✲ loin des yeux, loin du coeur (ortikha)

ortikha & édouard
mise en page par mad loveParfois je me surprends à rester à la Winthrop House, je ne rentre pas de suite chez moi pour voir mes colocataires et me contente de vagabonder dans les couloirs des rouges. Je viens de me rouler un joint que je tiens entre mes lèvres. Aujourd'hui je ne suis pas de service au MCDonald et heureusement car je n'avais franchement pas la foi. J'ai eu cours de solfège pendant deux heures et cours d'histoire de la musique pendant trois heures autant dire qu'à la fin de la journée j'étais assommé. Je regarde l'heure sur mon téléphone, 20h15, ça fait presque deux heures que je suis ici. Ne voulant pas trop trainer, et surtout en entendant mon ventre crier famine, j'adopte une marche plus rapide afin de rentrer chez moi. Mais je me stoppe net. Ortikha. Elle est partie sans me donner de nouvelles, sans même me dire au revoir alors que c'est pour moi la chose la plus logique lorsque l'on quitte le pays non ? Surtout que nous étions ensembles depuis pas mal de temps, mais cela a dû lui sortir de la tête. Je m'avance vers elle, et lui dis après avoir enlevé le joint de ma bouche « Tiens, une revenante ! » J'ai parlé d'un ton mauvais en arquant un sourcil. Elle m'a fait du mal malgré tout ce que l'on peut penser.

loin des yeux, loin du coeur (édouard)

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Ça fait quelques jours que j'ai posé mes valises à la Eliot House. Je peux me prendre un appartement si je le veux, mais je préfère m'installer chez les meilleurs quelques temps avant de me trouver un autre logement qui pourrait me prendre. Une journée de cours bien rythmé et je n'ai pas eu une seule seconde pour penser à ma défunte mère qui me manque de plus en plus à chaque instant. Pour éviter de rester une soirée de plus dans ma chambre, je décide de rejoindre la maison des Winthrop en espérant y retrouver mon grand-frère que je n'ai pas vu depuis un moment. Il me manque même si il adore me surprotéger comme si j'étais une pauvre petite fille sans défense. Arrivant devant la grande porte, je frappe, mais personne pour m'ouvrir alors j'entre comme si j'étais chez moi. De toute façon, ils ne vont pas refuser la visite d'une jolie fille pas vrai ? Marchant dans un couloir un peu sombre, je ne fais pas attention aux gens devant moi, car je veux juste rejoindre cette grande salle où mon frère se trouve le plus souvent. Ma marche s'arrête quand je vois son visage. Édouard... J'ai été tellement mauvaise avec lui en partant sans rien lui dire et pourtant je l'aimais, même un peu trop... « Édouard... » dis-je d'une voix bien trop serré. « Toujours chez les Winthrop ? » les excuses, c'est pas mon fort et pourtant je me sens pas du tout à ma place quand il est en face de moi.

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ortikha & édouard
mise en page par mad loveJe ne m'attendais pas à avoir Ortikha ici. Bien sûr ma remarque ne doit pas lui faire plaisir, mais en même temps elle m'a fait du mal. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle m'a brisé mais tout de même j'ai eu mal lorsqu'elle est partie du jour au lendemain sans même prendre la peine de me dire au revoir, je pense que j'aurais pu comprendre peu importe la raison. Le pire étant que je ne sais toujours pas la raison de son départ, et elle-même ne sait pas que je suis parti de mon côté. Elle dit mon prénom d'une voix serrée. Elle a peur de quoi au juste ? Je hausse des épaules « Au moins tu te souviens de comment je m'appelle. » dis-je d'une voix mauvaise. Ortikha s'attendait à quoi ? que je lui saute dans les bras pour l'embrasser ? Ce n'est pas dans mes habitudes, surtout que je suis assez remonté contre elle. Certes nous avons vécu de belles choses ensembles mais ça n'excuse pas tout. « Ouais toujours comme tu peux le constater. » J'arque un sourcil et la regarde de la tête aux pieds. Au moins elle est toujours aussi canon je dirais même plus.

loin des yeux, loin du coeur (édouard)

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Le revoir, recroiser son regard de nouveau c'est assez difficile. Quand on me voit dans la rue on pense tout de suite que je suis une fille à papa ce qui n'est pas faux, mais aussi que je n'ai pas de coeur, que je n'aime personne à part moi-même. Pourtant, je suis loin d'être ainsi. C'est une image que je donne aux autres depuis ma plus tendre enfance, suivant les traces de mon père et en devenant même pire que lui. Je ne lui ai rien dit, car je me sentais déjà assez faible. Faible de me laisser aller avec lui. Je l'aimais vraiment, c'était loin d'être un jeu pour moi, mais c'est comme ça. Je ne montre rien, ne veut pas m'attacher et pourtant j'ai craqué. Il m'a fait tombé vers le coté obscur de la force si je peux dire. « J'suis pas devenue amnésique non plus. » dis-je en croisant les bras contre ma poitrine. Mauvaise ? Je ne sais même pas si je peux y arriver avec lui. Je ne l'ai pas oublié, j'ai juste fait la fille portée disparu. Lui dire que ma mère est gravement malade, me montrer faible à ses yeux ? Hors de question de montrer quoi que ce soit et les adieux, très peu pour moi. Je sais que je ne serais pas partie si il aurait su la vérité. Le quitter serait plus dur alors je suis partie à l'anglaise comme on dit souvent dans le pays. « T'as pas vu mon frère ? Je n'arrive pas à le trouver... » j'essaye de faire comme si il n'y avait rien surtout pour me sentir moins mal que je ne le suis déjà. « Tant mieux si t'es toujours aussi fidèle à ta maison. »

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ortikha & édouard
mise en page par mad love « T'es pas amnésique, t'es sûre ? Pourtant quand t'es partie, tu as perdu la mémoire quant au fait que tu étais en couple. » Je pique là où ça fait mal, je sais que je peux la toucher de cette façon. Le pire c'est que je ne fais que dire la vérité et comme on dit, il n'y a que la vérité qui blesse. Je hausse des épaules agacé par elle et son comportement, j'avais oublié qu'elle pouvait parfois être hautaine. Je plonge mon regard dans le siens, puis elle me parle de son frère. Je m'en fiche royalement de l'endroit où il se trouve moi. Je hoche négativement de la tête « Non je ne l'ai pas vu. » Je roule des yeux puis pousse un soupire. Parler de ma maison est bien la dernière chose à laquelle je pense en ce moment. « Franchement Oritkha je pense que je mérite une explication non ? Tu pars du jour au lendemain sans même me dire au revoir, tu sais que je me suis inquiété moi ? Je pensais qu'il t'était arrivé quelque chose de grave. » Je pousse un soupire, puis reprends d'un ton toujours aussi calme et posé « Et là je te vois, et tu fais mine de rien comme si nous étions de vieux amis, alors que je pensais avoir compté un minimum pour toi. » Maintenant je me demande ce qu'elle va faire, si elle va enfin m'avouer le pourquoi du comment ou si elle va encore fuir puisque c'est ce qu'elle s'est faire de mieux visiblement.

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Je ne pensais pas qu'il aborderait le sujet aussi rapidement. L'éviter, c'est ce que je sais faire de mieux, mais plus d'un an j'ai évité en ne répondant à personne. « Je n'ai pas oublié que j'étais en couple, merci de me le rappeler. » Il me pique là où ça fait mal et il a toujours su le faire. Je ne sais pas quoi répondre car même si je me cache derrière mes airs de princesse et de petite fille riche, je ne reste pas sans coeur même si je montre le contraire. Bon, il n'a pas vu mon frère et ça m'embête vu que c'est lui que je venais voir. Je ne m'attendais pas à tombé sur mon "ex" car oui je peux l'appeler comme ça maintenant vu qu'il n'est pas du genre à attendre sagement qu'une fille revienne. « Une explication ? Pour quoi faire ? Je suis partie de toute façon ça ne changera pas grand chose si ? Tu t'es inquiété ? Depuis quand tu t'inquiète ? J'pensais que c'était pas ton genre » dis-je en croisant le bras contre ma poitrine pour changer de sujet même si je sais que c'est peine perdu. « Tu aurais pu demander à mon frère si tu t'inquiétais autant ou alors me téléphoner. » je ne le blâme pas car il n'a rien fait de mal dans toute cette histoire. Je suis la seule coupable. « T'as compté pour moi et c'est toujours le cas. » une voix calme, même un peu trop à mon goût, mais le quitter était pour moi la meilleure chose à faire sur le moment « Je t'aurais dis au revoir, je ne serais pas partie Édouard. Je n'aurais pas pu. » dis-je dans un léger soupir à peine audible.

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ortikha & édouard
mise en page par mad loveElle croyait quoi au juste ? Qu'on allait se voir rapidement entre deux occupations et que j'allais faire comme si de rien ? C'est mal me connaitre. « Mais c'est avec plaisir ! » Moqueur je sais, mais en même temps vue la situation c'est une obligation. Lorsque je lui demande une explication elle joue les innocentes. Elle se fout de moi en plus, franchement je n'aime pas quand elle agit ainsi surtout avec moi. « Mais tu sais je m'inquiète pour les gens que j'aime. Et puis partie ou pas, t'es revenue donc tu peux me dire les raisons de ton départ. » On dirait que je suis en train de lui demander la lune, sérieusement. C'est si grave au point de ne pas vouloir me le dire ? « Je lui ai jamais parlé à ton frère du temps où nous étions encore ensembles, je ne vois pas pourquoi je le ferais sans toi. Et je t'ai appelé des centaines de fois, t'as jamais répondu, alors arrête. » A chaque fois je tombais sur sa messagerie, comme si elle avait disparu de la circulation, il faut arrêter de prendre les gens pour des cons. Lorsqu'elle me dit que je compte toujours pour elle je lève les yeux au ciel lâchant un « Hum.. » Je sais qu'elle dit la vérité lorsqu'elle me dit que si elle m'avait dit au revoir elle ne serait pas partie, mais ça ne lui a pas effleuré l'esprit que j'aurais pu l'accompagner... « Tu sais que dans un couple on est là pour aider l'autre ? » Je crois qu'elle a tendance à l'oublier.

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« Par moment tu peux vraiment être un crétin tu le sais ça ? Ou alors t'as oublié ce petit détail aussi ? » les bras toujours croisés contre ma poitrine, je lui mets toute mes erreurs sur le dos. Il est loin d'être bête et je sais qu'il va comprendre mon petit jeu. Il me connait même si je fais mine que c'est faux. Dans le fond, il a réussi à me cerner depuis longtemps et pourtant j'ai toujours mis cette "barrière" entre nous de peur de trop souffrir. Me livrer c'est pas mon fort et encore moins quand il s'agit de mes soucis personnels. « Il n'y a rien à dire. Je suis partie et c'est tout, ça s'arrête là. » lâcher le morceau, hors de question surtout que je sens mon estomac qui se noue de plus en plus et je sens même que ma voix se fait de plus en plus petite. « Et alors ? T'as besoin de moi pour le voir maintenant ? Il aurait pu répondre à tes questions si tu te souciais autant de moi que tu le dis. » je ne lui en veux pas et je me souviens de ses nombreux appels. Il n'a pas arrêter durant des semaines et je n'ai jamais répondu. Au début, je lisais ses messages, mais après c'était bien trop douloureux, comme si il retournait le couteau dans la plaie sans le savoir. « Comme si tu allais tout quitter pour venir avec moi en Russie. » dis-je sans réfléchir alors que je venais de lui donner ma destination « Je ne suis pas bête, tu n'aurais pas quitter ta vie, personne ne quitte ce qu'il a pour une fille, ce genre de chose ça n'existe pas. » le grand amour, les belles histoires c'est un conte pour moi. Pourtant, j'y ai cru durant plusieurs mois jusqu'à ce que ma mère soit malade et me ramène à la réalité.

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ortikha & édouard
mise en page par mad love « N'inverse pas les rôles c'est toi qui a tendance à oublier les petits détails ! Et un conseil ne dis pas que je suis crétin. » lui répondis-je après avoir lâché un petit rire. Pour qui se prend-elle au juste ? J'ai beau être gentil et rieur il y a des limites tout de même. Bref, je veux qu'elle me dise pourquoi elle est partie sans me donner aucune explication, et à sa réaction j'ai la nette impression que c'est comme un secret hyper confidentiel. Je manque de patience, surtout lorsque l'on se fout ouvertement de moi. Je hausse des épaules, blasé « Bah fais comme tu veux écoute, j'vais pas te mettre le couteau sous la gorge pour savoir. Mais c'est tant pis pour toi. » En d'autres termes qu'elle ne s'attende pas à ce que je fasse des efforts pour elle. Comme on dit, trop bon, trop con, et comme je suis loin d'être con je ne serais jamais trop bon. « Putain, ça a toujours été ta faculté de retourner la situation pour faire de toi la victime. Tu sais le fait que je t'appelle plusieurs fois, que je t'envoie et te laisse des messages prouve bien que tu ne voulais plus parler, j'vois pas pourquoi j'irais voir ton frère. » Et puis je ne le connaissais pas et je ne l'ai jamais vraiment apprécié pour dire vrai. Je pousse un soupire et lève les yeux au ciel « Je n'aurais pas tout quitter c'est clair, mais j'aurai pu au moins t'accompagner le temps de quelques mois. Mais ça t'est passé au dessus de la tête. » Nous savions je le pense que nous n'allions pas faire notre vie ensembles, mais tout de même je l'aimais moi.

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