Dans l'ombre d'Eden

Le 5 septembre. Grémory s'en rappelle encore. Ce fut une reprise comme les autres, cours, écrire, dessiner, fumer, cours, créer, fumer, manger. Elle en avait déjà marre, tout ce monde qui grouillait de partout, pas moyen de trouver un endroit tranquille ici. Elle revit des têtes qui ne lui était pas inconnues. Mais elle les évitait. La rentrée.. Toujours demander au gens:

Alors les vacances? Ca va? T'as bossé toi? C'est pour quand le petit copain?
Insupportable. On dirait qu'ils ne sont pas vus de toutes les vacances. Or on sait que c'est faux. A midi, même les profs s'acharnaient sur elle.

Ecoute bien en cours Grémory, ne recommence pas comme l'année dernière, ne part pas dans tes nuages, ne..

C'est parce que ton cours est inintéressant! Mais elle ne le dit pas, elle préférait s'effacer et acquiescer de la tête pour paraitre comme l'élève modele. Vers la fin de la journée, tirant une tête dépitée et fatiguée, elle regarda son paquet de clope. Elle avait besoin de fumer, alors elle se rendit dans le parc à la recherche d'une âme charitable. Par bonheur, elle vit Grenade assise sous un arbre, un livre avec plusieurs symboles dessus et une clope au bec. Tout d'abord elle hésita, cette fille lui était inconnue, les gens de sa maison lui avaient parlé d'elle vaguement lors de la présentation générale de Harvard, disant que c'était une Eliot, bizut comme Grémory.
Après hésitation, elle vint voir cette blonde:

Lut', tu pourrai pas me dépanne une cibiche please?

(Invité)

Le café accompagné d'une cigarette, n'importe quel fumeur vous l'affirmera sans une seconde d'hésitation, c'est sacré et ça ne se partage pas. La personne partageant ce moment avec vous sera soit malvenue, soit votre meilleur ami. Parce que généralement, l'égoïsme surmonte le socialisme et l'isolement est tellement agréable qu'on en oublie les bonnes manières.
Coffee cup à la main, Grenade agite faiblement la jambe croisée pendant au dessus de l'autre. Ses yeux se perdent sur la ligne noire de son collant soulignant élégamment son mollet. Son short en cuir presque bouffant ne moule pas ses cuisses et son fessier aujourd'hui, mais ses escarpins compensent ce petit manque de féminité. Quant à la blouse blanche qu'elle porte, on l'aperçoit à peine derrière son court manteau camel. Trop occupée par Eye, brain and vision de David H. Hubel, Grenade ne remarque pas la nouvelle arrivante. Lut', tu pourrai pas me dépanne une cibiche please? Grenade fronça les sourcils. Mais quel genre d'énergumène mutant était venu s'échouer sur sa plage. C'était son pays d'origine qui provoquait une aussi ignoble façon de parler ? Cibiche. Même si Grenade s'intéressait à la langue française, elle n'aurait jamais deviné la signification de ce mot sans le regard appuyé de la jeune fille sur sa cigarette fumante. Sa deuxième, en réalité. Fallait-il vraiment qu'une camée perturbe son calme d'un lundi soir ? Elle crevait d'envie de lui dire non, par pure méchanceté, puis elle se rappela que la solitude la guettait de très près et que la méchanceté ne l'emmènerait pas très loin. Et puis le style vestimentaire de la jeune fille n'était pas si dégueulasse, elle avait du goût, de l'originalité. Lowell sûrement, si elle appartenait à une maison cependant. Enfin, là n'était pas la question. Si tu acceptes d'avoir un débat sur l'expansion de l'univers avec moi, alors j'accepte de te payer le nombre de cigarettes que tu veux. Grenade avait un petit sourire en coin, car la petite ne ressemblait pas vraiment à une scientifique. Elle voulait être impressionnante, et elle voulait une amie.

(Invité)

Grémory fut surpris par la réponse inattendue de la jeune femme, mais sa curiosité l'avait poussée à en apprendre plus sur des sujets divers dont les sujets scientifiques. Tout d’abord, elle douta de ses capacités à débattre d’un sujet qu’assurément une scientifique en herbe et en blouse comme elle connaissait sur le bout des doigts. Elle se remémora les quelques lignes des différents livres qu’elle avait lues et se lança:

L’expansion de l’univers est un très bon sujet de débat.

Elle commençait ainsi, mais face au regard dévoreur et jugeant de la blonde, elle prit peur. Grémory voulait sa clope et serait-ce un nouveau lien qui se pourrait se former entre elle est Grenade? Donc cette dernière s’assit sur l’herbe en face son interlocuteur. Elle chercha en boucle les mots juste, par peur d’être rejetée alors qu’elles venaient de faire connaissance. Pourquoi se torturer l’esprit pour une simple et pauvre fille comme elle, elle ne voulait pas commencer l’année avec des problèmes et des prises de tête. Elle voulait une clope! Donc dans un élan de pensées électrifiées, elle repris sont discours:

Si l’on part du principe que le big bang est à l’origine de la croissance exponentielle de l’espace, on peut donc définir que si l’univers est infini, alors celui-ci sera en explosion constante. Ensuite, on pourrait croire à la théorie du big freeze ce qui résulterait d’un manque de matière lors de l’explosion. Mais avant tout, cette notion d’espace est techniquement une notion géométrique, car derrière tous cela, les scientifique ont définit l'antimatière. Apres il se pourrait que ce soit un combat entre matière et antimatière.

(Invité)

GREMORY ET GRENADE

►DANS L'OMBRE D'EDEN

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Intéressant.
Mais pas assez pour Grenade.
« Tu sais quoi ? J'aurais bien aimé parler de ça avec toi, qu'on prétende toutes les deux avoir les connaissances nécessaires pour en parler, mais en réalité j'en n'ai pas envie, pas ce soir. Je ne crois pas au big freeze, mais on pourra en parler un autre jour, quand on en aura envie.» Et ça sous-entendait bruyamment qu'elle comptait la revoir. Parce qu'elle lui avait simplement prouvé qu'elle en avait dans le crâne et qu'elle était capable d'entretenir une conversation sans que n'importe quel individu censé de lui dise de se taire avant qu'elle ne prononce deux phrases. Évidemment que les gens intelligents n'étaient pas rares à Harvard, mais entre leurs études et .. et bien leurs études, peu avaient le courage de se cultiver. Et elle l'avait fait. Elle qui d'ailleurs ? « Je m'appelle Grenade » dit-elle en lui tendant une cigarette qu'elle avait fraîchement parfaitement roulée. « Et toi ?»

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

(Invité)

Je m'appelle Grémory mais tu peux m'appeller Grem stu veux dit-elle en acceptant généreusement la clope que Grenade lui tendais. Après cette réponse spectaculaire de la blonde, Grem était perdue, elle ne savait pas s'il elles avaient créé un lien, si elle voulait encore discuter ou même si elle devait à présent partir. Grenade finissait elle aussi sa cigarette mais avait posé son livre. Grem pensa qu'elle était ouverte à toutes discutions mais les dernières paroles de son interlocutrice son dans la tête et se répète en boucle Pas ce soir. On était l'après-midi, théoriquement elle pouvait parler, elle se lanca:

Et... donc toi t'es chez les Eliot c'est ca?

(Invité)

GREMORY ET GRENADE

►DANS L'OMBRE D'EDEN

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«Grem. C'est vachement masculin, ça correspond à ton caractère ou pas du tout ?» Gremory saisit la clope de ses doigts fins et Grenade en profita pour la regarder. Elle avait toujours trouvé les traits asiatiques très agréables au regard, mais fades à la longue. Elle n'arrivait pas à considérer les filles asiatiques comme des potentielles conquêtes, elle ne pouvait pas. Asiatique semblait rimer uniquement avec amitié. Quand elle lui a adressé une nouvelle fois la parole, Grenade rit un peu. «Eliot ? Pas encore. Je suis une bizut pour l'instant. Mais oui, je me considère presque comme une Eliot. Lowell toi non ?» Ses premières impressions étaient souvent les bonnes alors Grenade n'hésitait pas quand la situation avait un enjeu pour le peu mineur. «C'est marrant, c'est pas mon genre de me mélanger avec les autres.» Grenade décida de laisser sa phrase en suspens parce qu'elle n'avait aucune autre option que critiquer Gremory ou lui adresser des compliments. Alors elle se tut, et commença à s'en rouler une.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

(Invité)

J'aime bien moi Grémory! Ca fait un peu sorcière mais on s'y fait! Et merci pour la clope!
Apres quelques bouffées de fumée, Grenade vint à ça deuxième question et au lieu de répondre par un simple oui, Grémory montra sa pochette et son petit carnet qu'elle emmène partout avec elle. Dedans s'y trouve des croquis de modèles de vêtements ainsi que des paysages de tous genre. Cela prouvait un peu sa place dans la maison des artistes.

A cause et un peu grâce à ça, j'aime pas me mélanger au autres effectivement.. J'ai peur de paraitre un peu trop bizarre à leur gout ou je sais pas, qu'il me juge trop même si en faite je m'en fiche un peu.
C'est étrange, Grem arriva très bien à se confier à Grenade mais elle se méfiait un peu.

J'ai du thé japonais si tu veux dans ma chambre, je trouve que ça passe bien avec!

(Invité)

GREMORY ET GRENADE

►DANS L'OMBRE D'EDEN

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Grenade n'aimait pas trop le prénom Gremory. Elle le trouvait sec, rude, comme une terre aride. Son prénom empestait la stérilité et n'était pas spécialement avenant. Mais la jeune fille avec une tête adorable, et peut-être était-ce ça qui contrastait. Elle aurait dû s'appeler Emily, ou Hailey. Quelque chose de doux et flottant dans l'atmosphère comme une bonne odeur. Sorcière ? Elle était bizarre cette fille tout de même. Grenade alluma sa clope en se demandant si elle avait bien fait de lui en passer une. Elle espérait ne pas s'être trouvée avec une membre d'une secte louche. De plus elle ne lui avait pas répondu quant à son caractère. Mais Grenade arrêta de réfléchir en voyant les dessins de Gremory. Elle les trouvait absolument magnifiques. Elle aurait voulu tous les photographier, les capturer, ne jamais les laisser quitter sa vision. Gremory lui expliqua une chose à laquelle Grenade avait prit précautions de ne jamais faire face ; que quelqu'un la trouve bizarre. La blonde était tout ce qu'il y avait de plus normal physiquement et probablement mentalement sur le campus. A part le fait qu'elle se conduisait comme un homme et adorait les voitures. Mais il faut pas prendre en compte les autres ! Evidemment il faut y faire attention parfois, se tenir proprement, être polie etc, mais pour les passions comme le dessin ou même les arts en général il ne faut pas se retenir d'être soi-même ! Moi par exemple, ma mère n'était pas extrêmement fan du fait que j'aime la photographie, elle voyait ça comme une perte de temps, mais je me suis accrochée et elle a finit par valoriser mes efforts en me félicitant etc. Il y aura toujours quelqu'un pour te critiquer, mais à la limite ça sera bénéfique. Grenade se sentait bien de la "réconforter". Elle avait eu du mal passé un temps, à NY c'était pas facile de trouver sa place et d'y rester. Avec Lottie, elles s'étaient intégrées à force de coups de main, de soirées organisées, ... Parfois elle aurait aimé ne pas avoir à tout orchestrer pour être appréciée, mais la société mondaine fonctionnait de cette façon et personne n'y pouvait rien. Je vais devoir refuser le thé japonais, j'aime pas trop ça. Par contre je dirai pas non à un bon chocolat chaud, ou un café latte, qu'est ce que tu en dis ? Je pourrais te parler des galeries d'arts que je connais et toi des tiennes pour échanger nos connaissances ? Etant donné que je suis à la Eliot House j'ai souvent tendance à négliger mon côté artistique on va dire, sachant que mon cursus scolaire est strictement scientifique c'est vite vu. Grenade n'aimait pas trop la nuit tombante, elle préférait aller dans un café. On était vendredi après tout.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

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Je suis partante pour le café, j'aimerai bien en savoir plus sur toi. Je suis trop d'accord avec ce que tu avances. C'est vrai qu'à la Lowell pas tout le monde est ouvert mais c'est des artistes on va dire! C'est dur de trouver des gens qui veulent bien t'aider ou te conseiller parce que souvent ils te disent ce qu'ils en pensent alors qu'au fond on s'en fou.

Gremory et Grenade se levèrent pour se diriger vers le café du campus. Maintenant qu'elle y pensait Grenade était un prénom très originale. Et est-ce que cela reflétait un trait de son caractère qui parait assez agressif et méfiant mais cela n'était surement qu'une illusion. Bien décidée à en savoir plus sur la jeune fille, Gre prépara quelques questions dans sa tête.

Tiens! Nos deux prénom commence pas G R E, sa te dérange pas que je t'appelle par un surnom? Je sais qu'on vient à peine de se rencontrer mais je te trouve trop intéressante et originale pour pas me rapprocher de toi. A merde, ce que je viens de dire à l'aire suer louche

Elle se mis à rire un peu nerveusement mais vit que sa compère la regarda avec attention donc elle décida de rire doucement dans sa barbe et de se concentrer sur ces pas, son allure modérée et la fraicheur qui s'installait lentement.

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GREMORY ET GRENADE

►DANS L'OMBRE D'EDEN

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Honnêtement, elle commençait à la trouver bizarre. Elle ne voulait pas être méchante, mais Gremory semblait extrêmement facilement influençable. Grenade en aurait joué, si seulement elle était encore au collège. Aujourd'hui, la majorité pesait sur leurs épaules et elle était inquiète. Les surnoms appartiennent au passé ou au lit, pour l'Eliot. Étant donné qu'elle ne comptait pas se mettre Gremory sous la dent, elle se voyait dans l'obligation de refuser sa demande. Je suis désolée, je n'aime pas les surnoms. C'était faux, elle adorait ça. Venant de ses amants.
Elles parvinrent au café et Grenade ne cessait de penser à ce que lui avait dit Gremory. Je suis trop d'accord et alors qu'au fond on s'en fout résonnaient dans son esprit alors qu'elle commandait son café latte à la menthe étouffé par la chantilly. Était-elle encore une enfant, cette Gremory ? N'avait-elle pas compris ce que Grenade lui avait dit ? La notion de critique bénéfique avait dû se heurter à un mur avant de pouvoir entrer dans la conscience de la Lowell. Enfin, passons à autre chose. Grenade laissa s'installer le silence. Un silence apaisant. Elle avait décidé de ne pas relever la phrase à double sens de Gremory, elle n'en avait cure à vrai dire.
En voyant sa boisson arriver au loin, elle reprit la discussion. Ah, on est déjà un peu mieux ! Bon, contre la fenêtre c'est un peu bof mais pour la clope c'est obligatoire. Tu penses quoi de la Galerie 78 Fine Art ? J'ai mon petit avis sur la question mais je veux t'entendre d'abord ! Tu la connais forcément. Grenade ne laissa rien transparaître. Elle voulait savoir de quel côté penchait la personnalité de l'asiatique.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

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