(FINI) ALISON T-E. MAXWELL ► Perrie Edwards

Raconter mon histoire. Oui, j'aime que l'on me regarde. Oui, j'aime être la personne que l'on écoute au milieu de la salle. Sauf que dans ces moments, c'est l'histoire d'Alison que l'on écoute. Pas celle d'Alison Theodora Elisabeth Maxwell.

C'est le 19 août 1996 que j'ai pointé le bout de mon nez, dans la ville de Chicago. Ma mère ? Je ne l'ai jamais connue, je ne veux pas la connaître, et je ne la connaîtrais jamais. Je connais simplement trois choses sur elle : elle était mannequin, je suis un "accident", et c'est une connasse. Mes parents adoptifs (ceux que je considère comme mes vrais parents), sont venus me chercher trois jours après ma naissance, à la maternité. Ils m'ont raconté qu'ils s'étaient "arrangés" avec ma mère biologique deux mois après l'annonce de sa grosses. Du trafic de bébé, quoi. Ma mère et mon père ne m'ont jamais cachés mon adoption. Pour eux, c'est normal que je sache qui je suis, et d'où je viens.

Je n'ai jamais compris pourquoi mes parents ont voulu m'adopter. C'est vrai, pourquoi s'emmerder de l'enfant d'une inconnue ? Lorsque je suis arrivée dans leurs vies, ils avaient déjà un autre enfant, mon grand-frère. J'ai toujours ressenti une sorte de jalousie envers lui. En effet, alors que moi, j'avais été adoptée, lui, il avait les traits de mes parents. C'était leur vrai fils. Parfois, j'avais l'impression qu'ils l'aimaient plus qu'ils ne m'aimaient moi. Même si je ne l'ai jamais laissé paraître, mon adoption a toujours été un fait difficile à gérer.

À dix ans, nous avons déménagé à Los Angeles. Je ne vais pas vous mentir, j'aurais aimé ne jamais quitter cette ville. Là-bas, j'avais l'impression d'être... au paradis ? Ouais, c'est ça. Le paradis. Parfois, je passais des heures couchée sur le sable, jusqu'à ce qu'il fasse nuit et que je sois obligée de rentrer à la maison. En Californie, mon père était dentiste, et ma mère avocate. Inutile de vous dire que nous étions constamment seuls à la maison, mon frère et moi. C'est lui qui m'a élevé. C'est lui qui m'a appris à lire, c'est lui qui m'a appris à résoudre ces fichus équations. Attention, ne rigolez pas... c'est même lui qui m'a appris à utiliser une serviette hygiénique (d'ailleurs, il avait appris ça où ?!) ! Bref, j'ai eu une enfance et une adolescence assez cool.

Il y a quelques lignes, je vous parlais de mon frère. Lorsqu'il est parti étudier ici, à Cambridge, j'ai eu du mal à vivre sans lui, sans cette présence réconfortante. C'est pourquoi j'ai absolument voulu le rejoindre. Donc je me suis mise à bosser, et j'ai été prise. Mes parents ? Je crois qu'ils étaient tristes de me voir partir, mais en tout cas, ils ont surtout montré leur fierté de voir leurs deux enfants étudier à Harvard ! J'ai tout de suite trouvé ma place dans ce gigantesque établissement. En réalité, je n'avais pas peur, en arrivant. Se faire des amis ? C'est le domaine dans lequel je réussis le mieux ! Bref, Harvard est devenu plus qu'une université, c'est ma deuxième maison.