CODY Δ Cap ?

Bon. Voilà, c'est fait je suis vice-présidente, j'ai pas du tout la tête d'une présidente ni même d'une vice présidente mais tant pis j'ai été élue. Je suis contente quand même parce que comme ça, je terminerais mes années universitaires en beauté, en faisant aimer autant que j'aime la Cabot House. Mais pour l'instant, là n'est pas le problème, ça fait un petit moment que je n'ai pas vu ce cher Bleeker. Et il faut dire que ce bide à bière me manque un peu et il faut qu'il me remonte un peu le moral, j'ai un peu le moral dans les chaussettes en ce moment, l'histoire avec Dean, ma mère qui est encore un peu plus malade et qui refait un séjour à l'hôpital, Blake qui va se marier, j'crois que je les accumule en ce moment et il faut pas que ça continue, sinon je vais péter un câble et je vais finir en hôpital psychiatrique. Ou pas. Faut pas non plus déconner, j'ai pas besoin de la camisole. Bref. J'ai mis Cody au défi de me supporter une journée, il est dix heures et je compte bien le mettre au défi. Je passe alors dans un café pour prendre deux cafés à emporter avec des pâtisseries avant de déambuler dans les rues de la ville pour finir par atterrir devant chez Cody. Bon, est-ce qu'il est réveillé ? Je ne sais pas. Est-ce qu'il est avec une nana ? J'aurais bien l'air bête, c'est pas grave, je simulerais une erreur de porte et je partirais en courant noyer ma honte dans un pot de Nutella, moi je noie pas ma tristesse mais ma honte, logique Blackbird. Logique. Je sonne alors à la porte et j'attend, mes deux cafés dans une main, mes muffins dans l'autre. « Codyyyy, ouvre moiiiiiiii ! »

Dix heures du matin. Cody était levé depuis … Longtemps. J’vous jure, ce n’est pas une connerie. Il n’est pas tombé du lit ni rien, c’est juste que depuis deux semaines, il vivait avec Devyn Gale. Déjà, le mec, il a un planning quotidien assez strict, et ça obligeait Cody à se lever tôt s’il voulait avoir accès à la salle de bain avant lui. Pourquoi est-ce important pour lui de passer se décrasser avant le Gale ? Parce que – et je ne veux pas faire dans les clichés homo – monsieur prenait bien soin de lui. Déjà, ça se voyait à ses cheveux ; ils étaient doux, soyeux, des boucles saillantes et zéro frisottis. Vous croyez que ça se fait tout seul ça ? Non, ça demande des minutes et des minutes de préparation, et l’utilisation de nombreux produits qui empestaient la salle de bain. Donc Cody sacrifiait maintenant quelques heures de sommeil pour prendre une douche sans mourir asphyxié et laissa la petite Jess orpheline. D’ailleurs, parlons d’elle. Elle était la deuxième raison de son réveil tôtif (on dit bien ’tardif’, je me rebelle contre la langue française ouais). En effet, Cody avait hâte qu’elle vienne enfin passer ses soirées et ses nuits ici, mais pour cela, il fallait qu’elle ait une chambre. Or, autant pour à peu près TOUT, Cody visait l’à-peu-près, autant pour sa fille, il voulait la perfection. Il avait demandé à ses anciens amis Lowell de peindre les murs et avaient dessiné une fresque murale, reprenant tout l’univers de la mer. Pour ce qui était des meubles, Cody s’était chargé personnellement de les fabriquer – sisi il s’était trouvé une vocation de menuisier pendant ses mois de déprime après le départ de Diamantika. Bref, il était en pleine finition d’un coffre à jouets lorsqu’on sonna à sa porte. Il grimaça, s’essuya les mains dans un chiffon et observa silencieusement l’extérieur au travers du judas. What ? Que fait une citrouille devant sa porte ? Halloween c’est dans un mois et demiiii ! Il ouvrit la porte et vit qu’en fait c’était Solveig. Ah, il aurait dû s’en douter. « Euh … » fut la seule chose qui sortit de sa bouche, se demandant en fait le pourquoi du comment de sa présence ici. Mais la présence de pâtisseries dans sa main lui suffit pour se dégager de l’entrée et la laisser passer.