(natold) + hello stranger !

L'été est passé à une vitesse folle. Le summer camp, c'est clairement pas son truc à Ronnie, lui qui préfère pas avoir à suivre un programme bien défini, des activités ... Et puis vaut mieux profiter de ces mois-là pour faire de nouvelles rencontres plutôt que de rester toujours avec les mêmes personnes non ? Du coup, ça a été l'Europe en road trip avec Magda, la petite soeur adorée et plein de souvenirs dans la tête. Maintenant qu'il est de retour à Harvard, Ronnie perd pas de temps pour traîner sa valise vers la maison des Lowell. Comme toutes les années, il préfère privilégier la répartition aléatoire, parce que c'est toujours plus sympa niveau humain plutôt que de se fermer aux autres en restant toujours avec le même groupe.

Mais dans la chambre, y a personne pour l'instant alors il hausse des épaules avant de poser son sac sur le lit le plus proche de la porte avec sa planche de skate. Et puis c'est inspection des lieux en solitaire puisque son ou sa future coloc pour l'année n'est pas encore là. La chambre est toute simple, vivement qu'ils puissent en faire un endroit un peu plus sympa en envahissant les murs. Les mains dans les poches, il passe dans la salle de bain. Pas très grande, mais ça, c'est bien le cadet de ses soucis vu le temps qu'il y passe. A part pour tailler sa barbe et se passer sous la douche ... ça fera l'affaire. Le brut de roulettes de valise sur le sol de la chambre le tire de son exploration et il se penche pour apercevoir la personne qui partagera son espace pour les 9 mois à venir. Une fille ! Ca, ça lui va tout à fait, il a toujours été du genre à avoir plus de copines que de copains. Elle a l'air toute jeune et pas franchement à l'aise. En plus elle lui tend la main, ce qui lui arrache un large sourire alors qu'il s'approche pour venir la prendre dans ses bras. "Enchantée Natalina, t'as un prénom super canon. T'es d'origine italienne ?" Il la relâche enfin pour retourner dans la chambre. "Moi c'est Harold, mais tout le monde m'appelle Ronnie, et ça m'va très bien." Il hausse rapidement des épaules, les mains sur les hanches avant de passer son regard sur les lits. "Tu préfères lequel ? Jt'ai laissé celui près de la fenêtre mais c'est comme tu préfères, moi j'm'en fous un peu." Nouvel haussement des épaules, puis il se laisse tomber sur le lit qu'elle n'a pas choisi. "Alors, t'étudies quoi Nat ? C'est ta première année ici ?"

Bingo, dans le mil ! Faut dire qu’avec un prénom pareil y avait peu de chances pour qu’elle soit autre chose qu’italienne. Il lui rend un petit sourire quand elle l’appelle par son surnom. Au moins, c’est plutôt en bonne voie et elle n’est pas définitivement fermée à une colocation de chambre amicale et pas purement fonctionnelle. Parce que pour lui, se dire à peine bonjour et merde alors qu’on partage le même espace, non merci, y a rien de pire. C’était arrivé avec son coloc de deuxième année, un type bizarre fana de batterie, toujours ses écouteurs sur les oreilles et malgré la bonne volonté de Ronnie, pas moyen de le sortir de sa bulle. Avec Natalina, il avait l’impression de partir sur des bases saines et il en faut pas plus pour le mettre en joie. A sa réponse sur son choix d’études, il hausse simplement des épaules « Si c’est ce que t’aimes, j’crois qu’effectivement y a rien de plus logique. » Ils n’ont clairement pas tous les deux passé l’âge ennuyeux où on doit se cantonner à faire des choix de raison alors autant faire en fonction de son cœur et suivre la voie qui nous attire. Le barbu s’allonge sur le lit, préférant ne pas la confronter à un face à face alors qu’il voit bien que c’est loin de la mettre à l’aise. Il suffit d’observer le mal qu’elle a de le regarder dans les yeux ou de rester en place. Et même si il a plutôt une bonne estime de lui-même, il n’est pas assez prétentieux pour attribuer ce malaise à ce qu’il dégage. Si sa coloc est du genre timide, pas question de la brusquer et d’aggraver la situation. Ils ont plus de dix mois pour apprendre à se connaître, pas la peine de précipiter les choses. Il ne peut s’empêcher de lui adresser un large sourire, pas moqueur mais franchement amusé. « J’aime bien quand tu dis maison pour désigner la confrérie, ça fait un peu comme si on était les nouveaux sorciers de Poudlard. » Ses pieds atterrissent sur son sac même pas encore défait alors qu’elle a déjà rangé une grande partie de ses affaires. « J’suis en arts visuels et multimédia, j’vais commencer ma cinquième année et c’est plutôt pas mal. Heureusement d’un côté, j’crois que je supporterai pas d’étudier dans un domaine qui me parle vraiment pas, genre juste pour faire plaisir à mes parents ou pour gagner de la thune. » Mais sa dernière question le surprend un peu. Déçu ? Ca, il y avait même pas pensé. « Bah non, c’est pas trop le genre de caractéristiques qu’on peut reprocher à quelqu’un. Encore, tu sentirais mauvais, là j’pourrais dire que je suis déçu d’être avec une coloc qui sent des pieds. Ou si t’avais une passion pour l’encens. Ou si t’adorais One Direction. Mais là, italienne, j’crois que je peux le supporter sans problème. » Mais Ronnie, si ça l’amuse de déconner pour détendre l’atmosphère, il peut parfois être plus sérieux, suffit de voir sa tête maintenant qu’il se rassoit correctement sur son lit. « Et toi ça te dérange pas de partager ta chambre avec un garçon ? J’veux dire, j’préfère que les choses soient claires, je suis un grand défenseur de l’amitié platonique entre garçon et fille, donc t’en fais pas que y aura jamais de regard, parole ou acte déplacé, ça c’est vraiment pas mon genre. »