no me digas adios (andrëtan)

Ça fait plusieurs jours qu'on s'est pris la tête avec Maxime et que je dors mal, très mal. Heureusement qu'Isaac est là pour me détendre un peu quand je rentre du boulot, pour me faire sourire parce que c'est plutôt la soupe à la grimace ces derniers jours. Quelle idée a-t-il eu d'aller s'installer chez son ex petite amie, chez la femme qui lui a brisé le coeur et qui me fait peur comme personne ne me fait peur. Je n'ai pas confiance en cette pétasse, c'est plus fort que moi. Et qu'il se tourne vers elle me glace le sang. C'est une amie. Ils passent vite d'amants à amis ces deux là. Surtout qu'elle lui a collé un poing au summer camp et qu'elle lui a dit qu'elle voulait le récupérer. Je tente de sortir ces images de ma tête. Ce n'est pas la solution. Il faut que j'arrête d'en parler, d'y penser, d'en pleurer. Oui, parce que mon pauvre petit coeur a prit un sacré coup... Je suis trop sensible, trop amoureuse et ce n'est pas franchement agréable... Je soupire, passe une main sur mon visage avant de me diriger vers l'entrée des urgences et de sortir. Prendre l'air frais me fera du bien et me remettra les idées en place. Ou pas. Parce que je croise le regard de Gaëtan, sur le trottoir en face. C'est la semaine je crois. Je change rapidement de trottoir et le prend dans mes bras. Avant de m'écarter et de le gifler. " T'aurais pu donner signe de vie ! Je me suis dis que t'étais mort, tu me donnes toujours des nouvelles ! " Hurlais-je à moitié en larmes. La fontaine humaine, les glandes lacrymales fonctionnent bien chez moi...

Le retour à la triste réalité, même si mon périple avait été quelque peu déprimant dans mon Chili natal depuis le mois de juin, le fait de revoir ma famille au complet n'avait pu que me faire sentir un brin mieux, même si j'avais de surcroit appris que je n'étais pas du tout celui que je pensais ! Catastrophe ! En réalité toute ma vie avait été un mensonge sans fond, et voilà que j'étais à présent totalement perdu dans le vrai et le faux. Arpentant les rues toujours bondées de Cambridge, lunettes de soleil sur le nez pour prolonger l'été qui s'estompait petit à petit, je vis une furie arriver de la douce et ravissante chevelure de lionne d'Andrea, ma meilleure amie, mon pilier ! Mais quelques secondes seulement dans ses bras que je me prenais un pain en pleine tronche. La regardant de haut en bas totalement incrédule, limite véxé de tant de rancoeur, après j'étais comme ça, totalement aventurier et je partais d'une seconde à l'autre. Putain ! André ! Tu es carrément moins violente avec ton dentier ... Y a un début à tout que veux tu .... Elle jouait bien la vache qui pisse des larmes y a pas à dire, mais je m'étais retrouvé tellement entouré de pleurs autour de moi durant ces derniers mois que j'en devenais presque insensible, oui j'avais changé. Pleure pas je suis là ... ! Totalement vivant ! Toutes mes dents et quelques tablettes de chocolats en plus ! Oui rien de mieux que le sport pour oublier son chagrin !

Andrea la violente et la nerveuse... Non, c'est pas moi ça. Sauf depuis quelques jours parce que je me sens mal mais genre super mal. Depuis que j'ai appris que Maxime ne vit plus chez lui mais chez Cora, je suis anéantie. Mais qu'est-ce que je peux bien en faire, en dire ? J'ai pas envie d'hurler contre lui, il est majeur et vacciné. Mais je le déteste pour avoir choisi le camp de cette rouquine à la con plutôt que le mien. Il savait qu'aller la voir serait la pire erreur qu'il puisse faire et que je lui en voudrais mais non, il a foncé droit dans le mur. Enfin, je bosse à l'hôpital et il faut que j'aère mon esprit. Rien de mieux que de sortir et prendre un grand bol d'air frais. Sauf quand on croise son meilleur ami qui ne donnait plus de nouvelles depuis de belles lurette... Oh, j'ai tout imaginé, absolument tout... Ma main s'écrase sur sa joue et je souffle " Le changement c'est pas maintenant tu veux ! " On s'était quitté sur de mauvais termes en plus, c'était ça le pire dans l'histoire... J'en ai imaginé des choses toutes plus folles les unes que les autres et j'avais rien pu faire, absolument rien. Une perte dans sa famille et ziouf, il avait disparu comme s'il avait transplané... Il me demande de ne pas pleurer parce qu'il est là mais j'y arrive pas. J'ai l'impression que le poids qu'il y avait sur mes épaules vient de tomber, de me libérer et que tout va mieux. Ce sont peut être des larmes de joie. " Je m'en fou de tes tablettes de chocolat, je préfère la mousse au chocolat " J'étouffe un rire avant de le prendre dans mes bras à nouveau. " Tu sais que tu m'as fais peur... " J'hoquète plusieurs fois dans la même phrase. Je me sens un peu mieux mais mon coeur est toujours brisé, lui...

Sa main sur ma joue résonnait comme un fracas, mes yeux tournaient dans le vide, totalement incrédule je ne savais pas trop comment réagir, j'aurais pu décider de partir d'un coup préférant ne pas m'énerver si facilement, même si ces derniers temps tout semblait me mettre en transe rapidement, perdant mon calme pour un rien ! Tu vas devoir te faire pardonner, je dois ressembler à un con maintenant ! Avec la marque rouge sur la joue, j'étais surement prêt pour me retrouver au milieu d'une foire et c'était certain qu'Andrea aujourd'hui ne me vendrait même pas, mais me donnerait gratuitement avec un coup de pied au cul. Je ne me souvenais pas réellement de notre dernière entrevue, juste que tout c'était plutôt mal passé, nous étions chien et chat après tout, à s'aimer et se détester. Soulevant mon tee shirt pour lui montrer mon corps d'athlète, en total con que j'étais seulement ou presque avec Andrea. Tu changeras d'avis ... avoue que tu pourrais pas résister longtemps ! dis je en me mettant en route pour ne pas passer pour des cons en plein milieu du trottoir. A ce point là ? Tu croyais que j'avais chaviré de mon navire ou quoi ?! dis je alors qu'elle venait de prendre mon bras, sensation qui me faisait bizarre, j'avais du mal depuis quelques temps à m'attacher aux gens et retrouver les personnes importantes pour moi comme si elles allaient disparaître d'un coup.

" Non t'es toujours aussi beau " Je lui adresse un large sourire. J'aurais peut être pas du lui en coller une mais c'est la seule réaction que j'ai eu en le voyant. J'extériorise enfin ce que j'ai ressenti pendant tous ces longs mois de stress, de peur, d'angoisse. J'en étais malade pendant un long moment et je me suis dis qu'il finirait par revenir, comme toujours. Ou pas. Ouai, je l'ai imaginé mort ! Je voyais déjà sa petite amie - enfin ex - débarquer pour dire qu'il était décédé de je ne sais quelle manière. Je pose ma main sur ses abdos et tâte la marchandise. Il n'y a qu'avec lui que je me permets tant de liberté. " Max a les mêmes, je peux vivre sans les tiens " Je tente d'ironiser mais ça me fait bien mal de parler de Maxime et de son corps... On ne se parle plus vraiment, je ne l'ai pas vu depuis qu'on est rentré du summer camp... " On est plus vraiment ensemble d'ailleurs, tu dois être content " Soufflais-je à contre coeur. Je sais que Gaëtan ne l'aime pas des masses mais bon... J'ai le coeur brisé et je suis bien contente qu'il soit de retour maintenant. " On sait jamais ce qu'il peut se passer... Imagine t'aurais attaqué par des pirates ! " Ou n'importe quoi d'ailleurs. on était en vie et mort en un claquement de doigts de nos jours. Au mauvais endroit au mauvais moment et c'était fini. " Ça va ? " Demandais-je à mon brun chérichou.

Toujours beau ? La bonne blague, Andrea était en train d'essayer de m'acheter pour que j'oublie les coups qu'elle m'avait fait ! J'esquissais tout de même un sourire, parce qu'elle m'avait un peu manqué mais je ne le dirais jamais, indépendant comme j'étais je n'allais tout de même pas être dépendant de ma meilleure amie. Tu me fais de la peine et puis ton Maxime tu sais que je l'aime pas trop en plus ! Oui il avait pas été super depuis le début avec Andrea et encore j'ignorais certainement les derniers épisodes, qui ne seraient ou pas m'enchanter. Mais finalement elle lâchait le morceau, je la regardais totalement stupéfait. Quoi tu te fous de moi ? Tu as enfin compris que tu valais mieux que lui ? Bon d'accord il était pas si horrible que cela, mais peut être que jamais personne ne sera assez bien pour ma pote, même si en soit je n'étais pas réellement comme cela, protecteur juste un peu tout de même. Je la prenais dans mes bras un instant, sachant faire preuve de tendresse quelques fois dans les moments qui le méritaient. J'aurais été subjugué par Elizabeth Swan, je vois pas le mal franchement ! dis je en lui adressant un clin d'oeil complice, oui Swan était carrément canon, j'allais pas dire le contraire. J'ai connu mieux mais on va pas commencer les pleurnichades aujourd'hui hein ... J't'invite à prendre un café, et ce soir resto ! Et on se raconte des histoires durant toute la nuit !

Il va voir si je lui fais de la peine ce pauvre con ! Gaëtan est le genre de mec que je ne me gène pas de traiter de con et tout ce qui va avec. Il ne le prend pas mal. Après tout, sa joue commençait à rougir et il ne m'en voulait pas. Ou il ne disait rien. C'est bien le style de mon meilleur ami, ça aussi. " Non il est parti vivre chez son ex quand son proprio l'a mis à la porte. Et même si je le déteste et veux le couper en morceau, je l'aime quand même " Oui et je lui avais carrément dis les trois mots maudits ! Quelle belle connerie j'avais fais là... Je m'étais mise à nue - et pas au sens premier du terme cette fois - et voilà le remerciement... Un éternuement et j'étais mal comme jamais, seule comme un caillou sur une plage de sable fin. " C'est moi Elizabeth Swann et je sais que je te fais de l'effet hein " Je souris parce qu'il me fait sourire et c'est pas chose facile ces derniers temps. Je le regarde avec mon petit sourire. J'aime bien mes blagues et encore plus quand il renchérit sur la chose. pour une fois que je peux faire une réflexion, une blague et que je peux en rajouter une couche, happy me ! Mais il ne répond pas à ma question... " Je suis en service là.. " Ouai, ça se voit pas trop mais bon. " J'ai finis dans une bonne heure, tu viens avec moi ? On peut boire le jus de chaussette de l'hosto hein ! " Ça fera notre café... À moins qu'il ait du monde à aller voir. J'en sais rien moi...