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lara kay' gray 25 Y.O. ★ Originaire de Las Vegas ★ Étudiante en quatrième année section danse ★ Lara était présente à Harvard durant trois années scolaires, entre 2009 et 2012. Elle a ensuite tout quitté sans se retourner. Elle est de retour après trois ans d'absence. ★ Elle a fait une tentative de suicide en 2012 et perdu les deux bébés qu'elle portait. ★ Mettre fin à sa grossesse de la sorte lui a causé un profond traumatisme, elle craint de retomber enceinte un jour. ★ Pendant trois ans elle a énormément voyagé, elle a fait le tour du monde pour faire le point sur sa vie. ★ Elle a conscience qu'elle est attendue de pied ferme sur le campus par ses anciennes connaissances. ★ Lara n'a pas choisi de revenir à Harvard volontairement, il s'agit juste du seul endroit où se trouvent encore des personnes de confiance, celles qui pourraient lui donner un ultime coup de main. ★ Elle aimerait terminer ses études pour pouvoir se lancer dans le monde de la danse plus sérieusement. ★ Lara a mis un petit peu d'argent de côté en participant à quelques clips, c'est ce qui lui a permis de payer son studio pour les trois prochains mois, en attendant de trouver un job. ★ Elle est très attachante, lumineuse, moins insouciante que par le passé. | « Que crois-tu être en train de faire, jeune fille ? » La voix grave de mon père m’interrompt en plein milieu de ma chorégraphie. Plutôt que de me retourner pour lui faire face je relève la tête et rive mes yeux sur l’horloge face à moi. N’était-il pas censé rentrer à la maison à vingt heures ? Il n’est que dix-huit heures trente et je pensais avoir largement le temps pour préparer mon audition de demain avant son retour. Devoir lui cacher un pan aussi important de mon quotidien me tue, on ne peut pas dire que je possède une valise d’options alternatives. Mon paternel ne m’a jamais vraiment laissé le choix, il refuse de concevoir une carrière dans la danse. Il se fiche bien du bonheur de sa petite fille chérie, pour lui il n’y aura que des études dans le commerce pour reprendre les rênes de l’entreprise familiale lorsqu’il ne sera plus capable d’assurer. Le lourd fardeau de la fille unique que je suis. Le contraste entre nos deux tenues est frappant. Mon père, parfaitement mis en valeur par son costard tout juste récupéré au pressing et dont le prix dépasse le salaire d’un américain moyen à l’année. Moi, plus détendue que jamais dans un short avec un débardeur, le nombril à l’air. Tout ce qu’il condamne, étrange qu’il ne se soit pas encore fendu d’une magnifique comparaison pour exprimer ma ressemblance à une prostituée de Babylone. Difficile d’être touchée par une telle critique quand vous l’entendez depuis des années. Il m’arrive de me demander s’il éprouve vraiment cette déception exagérée qu’il exprime théâtralement à chaque fois qu’il me prend sur le fait, en train de danser plutôt que de courir les soirées caritatives à la recherche d’un homme de bonne famille qui pourra m’épouser. Nous n’évoluons clairement pas dans le même monde et ce n’est pas ma mère qui me viendra en aide. Elle a lâché l’affaire il y a bien longtemps, lorsqu’elle a compris que rien ne ferait changer mon père si ce n’est un divorce. Dommage qu’elle ne soit pas allée jusqu’au bout, elle avait bien trop à perdre. A présent, elle me soutien dans l’ombre, elle qui a toujours regretté de ne pas avoir suivi sa passion étant plus jeune. Inutile de compter sur son soutien en présence de mon père. « Je me prépare pour une audition… Demain ! » Je suis ferme et résolue, bien consciente qu’il ne laissera pas passer cette occasion en or de contrecarrer mes plans. Ses traits se durcissent, accentuant les rides sur son front. « Non, demain tu viens travailler avec moi, j’ai quelques nouveaux programmes à te montrer, pour que tu sois au point le jour où je ne serais plus là ! » Et le voilà qui recommence. Il a beau m’agacer, je ne peux pas concevoir un monde sans lui, je suis peut-être perpétuellement en plein combat contre lui mais il reste mon père… Je l’aime plus que tout au monde. « Tu auras d’autres jours pour me montrer tout cela, tu n’es pas mourant, à ce que je sache ! » Et croyez-moi, s’il était malade je serais la première au courant avec un paternel aussi chochotte. Vous devriez le voir lorsqu’il est enrhumé, tout le monde en entend parler pendant des semaines. « Avec tes bêtises de danse tu vas finir par me faire faire un infarctus, ça peut arriver n’importe quand ! » Je le congratule d’un soupire exaspéré, acceptera-t-il un jour que sa fille soit passionnée par autre chose qu’une putain d’entreprise ? « Tôt ou tard, tu devras abandonner ton petit hobby, ma retraite approche à grand pas et les papiers sont déjà faits, tu seras la prochaine directrice de notre formidable entreprise. » Je me retourne à présent pour affronter son regard, énervée par son côté dictateur. « Si je consens à reprendre le flambeau, ce qui n’est pas gagné ! » Il baragouine quelque chose dans sa barbe et rejoins la porte pour quitter le salon. Parfait, pendant qu’il bougonne je vais pouvoir me remettre à ma chorégraphie, l’audition de demain approche à grand pas et je ne suis pas au point. Les années s’écoulent à une allure folle, à peine ais-je eu le temps de savourer ma jeunesse qu’elle file à présent comme une voleuse. Je n’ai peut-être que vingt-cinq ans, mais les dernières années n’ont pas été des plus joyeuses. Elles te marquent une personne à vie, la font vieillir désespérément et instantanément. Lorsque je repense à tout cela, j’ai du mal à croire que j’ai été aussi naïve, gentille… Désespérée. Que puis-je à présent retenir de mes années université ? J’ai rencontré mes meilleures amies, l’homme le plus formidable au monde, celui qui a tout chamboulé, qui a fait de ma vie le Paradis sur terre avant de me plonger en enfer. Tout est allé tellement vite à partir de ce moment-là. Je suis tombée enceinte, j’ai été forcée de faire une croix sur la danse pour mener ma grossesse à terme. Les premiers nuages se sont immiscés entre Marshall et moi, les disputes n’ont cessé de nous éloigner jusqu’à ce que je commette l’irréparable. Un accident, une tentative de suicide, la perte de mes jumeaux non-identiques. Je ne me suis plus jamais reconnue, incapable de me regarder dans le miroir. Comment ais-je pu devenir une telle inconnue ? Loin de la pétillante petite blonde que j’étais autrefois ? Pourquoi ma vie est-elle partie en vrille de la sorte ? Comment puis-je vivre en paix avec la mort des deux êtres qui auraient pu me combler de bonheur ? J’ai longuement pensé qu’il ne me restait plus rien, plus de danse, aucune option pour le futur, un père complètement désintéressé du devenir de sa propre fille… Quelles étaient mes options ? Fuir, partir et ne plus jamais me retourner jusqu’à ce que je sois parvenue à tirer un trait sur mon passé. Rien de tout cela n’a été simple, je me suis adressée à mes parents, ma seule et unique bouée de secours. La tentative d’internement à laquelle j’ai réchappé de justesse m’aura définitivement vaccinée. Je leur ai menti, depuis trois ans je porte ce lourd fardeau, pour mon propre bien. Mon salut ne se trouvait pas au fond d’une boite d’antidépresseurs, un psychologue n’aurait rien pu faire pour moi. Il me fallait entamer un périple, un pèlerinage autour du monde pour vivre, me recentrer sur moi-même et faire le deuil d’une existence qui n’aura été ponctuée que de déceptions. Il m’aura fallu trois ans, trois longues années pour parvenir à tourner la page, pour me sentir à nouveau prête à vivre réellement. Pour me sentir suffisamment solide pour affronter la réalité, pour me reconnecter à un monde que j’ai laissé en pause trop longtemps déjà. « Tu es une telle déception Lara… Comment as-tu pu nous faire cela ? Nous mentir pendant trois ans ! » J’ai choisi de tout confesser, le seul moyen de finaliser le long processus qui m’a permis de retrouver la paix. Il hurle et il a tout à fait raison, je n’aurais surement pas du leur mentir de la sorte, mais quelles étaient mes autres options ? Ma mère tente de s’interposer, de le calmer mais elle se heurte à un mur en béton avec perte et fracas, il ne cèdera pas, pas ce soir. « Que voulais-tu que je fasse ? Que je me fasse interner dans un hôpital psychiatrique ? Tu voulais que ta fille termine sa vie enfermée dans une cellule capitonnée avec de gentils petits médicaments ? J’ai choisi de vivre, de survivre ! » Les larmes coulent, purifient mon âme, me brûlent la peau. Elles me soulagent d’un ultime poids bien trop lourd à porter. Le silence s’installe, nous barre le chemin et la froideur de mon paternel m’inquiète. « A partir d'aujourd’hui tu n’es plus ma fille… Ma fille est morte il y a trois ans lorsque tu as décidé de partir sans nous dire la vérité ! » Abasourdie, je ne sais comment réagir, mon corps m’intime d’hurler, de me défendre, de le supplier de ne pas prendre une décision aussi stupide mais mon âme… Mes tripes, ils me supplient de réagir autrement. Je leur adresse un dernier regard et je tourne les talons, pas prête à m’excuser à nouveau pour avoir choisi la meilleure solution pour moi. Pour avoir préféré mon bonheur au leur ! Rien ne sera plus jamais comment avant, tant pis si l’argent n’arrive plus généreusement sur mon compte, tant pis si je suis obligée de devenir caissière, je vivrais comme je l’entends, aucune barrière ne me censurera à présent. J’ai bien trop perdu de temps par le passé à vouloir contenter tout le monde, je me suis perdue en chemin et ça n’arrivera plus. Plus jamais ! |
Info à connaître / liens à ajouter / recherches de liens / ... Per hoc minui studium suum existimans Paulus, ut erat in conplicandis negotiis artifex dirus, unde ei Catenae inditum est cognomentum, vicarium ipsum eos quibus praeerat adhuc defensantem ad sortem periculorum communium traxit. et instabat ut eum quoque cum tribunis et aliis pluribus ad comitatum imperatoris vinctum perduceret: quo percitus ille exitio urgente abrupto ferro eundem adoritur Paulum. et quia languente dextera, letaliter ferire non potuit, iam districtum mucronem in proprium latus inpegit. hocque deformi genere mortis excessit e vita iustissimus rector ausus miserabiles casus levare multorum. |
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