel cessa le baiser avant d'embrasser furtivement le trentenaire dans le cou. Celui-ci en profita pour lui souffler quelques mots à l'oreille. Oh ça, si des professeurs encadrants les trouvaient dans cette position ils pouvaient être certains que leur réputation serait foutue auprès de tous leurs collègues. Mais grand bien leur en fasse, c'était ce qu'il y avait de plus excitant. Pavel afficha même un simple sourire coquin en guise de réponse. Ça y est, Lucifer entama l'effeuillage en lui faisant glisser sa chemise, avant de le regarder un instant. Le professeur de mathématiques frémit en sentant la min de son partenaire le long de sa cuisse, puis rougit en se rendant compte que Lucifer le regardait avec intérêt. Depuis qu'il avait sombré dans l'alcool, il avait pris pas mal de graisse au niveau du ventre, bien qu'il tâchait tout de même de rester présentable. Il n'avait rien d'un top modèle, il était classé dans la catégorie des gens « dans la norme » au niveau musculature et corpulence. Soudain, la question que lui posa Lucifer le laissa sans voix, alors qu'il lui caressait les cheveux. Visiblement, son partenaire pensait qu'il avait tout oublié de leurs derniers ébats, mais ce n'était pas le cas, sans quoi, il ne retenterait certainement pas l'expérience ce jour-là, dans ce salon.

« Je me souviens que d'une chose... »fit-il doucement, en caressant les cheveux de son « amant », lui déboutonnant alors le haut de sa chemise. « T'étais divin. » Et ce n'était pas faux. Il se souvenait très bien du plaisir reçu... Par contre, il ne se souvenait absolument pas de ce que lui avait bien pu faire, quels furent ses gestes, certainement maladroits du fait de l'alcool absorbé. Il avait même peur de n'avoir été qu'un "réservoir" sans âme pour Lucifer. « Et...moi, alors ? Je t'ai fais...jouir ? » demanda-t-il presque timidement, alors qu'il caressait le torse de son interlocuteur, l'embrassant tendrement de nouveau sur le cou. Puis il déboutonna ensuite les boutons restants, afin qu'ils se trouvent à égalité...

Je ne pu m'empêcher de laisser un rire s'échapper de ma gorge. Pas un rire méchant ou moqueur, non, juste un rire. La façon dont il demandait ça me faisais penser à un jeune étudiant sans expérience. C'était même plutôt...mignon je dois avouer. J'ai fermé les yeux alors que sa main parcourait mes cheveux, un peu de tendresse dans se monde de brute n'était pas de trop et c'était même agréable. J'ai posé mon front contre le siens me penchant jusqu'à son oreille pour murmurer : "A vrai dire tu étais trop ivre pour faire quoi que se soit...mais ne t'inquiète pas j'ai bien pris soins de toi." J'ai souris avant de passer ma main sur ses fesses pour le rapprocher de moi et l'embrasser. "Mais si tu en as envie...se soir tu peux prendre soins de moi." Je lui fais un petit clin d'oeil avant de me détacher de ses bras pour me resservir un verre au bar. Je le sens un peu tendu et hésitant. Moi, je me sens un peu déçu, c'est clair que lorsqu'il est sobre je l'intéresse beaucoup moins que lorsqu'il a bu. Je laisse glisser ma chemise avant de la lui lancer, puis je me dirige sur le canapé avant de m'allonger mine de rien. S'il décide de faire quelque chose, il devrait le décider seul, sans que je le force. D'ailleurs en y pensant bien, j'ai l'impression que c'est la première fois que je n'essayerais pas de forcer quelqu'un a coucher avec moi, parce qu'en principe je renonce pas facilement. Je me suis perdu dans mes pensées, repensant à cette fois dans mon bureau où il était venu me voir parce qu'il avait besoin de tendresse. Il était tellement mignon, que je n'avais pas pu lui dire non. Et si c'était à refaire, je crois bien que je le referais.