CAMILLE EMRYS ► dylan sprayberry

Aimer ses parents c'est prendre sur soi, agir par sa volonté pour leur faire plaisir. ❖ Ce fut dans une clinique dans la très jolie ville de Berlin, que tu vins au monde.   Le soleil venait à peine de se lever qu’un futur père de famille fut réveillé par sa femme qui le secouait. Elle allait accoucher ne cessait-elle de lui répéter, faisant ainsi paniquer le pauvre Clovis. Celui-ci se mit à courir partout dans la maison à la recherche des différentes affaires alors que ta mère le regardant souriant amusé par son comportement et grimaçant aux douleurs qui se faisaient de plus en plus fréquentes. Tu étais leur premier et unique enfant après tout, normal qu’ils soient stressés. Ton père est un riche chef d’entreprise spécialisé dans l’industrie automobile et il gagne plutôt bien sa vie tandis que ta mère est cardiologue. Il poussa presque sa femme jusqu’à la voiture et ne respecta guère les limitations de vitesse jusqu’à l’hôpital. Tu étais très attendu dans cette famille qui commençait à désespérer de ne pas avoir d’enfants. Ils s’étaient rencontrés par hasard, ta mère est d’origine française et elle passait quelques semaines en Allemagne pour un congrès et lors d’une sortie avec ses collègues, elle heurta un très joli garçon. Ils se revirent plusieurs fois avant que Clovis décide de prendre le premier train jusqu’à Paris afin de demander Lucie en mariage. Demande qu’elle accepta avec joie et après sa mutation accepté, elle déménagea dans le sublime appartement de  monsieur Emrys.  

L'enfance est pleine de désillusions. ❖ Lorsque ta mère arriva à l’hôpital, ton père était en plein stress, il faisait bien rire les infirmières ainsi que sa femme. Il entra dans la salle d’accouchement et tint la main de sa femme pendant que celui-ci lui hurlait dessus et qu’elle lui interdisait qu’il la retouche de nouveau ensuite. L’accouchement dura plusieurs heures, le bébé ne voulant guère sortir. Les contractions étaient pourtant bien présentes, cependant lorsque tu arrivas enfin, tes parents furent surpris. Lors des échographies, le médecin avait bien insisté sur le fait que tu serais une fille. Du coup, niveau prénoms cela posait problème. Ils avaient pensé à Gwen ou à Sofia. Nom peu commode pour un petit gars. Et là, éclair de génie de la part de ta mère qui prononça le prénom Camille. C’était celui de sa mère décédé quelques années plus tôt. Cela pouvait très bien aller à une fille qu’un garçon. Bien entendu, ils ne devaient pas s’imaginer à quel point tu détesterais ce prénom plus tard. Et en second choix, Timaël en l’honneur du grand père de ton père, tu avais largement préféré celui-ci. Manque de chance comme on dit ! Tu étais venu à la vie le 28 septembre à neuf heures quarante trois du matin. Une infirmière te déposa dans les bras de ton père alors que ta mère vous regardait d’un air attendri malgré la fatigue qu’on pouvait lire sur son visage. Tu restas à l’hôpital avec ta mère pendant quelques jours, les médecins voulaient s’assurer que tout allait bien.

L’adolescence est le temps où il faut choisir entre vivre et mourir. ❖ Tu grandis dans une famille heureuse et aimante. Tu ne manquais de rien. Dès que tu demandais quelque chose, tu pouvais être certain que tes parents finissaient par craquer. Il faut dire que tu savais utiliser tes charmes, rien qu’avec ta petite moue, tu pouvais convaincre tout le monde. Ton enfance fut vraiment idyllique, tu étais vraiment très proche de ta mère. Les années passèrent et à l’école, tu n’étais peut-être pas l’élève le plus brillant qu’il soit, mais tu arrivais tout de même à garder des notes correctes. Tu étais passionné par les langues étrangères ainsi que par le métier de journalisme. A peine entré au collège que tu savais déjà qu’est ce que tu allais faire plus tard et tu te promis d’y arriver. Niveau scolaire, tout était parfait et tu étais fier de toi quand tu entendais tes profs te complimenter sur un travail. Par contre, à la maison, c’était beaucoup plus compliqué. Tes parents ne se supportaient plus et ne cessaient de se disputer. La plupart du temps, tu mettais tes écouteurs à fond afin d’éviter les cris et tu t’asseyais dos contre ta porte de chambre, les jambes revenues sur ton torse. Tu détestais cette ambiance et il n’était pas rare que quelques larmes coulaient sur ta joue et la douleur était bien pire quand tu voyais les yeux rouges de ta mère. Puis un soir tout bascula, tu entendis ton père annoncer à ta mère le divorce, qu’il avait trouvé une femme plus jeune et qu’il allait vivre avec elle parce qu’elle était enceinte. C’était trop pour toi et tu leur hurlas dessus. tu avais finis par craquer, des larmes de colères coulaient sur ton visage avant que tu ne cours t’enfermer dans ta chambre.

Le suicide est une lutte entre deux craintes. ❖ Tu en avais marre, marre de voir tes parents se déchirer et maintenant ton père qui partait, tu les détestais autant l’un que l’autre. Tu les entendais encore crier d’un bas et tu poussas un soupire. S’ils ne voulaient pas t’écouter alors il n’y avait qu’un seul moyen pour attirer leur attention. Tu te retrouvas dans ta chambre, la lumière éteinte et allongé sur le lit, ton visage parsemé de larmes. Qu’est ce que tu avais bien pu faire pour que ton bonheur te soit enlevé d’un coup ? Tu avais pris une décision mais tu en mis du temps à le faire, le courage t’aillant abandonné. Quelques heures plus tard, ta mère débarqua dans ta chambre, s’étonnant de ne plus entendre de bruit et te découvrit le bras en sang. Elle appela les secours et chance ou malchance, tu fus sauvé. Les médecins annoncèrent que cela ne devait pas être la première tentative, vu les légères marques sur ton bras mais tu n’avais jamais sans doute eu le courage d’aller trop loin. On te colla un psychologue chiant et qui te faisait sortir de tes gongs. Tu ne supportais pas d’aller lui rendre visite et quand tu sortais de son bureau, tu n’avais juste envie d’une chose, c’était de l’étrangler.

Étudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. ❖ Pendant ce temps, tu suivais toujours tes études et tu obtins à ta plus grande surprise ton diplôme. Tu ne fis pas la danse de la joie quand tu l’appris mais presque. Ta vie avait changé depuis ta tentative de suicide. Tu avais une belle mère que tu détestais parce qu’elle avait cette manie de te pincer les joues comme si tu étais un enfant de cinq ans. Ta mère avait décidé de retourner en France peu de temps après que le divorce soit prononcé afin de prendre un nouveau départ. tu as gardé quelques contacts avec ton père, enfin surtout des contact financiers. Il compensait son absence par de l’argent mais tu n’allais pas t’en plaindre. Puis la décision de l’université arriva et tu fis le tour de toutes celles qui pouvaient te convenir. Il y en avait bien une qui te plaisait et qui te permettrait en plus de suivre un cursus pour être journalisme, te perfectionner en langues étrangères. Tu en maîtrisais déjà deux correctement, le français et l’allemand. L’anglais un peu moins, tu butais sur certains mots et parfois tu avais un drôle d’accent. Ta mère t’encouragea à postuler et tu fus accepter. Cette fois-ci, c’était des larmes de joies qui coulèrent sur ton visage et tu fis la fête avec quelques potes, il fallait bien marquer le coup après tout. Les au-revoir furent déchirants, ta mère te serra dans ses bras jusqu’à ce que le contrôleur en ait marre et lui signale qu’ils devaient partir. Ton père t’attendait à Cambridge, il t’avait offert un petit appartement pour ton anniversaire ainsi que pour ton admission. La classe. Même s’il n’était pas très sentimental, ton suicide l’avait profondément retourné et il essayait de se rattraper.

Aujourd’hui, cela fait un an que tu étudies à Harvard, tu vas bientôt entrer en deuxième année et tu as hâte.