Siriam & Grenade - Mais tu me veux quoi à la fin ?

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ? :

Je tape sur mon téléphone les choses dont je me souviens encore : « 思い出が覚えていれば私は5でした。 » (Se souviens de souvenirs alors que j'ai eu cinq ans.) Je prends mon calepin, je me dis qu’il faudra bien un jour que je note sur un calepin papier. De toute façon, il est bien aussi que j’ai une trace de tout ça. Je rajoute le souvenir en question sur le papier. Je préfère ne pas oublier de suite les choses. De plus, je range mon petit calepin où j’écris en japonais dessus. Je préfère que l’on ne comprenne pas la langue. Je vois un courriel de ma mère, je le lis et elle me parle en chinois comme à son habitude, je lui réponds vite fais bien fait : « 您好媽媽。你還好嗎？我將開始為最後去廚房做我的晚餐。我艾略特家像你想要的。很快就到了，我希望你來看我更頻繁。愛你。吻。 » (Coucou maman. Tu vas bien ? Je vais partir en cours, enfin, allez dans la cuisine pour me faire mon diner. Je suis à la Eliot House comme tu le voulais. Dès que tu seras là, j'espère que tu viendras me voir plus souvent. T'aime. Bisous.) Je ferme mon pc. Je prends mes affaires, et je vais dans la cuisine.

J’ai une petite faim. J’ai un petit creux. Je dessine depuis pas mal de temps, et je commence à avoir envie de manger. Puis, il faut que je trouve comment cuisiner dans cet espace où il y a peu de place. Maintenant que je suis en bas, je préfère ne pas croiser des gens. Je n’aime pas trop les gens en ce moment… Je trouve que la solitude me fait du bien. Après tout, on ne peut pas toujours avoir envie de parler. Je réalise aussi que je peux profiter de ce petit moment pour faire un petit plat pour moi. Le silence va être briser par une personne qui vient d’arriver dans la cuisine.

(Invité)

Le Summer Camp lui manque. La liberté, l'air frais si apprécié des fins de nuit blanche. La douce chaleur courant sur sa peau, hérissant ses poils quand le soleil commençait à timidement la brûler.
Encore enveloppée dans ses draps rouges, Grenade n'ose pas ouvrir les yeux. Ce n'était pas à son habitude de faire des siestes mais elle s'était dit qu'une demi-heure n'influencerait pas son emploi du temps de travail. Elle s'était donc 'couchée' à quinze heure et quelques pour se réveiller à vingt et une heure. Une nuit de sommeil, en réalité. Et Grenade avait maintenant toutes les heures de travail qu'elle voulait avant les cours à huit heure. Soit un beau petit dix heure de travail, en comptant la collation qu'elle s'apprêtait à prendre et son temps de préparation. Elle s'était allongée habillée, pull blanc slim bleu nuit, rien d'exceptionnel pour un dimanche plus que banal.
Avec la rentrée, le retour des banalités, oui. De la routine. La boue dans laquelle on s'enfonce sans jamais en sortir. Grenade se sentait irrémédiablement attirée dans ce trou sans fond. Alors sans perdre de temps, elle rejoint la cuisine, parce qu'elle avait une envie précise se dessinant dans son esprit et faisant rugir son estomac. Des sushis. Elle avait envie de sushis, à sauce piquante évidemment. Les bons sushis qu'il lui arrivait de trouver dans la cuisine. Quand elle y pénètre une Eliot s'y trouve déjà, une bizut elle aussi. Grenade sourit par sympathie mais il est tard, et elle n'est toujours pas très réveillée. Mais quand elle ouvre le frigo, c'est la grande déception. Il n'y a rien, rien qui ne lui fasse envie. Et puis elle voulait manger seule à la base, alors c'était raté. Autant agir à l'opposé dans ce cas, non ?
Grenade attira l'attention de la jeune fille par un raclement de gorge assuré. Salut, je suis Grenade. Je viens de voir le frigo et comme il n'y a pas foule, je vais sûrement manger dans Cambridge. Tu veux venir ? Je t'invite. Ce n'était pas par charité qu'elle l'invitait, aucun Eliot n'avait besoin d'argent. Grenade était actuellement en train d'essayer de sympathiser avec les membres de sa maison, sans arrière pensée de pouvoir ou de pratique. Un mouvement de socialité impromptu, aussi rare qu'une mutation, aussi précieux qu'un diamant.

(Invité)

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ? :

Je vois une jeune femme blonde bien habillée qui rentre dans la cuisine. Je me dis que je ne dois pas non plus faire la tête. Mes ramen sont en cours de cuisson. Je sais que je ne dois pas oublier de prendre mes boîtes en plastiques. Je les sors, j’en ai suffisamment pour les mettre dedans. Je regarde la jeune femme, elle n’a pas l’air de bonne humeur. Vu sa tête en ressortant du réfrigérateur, je m’aperçois qu’elle vient juste de se lever en fait. Je me dis que je commence à comprendre pourquoi est-ce que mes plats disparaissent du frigo. Je dois vraiment m’en acheter un petit pour mettre mes plats dans ma chambre…. J’ai déjà le micro-onde alors un frigo en plus…

Je finis mon plat, je le transpose dans mes boîtes bleues. Je mets mon nom sur mes boîtes et je dis gentiment : « Bonjour, Siriam, enchantée. Ah, personne ne mange réellement ici. En général, on va toujours manger ailleurs… Je comprends mieux pourquoi est-ce mes plats disparaissent… » Je ne suis pas méchante, je suis contente de constater que mes plats ont eu du succès. Je trouve que parfois, il faut bien faire un effort. Je dis alors gentiment : « Il ne faut pas que cela te gêne. » Je souris, je me dis que je peux aussi pour une fois sortir de ma coquille. Je me demande même où est-ce qu'elle va bien aller manger : « Tu voudrais aller manger où ? »

(Invité)

Merde, elle devrait penser à plus souvent remplir le frigo, c'est vrai qu'elle ne l'avait pas fait depuis l'année dernière. A vrai dire elle ne mangeait pas souvent ici non plus, taper dans l'assiette des autres n'est pas une coutume dans sa famille, mais certains soirs elle se prenait à apprécier la proximité de la petite cuisine. Ravie de te rencontrer Siriam ! Je suis désolée pour tes plats, je penserai à remplir le frigo plus souvent. Du coup, pour me faire pardonner, je t'emmène quelque part où ils servent des meilleurs ramens, qu'est ce que tu en dis ? Elle ne voulait pas paraître insistante ni rien mais à présent qu'elle avait devant ses yeux sa fournisseuse officielle de petits repas à la va-vite du soir, elle se sentait presque obligée de l'inviter. Et par la même occasion, elles pourraient partager leur expérience de bizut et s'entraider.

(Invité)

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ? :

« Je suis certaine que tu n’es pas la seule. Mais c’est gentil de me le dire, je te remercie de ta franchise. Hihihi, mais bon, si je l’attrape, il faudra qu’il ou qu’elle fasse des repas pour se faire pardonner. Ce n’est pas que je pourrais acheter tous les plats que je veux, c’est juste par principe… » Je souris, je me demande bien ce que je dois prendre comme réponse. Grenade n’a pas l’air bien méchante, et je dois dire qu’une petite sortie n’est pas de refus. Je souris, je trouve que la situation peut être sympathique.

Je nettoie donc les ustensiles que j’ai utilisés. Je me demande bien ce que je dois faire pour que les choses s’arrangent. Je souris, je dis gentiment : « Oh le meilleur restaurant de la ville…. Pourquoi pas. » Je ne sais pas trop ce qu’il me prend, mais bon, je peux après tout aussi faire un effort et essayer de ne pas trop être casse pied. Je l’observe, et je lui demande : « On va chercher nos affaires et on se retrouve en bas dans l’entrée ? »

(Invité)

Mmh, affirmer que Grenade ne soit pas la seule était ambitieux. Mais la blonde décida de laisser cette remarque couler, et elle appuya simplement ces paroles d'un sourire poli. Siriam fait rapidement la vaisselle et accepte l'invitation, ce qui a pour conséquence de peindre un grand sourire sur le visage de Grenade. Elle craignait un peu d'être rejetée, il fallait l'avouer. La sociabilité et elle n'avaient jamais été en très bons termes. Grenade acquiesça à la proposition de Siriam et elle rejoignirent leurs chambres respectives. Elle quitta ses habits pour enfiler une chemise blanche, un noeud papillon bordeaux, un slim droit noir et une veste de tailleur. Elle enfila ses derbies London Rebel et tapa rapidement une recherche internet du meilleur restaurant de la ville. Pendant ce temps, elle se parfuma légèrement et acheva de s'habiller. Siriam avait l'air d'une fille sophistiquée, elle ne voulait pas faire tâche à côté d'elle. Le Changsho Restaurant semblait recueillir un bon nombre d'avis positifs. 1712 Massachusetts Ave, Cambridge, à cinq minutes à pied, parfait. Grenade saisit à la volée une sacoche camel fluo de chez Cambridge Satchel Company, y fourra le matériel de survie nécessaire soit carte de crédit, téléphone, chargeur portatif, cigarettes, spray pour l'haleine et clés de la chambre. Enfin, elle rejoignit Siriam en bas. «Désolée pour le retard, je cherchais un restaurant. Il y en a un à cinq minutes à pied d'ici, ça te tente ? Il s'appelle le Changsho Restaurant, si jamais ça te dit quelque chose.» Légèrement essoufflée, Grenade lui sourit. Elle ne savait pas trop comment agir, elle ne sortait pas souvent avec des filles, l'ambiance était étrange. Comme si rien ne mal n'allait arriver cette nuit, tout allait se passer merveilleusement bien et rien ne risquait de capoter. C'était si agréable qu'elle en sourit d'avantage.

(Invité)

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ? :

Dans ma chambre, je me prépare alors gentiment dans ma chambre. Je ne sais pas trop quoi mettre, je ne veux pas avoir froid. Je réalise que je ne peux pas oublier Grenade qui se trouve en bas à attendre. De plus, tout en prenant mon manteau, je me dis que je ne peux pas non plus être comme ça aussi méfiante. De toute façon, je vais connaître un peu plus Grenade. Je sais que cela me fera du bien aussi d’en apprendre plus sur les membres de la Eliot House. Maintenant, je sais que pour le moment, je ne peux pas non plus être méchante. Bien que je n’apprécie pas vraiment le fait que l’on me prenne ma nourriture dans mes plats. Je descends donc rapidement, je vois alors Grenade qui n’est pas là. Je m’assois alors sur le banc dans l’entrée et je l’attends patiemment. « C’est une bonne idée, on peut aller dans ce restaurant. On y va à pied alors s’il n’est pas bien loin. » Je me lève doucement du banc. Je me masse un peu l’épaule, j’ai un petit peu mal. Puis, je dis à Grenade : « Il ne me dit rien, il doit s’agir d’un nouveau restaurant. Tu y va souvent ? »

(Invité)

Grenade soupira de soulagement : Siriam n'avait pas rejoint le gang des flemmards de la patte. Marcher, en tant qu'étudiant, ça peut-être chiant car synonyme de perte de temps mais la fraîcheur du soir était tellement agréable que personne ne pouvait refuser ça. Enfin, elle était bien contente d'être à plat. «Pour être franche je ne sors quasiment jamais, enfin en tout cas l'année je ne suis jamais sortie qu'à un bar ou deux en solitaire pour me détendre deux week-ends, mais je suis plutôt renfermée comme fille. Je le regrette d'ailleurs ! J'aimerai bien connaître les membres des Eliots, qu'on soit bien soudés. Tu viens d'où toi, par exemple ?» Les questions qu'elle posait habituellement étaient formelles, usuelles, presque obligatoires. Et elle s'en foutait des réponses généralement. Sauf ici, et maintenant. Elle en avait quelque chose à faire, elle avait la curiosité de savoir.

(Invité)

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ? :

Marchant aux côtés de Grenade, je souris, je ne la connais pas trop, je me dis que je ne peux pas non plus ne rien dire. Je tente de lui parler : « Cela fait longtemps que tu es chez les Eliot ? » Je sais que je ne suis pas très curieuse, mais bon, je ne peux pas la gêner plus longtemps. Je marche toujours à côté de mon acolyte. « Je viens de Chine, mais j’ai de la famille en Corée du Sud. Et toi ? » Autant essayer de faire la conversation. Je ne la connais pas. Néanmoins, je me dis que je peux aussi essayer de lui répondre : « Je suis bien dans ma chambre, je peux y travailler au calme. J’ai pas mal de traduction à faire et les faire dans le bruit me gêne un peu. C’est vrai que je pourrais sortir plus souvent, c’est pour ça, que je fais mes courses le week-end, comme ça, j’enlève mon nez de mes livres. »

(Invité)

La nuit est plutôt fraîche, Grenade avait hâte d'atteindre le restaurant. Elle avait un peu oublié que l'été s'effaçait rapidement, ici. «Non du tout, je les ai intégrés à la rentrée, je suis la bizue de Nemo, tu le connais ?» Nemo était très gentil avec Naima, Hélios et elle. Elle l'appréciait beaucoup. Il avait un côté raffiné qu'elle trouvait en osmose avec son physique. «Et toi alors ?» Wo la Chine, ça fait loin. Grenade n'était qu'un pur composé américain. Inintéressant en somme, si son nom n'impressionnait pas certains. «J'ai toujours voulu aller en Asie, mon père était d'accord mais ma mère a toujours rechigné ! Elle devait avoir peur de voir partir sa fifille. Moi, je suis un pur sang américain. Rien de plus ni rien de moins d'une américaine new-yorkaise. Un grand cliché finalement !» Grenade rit un peu. Elle espère que Siriam n'embrayera pas sur le sujet des parents, Grenade n'aime pas faire savoir que son enfance s'est déroulée comme dans un petit nuage et que tout a dégringolé à son adolescence, qu'elle a vécu trois drames qu'elle ne souhaite pas etc. Rien que d'y songer, son moral en prend un coup. «Je crois que travailler autant, ça peut devenir un défaut, tu penses pas ? En tout cas c'est bien singulier comme sortie: deux amoureuses du travail s'en allèrent pour un restaurant improvisé !» Soudain, Grenade pila net. Elle remarqua que la rue devenait de plus en plus sombre, avaient-elle manqué le restaurant ? «Heu, on n'est pas allé trop loin là ?»

(Invité)

(Contenu sponsorisé)