(hardin) are we gonna be bonnie and clyde?

Ça me prendra que quelques minutes. C'est ce que j'avais dis. Il n'avait fallu qu'un petit sourire et un long regard pour qu'il me laisse monter sur le toit du bar. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été en haut d'un immeuble, celui-ci était pas très grand mais la vue était assez grandiose. Bienvenue aux Etats-Unis. C'était pas Londres mais j'avais vu pire. La cigarette à la main je contemplais les buildings, les voitures, les lumières. Je préférais être ici toute seule qu'en bas avec les autres. Il y avait quelque chose de relaxant dans les toits, peut être que c'était le ciel peut être que c'était l'impression d'être si grande et si petite à la fois. Parfois quand j'étais à Londres et qu'il pleuvait je m'asseyais par terre sur le toit et je regardais ce que les autres ne voyaient pas, ce que les autres ne sentaient pas parce qu'ils étaient trop pressés à trouver un abris. Les gouttes qui s'écrasaient sur la chaussée, l'eau qui voyageait sur mon corps. Le chaos. Mais qu'est-ce que c'était beau. Pendant un instant je pouvais presque sentir la façon dont mes habits étaient trempés et un frisson parcourir ma colonne vertébrale mais je fis rapidement interrompue dans mes rêveries. Il n'avait pas fait de bruit, il n'avait pas parlé mais j'avais senti sa présence. Je ne l'avais pas vu mais j'avais tout de suite supposé que c'était un homme. Et puis je me retournais et il me fixait. Je lui souris. Pas le sourire qui veut dire je suis contente de te voir ou t'as l'air gentil viens faire amis-amis. Celui qui dit viens, approche, si t'en es capable. Et puis je m'assis sur le bord du toit, les pieds dans le vide, sans même avoir peur pour ma vie.

Il y avait un petit enfant qui pleurait quelques mètres sous mes pieds. Sa mère le tirait par son t-shirt mais il n'hurlait pas. Il pleurait silencieusement d'ailleurs je crois bien qu'il avait levé la tête vers moi et qu'il m'avait vu et que peut être au fond de lui il avait voulu être à ma place. Et ça je pouvais le comprendre et ça me tuait à l'intérieur. Je l'observais s'en aller avant de remarquer un corps assit près de moi. Il s'était approché. J'eu un petit sourire de victoire tout en continuant de fixer la ruelle. Le fait qu'il ne m'empêche pas héroïquement de sauter (comme si je l'avais prévu) comme ce qui m'était déjà arrivé auparavant me fit du bien. Il avait un accent anglais et pendant un moment j'avais de nouveau l'impression d'être à Londres. "On peut plus s'assoir sur un toit sans avoir envie de se suicider?" Parfois j'y pensais. Je regardais le vide sous mes pieds et je me disais que je voulais en faire partie. Le vide et moi, plus que nous deux. Mais je ne l'avais jamais fais. J'avais fais deux tentatives de suicide mais aucune n'avait été dans ce contexte. Aussi étrange que ça pouvait paraitre, c'était ici que je me sentais le mieux, le plus vivante. Je tournais la tête vers lui, dans l'obscurité c'était assez difficile de le voir en détail. "Ou est-ce que vous êtes tous trop peureux pour le faire?"