Time follows you and fades
Une semaine avant la "disparition" de Julianne
« tu sais qu'ils te détestent ? » Bien sûr que tu le savais, tu étais loin d'avoir la personnalité la plus agréable. « et alors ? » Tu poussas un profond soupir agacée de ne pas savoir ce qu'il avait en tête. « je t'ai toujours dit que je n'étais pas là pour me faire des amis. » Depuis que la famille Slovàgan avait quitté Aberdeen et son temps de chien pour Los Angeles tu n'avais toujours pas réussi à t'intégrer dans ton nouveau lycée mais ça n'allait pas l'air de te déranger plus que ça. A vrai dire ce n'était même pas dans tes préoccupations, non il y avait des choses bien plus importantes auxquelles tu devais penser comme la disparition de ton père quelques mois après avoir commencé une toute nouvelle vie. Tu savais que ce n'était pas une coïncidence, tu savais aussi qu'il ne vous avez pas abandonné comme ta mère ce l'était mis en tête. Non, il avait littéralement disparu mais tu étais persuadée qu'il était quelque part et que ce déménagement brutal, ce changement brutal de vie avait été planifié depuis le début. Ton père avait toujours été un mystère pour toi, il avait beau être un bon père et raconter tous les jours au moment du dîner sa journée, tu t'étais toujours dit que quelque chose ne tournait pas rond. Peut-être était-ce toi, peut-être que tu avais juste envie d'un peu de fantaisie dans ta vie platonique dans laquelle la chose la plus excitante fut de quitter ton pays natal, tes repères, tes amis.. jusqu'à que ton père ne disparaisse. Et jusqu'à que tu ne décides de ne te mettre à sa recherche. C'est ainsi que Julianne Slovàgan disparue à son tour.
" La blonde marchait dans les ruelles mal éclairées, ses cheveux virevoltant dans l'air impur du soir. Cela faisait maintenant un mois qu'elle avait quitté la maison familiale et depuis une semaine elle pensait avoir trouvé une piste, oui son père lui avait laissé des indices elle était sûre et certaine. Finalement elle n'était peut-être pas devenue parano ? Et si son père cachait véritablement un secret ? Avec l'argent qu'il leur avait laissé la famille Slovàgan n'était pas à plaindre et Julianne c'était servie dans le coffre rangé au grenier prenant tout ce dont elle avait besoin, c'est là d'ailleurs qu'elle découvrit le revolver et que ses soupçons s'intensifièrent. Prenant un taxi elle avait rejoint l'adresse indiqué sur la serviette qu'accompagnée son americano. Arrivée à destination ce fut un paysage digne d'un film à suspens que la jeune fille rencontra, une espèce de grange abandonnée entourée d'arbre et couverte par des plantes rampantes. Elle ne savait même où ce coin paumé se situait, il ne devait probablement pas ce figurer sur une carte. Prenant son courage à deux mains Julianne sortit de la voiture après avoir donné un pourboire au conducteur pour qu'il l'attende. Elle ouvrit la porte grinçante et fit un pas à l'intérieur puis deux, son cœur se mit à battre tandis que le plancher grinçait à son tour à chacun de ses pas. « Il y quelqu'un ? » Sa voix fit un écho dans la pièce vide et froide, pas de réponse. Elle se répéta, toujours aucune réponse. Elle entendit alors des bruits de pas derrière son dos ce qui lui procura des frissons dans le dos, elle se retourna d'un coup sec mais ne vit rien. Dans quel pétrin c'était-elle fourrée ? Elle sentit des bras l'entourait et poussa un cri essayant de se débattre, l'agresseur posa alors sa main sur bouche ou du moins un mouchoir qui emmena Julianne aux pays des rêves. Lorsqu'elle ouvrit les yeux elle fut soulagée de voir qu'elle n'était pas attachée ou dépourvue de toute liberté. Des mains parcoururent ses cheveux ce qui la fit sursauter elle regarda alors le protagoniste. « Daddy ? » lâcha t-elle à la fois surprise et apeurée. Ses lèvres tremblantes elle ne remarqua même pas que des larmes coulaient sur ses joues roses. « Tu t'es teinte les cheveux, le blond te va bien, c'est plus joli que je ne le pensais mais je te préfère comme-même en brune. » Elle renifla avant de répondre; « C'est pour ça que je l'ai fait mais je pensais que tu aurais détesté. » Il rit avant de la prendre dans ses bras et de chuchoter dans son oreille, « Je suis désolé de t'avoir inquiété et vraiment heureux que tu m'ais trouvé. » il fit une pause, « Tu as raté combien de jours d'école ? » Julianne rit avant de donner un petit coup à son père. « Papa les cours sont terminés.. » Il se contenta de jurer en voyant qu'il était vraiment au bout du rouleau, ils restèrent un moment comme-ça. Elle dans ses bras lui caressant sa tête blonde puis elle finit par poser la question fatidique. « Pourquoi ? » Elle n'avait pas besoin de donner des détails, il savait très bien de quoi elle parlait. « Je ne peux pas te le dire. » Elle se libéra aussitôt de son étreinte avant de se relever brusquement et de poser ses mains sur ses hanches. « Oh bien sûr et pourquoi donc ? » Le ton de sa voix n'était plus du tout calme non au contraire il était agité, elle était complètement hors d-elle. « C'est trop dangereux. » L'homme se leva à son tour pour faire face à sa fille qui en à peine quelques mois avait tant changé. « Ah parce que maintenant dessiner des voitures c'est dangereux. » Il poussa un soupir la suppliant du regard d'arrêter de jouer la comédie. « Si t'es pas un putain de designer qu'est-ce que t'es ? » Il la réprimanda pour son mot grossier avant de répondre; « Pas ce que tu crois que je suis. » si il n'était pas un foutu espion alors qu'est-ce qu'il était ? « Il vaut mieux que tu retournes à la maison July, tu n'as pas besoin de savoir ça, le plus important est que tu saches que je vais bien. » Elle posa ses mains sur la tête avant de s'arracher les cheveux et de pousser un cri de rage. « Pourquoi m'avoir fait faire tout ça si ce n'était pas pour me donner des réponses ? » Il la regarda d'un air désolé et elle comprit qu'il avait peur de la décevoir, c'était si effrayant que ça ? La jeune fille se dirigea vers ses affaires et les ramassa, « J'espère que ça en vaut le coup, d'être parti comme-ça, d'avoir abandonné ta famille. » Il se tourna vers elle, « July... » elle ne le regarda même pas. « Au revoir, papa. » Elle quitta la pièce ou ils se trouvaient se retrouvant dans un hall, c'était donc un immeuble. Elle dévala les escaliers, elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle pouvait bien être. Sortant du bâtiment elle n'eut même pas le temps d'examiner les alentours qu'elle fut prise d'une douleur horrible dans l'épaule droite; une balle venait de la toucher puis dans l'estomac, cette fois-ci la douleur était bien plus atroce et Julianne tomba au sol agonisant. Comment était-ce arrivé ? Non, pas comment cette balle était arrivée dans son épaule mais plutôt comment tout ça était arrivé dans sa vie banale. Celle dans laquelle rien de palpitant n'était arrivé depuis son plus jeune âge, celle d'une simple lycéenne fraîchement diplômée qui rêvait de sensations fortes. Et voilà que pour la deuxième fois en une journée elle se réveillait dans un endroit hostile et inconnu. Au moins elle avait sa réponse il avait fallu qu'elle frôle la mort de près mais elle l'avait, enfin. C'était donc lors de son réveil tandis que tubes continuaient à l'aider de respirer que son père lui raconta tout, c'était risqué elle était encore en mauvais était. Psychologiquement et physiquement. Mais, son père savait que si il n'avouait pas tout maintenant il ne trouverait jamais la force et n'aurait peut-être plus jamais l'opportunité de le faire. Elle s'était attendue à tout, tout sauf ça. "Mafieux" le mot ne cessait de revenir en boucle dans sa tête, elle n'avait peut-être pas connu la guerre mais dans sa tête c'était un champ de bataille. Comment est-ce sa grand-mère si attentionnée et serviable pouvait-être la fille d'un mafieux ? Elle aurait sûrement dû se méfier avec les origines américo-italiennes de sa famille paternelle. Tous ces appels mystérieux, ces coups de fils passaient au petit matin lorsque tout le monde était supposé dormir. Tout le monde sauf Julianne. Celle qui maintenant était mêlée pour toujours aux sombres affaires de la famille Genovese. "
Une semaine avant la "disparition" de Julianne, deuxième partie
Tes jambes tremblaient sans même que tu ne t'en rendes comptes, tu te souvenais de ses paroles sans même le savoir. "Tout le monde te déteste." oui et alors ? Inspiration, expiration. Sourire forcé imprimait sur tes lèvres tu montais les marches menant à la scène, un micro t'attendait patiemment. C'était la fin. Oui, la fin de tout mais au moins quelque chose de nouveau commençait, quelque chose d'excitant, de palpitant. Tu avais été reçue à harvard et voilà que tu devenais aussi majeure de ta promotion, que demander de plus ? Poussant un soupir dans le microphone les regards - certains de mépris d'autre de mécontentement et quelques rares dans la dernière rangée de compassion - se tournèrent vers toi. Tu te décidas enfin à prendre la parole; « Bonjour ? Vous m'entendez ? » Quelques rires ici et par là. « Je me présente Julianne connu probablement sous le pseudo de la "garce coincée" d'ailleurs quelqu'un pourrait m'expliquer parce que je ne sais pas comment on peut être à la fois une garce et coincée. » Ta remarque réprimanda quelques sourires gênés ou pas sur le visage de tes camarades. Fière de ne faire revivre ce public tu poursuis ton discours, « Sérieusement, je ne vais pas faire mon hypocrite et dire que cette dernière année passée avec vous a été formidable. Nous savons tous que c'est faux et ça nous fait au moins un point commun mais sachez que j'ai adoré me faire détester par la quasi totalité d'entre vous. Cela m'a permit de comprendre que l'on ne peut compter que sur soi-même et qu'accorder sa confiance est bien plus dur que ce qu'on ne le pense. » ton regard se posa sur un grand brun aux yeux verrons, Dylan. « Mais grâce à une certaine personne ici, présente j'ai tout de même appris à profiter de cette dernière année au lycée. Dylan, merci de m'avoir permis de m'amuser un peu et de m'avoir ouvert les yeux sur un monde nouveau. Merci de m'avoir fait prendre conscience que je pouvais accomplir bien plus que je ne le pensais. Et que je méritais bien mieux que ce dont je me contentais, merci d'avoir toujours été là pour moi et d'avoir écouté mes histoires et mes plaintes jusqu'au petit matin comme-ci nous étions déjà un couple marié. » Tu aurais voulu lui dire "je t'aime" mais à quoi bon cela servirait vu que tu prévoyais de ne plus le revoir cela ne t'empêcha pas de lui envoyer un baiser et de lui sourire naïvement tandis que les autres vous regarder avec un air de dégoût. Tu secouas légèrement la tête avant d'éclaircir ta voix, « En tout cas malgré tous nos désagréments, j'espère que vous aurez ce que vous voulez et vous ne baisserez jamais les bras face aux milliers d'obstacles qui se dresseront devant vous. » tu n'arrivais pas à croire avec quelle facilité tu pouvais sortir des paroles aussi belles que clichées mais ça avait l'air de faire de l'effet. « Ne te méprends pas trop Chanel c'est toujours la guerre entre nous deux même si tu pars à Columbia et que j'ai été acceptée à Harvard. » Tu souris et ce fut sur cette petite phrase comique que tu terminas ton discours. Des applaudissement ce firent entendre. Tout était parfait, ou presque.
Deux mois après la "disparition" de Julianne
Tu étais partie du jour au lendemain faisant ta mère avoir sa plus grande frayeur, prête à tout abandonner pour retrouver ton père. Et voilà que tu débarquais de nouveau, chamboulée, amochée par la vie que ton père possédait, que ton père t'avait caché jusqu'à maintenant. Pendant un mois tu avais été investie dans le côté sombre de ce monde et lorsque cela commença à dépasser les limites. Lui et toi décidèrent d'en terminer. Te revoilà maintenant dans la vie normale et immergée dans un tout autre monde qu'est la vie universitaire. Sermonné par ta mère pendant les quelques semaines qui te séparait de ton entrée à harvard, ce n'était pas grave. Tu le méritais et si elle savait la vérité, elle aurait probablement fait une crise cardiaque. Alors c'était mieux comme-ça, ainsi.
Entrée à Harvard
Tu fermas les yeux et tendis tes bras sur les côtés, pris une grande inspiration et souris. Tu étais, enfin ce jour que tu attendais depuis si longtemps. Ta mère t'embrassa une dernière fois ne cessant de répéter que tu aurais dû aller à Yale que la distance était moins longue. Tu ne pus t'empêcher de rire, pas pour sa réflexion mais pour tout ce qui t'étais arrivé jusqu'à maintenant. Tu pris ta mère dans les bras, « Ne t'inquiètes pas maman, il y a toujours skype. » tu te mordis la lèvre inférieur tout de même un peu inquiète. Ta vie était à nouveau normale mais le passé de ta famille paternelle et les secrets de ces deux derniers moins pouvaient te rattraper à tout moment, tu le savais mais tu essayais de tout faire pour le cacher. De jouer la comédie comme tu étais douée pour ça, tu demandais d'ailleurs pourquoi tu te mettais pas au théâtre.