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Lilly & Leanne
Blackout
Debout devant le frigo ouvert, mes yeux répertoriaient ce qui se trouvait à l'intérieur de l'engin. Pas grand chose malheureusement. Quelques sauces ici et là, des restes aussi. En gros, il était réellement temps que je fasse les courses. Et en ce moment précis, je n'en avais ni l'envie ni le courage mais avec le poids que j'ai perdu, je devais me remettre à manger pour ne pas tomber sous la barre du poids tolérable.
J'en connais plusieurs qui me tuerais en me voyant comme ça mais ce n'est pas le moment d'y penser.
Je rassemble mon courage et décide de me changer. Disons qu'un short et un débardeur en guise de pyjama ne serait pas la meilleure chose à porter, peu importe la température extérieure.
Je me dirige vers la chambre, attrapant le chaton angora d'un pelage noir entre mes doigts.
- Oui, je vais te prendre de l'argent aussi mon chou, t'inquiète pas. Je sais que tu as faim. Je vais te donner du lait en attendant que je fasse l'aller retour.
Je dépose un rapide baiser sur son museau avant de le reposer sur mon lit pour me diriger vers l'armoire. Je ne perd pas de temps à savoir comment m'habiller, j'enfile un pantalon noir imitation cuir, une chemise de la même couleur ainsi qu'une paire de botte haute de plusieurs centimètres avant de laisser mes cheveux retomber sur mes épaules. (tenue)Je n'ai pas envie d'être joli pour qui que ce soit. Je veux juste faire l'aller retour, ça sera suffisant.
J'ai de plus en plus de mal à me regarder dans un miroir mais le peu que je fais est suffisant.
J'attrape mon porte feuille et mon téléphone portable avant de sortir de chez moi. Le magasin est a plusieurs rues et, sans voiture, je me dois de prendre le bus. Je hais le bus et tout les transports en commun. Je me sens oppressé, incapable de respirer lorsque je suis à l'intérieur. C'est horrible.
Je vérifie où se trouve le rat ainsi que le chaton et je finis par sortir de chez moi.
Carte de bus en main, je n'ai qu'à marcher durant une dizaine de minutes pour arriver à l'arrêt de bus mais je fais un effort surhumain pour ne pas y aller à pied. Déjà parce que j'aurais trop mal aux pieds avec les talons mais aussi parce que je ne me sens pas de marcher jusqu'au centre commercial.
Le bus arrive et s'arrête devant moi. Celui-ci est déjà bondé et le chauffeur me dévisage pour savoir si je vais monter ou pas. Je prend une profonde inspiration et grimpe, valide la carte avant de me caler le plus loin possible de tout le monde.
Quinze minutes, seulement. Ce n'est pas la mort, quinze minutes.
L'arrière de ma tête vient se poser contre l'habitacle alors que les minutes défilent à une vitesse bien trop lente.
Lorsque je vois le centre, j'appuie sur le bouton et descend de la cellule de l'enfer. Le vent me rafraîchit le visage, me laisse le loisir de respirer normalement. Un peu comme si durant les quinze dernières minutes, je les avais passé à retenir ma respiration. Chose strictement impossible bien sûr.
Je pénètre alors dans le centre commerciale. Je sais qu'à part de la nourriture, j'ai aussi quelques vêtements à acheter. Tout simplement parce que certains sont devenu trop grand ou tout simplement que je n'ai pas pu tout récupérer. Ethan a dû mettre en l'air les vêtements présents chez lui alors c'est tout aussi radicale.
Je décide de ne pas acheter la nourriture tout de suite mais de prendre un peu ma patience pour me diriger vers un magasin. Je décline gentiment la vendeuse. A chaque fois, une vendeuse ou un vendeur vient vers vous, vous demandez s'il peut vous aider mais à quoi bon ? Qui a besoin de quelqu'un pour choisir des vêtements ? Bon, lorsqu'il n'y a plus votre taille. Oui mais sinon, je ne vois pas à quoi ça sert.
Je me balade alors entre les rayons.
©clever love.
(Invité)