Invité
est en ligne
Invité
Everything will be all right in the end ; if it's not all right then it's not the end.
La chaleur du début du mois de Juin s'infiltrait à travers la fenêtre entrouverte, les moineaux sifflotaient avec agitation et le ciel était dépourvu du moindre nuage. J'étais allongée dans un lit d'hôpital, je venais de subir une procédure douloureuse et pourtant, j'avais un sourire placardé sur le visage. Mon regard était perdu dans le mouvement délicat du vent qui soulevait les feuilles du platane que j'apercevais depuis ma chambre. C'était à peine si je pouvais bouger sans gémir de douleur mais de toutes façons, je n'en ressentais pas le besoin. Je savais que j'avais fait le bon choix.
Le souvenir du visage déchiré de Roxanna à peine une semaine plus tôt me revint en mémoire ; la douleur qu'elle avait éprouvée en découvrant qu'elle ne pourrait définitivement rien faire pour sauver Jude, tous les espoirs qui venaient de mourir dans ses yeux. Tout ça m'avait compressé le cœur et j'avais alors décidé de l'aider à chercher avec acharnement un donneur compatible, mais avant tout, j'avais moi-même été faire les tests après être passée par l'étape médication pour permettre l'analyse. Je n'avais pas voulu donner de faux espoirs à Rox, ni à Jude d'ailleurs, alors j'avais passé cet examen sous silence, attendant les résultats avec une nervosité imparable. Plusieurs journées interminables étaient passées, je ne comptais plus le nombre de regards inquiets que j'avais jetés à mon téléphone, soulevant même parfois la curiosité de ma meilleure amie. J'avais eu du mal à changer de sujet à chaque fois, mais j'y étais parvenue. Puis Lundi matin, l'identifiant de l'hôpital s'était enfin affiché sur l'écran de mon iPhone, recommandant ma présence dans les plus brefs délais. J'avais débarqué dans les couloirs stérilisés moins d'une heure plus tard. On m'avait annoncé que j'étais « compatible avec le patient Jude Montgomery » et tout avait été arrangé pour que le prélèvement se fasse le lendemain.
Un sourire sincère étirant toujours mes lèvres, j'envoyai un rapide message à ma meilleure amie ; il était temps qu'elle sorte de cette période sombre dans laquelle nous avions tous plongé avec le grand retour de la maladie de Jude. Je reposai mon téléphone sur la tablette lorsqu'un infirmier entra dans ma chambre. Il m'aida à passer mes vêtements, puisque je pouvais à peine lever un pied toute seule pour le moment et je venais d'enfiler mon tee-shirt avec une grimace lorsque l'on porta deux coups discrets à la porte de ma chambre. « Oui, » répondis-je en pensant tout de suite à une visite du médecin avant qu'on ne me laisse rejoindre la fac.
(Invité)