Tic tac tu craques ! ► Martin & Camille

Voilà quelques jours maintenant que j'étais de retour à Cambridge et déjà, j'avais repris les bonnes habitudes qu'offraient la vie étudiante. Soit les soirées chez les gens qu'on connaissait à peine, voire même pas du tout en ayant pourtant l'impression d'avoir toujours été ici, avec eux. J'avais été invitée par l'ami, d'une amie d'une... bref. J'étais présente ce soir, prête à faire la fête et l'ambiance était plutôt sympa dans cette baraque de Central Square où les gens jouaient au beer pong, dansaient ou discutaient à droite à gauche. C'est sans surprise qu'on me trouvait occupée à mettre la misère à l'équipe adverse au beer pong, toujours partante pour jouer à quoi que se soit hein (a). On venait de terminer la partie où mon équipe finissait wineuse et je me dirigeais vers la cuisine pour aller chercher un nouveau verre quand j'aperçus une silhouette familière un peu plus loin qui s'éclipsait à l'extérieur. Sans réfléchir davantage, certainement guidée par les quelques verres que je m'étais enfilée, je me ruais à la poursuite de Pecek que j'avais bien sûr reconnu, une idée bien précise en tête. Hé ! Toi là ! m'exclamais-je en le faisant se retourner. Où tu vas ? Tu vas encore vendre ta merde ? demandais-je avec un air hypocrite qui devait lui inspirer toute la sympathie que je lui portais.

Depuis son retour d’Arizona il y a une paire de semaines, Martin goûtait aux joies de la vie étudiante aux USA, mais genre la vraie étudiante quoi. Les soirées dans les baraques géantes sans avoir la moindre idée de qui organisaient, les centaines de ces fameux gobelets rouges qui complétaient les mains des étudiants ou jonchaient le sol, et le BEER PONG. Le fameux Beer Pong. On n’y jouait pas beaucoup dans le pays de Martin, donc ça l’amusait de voir la saga American Pie n’exagérait pas sur certains clichés. D’ailleurs, en parlant de Beer Pong, il fut amusé de voir Camille foutre la pâtée à l’équipe adverse, lui qui la prenait pour une énième blonde frigide de Harvard et pote de l’autre débauchée d’Echo. C’est pas tout, mais pendant son atelier contemplation de la partie de ping-pong dans le salon, l’apprenti chimiste avait perdu ses potes. Enfin ses ’potes’. Disons les trois lascars de sa promo un peu pestiférés qui voyaient Martin comme un Dieu vivant puisqu’il les sortait un peu de leur impopularité en les amenant à ce genre de soirée, quoi. Il les retrouva dans la salle de bain, où un retapissait visiblement les toilettes. Charmant. « Hey, je sors fumer une clope. » les informa-t-il avant de revenir dans la pièce principale de la baraque et de finalement sortir. Ses pas sur les graviers signalaient sa présence dans l’allée où, silencieusement, il alluma sa cigarette. Jusqu’à ce qu’une voix le surprenne et fasse glisser l’objet de ses convoitises hors de sa bouche. « Hé merde ! » Il se retourna et vit Camille. Wow, elle s’était téléportée ou quoi ? Pas possible d’être aussi rapide. Y a une minute elle était là, et maintenant elle est ici wow. Bon Martin, arrête trente secondes de la fixer avec des yeux de merlan frits et dis quelque chose, peut-être ? Ah ouuui. « Pardon ? » fut sa première réponse, sourcils froncés. « Il me semblait que tu gagnais le Beer Pong … » ajouta-t-il. Manière polie de lui dire qu’elle était bourrée pour réagir comme ça.

Qu'est-ce qu'il avait lui à me regarder comme ça ? Je restais silencieuse devant son air surpris, amusée de le voir presque la bouche ouverte à gober les mouches. Il buggait ? Ou alors il avait pas compris ce que je lui avais dit ? Il était ptetre con en fait. Ça m'étonnerait même pas. Pardon ? dit-il, sourcils froncés, ce qui me donna envie de confirmer ma théorie. Il me semblait que tu gagnais le Beer Pong … Je souriais malgré moi en voyant que ma victoire n'était pas passée inaperçue, vos savez ce genre de sourire de fille bourrée trop fière d'elle. Tout ces mecs que j'avais écrasé ah ah. Le kiffe. Oui la partie est finie. Mais j'ai pas envie que tu commence ton petit jeu maintenant dis-je en croisant les bras, avant de finalement vite les décroiser en voyant son paquet de clope ouvert. Je lui piquais une cigarette sans le moindre scrupule, profitant de son air surpris pour lui prendre également son briquet et allumer la clope. Quand est-ce que tu vas te décider à lâcher Echo ? dis-je en lui tendant son briquet, limite comme si c'tait le mien et que je lui prêtais ah ah.

Non, Martin n’était pas con. Déjà, qu’est-ce qu’être con ? Après tout, il n’est stupide que la stupidité. Je n’ai jamais compris cette phrase, mais comme c’est Forrest Gump qui l’a dit, j’pense qu’elle a du sens. Et donc c’est avec cette référence foireuse que je débute mon RP. ANYWAY. Il faut dire que la démarche scabreuse de Camille le laissait perplexe, il se demandait si elle était parfaitement consciente de ce qu’elle faisait. « Mon petit jeu ? » répéta-t-il après elle, avec une voix montant légèrement dans les aigus pour imiter la Cabot blonde. Et vazi que ses pulsions refoulées de klepto firent surface quand elle s’empara de son paquet de clopes et a fortiori du briquet. Il fronça les sourcils et lui envoya un regard style ’euhhh ça va, j’te dérange pas ?’ mais n’essaya même pas de les récupérer, t’façon elle avait tellement l’air de lui en vouloir qu’elle serait limite capable de le transformer lui en cigarette et de l’immoler sur place. Alors il se tut et récupéra son briquet sans broncher, jusqu’à ce que la nouvelle tombe. Echo. Encoooore. « Au final, toi et moi, on en revient toujours à elle. J’vais finir par croire que c’est la seule excuse que tu trouves pour venir m’adresser la parole. » Voilà, tout s’expliquait. Un sourire fier s’esquissait sur ses lèvres alors qu’il alluma une clope entre ses lèvres.

Héééé il se foutait de moi là ! Je levais les yeux au ciel en l'entendant m'imiter d'une voix de cruchasse aiguë alors que j'allumais la cigarette que je lui avais volée. J'avais vraiment cette voix là ? Et cet air de pimbèche qu'il prenait ? Ça me faisait du bien de fumer là, et je savourais ma clope d'autant plus que je savais que je l'avais volée à Martin. C'était peut-être futile de penser ça, mais ça m'amusait. Ce type m'avait toujours agacé pour le simple fait qu'il jouait avec ma meilleure amie. Ça m'énervait déjà assez de la voir accro à toutes ces merdes... mais de savoir qu'en plus ce type se foutait d'elle, ça me mettait en rogne. Au final, toi et moi, on en revient toujours à elle. J’vais finir par croire que c’est la seule excuse que tu trouves pour venir m’adresser la parole. Je ne pouvais m'empêcher de rire en l'entendant dire ça tellement ça me paraissait absurde. C'est vrai quoi, moi attiré par Martin ? Mais bien sûr ! Ça, c'est ce que tu aimerais dis-je avec un sourire malicieux en lui soufflant ma fumée dans la tronche. C'est mooooche de se voiler la face dis-je comme une gamine qui essaierait de faire la morale.