stay (Aby)

Elia, la magouilleuse était entrée en action. Quand je lui avais raconté le froid qui sévissait entre Aby et moi ces derniers temps, lui avouant au passage que oui, j’aurais aimé davantage avec sa cousine, elle n’avait pas manqué l’occasion de mettre son petit grain de sel. Non, je ne voulais pas m’opposer à ce qu’Aby souhaitait : mettre de la distance entre nous. Elle était gênée, par rapport à Talya, à Mila, aux sentiments que j’éprouvais toujours à l’égard de mon ex. J’avais saisi l’idée, mais je ne pouvais juste pas laisser Aby s’éloigner complètement de moi. Elle avait été là ces derniers mois, un vrai petit rayon de soleil. Si je ne pouvais pas espérer plus entre nous, tant pis. J’étais prêt à me contenter d’être son ami, c’était ce que je voulais lui dire, calmement, posément. Mais comme elle filtrait mes appels, le plan d’Elia tombait à pic. Ma meilleure amie avait donc invité sa cousine au starbucks, et la brune était déjà arrivée, attablée dans un coin tranquille de l’endroit lorsque j’arrivais. Elle me tournait le dos et ne m’avait pas vu : parfait. J’avançais jusqu’à la table et m’installai sur la chaise face à elle. Devant son expression surprise, je m’empressai d’expliquer : « Attends Aby, ne pars pas. Ce n’est pas un piège. Enfin si ça l’est… Elia ne va pas venir. Mais il faut qu’on parle ok ? » Mon regard se planta dans le sien, une lueur triste, navré de devoir utiliser ce stratagème, ce ton suppliant, pour la faire passer un peu de temps en ma compagnie. Voilà à quoi on en était rendus…

Elia m'a donnée rendez vous & c'est tout naturellement que je réponds présente. J'aime passer du temps avec ma cousine & ça fait un bout de temps que ça n'est pas arrivée !! Je m'installe alors à une table tranquille, je me commande une boisson chaude car j'ai un peu d'avance, je sais qu'Elia m'en tiendra pas rigueur. Au bout de quelques minutes ma boisson prête, je pianotte deux trois messages sur mon portable jusqu'à ce que j'entende la chaise en face de moi se tirer, je relève la tête un sourire au lèvre, déjà contente de retrouver ma cousine, mais là .. Surprise ! Ma cousine à gagné quelques centimère, & un peu de poil au menton .. « Attends Aby, ne pars pas. Ce n’est pas un piège. Enfin si ça l’est… Elia ne va pas venir. Mais il faut qu’on parle ok ? » Non pas que je ne soit pas heureuse de voir Priape, mais je suis très surprise on va dire. Quand il parle de piège, je fronce légèrement les sourcils, pour quoi faire ?! Il plante alors son regard dans le mien, la mine triste et je dois avouer que je n'aime pas vraiment ça ... Parce que je tiens à lui, alors ses états d'âme me touche forcement un peu. Je n'allais de toute façon pas fuir .. Seulement .. Je crois que tout es déjà dit. " Un piège ? .. Je vous suis pas là .. Si c'est ce à quoi je pense .. Je crois qu'on a tout dit Priape .. Non ? " Enfin, non pas que je n'ai rien à lui dire, seulement, je lui ai un peu exprimé pourquoi je voulais mettre quelque barrière entre nous. Je contrôle mes sentiments depuis un bout de temps & parfois, ça n'est pas si simple.

Le regard de la demoiselle affronta le mien avant qu’elle ne se mette à froncer les sourcils à mesure de mes paroles. Elle répondit ensuite qu’elle ne nous suivait pas, que si c’était ce à quoi elle pensait, une référence à notre dernière discussion, à sa volonté de mettre de la distance entre nous, cela ne servait à rien puisque selon elle, tout avait été dit. « Rien n’a été dit Aby… » J’avais du partir précipitamment la dernière fois et nos explications m’avaient laissé un coup d’inachevé. « J’ai pas eu le temps de t’exprimer combien j’étais contre les barrières que tu veux dresser entre nous… » Puisqu’elle, elle m’avait fait part de son avis, de sa décision, j’avais bien le droit d’émettre moi aussi des objections non? « Ca va ruiner ma carrière dans la police si je perds ma partenaire préférée pour mes futures missions… » ajoutai-je, avec un petit sourire en coin, espérant détendre cette atmosphère trop sérieuse qui ne nous ressemblait pas. On avait passé ces derniers mois à déconner, à se rapprocher, à s’envoyer des sms l’un à l’autre, passant du rire aux confidences avec une facilité étonnante. Y’avait ce truc entre nous, cette alchimie que je ne savais expliquer et sur laquelle je ne savais pas vraiment mettre de mot, d’étiquette… Tout ce que je savais, c’était que je ne pouvais pas laisser la brune s’écarter de moi et sortir peu à peu de ma vie.

« Rien n’a été dit Aby… » Bon bon .. D'accord, un point pour Priape alors. Mais en même temps je suis incapable de lui dire ce que j'ai pu dire à ma cousine. Il a déjà fallu qu'elle me tire les vers du nez .. Alors le dire à la personne concerné .. « J’ai pas eu le temps de t’exprimer combien j’étais contre les barrières que tu veux dresser entre nous… » Effectivement, je ne le sentais pas pour, mais il avait l'air d'accepter .. Je le regarde la mine un peu gêné, & triste à la fois car en réalité, je ne suis pas pour non plus. J'aimerais passer beaucoup plus de temps avec lui, mais voila .. Parfois il y a des choses qui ne se contrôlent pas. Et pourtant, dans le contrôle des sentiments je suis assez forte je crois. « Ca va ruiner ma carrière dans la police si je perds ma partenaire préférée pour mes futures missions… » Je regard baissé, je ne retiens pas un petit sourire au coin de mes lèvres. Je pense qu'il aurait pu continuer de monologuer, j'étais bien à l'écouter, car c'est a mon tour de prendre la parole & la je ne sais plus trop ou me mettre. Est-ce moi qui complique toujours tout ? Je commence à me poser des questions ... Et en même temps je ne peux pas lutter contre ce que je pense ressentir. Bref, je  me redresse histoire de ne pas m'apitoyer sur mon sort, car dans le fond, je suis heureuse de le voir. " Mais .. enfin .. " Oui bon, je bafouille car je ne sais pas trop par ou commencer. Je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille et relève mon regard vers celui de Priape. " Tu veux boire quoi ? " Oui je sais je suis la reine de l'esquive .. Mais j'y ajoute un petit sourire taquin.

Je ne criais pas victoire, mais quand un petit sourire apparut au coin de ses lèvres, je me sentis un peu soulagé. Si on arrivait encore à déconner de nos conneries, tout n’était pas perdu. D’ailleurs, elle ne trouva pas grand chose à riposter et son –mais enfin- ne fit qu’accentuer mon sourire. Son petit geste de main pour remettre une mèche de cheveux en place m’attendrit encore un peu plus. Et quand elle capitula enfin, sa question sur ce que je voulais boire étant surement une capitulation, là je criais enfin victoire. « Donc je peux rester, t’es sûre ? » Puis ne lui laissant pas le temps de changer d’avis j’ajoutai : « Allez thé à la vanille pour arroser ça ! » Je ne savais pas trop si elle me tolérait temporairement juste pour un verre près d’elle ou si mon petit speech avait suffi à la convaincre et à revoir sa décision de s’éloigner de moi. Mais je n’avais pas envie de gâcher le moment en me posant mille questions. Je voulais profiter. « Je prends pas de thé à la vanille hein, je déconnais. Un café ça sera très bien. » L’éternel débat. « Bon et sinon, comment s’est passée ta rentrée ? » On allait faire comme si de rien n’était, c’était plus simple comme ça non ? Reprendre les choses là où on les avait laissé avant cette nuit ensemble et l’intrusion de Matthéo et Talya dans notre relation.

« Donc je peux rester, t’es sûre ? » Je le regarde et pour le taquiner un peu je lui répond, " Ne me fait pas changer d'avis mister Mayo ! " Alors que je veux nullement revenir sur ma décision du moment. A vrai dire je ne sais pas si j'accepte sur le moment ou sur le durée. Je revois encore Talya me dire que je brise une famille et blablabla .. Alors non, je n'ai pas la conscience tranquille, mais pour le moment, je met ça de côté, essayant moi aussi, de profiter de ce moment. « Allez thé à la vanille pour arroser ça ! » La je hausse les sourcils me demandant ce qu'il lui prend, je me mets à rire en me souvenant de la tête qu'il a tiré en goutant ma potion magique. « Je prends pas de thé à la vanille hein, je déconnais. Un café ça sera très bien. » Je souris hochant la tête, " Evidemment ! " Heureusement que j'adore l'odeur du café ! Je fais signe au serveur pour qu'il vienne et lui commande un simple café. J'attrape ma boisson entre mes mains pour me les réchauffer, « Bon et sinon, comment s’est passée ta rentrée ? » Après avoir bue une petite gorgé et manqué de me bruler la langue, je lui répond, " Je n'ai absolument rien vu passé ! " Effectivement pour oublier mes problèmes, je me suis réfugié dans le travail .. Alors forcement, ça passe très vite. " J'ai trouvé une place dans un magasine sélect .. " Dis-je en souriant. Oui car j'en suis plutôt fière, même si ça me mets une pression dingue et me prends absolument tout mon temps, au moins je ne pense plus à se qui me peine. " Et toi ? Mouvementé j'imagine ! " Je regarde le café de Priape arrivé.

J’eus même le droit de récupérer mon surnom. J’étais heureux, mais pas au point de retenter l’expérience thé à la vanille quoi. Ce qui provoqua quand même le rire de mon interlocutrice que j’interrogeai ensuite sur sa rentrée. J’avais l’impression que cela faisait une éternité que l’on ne s’était pas vus, que l’on avait pas parlé simplement comme ça, juste pour prendre des nouvelles l’un de l’autre. La brune me répondit que le temps était passé vite, qu’elle avait trouvé une place dans un magasine sélect. Le souvenir de notre précédente discussion, de sa justification première concernant son silence radio, son –trop- de taf, me revint donc en tête. Ce que j’avais pris pour une excuse bidon sur le coup était donc vraie. « Mademoiselle la journaliste, je suis en train de boire un coup avec une petite célébrité de la presse en fait ? » Le café arriva. Je saisis ma tasse, soufflai un instant sur le liquide sombre et fumant alors que la jeune femme me retournait la question. « Mouvementée oui… » Petit sourire, parce que c’était du bon mouvement au final. J’aurais aimé que bébé reste un peu plus longtemps au chaud, mais au final elle allait bien, c’était le principal. « Tu veux faire l’interview d’un jeune papa gaga pour ton prochain article ? » proposai-je avec un petit rire avant d’ajouter : « Au fait, tu m’as pas dit pour quel magasine tu bossais ? »

« Mademoiselle la journaliste, je suis en train de boire un coup avec une petite célébrité de la presse en fait ? » Je ris légèrement avant de balancer mes cheveux en arrière du genre - je ne suis que moi ! " C'est un peu ça, mais je ne parle pas de mon statut, je ne veux pas avoir à signer des autographes à mes .. proches ! " J'ai un peu bugé sur le mots 'proche' parce que j'ai du mal à voir Priape comme un simple ami je l'avoue. Comme prévus sa rentrée à été agité, « Mouvementée oui… » Je veux bien croire entre la blondie qui n'est pas une mince à faire & l'arrivée d'un bébé avant terme, j'imagine facilement que ça ne doit pas être simple à gérer. Je m'étais d'ailleurs dis que sortir de sa vie pourrais même peut être l'aider un peu. Je hoche simplement la tête, " J'imagine .. " Je lui rend son sourire, car bon, ça doit tout de même être que du bonheur l'arrivé d'un bébé. « Tu veux faire l’interview d’un jeune papa gaga pour ton prochain article ? » Je me mets à rire. " Ecoute je pourrais peut être casé un petit article du genre ' Sexy papa en avant première ' mais uniquement si tu poses ! " Oui je je blague, bien que je suis certaine que la gente féminines en seraient plus que ravie. « Au fait, tu m’as pas dit pour quel magasine tu bossais ? » Je souris, toute fière, " Pour le Cosmopolitan, mais, je risque de changer pour Vogue, je croise les doigts, et bosse pas mal surtout .. " Dis-je en grimaçant, " Mais c'est pas plus mal, ça m'occupe l'esprit. " Je me réfugie dans le travail quoi. De toute façon il n'y a que ça qui fonctionne actuellement dans ma vie. " Et toi alors ? Tu arrive à t'organiser dans ton château ? " Oui je le taquine ça va, mais je demande tout de même un peu gêné, " Vous .. vivez tous ensemble ? " Oui je crois qu'ils voulaient s'installer 'pour le bébé'.

Un rire s’échappa de ma bouche en écoutant la nouvelle star de la presse qui me faisait face, observant Aby jouer les insaisissables. « Déjà en train de snober tes fans, c’est du beau… » la taquinai-je à propos des autographes, ne relevant pas vraiment le bug de la demoiselle sur la façon de me qualifier. J’étais trop content de retrouver la jeune femme pour tiquer au moindre petit signe d’étrangeté entre nous. Le but c’était qu’elle n’ait plus envie de s’éloigner, alors ne pas la braquer était l’ordre du jour. Elle se marra à son tour en évoquant un potentiel article sur le –sexy papa- que j’étais, gonflant au passage un peu égo, me réclamant même une photo. « Tu connais ma tendance exhibitionniste, je peux pas dire non à une photo, surtout si tu me promets la première page. » rigolai-je à mon tour avant de l’écouter plus sérieusement me donner le nom du magasine qui l’embauchais. Je n’étais pas amateur de ce genre de revue. En même temps en ce moment, à part la presse médicale, je n’avais pas vraiment le temps de feuilleter quoi que ce soit d’autre. Cela dit, j’allais peut être quand même m’y intéresser, par curiosité, histoire de découvrir un peu la plume de la demoiselle. « T’écris sur quoi ? Quel genre d’articles ? Je veux dire à part sur les jeunes papas parfaits comme moi... »   Petite précision ironique bien sûr. La brunette m’interrogea à son tour, me demandant comme je gérais les choses depuis mon château, me demandant ensuite avec un petit air gêné si je vivais avec Talya, enfin son -tous ensemble-, se référant surtout à la blonde, sa fille et la notre. « Et non, je suis toujours seul dans mon château… » répondis-je avec un petit sourire amusé par l’appellation originale qu’elle venait de donner à mon appart, qui tenait plus du studio que d’un palais. « Mila est encore hospitalisée en néonat, vu qu’elle avait un peu d’avance. On espère qu’elle va sortir mi septembre. » expliquai-je alors. La petite allait super bien, il n’y avait pas de raison. Surtout qu’elle grossissait très bien. Mais pour la suite, ce fut mon tour d’avoir l’air plus mal à l’aise et incertain… « Je ne sais pas comment ça va s’organiser ensuite… Talya aura passé plusieurs semaines séparée de la petite du fait de sa prématurité, alors j’imagine qu’elle ne va pas être prête de si tôt à m’en confier la garde… » Et moi pourtant, malgré mon stress de jeune papa, je trépignais de pouvoir faire mes preuves, de pouvoir véritablement pouponner la petite et surtout commencer à tisser un vrai lien père-fille avec elle. « On verra… » J'étais pas sûr que d'épiloguer sur le sujet Talya soit une bonne idée, étant donné que c'était la blondinette qui avait été en quelque sorte à l'origine de la prise de distance d'Aby...