Mission impossible + Loganne

Mission impossible ☼ Loganne
Je sors de la boutique Apple, un nouveau chargeur dans les mains que j’achète de nouveau pour la énième fois. J’en ai vraiment marre que ce câble se rompt aussi facilement. Non, mais sérieusement, on achète un portable des centaines d’euros et un pauvre câble d’alimentation n’est pas foutu de tenir plus que quelques semaines, lamentable. Apple a encore du boulot à faire à ce niveau là, je vous le dis ! Je ne suis pas un client satisfait. Bon, mon câble et moi, sommes en plein milieu du centre commercial, profitant de faire un tour et quelques boutiques qui seraient susceptibles de m’intéresser avant de rentrer. Le centre commercial est peu peuplé, quasiment vide, de quoi faire un tour en toute tranquillité, l’idéal !

Et là, au bout d’à peine un quart d’heure, les lumières s’éteignent. Plongeant tout le centre commercial dans le noir complet. C’est quoi ce bordel encore ? Une jeune femme est présente non loin de moi, je me décide à lui poser cette question. « Bonsoir, dites, vous savez ce qu’il se passe ? » C’est quand même étrange. Une panne de courant ? Non, les enseignes de magasins semblent encore légèrement allumées. Mais quoi alors ? « Allez les gars, on fait la ronde habituelle, toi et toi au 1e alors que toi et toi au 2e, go ! » Oh putain ! Le centre commercial est fermé. Instinctivement, je tire la demoiselle par la manche et l’oblige à se baisser près d’un banc. « Je croie qu’on ne devrait pas être ici. » Je marque un temps de pause pour jeter un coup d’œil sur la situation, les vigiles ne sont pas encore arrivés à notre niveau, nous devons disposer encore de quelques minutes je pense. « Une idée pour nous sortir de là ? » Inconnue, peut être. Mais même galère, c’est sûr.

Mission impossible ☼ Loganne
Bonne nouvelle, je ne suis plus seul dans la pénombre de ce centre commercial, étrangement c’est plus rassurant. Comme si je n’étais pas le seul con de la ville à me trouver ici et à ne rien comprendre. D’ailleurs le fait qu’elle ne comprenne pas non plus, c’est tout de suite moins rassurant. Ça en deviendrait même carrément flippant ! Pas de lumières. Des flics. On est mal … Vraiment mal ! Au moins on comprend maintenant ce qu’il se passe. Nous sommes là, où nous ne devrions absolument pas être ! C’est génial. On est foutus. Autant qu’on sorte maintenant les mains levées et qu’on aille pleurer comme des gamins notre ignorance. Finis la blague, s’ils nous trouvent, ils nous coffrent sans aucun scrupule. Dans ce pays, on ne rigole pas avec ce genre d’incidents. Et je peux vous dire une chose, je ne rigole pas du tout en ce moment même ! Je réfléchis plutôt, à comment sortir sans se faire prendre ? Sans attirer l’attention ? Sans devenir une fillette peureuse ? Oui, quand j’ai peur, je me transforme en femme dans mes expressions, ça fonctionne moins bien au masculin. Bref.

Derrière un banc, le dos vouté, complètement baissé pour ne pas se faire voir, je me croie un instant dans le dernier film de Tom Cruise, un bon vieux Mission Impossible. Mais ce n’est pas le cas. Il ne s’agit pas d’un film, mais bien de la réalité. Et quand je demande à l’inconnue du jour si elle a une idée, j’aurai mieux fait de me taire. Je me fais pourrir sur place, limite une bonne engueulade. «  Si, bien sûr que si. » Je répondis mécaniquement en faisant la moue et avec un petit pas en arrière, par sécurité. Je ne vais pas la contredire, ça vaux mieux pour moi dis donc. Je me relève tout doucement, laissant dépasser simplement le haut de la tête afin de voir ce qu’il se passe. Bon, les flics ne sont toujours pas à notre niveau et je voie à l’étage d’en dessous une sortie de secours, probablement notre seule chance. Je me baisse de nouveau pour glisser dans un murmure mon idée. « Okay, alors il y a une sortie à l’étage en dessous, de l’autre  côté de notre position. Il va falloir aller vite, sans faire de bruit. » Avec ma pratique du parkour, je ne risque rien et je suis habillé de façon tout de même plus simple que madame, je peux courir contrairement à elle. Cela risque d’être compliqué ! Je pourrais la laisser là, seule, à se démerder comme une grande. Mais bon. Nous sommes deux dans cette galère, autant s’aider, ou autant que je l’aide plutôt. « On sort de là et on va à gauche, il y a une boutique avec un photomaton accolé, on se planque dedans. Ensuite, si tout va bien, on continue et on arrive à un stand, on saute pour se foutre derrière le comptoir et de là on pourra accéder directement à la porte. » Ma technique semble logique et pas trop mal à mettre en place. Enfin d’après moi. « Vous devriez enlever vos chaussures. » Lui dis-je tout en me relevant pour voir si quelqu’un arrive. J’aperçois à deux étages en dessous un binôme de policiers, bien armés qui ne semblent pas vouloir rire. Je me baisse une dernière fois en demandant d’un air décidé. « Prête ? »