TYSON I. BOWMAN ► Ryan Cooper.

Le 17 janvier 1989 marque le jour de ta naissance. Tu es né au sommet de cette année 1989, un soir d’hiver dans une clinique déjà bien bon chic, bon genre. C’est comme ça qu’on faisait les choses quand on en avait les moyens. L’histoire veut que tu sois né en Australie, pays natal de ta mère et par conséquent loin de ton père trop occupé à gérer sa carrière qu’il avait envisagé comme sur du papier millimétré. Votre vie a toujours été aux Etats-Unis et non en Australie, c’est pour ça d’ailleurs tu n’en as que des souvenirs de vacances à des âges bien plus avancés. Tu es fils unique, pour la simple et bonne raison que l’histoire de tes parents n’a pas vraiment duré. D’ailleurs ta mère est retournée vivre en Australie au milieu de ton adolescence quand toi, tu as toujours vécu avec ton père. Ton meilleur avait les moyens de t’élever, et on pouvait difficilement en dire de même pour ta mère. Ton mère s’est remariée alors que tu avais une douzaine d’années. Tu ne l’as jamais considéré comme ta mère, mais simplement comme ta belle-mère ce qui n’empêche pas que tu puisses t’entendre assez bien avec elle.

A partir de tes dix-sept, dix-huit ans ta vie ne s’est plus résumée qu’à une certaine bipolarité consciente. Rien de pathologique certes mais tu as trop souvent eu ce sentiment d’avoir perpétuellement le cul entre deux chaises. Tu es fils de sénateur, quel prestige ! Toujours fallait-il que ton père est eu fait les choses proprement. Ce n’était pas le cas et après avoir mis les mains sur toutes ses manigances, notamment financières, il n’a pas vraiment eu d’autres choix que de te prendre à partie. Peu d'années après son mariage, à tes quatorze ans il t'avait appris que rien était lisse dans la vie et surtout que rien était gratuit. On ne fait jamais les mauvaises choses par choix fiston, on les fait parce qu'on a pas le choix. Tu le sais aujourd’hui il n’y a rien de plus hypocrite que le monde de la politique. Tu en connaissais trop les subterfuges pour pouvoir en être. Ton caractère ne te l’aurait jamais permis. Non, toi tu ne savais pas faire dans le faux semblant. Si il faut être brut tu l'es et tu es peut-être trop franc. Du coup tu as fait des études de droit, à Harvard, université que tu as quitté en juin 2013. Des années qui ont de toi un bel Eliott, et pour cause la carrière de ton père avait parlé pour toi et pour ton intégration. Tu en gardes de très bons souvenirs malgré que tu as très tôt voulu en finir pour enfin rejoindre la vie active.

Couvrir ton père ou faire ta vie proprement malgré ton caractère merdique. Vu comment ton père t'avait foutu et élevé il n'y avait pas vraiment d'autres explications au fait que tu sois très particulier dans ton genre. Tu as vite développé une confiance en toi un peu trop brutale couplée d'une méfiance certaine des autres. Oui quand on côtoie le yin et le yang on finit vite par apprendre à jouer sur deux tableaux. Blanc ou noir, tu n'avais jamais vraiment pu faire de choix. Tu es perpétuellement une nuance grisée. Les tons de ce gris peuvent variés selon les périodes mais trop souvent le résultat en reste le même au point que tu t'éloignes trop souvent des personnes auxquelles tu tiens. Le top du palmarès reviendrait certainement à cette jeune femme que tu connais depuis toujours à savoir Adelaide. Cette femme que tu avais vu grandir. Vous n'avez que peu d'années d'écart mais il est vrai qu'aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours eu cette affection inexplicable à son égard. La maturité faisait son boulot, tu oses te dire qu'au fond elle te plaisait certainement et c'est peut-être pour ça d'ailleurs que tu as tant pris cette habitude à la fuir un peu.