Camille. Un prénom français pour une américaine, quelle idée. Idée de son père, fan inconditionné de la France et surtout de Paris, où il passait le plus clair de son temps. Camille, cette petite fille qui n'avait que quelques jours qu'elle était déjà habillée dans les plus grandes marques et dormait dans un couffin Chanel. Sa mère prenait un plaisir fou à changer et rechanger la décoration de sa chambre de bébé, jusqu'au jour où, comme pour toutes les choses qu'elle commençait dans sa vie, elle se lassa de jouer à la poupée et laissa au bon soin de la nounou les couches et les biberons.
Essentiellement éduquée par sa nounou, Camille ne voyait que très peu ses parents, les retrouvant la plupart du temps lors de galas ou divers brunchs où elle se retrouvait exposée comme un trophée. Rapidement, elle se sentit abandonnée par ses géniteurs, et se raccrocha davantage à sa mère de substitution et ses amis. Ou ses pseudos amis. Tous des fils et filles de, pétant tous plus haut que leur cul. Forcée à les côtoyer, à rester dans ce "cercle" des gens de la haute société. Tu parles. Camille elle aspirait à d'autres horizons. C'est adolescente qu'elle commença à se rebeller. Capricieuse, grossière, peste... Elle se laissait bercer par une douce décadence pour faire taire ses démons de solitude... Inconsciemment, elle fit tout pour que ses parents la remarquent un tant soit peu. Et ça a marché. Peut-être même un peu trop.
Camille avait 18 ans lorsque sa mère décida de quitter le foyer. La crise de la quarantaine, encore un truc à la con, ou plutôt était-ce qu'elle en avait marre de jouer l'épouse parfaite alors qu'elle enchaînait les amants. Bien sûr elle emmena sa fille avec elle, direction Cambridge, histoire de mettre de la distance entre elle et son ex mari. Elle si habituée au luxe dû dès lors se contenter d'une vie plus "normale" même si son confort de vie restait confortable. D'abord Camille ne fit que s'en plaindre, toujours plus capricieuse, toujours ce besoin qu'on la regarde, qu'on l'entende... mais si elle avait cru que déménager avec sa mère les rapprocheraient, ce ne fut pas le cas.
Et puis vint le jour où sa mère voulu la présenter à son nouveau mec. Super. Un an plus tard et les voilà en ménage. C'est en rechignant que Camille dut accepter cette nouvelle famille. Ce type distant et son fils d'un an son aîné, trop calme et pas assez bavard à son goût. A partir de ce jour, son train de vie devint différent. Elle intégra le club de danse du quartier, ainsi que la prestigieuse université d'Harvard, rencontra des personnes plus simples, plus vraies. Mesquine, taquine, manipulatrice voire méchante, Camille se fit beaucoup d'ennemis. Mais aussi des amis, des vrais, dont elle prenait soin plus qu'autre chose. Parce qu'elle est comme ça Camille, elle est très possessive, jalouse et surtout elle n'aime pas partager, de peur qu'on lui "vole" ses amis... Pensées tordues qui en feraient fuir plus d'un, mais au fond, il suffit de la comprendre un tant soit peu pour se rendre compte à quel point elle est fragile et attachante. Un bout-en-train dans l'âme, elle aime s'amuser, rire, faire la fête jusqu'au bout de la nuit, se laisser aller dans les extrêmes, faire la folle, parfois un peu trop, mais elle est comme ça. Les aventures elle les collectionne, et elle a vite prit conscience de son potentiel. C'est qu'elle aime plaire Camille, elle aime ces regards qui la détaillent avec envie, et elle en joue beaucoup, jusqu'à parfois se mettre en danger.
Ce regard elle se surprit à l'attendre de son demi-frère. Si leur relation avait eut un départ quelque peu conflictuel, ils avaient finalement su s'apprivoiser mutuellement, et ils finirent par passer beaucoup de temps ensemble. Jalouse et possessive avec lui, ce fut de pire en pire lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait des sentiments pour lui, et pas de ceux qu'échangent un frère et une sœur.. D'abord une simple pensée, cela devint une obsession. Mon dieu comme elle le désirait ! Pourtant elle savait qu'elle ne devrait pas. Craquer pour son "demi-frère" ? N'importe quoi ! Mais les sentiments étaient plus fort que la raison... Après tout, elle s'en fichait ! De toute manière sa mère n'est pas vraiment amoureuse de ce pauvre type, elle se foutait de lui comme elle l'avait toujours fait avec les hommes, c'était clair comme de l'eau de roche ! Alors Camille avait tenté des approches car pour elle, ça devenait obsessionnel, presque qu'elle n'en dormait plus ! Et ce qui la rendait dingue, c'est qu'elle voyait bien que Demyan ne ressentait pas la même chose pour elle.
Déterminée, elle était pourtant bien décidée à ne pas baisser les bras aussi vite. Il y eu un premier rapprochement à l'époque, frôlant la catastrophe en manquant de coucher ensemble. Demyan fut terriblement distant après ça, ce qui blessait énormément Camille. Et puis, un soir alors qu'ils étaient sortis en boite, tout dégénéra.
Ils couchèrent ensemble pour la première fois en octobre 2013, et si Camille avait des étoiles dans les yeux après ça, Demyan lui ne voyait pas du tout les choses de la même manière. Préférant ne plus en parler, il clôtura plus ou moins le sujet, d'autant plus qu'il se rapprochait de plus en plus de Roxanna, pour finalement fuir le problème en partant pour un voyage humanitaire, plantant les deux jeunes femmes. Camille vécu très mal cette séparation, cette absence qu'elle prit comme une trahison. Jamais elle n'avait été aussi loin de Demyan depuis ses 18 ans, et vivre sans lui était un véritable cauchemar. C'est à cette époque qu'elle se rapprocha de Walter. Homme à femme, séducteur invétéré, rien n'indiquait qu'il puisse être un homme parfait. Et pourtant, c'est ce qu'il fut pour elle. Elle tomba amoureuse de lui, parvenant à combler le manque de Demyan grâce à lui. Sauf qu'à son retour, les vieux démons qu'elle avait oubliés resurgirent. Walter ne supportait plus cette ambiguïté qu'elle avait avec son demi-frère, et après huit mois de relation, il la trompa avec une autre, ce qui mit fin à leur couple. Dévastée et plus bas que terre, Camille vécu pendant plusieurs semaines en faisant tout et n'importe quoi avec les hommes, tentant d'oublier son chagrin, en vain. Elle finit par quitter Harvard début mars, plaquant sa vie d'avant, ses études et tout le reste pour retourner à New York.
Dans ses premiers jours là bas, elle ne put s'empêcher de penser à Walter, sachant pertinemment qu'il se trouvait là, quelque part près d'elle. Peut-être même chez ses parents de l'autre côté de Central Park. Mais rapidement elle se reprit en main, décidant d'oublier son passé pour repartir d'un bon pied. A New York, tout lui réussissait. Là bas, elle avait l'impression de pouvoir prendre un nouveau départ, d'avoir même une nouvelle vie. La nuit est devenu son terrain de jeu alors que dans on esprit, elle a fait une croix définitive sur l'amour et tout ce qui va avec. Elle jouait, et elle gagnait, écrasant sans scrupules les pauvres petits coeurs qui se risquaient à l'aimer un peu trop. Après tout, c'était ça la vie, tu perds ou tu gagnes. Et cette fois, Camille était bien décidée à gagner. Mais si tout semblait parfait à Manhanttan, tout fini une nouvelle fois par partir en vrille.
Son père qui se remariait, lui découvrant des demi-frères et soeurs qu'elle n'avait jamais souhaité, son amie d'enfance qui la lâchait, et ses crises d'angoisse qui devenaient de plus en plus importantes.. Encore une fois, elle ne se sentait pas à sa place. Six mois après avoir quitté Harvard, elle se rendit compte à quel point sa vie d'avant lui manquait. Ses amis, sa famille... et Demyan aussi. Demyan à qui elle n'avait plus parlé depuis des mois, le chassant presque de sa vie comme pour régler le problème "demi-frère dont je suis amoureuse". Aujourd'hui, elle arrive enfin à ne plus avoir de sentiments pour lui ! Enfin du moins, c'est ce qu'elle croit. Désireuse de reprendre ses études, elle est prête à reprendre sa vie d'étudiante en septembre.. presque comme si de rien n'était !