Naimélios • Fiers, on s'excuse avec des actes, pas avec des mots.

je ne savais pas ce qu'il fallait que je fasse. j'avais la tête baissée et je regardais soigneusement le plan de l'école sur mon portable. j'avais beau me repasser le plan des dizaines de fois dans la tête, je n'arrivais pas à trouver la salle où je devais me rendre. quel labyrinthe. je n'étais pourtant pas une étrangère ici mais avoir passé deux ans loin d'Harvard semblait me jouer des tours. je déglutis difficilement avant de prendre mon courage à deux mains. il fallait bien que je fasse des efforts sinon je n'allais jamais réussir à faire ce que je devais faire d'ici ce soir. vive le casse-tête franchement. je ne regardais pas devant moi si bien que lorsque je bousculais quelqu'un par inattention, je m'excusais d'un rapide « excuse-moi, j'ai pas fait exprès » prononcé sur un ton maladroit. quelle ne fut pas ma surprise lorsque je levais le regard vers cette personne. c'était Hélios. le pote d'Hadès. bizarrement mon coeur loupait un battement. cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. deux ans très exactement mais il n'avait pas changé. j'ajoutais donc un « salut Hélios » qui se voulait presque un peu trop brusque tandis que je me demandais comment il allait réagir. mal, sûrement ...

je m'attendais à tout sauf à lui et pourtant, je sentais une pointe d'amertume naître en moi. À l'époque, j'appréciais Hélios, j'avais même l'impression qu'on aurait pu être bons amis avant que tout ne parte en fumée. Je déglutis difficilement tandis qu'il enchaînait par une affirmation. Oui, j'étais bien revenue. Pendant quelques secondes, je me rendis compte qu'Hadès devait avoir parlé à son pote depuis qu'on s'était recroisés et que c'était peut-être pour cela qu'il avait déjà entendu parler de mon retour. Je lui adressais alors un léger sourire, ajoutant « oui je suis revenue, enfin » sur un ton qui se voulait plutôt soulagé. Ce enfin avait été prononcé sur un ton particulier, comme si j'avais attendu impatiemment de revenir ici et comme si tout cela m'avait réellement manqué. Je soupirais doucement tout en ajoutant « tu n'as pas changé » sur un ton doux. Je ne savais pas vraiment ce que ça valait au fond, mais soit. Je le regardais alors dans les yeux pour la première fois dans les yeux tout en tentant de lui demander « c'est Hadès qui t'a prévenu de mon retour ? » tout en arborant un air interrogateur. Après tout, j'avais bien le droit de savoir ...

il levait les yeux au ciel en me disant que je repartirais sûrement. J’arquais un sourcil en me demandant ce qu’il entendait par là. Je n’avais plus l’intention de partir, j’avais fait trop de mal à celui qui hantait mes pensées depuis toutes ces années. Je savais qu’Hélios m’en voulait pour ça et je me doutais aussi qu’il me le ferait payer en essayant d’éloigner Hadès de moi mais .. je ne pouvais pas le laisser faire ça. Il pouvait croire ce qu’il voulait, ce départ m’avait également blessée. J’ajoutais donc « je ne compte pas repartir, désolée de te décevoir » avant de baisser les yeux au sol. Je n’étais pas du genre à entrer dans les conflits, loin de là mais si ça concernait Hadès, c’était différent. Je comptais bien me défendre jusqu’au bout. Il fut tendu pendant quelques instants puis, il se détendit lorsqu’il m’avouait qu’Hadès lui avait parlé de mon retour. Je laissais un léger sourire triste barrer mon visage tandis que je lui avouais « j’étais aussi étonnée de revenir, je pensais ne plus avoir à revenir ici mais visiblement, j’ai eu tort » avant de le regarder d’un air étonné. Il venait de péter et me demandait de l’excuser pour ça. Avec un petit sourire amusé, je lui lançais donc « mais non, pas de souci. Je trouve ça particulièrement attirant, un homme qui se détend autant » avant de rire d’un air léger. Autant détendre l’atmosphère non ?

je restais interdite en entendant Hélios me dire qu’Hadès n’était pas un jouet. Je le savais bien et je ne comptais pas non plus m’amuser avec lui. Si j’avais eu le choix, j’aurais peut-être pu rester avec lui. J’aurais peut-être pu aussi squatter chez lui pendant un laps de temps mais j’avais du rejoindre mon père pour lui expliquer la situation. Je n’avais pas eu le choix. Je lui répondis donc « Hadès n’est pas un jouet pour moi, crois-moi. il est le seul pour qui j’ai eu de vrais sentiments » avant de soutenir son regard. Je ne disais rien de plus. Il n’y avait rien à dire. Alors qu’il me disait qu’il ne comprenait pas pourquoi j’étais étonnée d’être revenue, je lui répondais « je n’ai pas eu le choix. Ma mère était sous le coup d’une mesure d’éloignement envers mon père et moi. je serais revenue plus vite sans ça et les affaires de mon père à régler au bled » avant de sourire tristement. Je n’avais vraiment pas eu le choix, pas du tout même. Et rien de tout cela ne m’avait arrangé au fond. J’avais subi les « combats » entre mes parents, c’est tout. Puis, il se détend et explose de rire quand je lui dis que péter, je trouvais ça attirant. Je souris en le voyant plus doux. Un peu comme quand on se fréquentait à l’époque et qu’on s’adorait … j’ajoutais donc « oui mais je fais rien comme les autres filles » avant de rire d’un ton léger.

Est-ce que je l’aimais encore ? je crois que je n’avais jamais cessé de l’aimer. Je pensais à lui tout le temps … même lorsque je l’avais quitté il y a deux ans. Je lui murmurais alors un « mes sentiments pour lui n’ont jamais changé. Je l’ai toujours aimé » avant de plonger mon regard insistant dans le sien. J’étais honnête, je n’avais jamais pensé à un autre homme que lui. Bizarrement, je m’attendais à ce qu’il continue de m’incendier pour mon départ si brutal mais au lieu de cela, il me dit qu’il comprenait finalement que ce départ avait du être difficile pour moi aussi. Je baissais la tête, le regard triste tandis que je lui avouais « pas qu’un peu, oui » tout en me demandant si vraiment, il comprenait. Je n’avais pas voulu les abandonner, ni lui ni Hadès. Je déglutis difficilement. Alors qu’il me disait que mon départ lui avait fait du mal, je venais lui agripper le bras avec force en sentant mes yeux s’embuer doucement tandis que je lui avouais « je voulais pas te blesser Hélios, vraiment. Je tenais beaucoup à toi c’est juste que j’ai pas eu le choix… » alors que je me rendais compte du mal que ce départ avait fait à tout le monde. Alors qu’il me disait maintenant que je n’avais jamais été comme les autres, je souriais doucement, lui répondant « c’est sûr qu’à l’époque, on s’amusait bien tous les trois » avant de lui sourire tristement. Le bon vieux temps me manquait …