Total blackout ⊰ GRAHAM & LADISLAVA

Vous connaissez, OVS ? onvasortir.com ? Pour la faire courte, c’est un site de regroupement de sortie dans le coin. Tu t’inscris, tu te pointes, et tu t’éclates. Mais qu’elle idée t’avais prise de te rendre sur la version américaine du site et de t’inscrire à la soirée « total blackout ». C’est maintenant que tu avais les yeux bandés et que tu avançais maladroitement dans une salle plongée dans le noir (il parait, mais tu n’y voyais déjà rien, avec ce bandeau) que tu te posais véritablement la question. Un mec, qui te tenait les bras, te guidait avant de te lâcher en te laissant pour seul indice : Il y a un canapé gonflable juste en face de vous.. Ah bah nous voilà bien, avec ce genre d’infos. Tu fais ce qui te semble un demi tour sur toi-même, fait un tout petit pas en arrière et te laisse tomber dans le canapé. OH, PETARD ! cris-tu en bondissant du canapé. Scuzzi, scuzzi, scuzzi ! t’excuses-tu en tâtonnant le visage d’une… d’un.. tu sais pas trop quoi. UN HUMAIN, assis là.

On m'avait parlé d'un truc, d'un site pour faire de nouvel rencontre, pas des rencontre genre viens on va finir dans le même lit, nan des rencontres, genre se faire de nouveaux amis. Onvasortir.com, histoire de faire de nouveaux trucs, j'avais opté pour un "Total Blackout" Je sais pas vraiment ce que ça pouvais donner. Mais ça promettais de grands moments, à coups sûre. J'arrivais, on me donna un bandeau, puis une fois sur les yeux on me conduit dans une pièce on m'informa qu'elle était plongée dans le noire, mais qu'en aucun cas je devais enlever mon bandeau. Super. On me pris par le bras et me déposa sur un canapé. j'attendis pas longtemps, dans la pièce avant d'entendre des pas; j'aurai dis féminin, et j'en eu la confirmation quand des cris de surprise retentir. Pas étonnant que la pauvre se mis à crier puis que j'avais fait la même chose, elle venait de s’asseoir sur mes jambes et autant je fus surprise qu'elle m'avait légèrement fait mal. Arf c'était pas sa faute il fallait bien s'y attendre. "C'est pas grave, t’inquiète" Je lui pris le bras puisqu'elle n'était pas loin pour l'aider à s'asseoir tranquillement. "Tu sera certainement mieux installé que sur mes genoux."

Je jure solennellement de ne plus jamais faire confiance à Briony pour m’emmener à une soirée. Le pire c’est qu’elle est partie après m’avoir inscrit à cette espèce de fête dans le noir. Elle a refusé de me décrire le thème de cette soirée jusqu’au dernier moment, soit disant que la surprise allait me faire vraiment très plaisir. Autant vous dire qu’elle m’a carrément roulé dans la farine et que le bandeau que j’ai sur les yeux ne me rassure pas vraiment. Je ne suis pas claustrophobe, je n’ai pas peur du noir mais je ne suis pas à l’aise lorsque l’on me prive de l’un de mes sens. Je ressens la présence de plusieurs personnes, je suis guidé jusque dans la pièce principale par une femme au parfum très agréable. Point positif, parce qu’il faut bien en trouver un, la salle est climatisée, nous n’allons donc pas mourir de chaud. Briony je te déteste ! J’entends quelques voix, des bruits de pas, des excuses, des bousculades et des noms d’oiseaux. Putain mais que suis-je en train de faire ici ? Il parait qu’il y a un canapé pas loin, je suis donc l’intonation de deux voix qui me semblent être plus sympathiques, accueillantes au minimum. « Euhm… Excusez-moi, vous… Je crois que vous êtes sur mon pied ! » Quelqu’un a reculé et se retrouve maintenant à m’écraser la basket, une jeune femme à en juger par la sensation désagréable laissée par les talons.

Les yeux bandés, dans une pièce totalement plongée dans le noir, y’avait quoi perdre tous ses repères. Et quand toi tu perdais tes repères, tu perdais l’équilibre et devenait d’une maladresse excessive au point de t’assoir sur quelqu’un. Bein en même temps, faut dire, que tu l’avais pas vu, hein. A en juger par la voix, la jeune femme, te rassure que ce n’est rien, juste après que tu te sois confondue en excuse. Quelle stupide idée d’être venue là, ce soir. ris-tu alors qu’elle t’attrapes le bras pour t’aider à t’installer sur le canapé. Mais tu piétines et… arfg, tu viens encore de marcher sur quelqu’un. Oh, un homme. Je suis absolumeeeent désolée. C’est que je n’t’avais pas vu et, en même temps, c’est normal, on est dans le noir. Je.. oh lala. Tu finis par t’assoir sur le canapé et pose tes mains sur tes cuisses. Voilà, je ne bouge plus de la soirée ! ris-tu avant que ton estomac ne se mette à grogner. Ouuu, peut-être bien que tu y seras obligée.

Ca promettais cette soirée. J'étais dans une pièce dans un noir absolu, avec deux inconnues pour sûr et si ça s'trouve on était tombé dans le piège parfait d'un psychopathe, vendant un expérience inédite à des gens en manque d'attraction. S'était insensé, rien que cette pensée ça m’irisais le poil. La fille qui avait pris mes genoux pour un canapé était un vrai moulin à parole et semblait même avoir deux pieds gauches, on était pas sortie de l'auberge avec elle. Puis une voix plus masculine s'éleva pour signaler qu'il avait un pied sur le sien, et s'était pas le mien. La voix de la fille retentissais encore grand dieu. Je me sentais déjà pas vraiment en sécurité comme ça mais alors si en plus on avait un fille avec deux pieds gauche c'est bon s'en était fini de moi. Elle ne voulait plus bouger, s'était peu être pas plus mal. Je levais les yeux au ciel quand j'entendis un ventre gronder tout prés de moi. "J'espère que personne de l'organisation à décidé de faire de nous un repas." Plaisantais-je. Il fallait bien détendre l’atmosphère.

Je me demande encore ce que je fais là. Ce n’est pas comme si les soirées avec ce genre de thématiques me faisaient vibrer d’une manière ou d’une autre. Bien au contraire, on doit probablement pouvoir trouver quelques aspects positifs, des détails qui font d’une nuit comme celle-ci un succès. Peut-être même que je ressortirai d’ici avec une opinion drastiquement différente ? Il me faut prendre mes marques, me faire à l’aveuglement. Il n’y a que dans ce genre de situations que l’on se rend compte d’ô combien notre vue se trouve au centre de nos vies. Sans elle nous sommes tous chamboulés, incapables de nous repérer. Une personne me marche sur les pieds, une jeune femme à en juger par le petit gabarit. « Je suis absolumeeeent désolée. C’est que je n’t’avais pas vu et, en même temps, c’est normal, on est dans le noir. Je.. oh lala. » Elle se confond en excuse, gênée, pipelette. La fréquence trahi de sa nervosité, à croire que je ne suis pas le seul à ne pas me sentir très à l’aise ici. « J'espère que personne de l'organisation à décidé de faire de nous un repas. » S’élève une autre voix, en voilà une idée bizarre. J’en aurais presque des frissons. « Tu as des idées sympa toi, ça rassure vachement quand tu ne vois rien et que tu es enfermé dans une pièce, dans le noir, avec des inconnus. » Je ne peux m’empêcher de remarquer, sarcastique et amusé à la fois.