(+Charlie) Please don't kill me now

Le Summer Break et tout ses aléas étaient enfin terminés, la vie allait reprendre son cours normal, et les émotions arrêteraient peut-être de jouer aux montagnes russes. Du moins, c’était ce que j’espérais désespérément. J’avais d’abord dû faire face à Bleeker, qui s’était révélé être mon voisin de tente. Je n’avais pas su trop quoi penser, après m’être pris les pieds dans les files de ma tente. Je pensais qu’il m’aurait évité, qu’il aurait eu l’air dépité ou qu’il aurait juste poussé un gros soupir avant de détourner la tête. Mais non. Il avait été sympathique. Sympathique. Après tout ce qu’il s’était passé entre nous. Comme s’il n’y avait rien de plus normal. Il m’avait même invité à une soirée autour du feu ! C’était à n’y rien comprendre… Enfin, s’il était près à tirer un trait sur le passé, pourquoi pas moi ? C’est vrai, il fallait juste que je ne remarque pas à quel point il ressemblait à celui qui était enterré sous la Butte Montmartre et qui avait emporté une partie de mon cœur dans sa tombe. Juste ça. Un détail, me direz-vous. Détail, oui, mais de taille. Paraît-il que le temps efface tout, alors laissons le temps au temps. J’avais bien réussi à me réconcilier avec Lizzie, comme quoi, tout est possible. Quand on avait le temps d’y penser, ce qui n’était pas le cas à présent, alors que je courrais entre deux cours qui évidemment se trouvaient chacun dans des bâtiments complètement opposé du campus. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? J’étais en train de courir tout en pensant à autre chose, ce qu’il ne faut jamais faire, sauf si l’on veut se prendre de plein fouet un pauvre compère étudiant passant par là. Ce qui ne manqua pas d’arriver. Complètement déséquilibrée, je me retrouvai par terre sous une pluie de feuille de cours. Tout en ramassant mes cours à la vitesse de l’éclair, je bafouillai quelques excuses à ma pauvre victime que je n’avais même pas encore regardée. Une fois toutes les feuilles volantes bien au chaud dans mon sac, je me relevai et posai enfin les yeux sur celui que j’avais percuté, pour me retrouver figée sur place. « Cha… Charlie ?... »