Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityFF- Déchirement. #SOLO
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FF- Déchirement. #SOLO

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Fait froid. C'est tout ce que j'arrive à me dire là, de suite. Si j'pouvais philosopher sur les molécules du froid, dla neige ou encore du "Pourquoi la famine dans le monde?", je le ferais. Volontiers même. Sauf que ça se peut pas. J'suis vide, j'ressens pas grand chose. Déjà que de base, c'est pas la joie ... J'sais pas trop ce que je peux faire pour remédier à ça. Rien. Sûrement rien d'autre qu'un miracle. Il n'existe aucun remède contre ça. Contre la douleur. Malgré ça les larmes, ça coule pas. Juste rien du tout. Le vide. Le désert de Gobi, la sécheresse digne du vagin de notre voisine Mamie Jeanine ... Ok, ça devient weird. Voilà plus d'une heure que je poireaute devant la baraque de ma plus grande sœur. Dans le froid. Je n'ai rien d'autre qu'une veste en laine et je suis en short. J'ai cru bon de penser qu'ici il ferait aussi chaud qu'aux USA. Fuck you, m'a dit le temps. Même ça, ça réussit encore à s'acharner sur moi. #Modevictimeactivé J'ai envie de lui faire un doigt à ce temps de merde. J'ai envie d'hurler et de cogner dans un truc, un mur, un cheval, une pancarte présidentielle pour Obama, rien à cirer. J'ai passé les derniers jours à me lobotomiser le cerveau devant des films d'horreurs gores, sevrant ma haine à travers les cris d'effrois et de douleurs des victimes dans les films. J'ai filtré les appels de mes deux sœurs, je n'ai adressé la parole à personne. J'emmerde le monde, je l'encule fort. Assez fort pour pouvoir me barrer sans rien dire à personne jusqu'ici. J'ai médité l'idée pendant quelques jours puis j'ai acheté mon billet direction Dublin. J'suis partit sans un mot ... mais je vais revenir. J'sais qu'on va me niquer ma gueule quand je vais refoutre les pieds dans la coloc mais personne n'engagera un avis de recherche. Ma sœur le sait, je n'ai pas disparue. J'suis juste là où je devrais être depuis longtemps. Mais j'sais pas comment faire. Je ne sais pas si je vais y arriver. J'suis pas courageuse, j'suis pas forte, j'suis pas brave. J'ai juste envie de me mettre en positon fœtale sous un escalier et d'attendre que ça passe. Oui, parce que je pleure pas, jamais. Même lorsque mon lapin "Jack" -comme mon vibro- est mort, j'ai pas pleuré. C'était pas triste, il se devait juste de rejoindre le paradis des animaux. Enfin ... c'est que me disait mes sœurs à l'époque. Je me sens fragile, débile et peu à ma place. Pourtant, j'ai envie de rentrer, je veux la voir. J'veux être sûre. Ou je veux me rassurer me dire que c'est pas vrai, que ma sœur va bien. Que je vais bien et que Marin a juste dit de la merde. Mais elle en serait pas capable et je sais que je me voile la face en pensant ça. Mon psychologue va me mettre sous anti dépresseur si je lui raconte toutes mes pensées. Mais je veux pas parler, je veux rien lui dire à lui. Il va pas m'aider, pas sur ça ... C'est pas possible. J'ai deux piliers dans ma vie, mes sœurs et la drogue. Rien d'autre. C'est chaud de mettre deux trucs aussi paradoxale au même niveau ? Sûrement. Mais c'est ce que j'suis : une junkie perdue. Je finis par me lever du banc où j'suis assise depuis une heure, j'ai le cul engourdi et les cuisses gelées. Je sers les dents pour éviter qu'elles claquent et j'avance vers la porte. Je laisse ma main en suspend près de la sonnette, j'ai peur, je peux pas faire ça. Mais pourtant, j'suis ici. Je dois le faire, ok? Ca doit se faire. Je soupir, je bloque, je me crispe et je finis par appuyer, longtemps, trop longtemps. La voix qui me hurle "j'arriiiiive" me fait me figer. Je peux pas. Je recule d'un pas puis deux, les yeux fixés sur la porte d'entrée qui finit par s'ouvrir sur la plus belle des femmes. Sur la plus parfaite des soeurs. Une magnifique rouquine qui a pourtant perdu du poids et les yeux cernés. Elle se fige, à son tour, en me voyant et perd son sourire accueillant. Ses yeux se remplissent de larmes, pas les miens. Elle murmure Echo ? C'est bien toi ? J'ai envie d'sortir une phrase bien cynique du style "Beh non, c'est juste un clone venu te faire une farce haha !" mais j'en ai même pas la force. J'hoche juste la tête et elle pousse un petit cri, posant une main sur sa bouche, l'air choquée. Je fais aucun geste puis elle fonce vers moi et me sert dans ses bras, m'étouffant sous un flot d'amour, de mots murmurés que je comprends à moitié. Mes mains viennent finalement se poser sur son dos et la serrer à son tour entre mes baguettes qui me servent de bras. Son parfum fleuri m'enveloppe et me rappel de bons comme de mauvais souvenirs. J'suis paumée, j'suis ailleurs et ici en même temps. Ca m'effraie. Je ferme les yeux et là, j'me laisse aller. Je ne pleure pas, pas encore. Je soupire juste et me sent rassurée, bien avant la tempête. J'apprécie le moment et attend, sagement, que le cauchemar refasse surface.
(Invité)