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I - The Art of diversity
Nous sommes en 1994, sur les hauteurs du canton Suisse du Tessin, à Lugano. En ce 28 mars, la petite famille Wiss allait accueillir un nouveau membre sous ce Soleil d’Hiver. Ce nouvel ange allait s’appeler Paolo Siegried. Et ce bout de chou était vraisemblablement le témoignage d’une richesse culturelle indéniable. Car effectivement, ce n’était pas une vie des plus banales qu’allait mener le petit Paolo. Le petit allait apprendre à ses dépends qu’il possède des parents très mobiles. Tout d’abord nous avons son père : Ulrich. Cet homme est né à Berne, dans la capitale suisse, et est donc un natif de langue allemande. Jusqu’à ces 10 ans, Ulrich habitera en Suisse alémanique, avant de déménager en Suisse italienne, où il apprendra l’italien « sur le tas ». Nous avons ensuite sa mère, ayant connu un parcours plus sportif que son futur mari. Elle s’appelle Kaina, et a toujours vécu sur l’île de Crète, en Grèce, et ce non sans la déplaire. Elle ne ressentait pas l’envie de vivre dans son pays à long terme, elle voulait découvrir le monde. C’est d’ailleurs une particularité qu’elle transmettra à son unique enfant. De ce fait, elle décida d’entamer des études d’italien en Grèce. Par la suite, elle partit étudier en Italie, où elle obtiendra un Doctorat. C’est à ses 23 ans qu’elle rencontrera Ulrich, son futur mari, lors d’un voyage à Lugano, ville dont elle ne partira jamais. La famille Wiss n’a jamais été très riche, et ce n’était d’ailleurs pas un problème pour eux. Ils ne sont pas matérialistes, et n’ont donc pas beaucoup d’objets qui paraissent aujourd’hui indispensable pour vivre. Ils n’avaient pas de télévision, privilégiant les discussions ou jeux en famille. Ils n’avaient pas de véhicule, étant donné que tous les endroits où ils allaient étaient à proximité de leur maison, mais c’était aussi et surtout une volonté de la mère de famille. La mère de Paolo est une femme alors très écolo dans l’âme, c‘est d‘ailleurs toujours le cas, c‘est pourquoi il était important de préserver une atmosphère saine, ce qui exclu l‘usage de la voiture forcément. La seule folie que la famille s’était permit était un voilier dont il se serviront très peu durant les premières années. C’est effectivement une vie très peu ordinaire que Paolo s’apprête à vivre. Et il n’allait pas être seul dans cette grande aventure qu’est la vie, sa sœur sera là. Elle se prénomme Isis, et a 5 ans lorsque son petit frère vient au monde. Cela dit, les deux frangins n’ont jamais été très proche, Isis étant très centrée sur elle-même et n’affectionnant pas le fait de ne plus être la seule dans la famille, et n‘a donc jamais pris la peine d‘être proche de son frère.
Paolo était un garçon très doux et très pur dès son plus jeune âge, il était très soigné, respectueux et facile à vivre. En résumé, c’était un ange, et jamais ses parents n’ont eu à se plaindre de lui, et encore moins le corps professoral qu‘il le prenait en charge pendant sa scolarité. Paolo avait la capacité d’être très intéressé par tout ce qu’il apprenait de nouveau, que ce soit dans le domaine des sciences, de la nature ou de l‘Histoire. Son attachement à ce savoir lui a valu d’être une tête de classe. Ses notes ont été excellentes tout au long de sa scolarité, et c’est assez impressionnant. Tout le monde change au fil du temps, en particulier les enfants. Un jour ce sera blanc, l’autre noir. Mais Paolo lui a développé certains traits de caractère lorsqu’il était jeune qu’il possède encore aujourd’hui. Tout d’abord, son dynamisme. Quoi qu’il fasse, il sera toujours motivé à le faire, il n’a jamais été paresseux ou négligeant, toujours actif. Concernant ses études également, il a toujours été studieux, et continuera à l’être. Mais au-delà des qualités, il a aussi gardé certains petits défauts marrants que les enfants ont. Il est boudeur, têtu et parfois maladroit avec les gens. Cela dit il n’en est pas devenu un grand enfant immature, bien au contraire.
Durant son enfance, Ulrich et son fils Paolo allaient régulièrement sur le lac de Lugano. Au début, ils y allaient simplement pour passer du bon temps entre père et fils, puis c’est devenu pour le père un moyen de partager une de ses passions avec son fils : la natation. Paolo a 6 ans quand il commence à apprendre la natation dans ce magnifique environnement, et rapidement son père lui transmet le goût de ce sport. Chaque week-end, le duo attachant se rendait au lac pour améliorer les performances du jeune poulain. Et d’année en année, ce passe-temps deviendra une des activités principales de Paolo. Mais Ulrich n’était pas le seul à profiter de son fils. Kaina avait elle aussi ses moments magiques avec son fils. Le couple faisait toujours en sorte que chacun d’eux puisse avoir certains moments privilégiés avec Paolo. Kaina elle, faisait partager à son fils sa passion pour la nature. Bien que Paolo fut moins passionné par le fait de planter des arbres ou s’occuper d’un jardin, il y prenait goût et a finalement garder un certain attachement à la nature, bien qu’il n’ait pas pour autant obtenu la main verte. Bien que le couple fit ce genre d’activités avec leur fils, le but n’était pas de l’initier aux pratiques qu’ils aiment faire, mais plutôt de lui transmettre certaines valeurs importantes aux yeux de la famille comme le partage et l‘amour partagé. C’est d’ailleurs pour cela que la petite famille se rendait régulièrement en Suisse alémanique, à Berne, pour rendre visite à la famille de Paolo du côté paternel.
II - First times
Lorsque Paolo commençait à devenir un jeune garçon, il avait déjà assimilé le mode de vie que ses parents avait adopté. Il continuait à être cet ange que nous avions rencontré à sa naissance. Il avait rapidement apprit à vivre simplement de ce que la vie pouvait leur offrir. Il était heureux. Il comprenait que le bonheur ne dépendait pas du nombre de jouets qu’on pouvait avoir, ni même du nombre de cadeaux que nous pouvions recevoir lors des fêtes, mais bien des moments partagés avec ses proches et des moments que l’on consacre à s’occuper avec ce qu’on a. Pour que Paolo soit aussi épanoui, c’est définitivement parce qu’il a exactement la vie qu’il aurait dû avoir. Mais devenir un enfant signifie aussi plein d’autres choses. Notamment les premières fois. La première amitié, les premiers amours, les premiers tracas ou les premières joies. Pour Paolo, c’était surtout l’occasion d’aller pour la première découvrir les racines de sa mère : la Grèce.
Toute la famille, y comprit Isis, la sœur de Paolo devenant de plus en plus insupportable surtout depuis son entrée dans l’adolescence, s’envole pour la Grèce. C’est un moment particulier pour toute la famille, c’est le premier grand voyage qu’ils entreprennent tous ensemble. Mais c’est surtout un moment important pour la mère de Paolo, qui va revoir sa famille après plus de 10 ans sans y avoir mis les pieds. Ce sera aussi l’occasion pour elle de faire découvrir Paolo, qui lui n’est jamais venu en Grèce contrairement au reste de la famille. Les Wiss partent donc vers l’aéroport de Lugano et prennent le vol vers Héraklion, la ville principale de Crète. C’est une expérience unique pour Paolo qui sans le savoir, s’apprête à vivre sa première rencontre avec la deuxième partie de sa famille. Le jeune homme n’a jamais vu sa famille vivant en Grèce, étant bien trop loin de la Suisse, contrairement à sa famille du côté de son père vivant simplement un peu plus au nord d‘eux. Pour le jeune garçon, ça allait aussi être l’occasion de rencontrer certains de ses cousins et certaines de ses cousines. Il était impatient de rencontrer toutes ces personnes, mais était trop jeune encore pour comprendre qu’il allait être confronté au même problème que lorsqu’il a rencontré sa famille de Suisse alémanique : la langue.
Effectivement, il est difficile pour un garçon de 10 ans d’essayer de se fondre dans la masse parmi les autres dans un pays parlant une langue tout à fait étrangère. Si sa mère lui avait appris les bases de la langue, il était bien trop jeune pour la maîtriser complètement. Une fois le pied posé en Grèce, le quatuor se rend vers la résidence familiale des grands-parents de Paolo. C’est un environnement rempli de verdure et de chaleur que découvre le jeune suisse. Il est accueilli par ses cousins qui, même sans le connaître, lui font la fête comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Paolo était charmé par cette ambiance conviviale et cette atmosphère paisible. La famille y passa tout l’été, ce qui permit au jeune garçon de grandement s’améliorer en grec, il commença même à comprendre plus ou moins ce que racontait ses cousins et cousines grecs/ques. Paolo avait trouvé en ces terres une seconde famille et des amis qu’il ne voudrait jamais quitter. En rentrant en Suisse, Paolo demanda à sa mère de lui faire apprendre le grec, pour qu’il puisse retourner en Grèce l’été prochain en sachant quoi dire et quoi comprendre. Elle le fit, et annonça au reste de la famille que désormais, chaque été se déroulera en Grèce. Cela durera jusqu’à l’entrée à Harvard de Paolo des années plus tard. Non pas que ça lui sera désormais impossible, mais il estimera qu’à l’image de sa nouvelle vie, il devra vivre de nouveaux été.
Nous sommes désormais en 2006, Paolo a 12 ans et s’apprête à vivre une autre première fois (Pas celle que vous pensez. Pervers.). Mais cette fois-ci, il ne s’agissait pas d’un voyage, mais d’une compétition sportive qui rendit son père très fier. Le temps de la natation dans le lac de Lugano était révolu, c’est désormais dans le club de natation de Lugano que le jeune suisse devait montrer ses talents. Malheureusement, ça ne restera pas le meilleur souvenir en compétition. Durant la course, il terminera 6e sur 8 suite à un déséquilibre au départ. Ce fut un coup dur pour le jeune garçon passionné qu’il est. Mais loin d’abandonner, Paolo recommença l’expérience avec une compétition qui avait lieu dans une ville voisine, et se hissa cette fois-ci en seconde position. L’honneur était sauf, tout comme le bonheur du jeune garçon. Depuis, Paolo pratique la natation au niveau amateur, et compte bien continuer.
C’est maintenant les vacances de Noël, et pour la première fois la famille se rend à Berne pour le passer avec les grands-parents paternels de Paolo. Le jeune adolescent a maintenant 13 ans, et maîtrise l’allemand quasiment parfaitement, surtout depuis qu’il l’étudie en tant que seconde langue depuis ses 11 ans. Cette capacité lui a valu de se rapprocher d’avantage de ses grands-parents qu’il peut désormais comprendre tout à fait. Durant cette période passée à Berne, Paolo perfectionna son allemand, et avait accompli aux yeux de ses parents « l’exploit » d’être bilingue à seulement 13 ans. Le jeune garçon était loin d’être vantard, et était surtout heureux de pouvoir désormais venir à Berne sans avoir besoin d’un dictionnaire de poche. La famille passa tout un mois en Suisse alémanique, et Paolo s’y sentit comme chez lui pour la première fois.
III - World Premiere
Juin 2008. L’ambiance dans la maison des Wiss est très dynamique. Tout le monde s’active pour être prêt à temps. Les valises sont presque toutes terminées, et la maison est désormais bonne à fermer à clé pour 2 ans. Pourquoi une telle agitation ? En vérité, cela venait du père de famille. Nous savions que le couple de parents était très actif, et c’est pourquoi tout ce bazar révèle bien ce trait de caractère. Pour rendre heureux son épouse, Ulrich a prit une décision radicale et phénoménale : Faire le tour du monde en voilier.
Paolo, qui a vraisemblablement prit le goût du voyage et de la découverte comme sa mère, était des plus heureux quant à cette idée de faire le tour du monde. Malheureusement pour lui, c’était encore un étudiant au collège, et il ne devait pas perdre l’objectif de réussir à l’école. C’est pourquoi sa mère prit la décision de lui prendre des cours par correspondance. Ce n’était pas un problème pour Paolo, qui en plus de prendre goût à tout ce qui fait, n‘a jamais eu de problèmes à se hisser dans les premiers de la classe. Avant les cours cela dit, il y a le voyage. Les destinations étaient nombreuses, le but étant de passer chaque semaine dans un pays différent. La volonté était aussi d’optimiser l’achat du voilier. Ce voilier n’est pas en Suisse, le pays n’ayant pas la mer, mais en Italie, à Savone, dans le nord du pays. Pour la seconde fois de sa vie, Paolo s’apprêtait à prendre l’avion. Cette fois-ci c’était à Rome que la famille s’envolait, pour ensuite prendre un second vol pour Savone. Une fois arrivée au voilier, la famille s’installe directement et prend possession des quartiers. C’était un bateau somptueux, on voyait que toutes les économies du couple y était passées à l’époque. Bercé ente l’excitation et l’émotion de ne plus voir la Suisse pendant deux ans, Paolo et sa famille partent pour leur première destination : le Maroc.
1 an plus tard, nous retrouvons Paolo au Japon, qui restera l’un des pays les plus marquants à ces yeux. La famille s’est rendue naturellement à Tokyo, mais a ensuite décider de se rend au nord de l’île principale japonaise, pour y découvrir la culture du pays. C’est durant cette expédition que le jeune homme réalisa une des passions qui l’habitait depuis quelques années : la découverte des cultures étrangères. L’an passé, un voyage l’a marqué plus que tous les autres avec le Japon, il s’agissait du Kenya. Le fait de se confronter à cette atmosphère africaine et de voir la faune la plus majestueuse de la planète lors de safaris a rendu le jeune garçon émerveillé. Durant cette première année de voyage, la famille a su se familiariser avec la planète et les populations du monde. Mais après avoir découvert les richesses de l’Asie et de l’Afrique, il était désormais temps d’entamer la seconde période de ce tour du monde. Cap vers les Amériques, l’Europe et l’Océanie. Durant le voyage autour du monde, Paolo s’est découvert un intérêt tout particulier pour la photographie. Ayant été confronté a des paysages somptueux durant son trip, ses photos l’ont aidé à capturer ces moments magiques. Désormais, il souhaite continuer cette activité, et économisera quand il le pourra pour se payer un bel appareil. Paolo était épanoui lors de ce voyage, mais ne réalisait pas que le fait de partir pendant un moment clé de son adolescence lui fera rater pas mal de choses chez lui. Paolo avait peu d’amis, non pas parce qu’il n’était pas apprécié, bien au contraire, mais parce qu’il n’a jamais eu les moyens de les sauvegarder. Il n’avait pas de téléphone portable pour garder contact avec eux, la seule solution pour lui était donc de se faire de nouveaux amis, et les possibilités étaient vastes. Dans chaque pays, les garçons de son âge s’attachait facilement à Paolo, et l’accueillait à bras ouverts. Il a fait des dizaines de rencontres extraordinaires. Le fait est qu’à cause de ça, le jeune garçon a développé cette manie de faire confiance aux gens trop facilement, ayant été plongé pendant la première année de son voyage dans une partie de la population du monde ayant le cœur sur la main. Il apprendra que dans le futur, l’autre partie de la population n’est pas attachée aux mêmes valeurs.
Nous sommes désormais en septembre 2010. Après deux ans de souvenirs et de découvertes, la famille rouvre les portes de leur petite maison de Lugano, un peu bouleversé d’être de retour à la maison, comme si de rien était. Paolo en est revenu complètement changé. Bien qu’il n’ait jamais eu beaucoup de défauts, c’est désormais un garçon apaisé et apaisant que l’on côtoie. Et même s’il n’a pas passé une partie de son adolescence entouré de personnes de son âge et de chez lui, il a su s’adapter et se fondre dans la masse parmi les jeunes indiens, australiens ou brésiliens. Bien que ce tour du monde fut magique du premier jour jusqu’au dernier pour lui, 7 destinations resteront particulièrement gravées en lui : les États-Unis, l’Islande, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Polynésie, les Caraïbes et le Kenya.
Mais comme chaque rêve, il doit se terminer pour que l’on puisse revenir à la réalité parfois bien moins agréable à vivre, et c’est ce que la famille va apprendre dès son retour.
Les Wiss n’ont plus d’argent, le voyage les a indirectement ruiné. Ils vont devoir faire des concessions pour pouvoir vivre convenablement désormais. Mais c’était sans compter sur Paolo, qui a toujours pensé que c’était important d’aider lorsqu’il est nécessaire de le faire. C’est pourquoi, pour gagner un peu d’argent dans l’intérêt de sa famille, le jeune homme prit un travail d’apprenti guide touristique. Ce travail était parfait pour lui, lui qui avait vécu à Lugano une majeure partie de sa vie. Il gagnait peu et travaillait peu, mais il n’avait que 16 ans et ne pouvait pas travailler de telle manière qu’un adulte peut le faire. Cependant, le peu qu’il gagnait faisait du bien à la famille, et ce geste de sa part lui vaudra l’admiration de ses parents, fiers d’avoir un enfant comme Paolo. Après avoir retrouvé une situation stable, nous voilà en été 2011, où comme chaque année la famille s’envolera pour la Grèce. Mais cette année s’annonce plus spéciale que les autres, car à désormais 17 ans, Paolo est finalement arrivé à bout du grec, il le parle couramment, le jeune homme est trilingue avant d‘être majeur. Il n’y avait décidemment aucune ombre au tableau dans la vie du suisse, jusqu’au moment où sa sœur disparut.
IV - A crazy year
Sous ce soleil d’Hiver, le même qui a vu naître Paolo, un terrible évènement s’abat sur la famille Wiss. Isis, sœur du jeune suisse, a disparu. La panique gagna tout le monde, ne sachant pas réellement pourquoi elle n’était plus là, sous nos yeux. La thèse de l’enlèvement fut vite épargnée, étant donné que la fugue fut confirmée après la découverte d’une lettre d’Isis sur son lit. Depuis toujours, l’aîné de Paolo avait évoqué sa volonté de quitter la maison pour partir vivre très loin. Personne ne la prenait réellement au sérieux, étant donné le peu de moyens qu’elle possédait. Et pourtant elle l’a fait, on ne sait pas très bien avec qui, ni où, mais elle n’était plus là. Sa lettre était annotée d’une dernière phrase « Oubliez votre inquiétude, là où je m’en vais, je suis heureuse. » Elle précisa qu’elle ne les quittait pas par manque d’amour ou d’affection. Elle avait juste 22 ans, et devait partir pour se sentir bien. Elle leur fit savoir aussi qu’elle ne voulait pas qu’ils cherchent à savoir où elle se trouve, car elle devait vivre sans eux désormais, une nouvelle vie s’offrait à elle. Paolo n’était pas proche d’elle, mais c’était sa sœur. Cependant le jeune homme n’était pas du genre à vite s’attacher aux gens, et n’ayant jamais reçu d’affection et d’amour de la part d‘Isis, son départ ne l’affectait pas plus que ça.
Mais Paolo avait d’autres choses à laquelle il devait penser. Il est important pour lui de s’assurer l’avenir dont il souhaite. Il est désormais polyglotte étant donné qu’il a récemment prouvé qu’il maîtrisait quasiment parfaitement l’anglais, il est passionné par les cultures du monde entier, et se plaît à vivre toutes sortes de voyages. Pour lui il n’y a pas d’autres choix, il doit travailler dans les relations internationales. Cependant, pour pouvoir accomplir ce genre d’études dont il rêve, il veut voir plus grand et plus loin qu’en Suisse. Il est ambitieux, c’est pourquoi Paolo se fixera un objectif : Aller à Harvard. Ses parents étaient heureux de voir leur fils acquérir une telle visée, et sont persuadés qu’il arrivera jusqu’à ce but, ses résultats ont toujours été excellents.
L’année des 17 ans de Paolo a décidemment était le théâtre de rebondissements incessants dans la vie du jeune homme. Alors qu’il profite d’un week-end seul chez lui, Paolo prend du temps pour se retrouver avec lui-même. Il ne prenait pas souvent le temps de faire le point sur ce qu’il est et sur ce qu’il ressent. En bref il ne prenait jamais le temps de ne rien faire de sa vie. Mais ce samedi-là, il s’interrogea sur sa vie amoureuse. Et là était un grand domaine dans lequel il n’était jamais entré. Paolo avait beau être un garçon rempli de qualités, il n’a jamais eu de petite amie. Il a suivi des cours par correspondance pendant 2 ans de son adolescence, et ne s’est donc pas confronté aux premiers câlins, ni aux premiers amours. Lors de son retour quand il avait 16 ans, les filles étaient déjà toutes calées en amour, et lui ne savait pas grand-chose. Mais d’ailleurs, pourquoi devrait-il forcément aimer les filles ? C’est une question que Paolo s’est rapidement posé. Finalement, il ne savait rien de ses attirances sexuelles. Il réfléchissait au nombre de fois où il fut attiré par les hommes, et le nombre de fois où il fut attiré par les femmes. Il avait peu de souvenirs, mais il n’avait pas l’impression d’aimer plus un sexe que l’autre. Et finalement, quelques mois plus tard, il réalisa sa réelle orientation sexuelle. Il hésita énormément, un coup il se sentait hétéro, un autre il se sentait homo… Mais pourquoi pas les deux ? Paolo venait de comprendre qu’il n’avait pas de choix à faire entre un homme ou une femme, il est bisexuel.
Paolo l’a très vite accepté. Il possède un tempérament d’empathie assez élevé, ce qui fait de lui une personne très compréhensive. Il aime les hommes et les femmes, qu’est-ce que cela peut faire ? Il décida de rejoindre sa bande d’amis dans le centre de Lugano pour leur faire la révélation. Il possède les mêmes amis depuis toujours, les jeunes se connaissent tous un peu à Lugano, c’est une petite ville où tous les ados sont un peu amis avec tout le monde. C’est donc entouré de ses quelques meilleurs amis que Paolo se rend en ville. Il ne savait pas de quelle manière ils allaient réagir, car si lui l’acceptait parfaitement, il n’en savait rien pour ses amis. C’est donc de manière assez directe et détendue que Paolo décida d’annoncer sa bisexualité, comme s’il annonçait qu’il venait d’aller aux toilettes. « Au fait, je crois que je suis bi. J’ai découvert ça l’autre jour. » Mais Paolo n’avait aucun soucis à se faire. Ce garçon est un ange attachant et très aimé. Il est un peu le petit frère de tout le monde, de ce fait tout le monde prenait la nouvelle avec le sourire, en lui montrant que ce n’était pas grave du tout. Paolo n’était pas vraiment angoissé, mais ça lui a fait plaisir de l’annoncer. Reste désormais plus qu’à l’annoncer à ses parents, et là encore, aucun stresse pour lui. Il partage une belle complicité avec ses deux parents. Il a baigné dans une atmosphère de paix, et ses parents sont à l’image de leur fils : adorables. Accompagné d’une de ses amies, Paolo se rend chez lui pour leur dire de la même manière qu’avec ses amis. Une fois que c’est fait, il rencontre la même réaction qu’avec ses amis. Les parents de Paolo sont même presque ravis que leur fils soit ouvert à tout. Tout le monde ne peut pas se vanter d’avoir de tels amis et de tels parents avec une compréhension et une acceptation si large. Mais lui il le peut, et en est très content.
À 18 ans, Paolo se met en couple pour la première fois. Il ne savait pas que pas mal de filles lui courait après. Il faut dire que ce n’est pas une surprise, vu le nombre de qualité qu’il peut avoir, dont la modestie. Il était peut être convoité, mais il n’en avait pas grand-chose à faire, il avait juste l‘impression d‘être entouré d‘amis, et c‘est tout ce qui comptait pour lui. Sa petite amie s’appelait Gabriella, et avait le même âge que lui. Ils formaient un couple très mignon, et s’aimait tendrement l’un comme l’autre. Malheureusement, tandis que Paolo affichait une réelle affection envers elle et un réel sourire, ce n’était pas le cas de Gabriella. Après 3 mois de relation, le jeune suisse découvre que sa petite amie était en fait déjà en couple depuis 1 an. Il a été trompé, et même si Gabriella se justifiait en disant que Paolo était infiniment mieux que son autre copain, elle était désormais détestée par une grande partie des jeunes de Lugano. Vue comme une croqueuse de garçons, elle a trompé le garçon le plus attachant et gentil qu’on puisse connaître. Elle a trompé un garçon très apprécié, et est passé à côté d’une belle relation. Paolo lui, n’en est pas sorti très affecté, il était déçu forcément, mais n’a pas spécialement un cœur d’artichaut, il s‘en remet très vite et retrouve très rapidement le sourire. Le seul effet que cela aura eu sur lui est une réticence de sa part à se mettre en couple avec les filles, désormais.
La scolarité de Paolo était désormais terminé, en ce mois de juin 2012. Lui et tous ses amis allaient se séparer pour pouvoir faire les études dont il rêve. Et le jeune suisse n’est pas épargné. À la fin du mois, il reçu une lettre des plus spéciales. Elle provenait des États-Unis, de Cambridge, de l’Université d’Harvard. En l’ouvrant, Paolo nous offrit le plus beau sourire qu’il aura fait jusqu’ici, il était accepté dans la meilleure Université du monde, pour étudier les relations internationales et l’anglais. C’est une nouvelle qui allait ravir son large cercle d’amis, tout comme sa large famille, qui s’étend de Berne à Héraklion. Tous partage la fierté et le bonheur du jeune garçon. C’est une belle conclusion pour cette année de rebondissements et pour sa scolarité. Paolo venait vraisemblablement de connaître une année riche en émotions et riche en évènements. Elle se conclura cependant de la même manière qu’elle débuta : Avec le bonheur et le sourire du beau suisse.
V - From cheese to coke
Septembre 2012. Paolo et ses parents arrivent à Berne et rejoignent les grands parents paternels du jeune homme. Après de courtes retrouvailles, la famille se rend à l’aéroport de Berne. C’est le moment. Après en avoir rêvé, Paolo est sur le point de monter dans l’avion qui changera sa vie. Quelques amis l’ont accompagné jusqu’à Berne pour le voir une dernière fois avant de franchir l’océan atlantique. Le jeune homme fait des au revoir assez bref, et bien qu’il soit triste de les quitter, il affiche beaucoup de bonheur. Après un vol de plusieurs heures jusqu’à New York, Paolo prend directement un second vol qui cette fois-ci l’emmènera à Boston. Malgré la longue attente, c’est désormais officiel, Paolo est à Harvard.
Le jeune suisse a dût se confronter à plusieurs changements. Déjà, au niveau du cadre. Il a vécu toute sa vie entouré de montagnes, et il est aujourd’hui dans un environnement plus plat que plat. Et c’est surtout une nouveauté au niveau linguistique. Si Paolo avait déjà été confronté au grec ou à l’allemand, c’était la première fois qu’il devait s’exprimer entièrement en anglais. Aucun problème pour lui, juste une nouveauté. Et il avait intérêt à profiter de ses talents en anglais pour se faire des amis, comme il sait s’en faire si facilement, car il ne connaît personne à Harvard. Il faut dire qu’un petit suisse qui débarque aux States, c’est pas commun. Il est accueillit dans la très amicale Quincy House, et on peut dire que c’est la maison idéale pour ce petit mec que beaucoup apprécient. Même si compte tenu de ses excellents résultats et surtout sa capacité d’être polyglotte dès 18 ans, il n‘aurait eu aucun mal à intégrer la Dunster. Mais s’il est surtout là pour apprendre et étudier, il est bien conscient qu’il est aussi ici pour démarrer une nouvelle étape de sa vie.
Après sa première expérience amoureuse quelque peu mauvaise, Paolo décida de surtout s’amuser plutôt que de se prendre au sérieux à ce niveau-là. Et une chose que nous pourrions dire, c’est qu’il cache bien son jeu. S’il a une bouille d’ange et est très attachant, c’est un putain de chaud lapin. S’il n’avait jamais eu de rapport sexuel avant Harvard, on peut dire qu’il s’est largement rattrapé. 75% de mecs, 25% de meufs, là était pour lui le parfait mélange, s’étant finalement découvert une légère préférence pour les mâles. Toutes ses expériences frivoles, il en est assez content, mais n’est cependant pas du genre à s’en vanter, ce qui n’est pas étonnant connaissant sa modestie.
Bien que l’Université fut l’occasion pour lui de se libérer sexuellement parlant, il ne perd cependant pas l’objectif de réussir dans cette école et de pouvoir travailler dans le domaine des relations internationales. Il bosse souvent après les cours, mais peu. Il a beaucoup de facilités et n’a pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre ses cours et les maîtriser. C’est pourquoi il passe le reste de son temps avec les très nombreuses personnes qu’il apprécie et qui l’apprécient. Cela dit, par peur de s’ennuyer, qui est probablement une de ses plus grandes frayeurs, il s’est inscrit dans deux clubs qui n’étonneront personnes : le club de natation et de photographie. Il vit déjà des choses incroyables ici, mais il ne faut pas perdre de vue que ce jeune homme, ayant vécu à 6000 kilomètres d’ici n’a que 20 ans, et a donc largement le temps de pouvoir vivre un nombre incalculable d’évènements comme son nouveau projet fou : Refaire le tour du monde.
Aujourd’hui, Paolo s’est recréé une atmosphère idéale qu‘il s‘aimait à retrouver lorsqu‘il était chez lui. Être entouré et faire ce qu’il aime. Tout en préservant de bonnes relations avec sa famille suisse et grecque ainsi que ses amis, Harvard est pour lui le théâtre d’une nouvelle partie de sa vie de ses relations. Il n’a aucun ennemi ici, bien qu’il ait peut-être eu une ou deux brouilles avec certains. Il ne faut pas oublier que Paolo est un garçon en or. Il n’a pas une très grande taille, mais à une forte grandeur d’esprit. Son enthousiasme, sa douceur, son côté attachant et ses passions ont eu raison de lui : c’est un garçon unique.
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