ALERYS ∞ Don't cry babe !

ALERYS
   Don't cry babe (A)

mise en page par .Stay Away

  Rien n'est plus spécial qu'une dernière année ; je sais que j'ai les capacités et si je m'étais bougé, que je ne m'étais pas laissé aller après l'accident et mon retour, j'aurai eu mon année et déjà fini alors cette année, impossible de rater et toute manière, pas le droit à l'erreur. C'était avec un sentiment étrange que j'entamais cette nouvelle année et dès le retour du summer camp, on pouvait me trouver dans les couloirs entre bibliothèques, appartement à écrire ma maitrise ; il faut savoir que c'est encore plus intéressant en Histoire car on peut choisir la période dont on n'est spécialiste et c'est fort, c'est fou ! Bref, j'attaque l'année avec envie et surtout, l'envie d’être un homme mais à ce que j’entends en pénétrant dans mon endroit de prédilection pour réviser en paix, ce n'est pas le cas de tout le monde. j'arrive par l'arrière du désert "Sanders Theater" quand j’entends quelques sanglots qui me font peur et si je n'ai pas spécialement envie de faire du social de suite, je suis curieux et m'avance pour voir qui inonde mon coin favori. Et dès que je découvre l'identité de la pauvre malheureuse, je sens soudainement une envie de faire du social, c'est Alexys, je fonce presque manquant de tomber et je m'assoie sur un siège, près d'elle : qu'est-ce que tu as Alex... ? Dis-moi... dis-je inquiet, précipité et sincère. Une main dans son dos, je caresse en cercle doucement pour calmer ces sanglots.

C'est la fin des vacances, le début d'une nouvelle année. J'étais impatiente de rentrée à Cambridge, sans doute plus que tout le monde, plus que la plupart des étudiants. Oui, contente de retrouver la Mather House, c'est une chose mais, je m'attendais surtout à retrouver mon copain et non, il n'était pas là. Ni en Arizona, ni même à Cambridge alors, peut-être en Russie mais dans tous les cas, un sms n'aurait rien coûté. Je n'arrivais pas à contacter son frère, partagée entre la peur, l'angoisse et aussi la tristesse et la colère, je ne savais pas du tout ce que je devais faire. Peut-être qu'il lui était arrivé quelque chose, peut-être qu'il avait flippé à l'idée d'être en couple avec moi aussi ou alors c'était un problème de famille, de taff... j'en savais rien. Mais instinctivement, les larmes finirent par couler le long de mes joues et j'ai craqué. Je ne savais plus où me mettre heureusement que j'étais seule. C'était bien la première fois que je craquais vraiment, que je perdais espoir depuis le début. Manque de chance, si j'avais eu envie de passer inaperçue, Emrys finit par débarquer. Je me réfugie dans ses bras sans forcément réussir à me calmer. C'est Zak.... J'arrivais pas à en dire plus, il fallait vraiment que je me calme !

Je l'entend sangloter et je ne peux partir comme ça, faire comme si de rien n'était parce que c'est Alexys et parce que oui, j'assume, j'ai un cœur alors forcément, je n'ai pas de mal quelques minutes après à me poser à ses cotés et l’accueillir dans le creux de mes bras, pour la cajoler, la consoler. Je suis un peu sous le choc de la voir ainsi et quand elle arrive enfin à parler ou sangloter, balbutier quelques paroles, je suis encore plus énervé... c'est Zak, qu'elle me dit, son Zak... j'écarquille les yeux, ah les mecs, on est tous des abrutis et on les fait trop souffrir ne puis-je que penser ! Je la serre fort et lui dit : Raconte-moi... qu'est-ce qu'il t'a fait ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je le tape ... dis-je en essayant un peu de la faire rire.

J'en revenais pas que j'arrivais enfin à lâcher tout ce que j'avais sur le coeur. J'avais promis de ne jamais plus pleurer pour un mec et pourtant, Zakhar arrivait encore à me faire chialer comme une gamine de 16 ans qui venait de se faire plaquer. J'en reviens pas. Il avait promis et encore une fois, il arrivait à tout gâcher et ça, ça me rendait folle et je l'expliquais en pleurant tout simplement. J'essayais de me calmer alors qu'Emrys avait fini par me rejoindre. Je n'avais pas envie de me moucher dans son t-shirt mais mes larmes roulaient malgré moi contre ce dernier. Je relevais doucement la tête en souriant tandis qu'il me demandait de lui raconter, précisant qu'il pouvait le taper. A vrai dire, il y avait trop rien à faire. J'haussais les épaules en essuyant mes larmes. Pour que tu le tapes, faudrait déjà qu'il soit là... Je passais une main dans mes cheveux, déglutie tandis qu'une boule venait de se former en travers de ma gorge, m'empêchant de respirer et de m'exprimer correctement. Il est parti...

Qu'avait-il fait ce mec ? Bordel, pourquoi on n'était tous des cons bordel ? Je ne savais pas et j'avais pas la réponse mais j'étais ravagé de l'intérieur de voir mon amie dont j'étais proche, ainsi, dans un tel état pourtant je fus surpris quand elle se libéra de mon étreinte comme pour tenter de se calmer, s'étirant, passant une main dans ses cheveux avant de m'annoncer que ce serait dur de le frapper ; donc en gros, il méritait quand même que je le frappe mais je comprenais pas. Comment ? avais-je dit, perdu. Là, elle balança la nouvelle, il était parti, il était parti comme ça ? J'avais donc les yeux écarquillés. Je restais réellement bouche bée. Je ... je suis désolé.. Il t'a parlé ? il t'a dit pourquoi ? Dis-je en tentant de comprendre, bredouillant et essayant de savoir quoi dire aussi.

J'avais clairement envie de pleurer toutes les larmes de mon corps or, je pense en avoir déjà fait assez en public et le fait qu'Emrys soit mon ami ou non ne change rien, ce n'est pas dans mes principes de pleurer devant les gens, encore moins pour un gars sauf qu'en l'occurrence, c'est pas n'importe quel mec, c'est Zakhar et je suis quasiment sûre que c'est l'homme de ma vie. Je prends sur moi, j'hausse les épaules et je soupire. Il a l'air perdu en même temps, je ne suis pas très explicite. Je prends une grande inspiration et tente de faire une phrase correcte, avec un sens si possible histoire qu'il me comprenne. Il s'est tiré pendant le summer camp. Il a laissé toutes ses affaires et, je sais pas où il est... Je pensais le retrouver à Cambridge mais, c'est comme s'il avait disparu de la circulation... Même pas un sms ! C'est ça qui me dégoûte le plus à vrai dire. Putain il aurait pu prévenir comme la première fois !

Je restais un peu bouché bée de cette nouvelle ; je me retrouvais vraiment interloqué de tant de bêtise et de lâcheté venant de ce garçon mais surtout, j'étais énervé qu'il lui fasse du mal. Je ne savais pourtant pas trop quoi dire à mon amie alors quand elle continua de parler, de me narrer tout cela, je me suis retrouvée encore plus déconfite. N'avait-il pas honte ? Et tout seul, ça sortait : Oh le c... mais non, je la fermais direct pour ne pas choquer et ne sachant pas ses pensées, ses réactions ; j'avais donc mis ma main devant mes lèvres. Je veux dire je suis énervé pour toi et sache que je suis là ... je l'attrape presque assez violemment pour la serrer dans mes bras.

J'étais à la fois énervée, inquiète et complètement perdue. Je ne savais pas quoi faire, comment agir, comment prendre les choses. Est-ce qu'il était parti parce qu'il le devait, est-ce qu'il était parti par choix ? Est-ce qu'il m'aimait encore, est-ce qu'il s'était rendu compte du contraire. Je soupirais en haussant les épaules tandis qu'il lâchait un juron bien placé. Je n'aurais pas dit mieux et pourtant, je l'aimais de tout mon coeur malgré tout. Il me serrait contre lui et je déglutis, presque encore plus triste parce que généralement, c'est moi qui réconforte les gens, c'est moi qui suis forte. J'ai surement merdé, je vois pas pourquoi il serait parti autrement... peut-être qu'il m'aime plus tout simplement... de toute façon, il était trop bien pour moi. Je soupirais, dégoûtée, déçue, presque anéantie. J'avais l'impression que mon monde s'était écroulé, que la terre s'était arrêtée de tourner.

Si j'étais pommé et n'arrivais pas à savoir quoi dire pour l'aider, je fus surpris et cela me remit direct les idées en place de l'entendre me dire qu'elle était fautive et pas assez bien pour lui. J'étais si interloqué que mes yeux s'écarquillèrent grandement. je cassais notre rapprochement, cette étreinte et lui montrais mon mécontentement par des traits serrés puis je prenais ses mains, parfois un peu trop rudes et je prenais la parole : je ne veux pas que tu dises ça... je soupirais montrant mon énervement. Il n'est pas mieux que toi... vous avez surement tout deux fait des erreurs mais lui en a fait une en se montrant si peu adulte et lache en ne disant rien du tout, en partant ainsi ! Je frappais sur le siège devant d'une main forte.

Est-ce que j'avais fait une erreur pendant les vacances, une connerie qui aurait valu qu'il parte sans rien dire ? Non, je ne crois pas. Je n'avais rien à me reprocher et pourtant, je ne cessais de me dire que c'était de ma faute. Je ne savais pas comment réagir, je ne savais pas quoi faire d'autre. Je savais que j'allais commencer à faire des conneries pour qu'il revienne, dans l'espoir qu'il revienne un jour. J'inspirais profondément alors qu'Emrys semblait énervé par ce que je venait de dire. Je me mordis instinctivement la lèvre en haussant les épaules. Je sursautais légèrement alors qu'il frappait le siège de devant, énervé lui aussi. J'ai rien fait... j'ai rien fait de mal pour une fois et il est quand même parti... comme Jeno, comme Septembre, comme Tim, comme Konrad... le problème, il vient de moi, c'est sûr ! Je soupirais, dégoûtée. Je voulais pas de tout ça !