Invité
est en ligne
Invité
MARSHALL & JIWON;
La médecine. "Un domaine très exigeant. Seul les plus doués parviennent à arriver jusqu'au bout. Oui, on peut dire que c'est difficile de faire médecine. Sauver des vies. Ou annoncer au contraire qu'on ne peut plus rien faire. Tu te rappelles de la fois où tu as dû disséquer ta première grenouille, au collège ? Tu te marrais bien, ce jour-là. Tu vas voir, le jour où tu vas disséquer ton premier cadavre. Tu repenseras à la pauvre grenouille à ce moment-là. T'auras les boules, fiston. Ouvrir un corps, c'est comme ouvrir une âme." avait dit mon père, à travers la porte de la prison, le jour où je lui avait annoncer que j'avais choisi d'étudier la dure et exigeante médecine. Sur ce, il était retourné s'asseoir sur son lit bancal, et j'étais parti, sans un regard pour celui qui autrefois vivait dans une luxueuse maison avec sa femme, ses deux enfants et son petit bonheur. Je ne l'ai plus revu depuis. C'était lors de mon entrée à Harvard, je devais quitter mon Canada natal pour la triste et pluvieuse Angleterre. Même si je ne tenais pas particulièrement à revoir mon géniteur, Kathleen, ma mère adoptive, avait tenu à ce que je lui dise au revoir. En vérité, la médecine avait littéralement ruiné la vie de mon père. J'étais persuadé qu'elle allait ruiner la mienne aussi. Je déteste ça, disséquer les corps et tous les autres trucs gores. A chaque fois, comme il l'avait dit, je repensais à ma première grenouille. Et maintenant je disséquais des corps, LOLILOL quoi. Bref. Le temps était pluvieux et ma matinée n'avait rien d'extraordinaire. Je marchais lentement dans les rues de Cambridge, rasant les murs, mon sac sur le dos. Si j'étais de si bonne heure dans les rues, c'était pour une raison bien important. Les cours étaient certes finis, mais qui dit fin dit début, et donc oui, les cours recommençaient bel et bien dans environ deux-trois mois. Et vu que bientôt, je pars au Summer Camp, autant réviser tout de suite. Et, tout en marchant vers la bibliothèque, je ne pouvais m'empêcher de repenser aux dernières paroles que mon père m'aient adressé. Elles n'étaient certes pas encourageantes, mais c'était les dernières. J'avais beau n'avoir plus aucune affection pour cet homme, je pensais souvent à lui, à ma mère, à ma soeur, à ma famille d'accueil, tous restés au Canada. Et, en entrant discrètement dans la vieille bibliothèque, je me sentis plus seul que jamais. J'allais directement dans le rayon qui m'intéressait, à savoir celui de la médecine, pris quelques livres et m'installai à une table. Je remarquai alors devant moi une silhouette qui ne m'était pas inconnue... Je me levai et m'assis devant elle, devant JiWon, sans vraiment lui demander si je ne la dérangeai pas ou si je pouvais me mettre là. "Salut", chuchotai-je. "Ca va ?" Je continuai de sortir mes affaires et d'ouvrir mes livres, oui, décidément, parfois, j'étais vraiment sans-gêne. "Pfiou, tout ce travail ! Mais bon, je n'ai pas envie de bâcler mon année. Tout devra être parfait d'ici la rentrée. Rohh putain, j'aurai pas dû faire cette fête hier ! J'ai mal au crâââââne... Non, concentre-toi. Bosse, bosse, bosse." Puis je remarquai que je parlais tout seul, JiWon me regardant un peu bizarrement. Je souris. "Bah, c'est un truc de Dunster. Sinon, quoi de beau ?"
(Invité)