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opération, décollage !
J'étais nerveux. Ça, je m'en rappelle. Je m'en rappelle très bien, même. La grande aventure de Bentley. Respire. Pourquoi est-ce que je me mettais dans un état pareil ? Je l'ignorais. Ce n'était pas la première fois que je rentrais, depuis mon départ ; ce n'était pas, non plus, la première fois que je voyagais seul ... Sauf que je n'étais pas seul. Assis, en face de moi, se trouvaient deux personnes bien particulières : Orsay et Noah. Comment les connaissais-je ? Je ne m'en rappellais même pas. Je ne sais même pas pourquoi je leur ai proposé de m'accompagner. Enfin, si ... Je sais que j'avais besoin de nouveau. De changer. De voir ... Autre chose. De découvrir d'autres expériences, d'explorer de nouveaux horizons. Avec ... De parfaits inconnus, il fallait se rendre à l'évidence !
Ne me méprenez pas : ils ont l'air gentils, et pas dangereux : je connais Orsay des Quincys, et je sais que je peux lui faire confiance. Quant à Noah, bien que je ne me ferais pas confiance si j'étais ammené à être seul, avec lui, ne serait-ce que cinq minutes ... Je savais qu'il ne pouvait pas être de mauvais augure : c'était un Eliot, après tout, et non un Mather ! De quoi avais-je peur ? Pas d'eux, non. Pas du voyage, non plus. Pas de mes parents ... Je savais que malgré les menaces qu'ils ou les réprimandes qu'ils pourraient me faire, ils n'iront jamais plus loin que ceci ; et puis, je ne leur avais jamais donné raison de penser de moi d'une manière négative, donc, de ce point de vue là, je n'avais pas peur.
Je pense que j'avais peur de moi. Du moins, ça me semble assez logique, là, maintenant, lorsque j'y pense. Je grandis, certes. Je perds l'innocence de l'enfant et je gagne la maturité de l'adulte, autant intellectuellement que sexuellement. Et pourtant. Je me sens toujours comme ce petit enfant innocent, au fond. Ces vacances étaient censées m'aider à changer d'air et à devenir plus insensible, moins attaché aux choses que je pouvais avoir dans la vie.
Le frappucino me coulait le long de la gorge, tel un petit Jésus en culotte de velours. J'aimais les Starbucks, notamment ceux des aéroports, avec les fenêtres qui les séparaient du reste des allées. Nos bagages avaient été enregistrés, les douanes avaient été franchies ; seule restait le peu d'attente que nous avions avant le décollage. Reposant le verre en plastique que j'avais dans la main sur la table, je demandais alors à mes deux compagnons :
- Alors ? Vous êtes prêts ?
Ne me méprenez pas : ils ont l'air gentils, et pas dangereux : je connais Orsay des Quincys, et je sais que je peux lui faire confiance. Quant à Noah, bien que je ne me ferais pas confiance si j'étais ammené à être seul, avec lui, ne serait-ce que cinq minutes ... Je savais qu'il ne pouvait pas être de mauvais augure : c'était un Eliot, après tout, et non un Mather ! De quoi avais-je peur ? Pas d'eux, non. Pas du voyage, non plus. Pas de mes parents ... Je savais que malgré les menaces qu'ils ou les réprimandes qu'ils pourraient me faire, ils n'iront jamais plus loin que ceci ; et puis, je ne leur avais jamais donné raison de penser de moi d'une manière négative, donc, de ce point de vue là, je n'avais pas peur.
Je pense que j'avais peur de moi. Du moins, ça me semble assez logique, là, maintenant, lorsque j'y pense. Je grandis, certes. Je perds l'innocence de l'enfant et je gagne la maturité de l'adulte, autant intellectuellement que sexuellement. Et pourtant. Je me sens toujours comme ce petit enfant innocent, au fond. Ces vacances étaient censées m'aider à changer d'air et à devenir plus insensible, moins attaché aux choses que je pouvais avoir dans la vie.
Le frappucino me coulait le long de la gorge, tel un petit Jésus en culotte de velours. J'aimais les Starbucks, notamment ceux des aéroports, avec les fenêtres qui les séparaient du reste des allées. Nos bagages avaient été enregistrés, les douanes avaient été franchies ; seule restait le peu d'attente que nous avions avant le décollage. Reposant le verre en plastique que j'avais dans la main sur la table, je demandais alors à mes deux compagnons :
- Alors ? Vous êtes prêts ?
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