run through fire. (LYSAËL)

La rentrée été arrivé bien plus rapidement que ce que je m’attendais, au final je me disais que je n’avais pas réellement profité de mes grandes vacances et encore moins du voyage organisé par la faculté. Et la rentrée avait débarqué tellement rapidement que j’avais déjà du retard dans mes cours de droit. Rien qui ne sentait bon et qui me mettait dans une position délicate de mauvaise étudiante. J’avais donc pris l’initiative de me diriger jusqu’à la bibliothèque. Réviser un peu n’allait pas me faire de mal, et dans tout les cas je devais rapidement rattraper mon retard si je voulais avoir mon année. Entrant dans les lieux, mon regard émeraude parcouru rapidement les personnes présentes dans les environs. C’est alors qu’il se figea sur une personne que je ne connaissais que trop bien maintenant. Mon regard s’assombri malgré moi, alors que je voyais l’état dans lequel Samaël se trouvé. Il avait énormément changé cet été, quasiment méconnaissable. Mon cartable en cuir sur l’épaule, j’inspirais profondément en laissant mes épaules se soulever d’elles même. Je me dirigeais alors vers lui, puis esquissa un vague sourire en m’arrêtant à sa hauteur. « Laisse moi deviner. Tu as déjà du retard sur tes cours et tu viens finir un boulot à rendre dans les jours à venir ? » Je souriais amusé. Ce n’était pas vraiment une manière de commencer une discussion mais après tout on se trouvait dans le même sac, et avec le temps il avait apprit  à connaître ma façon de communiquer.

J’avais du retard dans tout. Toute l’organisation de ma vie semblait vouloir s’envoler afin de me mettre réellement dans de mauvais draps. J’avais l’impression que j’étais entrain de me noyer et que j’allais difficilement m’en sortir. Mais j’étais une battante, pas vrai ? J’allais trouver toutes les solutions à mes problèmes, et j’allais m’en sortir… Du moins c’est ce que j’espérais. « Je vois que tu es d’humeur agréable aujourd’hui. Agresser les gens a toujours été ton fort. » Je ne savais plus vraiment comment me comporter avec Samaël, à croire que je ne savais plus sur quel pied danser lorsque je me trouvais à ses côtés. Il m’avait d’abord aidé quand j’avais eu des problèmes au bal, et puis il y a eu cette période où nous avions partagé un chalet pendant les grandes vacances. Je pensais sérieusement que la proximité que nous avions eue au bal, était désormais bien loin de nous. Vexée, je détournais le regard suite à ses mots. « Bon vu que je te dérange, je vais aller voir ailleurs si j’y suis. » Je réajustais correctement mes livres dans mes bras et tournait les talons, je n’avais pas envie de me battre, pas aujourd’hui en tout cas.

« Pourquoi ça t’étonne ? » Je levais les yeux vers lui, le fixant de mon regard émeraude. Un regard qui, avec le temps, avait particulièrement changé. A croire que j’avais subis beaucoup trop d’épreuves… M’enfin, je n’aimais pas me lamenter sur mon sort, des personnes avaient plus de problèmes que moi, et eux au moins, ne se plaignaient pas. Je venais de tourner les talons lorsque j’entendis Samaël s’excuser, me faisait alors arrêter net sur place. Je retournais finalement vers lui, un vague sourire sur mes lippes féminines, alors que je pris finalement place à ses côtés. « J’ai l’impression que le monde est entrain de rétrécir, jusqu’au point de venir écraser tout ce qu’on connaît. » Je pose mon regard sur lui quelques secondes. « Bon alors ces devoirs ? Tu veux que je t’aide ? » Je me penchais sur ses cours naturellement, comme-ci ce que je venais de dire, n’avait jamais été dit.

Je ne savais pas si je devais me sentir offensée avec ce qu’il venait de me répliquer, ou si je devais m’énerver. Il mettait en avant le fait qu’il était venu à ma « rescousse » ce fameux soir de bal, où Moore avait décidé de débarquer pour me donner du fil à retordre. « Si ça te dérange tant que ça d’être venu m’aider, tu avais qu’à me laisser. » Je croisais son regard puis le détournait finalement de lui, inspirant profondément. Mais désormais assise à ses côtés, j’observais avec une fausse attention les cours qu’il avait en face de lui. Haussant nonchalamment les épaules lorsqu’il me demanda de quoi je parlais exactement. « Je ne sais pas vraiment… J’ai juste l’impression d’être étouffée par une masse incommensurable de choses malfaisantes. Je n’arrive pas à sortir la tête de l’eau. » Je ne parlais pas de lui, évidemment. J’avais juste l’impression d’être surmené par un surplus de choses qui ne savent m’apporter que du mal. « Au final, je ne sais pas si je vais bien t’être utile. » Je lâchais un rire amusé, en posant mes prunelles émeraudes sur lui, remettant une mèche de cheveux rousse en place derrière mon oreille.

Je n’arrivais plus à définir clairement les intentions des personnes de mon entourage. A croire que ma tête, devenue creuse, ne s’amusait plus à traduire les véritables dires des autres. « Non. C’est vrai. » Je détournais le regard, il ne l’avait pas dit explicitement, et j’avoue que j’avais pu faire une gaffe sur ce point. Après tout, il n’avait pas montré une once d’énervement, je m’étais donc fait des idées inutiles, comme souvent ces derniers temps. Je souriais vaguement suite à ses dires, dans le fond il devait tenir un minimum à moi pour me dire des choses comme ça. Je savais qu’il avait du mal dans les relations humaines, comme moi d’ailleurs, et quand il disait quelque chose, c’était la plupart du temps sincère. J’observais toujours ses cours, fronçant les sourcils, plissant le nez, comme-ci ça allait m’aider à mieux comprendre ce qu’il y avait d’écrit. Je m’étouffais néanmoins avec ma salive lorsque sa question me parvint aux oreilles. « J’ai arrêté de croire en l’Amour. J’ai trop souvent été déçue. » Comment je pouvais répondre aussi naturellement ? C’était plus triste comme approche des relations amoureuses.