Nelan - Nice to see you, Prince.

Tu soupires, enfilant une chemise. Tu détestes ce genre de vêtement bien trop serrés, solennelle, mais tu sais que ce soir, c'est pour la bonne cause. Tu as rendez-vous dans un des restaurants les plus hypes de la ville pour un diner de charité dont les bénéfices seront entièrement reversés à une association contre la déforestation en Amazonie et pour la sauvegarde de la faune dans cette dernière. Ton récent voyage en Amérique du Sud durant tout l'été t'as sensibilisé sur le sujet et tu sais que tu veux donner encore plus aux associations concernant cette partie du monde. Montant dans un taxi, n'ayant toujours pas fait réparé ta voiture depuis bientôt trois mois, tu te rends à Boston, dans un quartier des plus superficiels. Tout ce que tu méprises, la richesse déversées, l'hypocrisie, les faux semblants, tout semble ici, dans ce restaurant probablement décoré avec l'équivalent de ce que vous allez donner ce soir. Tu paies une somme considérable et on te place à table. Tu n'as pas demandé à être forcément avec quelqu'un, tu ne connais personne ici, et tu es là pour apprendre de nouvelles personnes, les écouter parler de leurs voyages, leurs expériences concernant ce monde auquel tu veux te joindre. Tu penses même partir durant l'hiver aider les jeunes Vénézuéliens des quartiers pauvres en leur apprenant la peinture, le dessin. Tu t'assoies dans un mot, tu es encore seul à table, tu joues nerveusement avec ton verre. Tout ce luxe ne t'a pas manqué, tu pensais presque que tu ne le reverrai jamais ...

« Oui papa... Je sais papa... Arrête de stresser, c'est comme d'habitude, je sais. Dis-moi plutôt comment vont les jumeaux. » Tu demandais en soupirant, ta jambe tremblante de nervosité. Il était toujours comme ça, te rappelant mille et une règles, trouvant toujours de nouvelles recommandations, comme s'il pensait réellement que tu allais faire un faux pas et ruiner la réputation de Monaco lorsque tu étais le seul représentant à sa tête. C'était pas comme si tu participais à des galas de tout et de rien depuis que t'étais petit, bien sûr que non. Tu l'écoutais te parler enfin de ton petit frère et de ta petite soeur nés il n'y a pas si longtemps, et ça te calmait petit à petit, alors que tu souriais doucement lorsqu'il te promettait de t'envoyer quelques photos d'eux. Il n'avait toujours pas compris que ça ne servait à rien de te stresser en te rappelant tous les enjeux possibles et inimaginaux de chaque évènements, et qu'il devrait plutôt te faire confiance et te laisser apprendre de toi-même quelque chose que tu feras surement toute ta vie. Tu finissais par hocher la tête, mordant doucement ta lèvre. « Oui, dit-leur que je les embrasse tous. J'essaierai de passer vous voir bientôt. Bisous. » Tu finissais par raccrocher, enfin, et après t'être renseigné sur l'heure tu commençais à t'habiller, mettant ta veste de costume grise sur une chemise d'un blanc impeccable, et l'accessoirisant d'une belle cravate bleue. On était Eliot ou on ne l'était pas. Après avoir remis ta bague de mariage et t'être coiffé tu prenais ta voiture pour aller dans le centre ville de Boston, là où se tenait le restaurant privatisé pour ce diner de charité contre la déforestation en Amazonie. Même si tout ça semblait un peu trop formel pour ton goût, tu le faisais et tu y allais quand même, parce que t'étais toujours touché lorsque l'on parlait de causes humanitaires. Une fois arrivé tu te présentais, et on t'amenait à ta table alors que tu observais l'endroit, tes yeux se baladant sur le beau monde qui s'y trouvait. « Bonsoir. » Tu disais poliment en souriant quand enfin tu arrivais à ta table, et tu t'asseyais, n'ayant même pas encore pris le temps de voir qui se trouvait à tes côtés. Tu aurais peut-être mieux fait de t'en préoccuper avant, parce que lorsque tu posais tes yeux sur le jeune homme qui s'y trouvait, ton visage se métamorphosait subitement, y reconnaissant quelqu'un que tu pensais ne plus avoir à revoir. « Tiens, t'es là toi. » Tu reprenais, la gaieté précédente en moins.

Tu soupires en fixant les gens arriver deux par deux, tous vêtu de fringues qui coutent un bras, de l'argent qu'ils auraient pu dépenser ailleurs. Tu soupires, ce genre de futilité à le don de t'énerver. Tu ne supportes pas l'industrie de la mode, prétentieuse, déployant des richesses faramineuses dans des choses tellement éphémères. Tu te concentres sur tes couverts, il y a plusieurs couteaux, fourchettes, tu es donc revenu à ta vie d'avant, celle que tu as voulu fuir en venant à Harvard, loin de tes parents. Une voix familière te sort de tes rêveries, tu n'es pas sur de bien comprendre ce qui t'arrive, mais il est à, juste à la place à côté de toi. Tu hausses un sourcil passant une de tes mains dans tes cheveux, beaucoup plus longs qu'à la période où vous vous fréquentiez. " Salut, prince. " Il est comme sorti de ton imaginaire, cette cravate bleue rappelant indécemment ceux à qui il appartient, ceux que tu méprises. Tu souris en coin avant de le fixer. " Jolie cravate, t'es élégant. "

Ta table était encore assez vide, et lorsque tes yeux se posaient sur la personne qui l'occupait, tu venais à espérer d'être le premier arrivé pour échapper à l'ambiance awkward qui risquait lentement mais surement de se mettre en place. Milan. Sérieusement. Tu décidais de prendre congé et de participer à ce diner de charité et tu tombais sur lui, comme si Harvard c'était pas déjà assez petit pour le croiser de loin quelques fois dans les couloirs. Putain de destin. « Salut, prince. » Prince. Prince qu'il t'appelait. Il se foutait de ta gueule ouvertement là, ou tu te trompais ? Tu soupirais, décidant que t'allais pas commencer à t'énerver tout de suite quand même – c'était trop tôt, bien trop tôt. « C'est Nemo je t'en prie, ou as-tu déjà oublié ? » Tu demandais calmement, même s'il était vrai ce soir que tu étais plus ici en tant que Rainier IV et non Nemo le faux poisson-clown. Tu le détaillais un instant, ses cheveu ébène plus loin que lorsque tu sortais avec lui, mais toujours cette même apparence, ce même style qui le définissait plutôt bien. Il te faisait un faux compliment sur ta belle cravate bleu, et tu lui faisais un grand et faux sourire, glissant quelques doigts délicat sur la matière de celle-ci. « Merci beaucoup, je trouve aussi. Le bleu ça va toujours merveilleusement bien avec le gris. » Comment ça, il ne t'avait pas dit ça pour commencer à parler mode ? Tes condoléances, t'avais cru.

Tu ris doucement alors qu'il te fait remarquer qu'il s'appelle Nemo, te demandant si tu n'as pas oublié. Comment aurais tu pu oublier ? Tu appréciais énormément le garçon lorsque vous étiez ensembles, mais ça t'a vraiment fait peur, cette différence d'aspiration à la vie. Les Eliot, ces gens que tu méprises étaient donc une sorte de famille, pour lui. Tu ne pouvais le tolérer, c'est la raison de votre rupture. " Nemo, non, je n'ai pas oublié " Tu souris sans aucune animosité et détailles sa tenue, regardant ses doigts glissant sur cette dernière. Haussant les épaules tu finis par répondre. " Le bleu te va bien " Tu continues de sourire, attrapant un verre de cocktail que l'on te propose.

Il riait le con, c'était normal après tout, t'étais très marrant comme gars. Peut-être bien que c'était l'une de ces choses qu'il avait oublié aussi. « Oh, excuse-moi, j'ai cru. C'est pas comme si j'avais l'habitude d'être appelé Prince. » Tu lui répondais quand il avouait ne pas avoir oublié ton surnom. Alors quoi, il souhaitait te culpabilisé d'être né dans la bonne famille, sous une bonne étoile ? C'était quand même pas ta putain de faute si t'étais né prince, que ça lui plaise ou non. Tu attrapais un verre de champagne, et tu buvais une petite gorgée alors qu'il te disait que le bleu t'allait bien. « Je sais. Y en a juste qui ne savent pas l'apprécier. » Tu lâchais tranquillement, haussant tes épaules négligement, comme si ce n'était rien du tout, qu'une remarque de plus, alors que t'en avais clairement profité pour lui lancer une petite pique. Parce que ouais, t'étais Nemo. T'aimais pas le conflit, t'aimais pas t'engueuler avec les gens, t'aimais rire et t'amuser et rencontrer des nouvelles personnes et profiter de la vie, mais t'avais ce défaut d'être rancunier quand on te faisait du mal, et t'avais certainement pas oublié ce que t'avais fait Milan, avant même que tu n'aies quelconque chance pour lui prouver le contraire de ses pensées.

" T'es un prince Nemo, j't'appelle par ce que tu es. " Tu ris doucement, au fond, tu as toujours aimé le chercher un peu sur ce sujet. Prince, duc, compte, tu trouves que ces titres n'ont rien à faire au 21 ème siècle, ils sont passés, d'un autre temps où la dictature était en place, et où le peuple avait peur, mais désormais, le peuple est là, au pouvoir, alors il peut se passer de toutes ces choses inutiles. Tu n'arrives pas à imaginer que quelqu'un puisse devoir le moindre respect à un pouvoir acquit par la naissance. Tu souris alors qu'il te parle du bleu de sa cravate, haussant les épaules. Tu siffles ton verre de cocktail que tu poses face à toi. Le reste de la table n'est pas décidé à venir, il va falloir tenir la conversation avec Nemo encore un petit moment. T'es pas du genre à chercher les emmerdes pour être méchant, quand tu taquines les gens, c'est juste une marque d'affection. " Tu t'intéresses à l'Amazonie maintenant ? "

Oh, alors maintenant voilà ce que tu étais ? Un prince. Pas un humain, pas un être-vivant, t'avais pas le droit d'être une personne à part entière avec ses traits de caractères et sa personnalité, t'étais juste un prince. Génial. « J'me souviens pas qu'tu m'appelais comme ça, avant. » Tu accusais, glissant ton pouce autour du bord circulaire de la flute de champagne. Et bien, cette soirée commençait bien, définitivement pas ce à quoi tu t'attendais. Et dire qu'après tu allais devoir sourire sous les photographes... Tu ne savais pas comment t'allais y arriver maintenant qu'un fantôme du passé faisait parti de ta table. « Tu t'intéresses à l'Amazonie maintenant ? » Tu tournais à nouveau ton visage, posant tes yeux perçants sur Milan. Tu le regardais, comme si tu cherchais dans son regard une trace de quelque chose, d'une blague, d'une connerie, qui te disait qu'il n'était pas réellement sérieux de te demander ça. « Tu te fous de ma gueule ? » Non mais avec qui t'étais sorti durant tout ces mois ? Parce qu'apparemment, cette personne ne te connaissais pas du tout.

" Un peu. " [/b] Tu éclates de rire au vu de sa réaction, il a l'air un peu susceptible alors qu'il le sait, tu n'es pas comme ça, tu veux juste jouer, et il rentre dans le mur comme un novice. " Relax Nemo, je blague. C'est bon de te voir. " Malgré votre rupture, tu as toujours gardé une certaine affection pour le jeune homme. Il est rare que tu t'intéresses à quelqu'un plus de deux semaines, affectueusement parlant. Donc tu essaies de garder contact avec ses personnes, même après la séparation. Pourtant, dans le cas de Nemo et toi, vous semblez en froid depuis la fin, comme si vous vous étiez disputés. Peut être, tu comprends pas trop les disputes. Tout devrait couler naturellement, sans qu'il y est de haine, d'amour. Juste des relations sans extrêmes, pas d'ignorance non plus.

Il allait arrêter de rire comme un âne ? Décidément, il semblait prendre un malin plaisir à se foutre de ta gueule à chacune de ses réponses et toi ça te donnait un peu envie de l'égorger parce que tu détestais qu'on te prenne pour un con. Il se moquait de ta cravate, il te prenait pour un mec que tu n'étais pas en te demandant depuis quand tu t'intéressais à la forêt Amazonienne comme si tu était incapable de faire n'importe quel geste humanitaire si ça ne te rapportais pas quelque chose d'autres derrière, et maintenant, il te disait que c'était bon te revoir. Ouais, genre. « C'est bon de me revoir ? Bizarre. Si c'était si bon tu ne te serais pas pris la peine de ne plus me revoir. » Apparemment, depuis que t'avais rejoins les Eliots il n'y avait plus rien de bon en toi de toutes manières, tu comprenais qu'il ai voulu s'éloigner de la teeeeerrible personne que tu étais devenu. Conneries. « Qu'est-ce que tu fous-là toi ? C'est pas vraiment ton truc ce genre de diner. Je t'aurais plutôt vu te prendre un billet d'avion et aller planter à la pelle des arbres toi-même là-bas Monsieur Solitaire. »