MATTEO ❤ I want your love.

Qu’est-ce que je foutais là ? Mes pas me faisaient marcher sans que mon cerveau puisse comprendre où il me menaient. J’avais besoin d’être seul ce soir alors que tout le monde était réuni pour profiter des vacances. Ma journée s’était plutôt bien déroulé, j’avais participé à quelques activités sympa avec Nikolaï mais ma bonne humeur était retombé désormais. Peut-être parce que j’avais l’impression que Niko était totalement ailleurs, à des années lumière de nous ? Certainement n’était-ce que mon cerveau qui inventé cet impression mais cela me semblait bien réel. A chacune de ses actions, j’avais l’impression qu’il voulait partir en courant. Je me faisais certainement un film. Quand je relevais la tête, alerté par un bruit d’eau prononcé, je fus presque étonné de voir les chutes d’eau.

Malgré que le bruit des chutes étaient bruyant, il apaisait surtout. Un petit coin de paradis sur terre, ne pus-je m’empêcher de penser. Je n’avais pas vraiment prévu de me baigner mais pourquoi pas après tout… Je levais le nez vers le ciel qui était encore d’un bleu éclatant, pas de doute là-dessus, ça sentait l’été. Un sourire aux lèvres, j’avançais pour être au bord de l’eau, fixant le sol pour ne pas être ébloui par le soleil, j’aurais du prendre mes lunettes de soleil avec. Mon regard fut cependant attiré par un bout de tissus sur le sol, que je me dépêchais de ramasser. Un haut de maillot de bain ? Quelqu’un avait décidé de faire un bain de minuit avant l’heure ? Je tournais aussitôt la tête vers le bassin d’où s’éleva une voix familière. Teo me faisait face, à moitié nue dans l’eau, protégeant sa poitrine de ses mains. Je me mordis la lèvre. Teodora… Je ne savais pas que l’endroit était occupé. marmonnai-je. Bizarrement, le début de ma phrase était inhabituellement doux, même si j’avais fait en sorte que la fin sonne plutôt froidement dans ma bouche. Et puis, il fallait avouer que je me sentais con, habillé comme s’il faisait frais alors qu’elle, était à moitié nue.

Pourquoi fallait-il qu’elle se trouve nue devant moi ? Du moins, il y avait du progrès, cette fois-ci, elle n’était pas sur mon meilleur ami. D’ailleurs, peut-être était-ce à cause d’elle qu’il était si distant ces derniers temps ? Je me demandais justement s’ils avaient eu le temps de terminer ce que j’avais interrompu la dernière fois. Connaissant Niko, cela était fort probable, il ne pourrais pas résister à une jolie blonde lui faisant du charme. Une blonde qui tentait de m’énerver constamment mais qui aujourd’hui, se la jouait calme. On aurait presque dit que l’on était ami ou alors inconnu. En aucun cas quelqu’un d’extérieur n’aurait pensé que la haine régnait entre nous. Lorsqu’elle dit récupérer son haut, je lui tendis, par réflexe surtout. Mais autant vous dire que si j’avais su qu’elle me tomberait dessus ainsi, s’accrochant à moi pour éviter de tomber. Pour resté dans l’effet cinéma, nos regard se croisèrent alors qu’elle se redressait et qu’inconsciemment, je mettais l’une de mes mains sur le bas de son dos afin de l’aider. Je n’avais jamais remarqué à quel point ses yeux étaient magnifique. Bleue ou vert ? Je n’arrivais pas à le déterminer alors que je me noyais dans ses pupilles.

Dans cette position, je n’arrivais pas à la détester. Pourquoi je la détestais, déjà ? Mon père avait tué sa mère ? D’accord mais en quoi cela me forçait à la haïr ? Est-ce que je la haïssais au moins ? J’en doutais fortement. Heureusement pour mon cerveau qui en prenait un coups, elle finit par se reculer, se retournant par la même occasion pour remettre son haut de maillot de bain. Instantanément je fis quelques pas en arrière, surtout par politesse. Sa remarque me fit sourire, il est vrai qu’il y avait de la place, on pouvait presque tous rentrer, ce n’était pas avec deux personnes que la place allait être occupé. Tu étais là avant moi… fis-je remarquer en fixant les reins de la demoiselle, avant de faire descendre discrètement mon regard. Il fallait que je la déteste mais tout ce cinéma était beaucoup plus simple lorsqu’il y avait du monde autour, là je n’avais pas envie d’être méchant. Pourquoi chercher les embrouilles alors que nous étions tous les deux calme ? J’haussais les épaules en entendant sa question. Tu crois que j’étais venu faire quoi ? En réalité, je ne savais même pas ce que j’étais venu faire ici, loin de tout le monde. J’avais espéré avoir la compagnie de mon amie: La solitude, mais à la place on me mettait mon ennemie de blonde. Je finis par retirer mes habits comme si de rien était, sans un regard pour mon interlocutrice avant de plonger dans l’eau avec pour seul vêtement, mon boxer blanc à fraises rouge. Une fois dans l’eau, je ne pus m’empêcher de me tourner vers, le visage à moitié dans l’eau, laissant seulement mes yeux dépasser. Et si on oubliait notre haine l’espace d’une soirée ?

Contrairement à mes habitudes, j’avais remplacé mon air quelque peu hautain par un sourire taquin et un regard doux. Beaucoup serait étonné de me voir ici, face à cette déesse meurtrière alors que quelques temps au paravent, j’étais prêt à la tuer. Sa réaction me décontracta légèrement, au moins elle me rappelait que nous étions pas amis, que nous étions simplement en trêve. Une trêve qui ne durerait peut-être que peu de temps mais peu importe, ces quelques secondes où je pouvais l’admirer, me plonger dans son regard sans avoir à la haïr étaient précieuse. Elles valaient tout l’or du monde, malgré les pics que l’on ne pouvait s’empêcher de se lancer. Petit à petit, je me rendais compte que je m’étais attaché à elle, à force. Serais-je capable de la tuer, après toutes les menaces que j’avais faite ? J’espérais que oui, sinon cela voudrait dire qu’elle comptait bien trop pour moi… Je fermais les yeux un instant, par peur que cette pensée ne se réalise, je n’avais aucune envie d’éprouver des sentiments pour une femme, encore moins pour Teodora. J’avais ignorer sa remarque, comme quoi j’allais la tuer… Nous étions pas là en tant que Leonetti et Di Constanzo mais simplement en tant que Teodora et Matteo, deux étudiants profitant de leur vacances. Son regard jouait avec le miens, s’accrochant, se détournant, l’évitant puis il finit par couper tout contacte, lorsqu’elle plongea sous l'eau avant d’apparaitre un peu plus proche de moi. Un petit sourire trouva sa place sur mes lèvres alors que je ressortais une partie de mon visage, passant la main dans mes cheveux pour me recoiffer par la même occasion. Je sais me défendre. Et je ne dis pas que c’est agréable mais je n’ai rien d’autre à faire et je n’ai pas l’intention de bouger d’ici… Si tu veux partir, je ne te retiens pas fis-je remarquer en arquant un sourcil tout en la regardant. Plus la conversation avançait et plus la demoiselle s’approchait de moi, comme le ferait deux amis. Est-ce que c’était bien d’être son ami ? Je n’en doutais pas, elle me semblait tellement… Attrayante.

Jusqu’à ce qu’elle aborde le sujet de son mariage, du moins. Pourquoi j’avais l’impression de recevoir un coups dans le ventre ? Comme si une barre de fer me transperçait à maintes reprises ? Avec un malaise dissimulé, je me mis sur le dos afin de m’éloigner d’elle avec discrétion, accentuant le tout par un rire dédaigneux. Très bonne idée ! J’ai toujours rêvé de me taper une fille au milieu d’une piste de dance ! Je ne devrais pas avoir de problèmes à en trouver une. Oh et ton père sera là ? Il faudrait peut-être que je lui prépare un petit cadeau, tu ne crois pas ? Des fleurs pour la tombe de sa femme, non ? m’exclamai-je en retenant un grognement. Mes paroles étaient bien plus que méchantes, elles étaient meurtrières et feraient du mal à n’importe quel être humain. Seulement, étions nous des êtres humains au final ? Suivant ma réaction, j’en doutais fortement, même si j’avais fais un effort… Oui, je n’avais pas dis « ta mère » mais « sa femme », ce qui changeait tout selon moi. Je finis par me stopper au milieu de l’eau alors que le ciel devenait légèrement oranger alors qu’il n’était que 18h et des poussières. J’avais peur de sa réaction et je ne pus m’empêcher de penser que c’était la dernière fois que je respirais. Et si elle me sauter dessus, prête à me noyer ?