Mon voyage en Italie aura été des plus mouvementés, enfin disons plutôt mon kidnapping car ce n’était sûrement pas un voyage prévu. La veille de mon enlèvement, je m’étais pris la tête avec Eugene quand il apprit que mon père voulait que je revienne en Italie pour préparer mon voyage. En voyant, la réaction de mon petit-ami, j’ai appelé mon père pour lui dire que je refusais de rentrer mais ce n’est pas comme cela qu’on peut échapper à son père. Le lendemain, plusieurs hommes de main sont venus me chercher et m’ont emmené de force. Autant dire que je n’ai même pas pu prévenir le mather qui doit sûrement me haïr maintenant. Mon père m’a privé de téléphone et d’ordinateur, j’étais clairement coupé du monde et la seule chose que je pouvais faire c’est m’occupé des préparatifs d’un mariage que je ne voulais même pas. Mes vacances n’auront pas été de tout repos et même si je viens juste de revenir à Harvard, je me doutais que cette nouvelle année scolaire allait commencer de la pire façon. Il fallait absolument que je m’explique avec Eugene, après tout j’avais fais le mort pendant trois longs mois. Je soupirai une nouvelle fois, essayant de me faire le plus beau possible pour plaire à mon amant même si je me doutais que j’allais me prendre une droite venant de sa part. J’étais quelque peu stressé en effet, je savais que celui-ci pouvait se montrer un peu excessif par moment mais là, il aurait toutes les raisons du monde de l’être. Une fois préparé, je finis par sortir de mon appartement ne vivant pas sur le campus, je pris ma voiture en direction de celui-ci pour aller rejoindre mon petit-ami… En imaginant que je peux encore l’appeler ainsi.
Je ne mis que quelques minutes à me retrouver sur le parking et seulement quelques minutes de plus avant de me retrouver devant la chambre du mather. Je mordis légèrement ma lèvre avant de toquer doucement contre la porte de sa chambre. Je me doutais que la porte allait se refermer rapidement sur ma gueule quand il allait voir que c’était moi mais je pouvais toujours essayer nan ? Je l’aimais après tout et chaque jour plus qu’avant. Je relève la tête quand j’entendis la porte s’ouvrir, mon regard croise celui d’Eugene et je baisse la tête doucement. Salut Eugene, je pense qu’il faut… qu’on ait une discussion tous les deux… Enfin, je dois m’expliquer. dis-je en relevant la tête pour le regarder. C’est fou comment son visage m’avait manqué, en faite toute sa personne m’avait manqué et je n’avais qu’une envie le prendre dans mes bras et l’embrasser mais … ce n’était pas le moment de faire cela.
Le Summer Camp avait été des plus reposants comme des plus éprouvants. Ce qui aurait du être un premier été au paradis c'était montré plutôt cauchemardesque. Eugene ne buvait plus car il aimait ça mais plutôt pour oublier qui il aimait. Elio était venu avec lui, les premiers jours avaient été sympathiques mais dès que son père le sonna de rappliquer en Italie, ça devint l'apocalypse. Eugene avait attendu patiemment son petit ami durant des jours, puis sans avoir de nouvelles, avait sombré dans la paranoïa et surtout la dépression. Boissons, dragues infantiles, il avait essayé de tirer un maximum du Summer Camp en essayant d'oublier qu'il avait le coeur meurtri par cet abandon. Grace avait été la pour le Mather et sans sa meilleure amie avec qui il avait partagé la caravane il s'en serait peut-être pas remis. Il s'était fait une raison au final: s'il ne réapparaissait pas d'ici la fin du Summer Camp, ça serait fini. Et ça l'a été, il n'avait pas réapparu donc Eugene s'estimait fraîchement célibataire pour son retour à Harvard. Le spectre d'Elio le hantait toujours autant alors qu'il avait repris possession de sa chambre à la Mather House. Ici, qu’est-ce qu'il avait pu vivre des moments d'amour avec lui ! Mais toujours rien, malheureusement. Jusqu'à ce jour, où il aurait préféré lui mettre la porte dans la figure plutôt que de lui ouvrir. Mais il l'ouvrit et s'en retrouva tout bouleverser.
Sa tête essayait de faire croire à un mauvais cauchemar alors que son coeur savait qu'à deux pas devant lui se trouvait l'homme de sa vie. Une envie irrémédiable de lui sauter dans les bras commença à grandir dans les entrailles du jeune allemand, mais il devait se tenir droit, distant, ne pas montrer qu'il n'avait rien fait d'autre que de l'attendre. Il n'osait même pas regarder son visage, ses beaux yeux bleus qui l'hypnotisait, ni même ces lèvres qu'il aurait attrapé avec les siennes. Les chaussures de l,italien semblaient être un parfait point d'appuie pour le moment. Par chance, il n'eut pas à décrocher un mot, Elio savait que ce qu'il avait fait était mal et voulait s'expliquer. Au moins, il n'y avait pas à mettre ça au clair, il savait qu'il était en tort et n'essayait pas de s'en débiner. Un soupir se libéra de la bouche du scientifique brun et il ouvrit la porte en plus grand comme pour le laisser entrer. Au final, il s'assit sur son lit, les mains croisées dans le vide, le regard fixant une fissure sur le sol. Son rythme cardiaque accélérait, sa vue s'en brouillait presque d'ailleurs. Mais il fallait tenir bon, comme toujours.
Je me sentais clairement dans la merde, je pouvais également comprendre que j’étais le seul coupable dans cette histoire. Il y avait bien sûr mon père, mais si je lui avais clairement dit que j’étais amoureux d’un homme et que je ne voulais pas me marier avec Calypso. Je n’avais pas réussi à être un homme de ce côté-là et il était maintenant tant que je prenne mes responsabilités. Voilà pourquoi j’étais planté devant la porte de la chambre d’Eugene à la Mather House. J’espérais clairement qu’il allait m’ouvrir même si je m’attendais à un retour rapide avec une porte dans la gueule. Cela faisait de moi le connard de l’histoire, c’est pour cela qu’il fallait que je m’explique même si je connaissais très bien la situation actuelle. J’avais tout de même mis mon pied à travers la porte pour éviter qu’il ne la referme sur moi. J’avais croisé son regard seulement quelques microsecondes puisqu’il avait les yeux posés sur mes chaussures… Je me doutais de son état d’esprit actuel, dans tous les cas, il était toujours aussi beau. Je rentre finalement dans la chambre ne sachant pas trop si je devais m’asseoir ou pas. Je finis par me poser contre le mur légèrement, restant silencieux pendant quelques secondes. Devrais-je aller droit au but ou essayer de passer par des chemins plus long ? Avec Eugene, il valait sûrement mieux être franc et dire les choses directement.
J’inspire doucement avant de lever les yeux vers lui, son regard n’était toujours pas posé sur moi. Je suis le coupable dans l’histoire… Mon père m’a appelé, me demandant de venir en Italie… J’ai refusé parce que je voulais rester avec moi, mais tu le connais… Des gardes du corps sont venus me chercher et je n’ai rien pu faire. dis-je en passant une main dans mes cheveux. Mon père est venu me chercher pour que je prépare mon mariage avec Calypso… J’ai voulu plusieurs fois te contacter mais il m’a déconnecté du monde, aucun téléphone… aucun ordi … Rien qui pouvait me rapprocher de toi. dis-je en le regardant, espérant que celui-ci tourne la tête en ma direction. Mais j’ai énormément pensé à toi Eugene, tu m’as vraiment manqué. dis-je en mordant légèrement ma lèvre pour éviter que mes émotions me rattrapent. J’aurais voulu l’embrasser, le serrer contre moi mais je ne le pouvais pas.