#Darnell - I'll be drunk texting you

Seul dans ma caravane. Avec ce qu’il venait de se passer dans la vie de Lenaïs, je ne me voyais plus profiter de quoique ce soit la concernant. Je m’étais beaucoup trop comporté comme un salaud avec elle. Même si elle ne l’avait pas encore compris. Mais ça devait cesser, c’est tout. Je me retrouvais allongé comme une loque sur mon lit, seul dans cette caravane. J’aurai dû rester à Cambridge ou rejoindre mon oncle et Caitlyn chez eux, loin de tout. Mais non, j’étais ici, entouré de tous ceux que je connaissais, mais en restant tout de même bien seul. Généralement, j’aime être seul. Sauf que là, la solitude me pesait. Enfin, la solitude ne m’avait pas pesé bien longtemps. Je recevais très rapidement un message… d’Aaliyah ? Quoi ? WTF ? Je ne comprenais pas trop. Elle voulait que je passe à autre chose, que je l’oublie pour aller mieux et elle me parlait ? Sérieusement ? J’ouvrais le message et le contenu me laissait sur le cul, au sens propre comme au sens figuré. Pourquoi elle écrivait comme ça déjà ? Et puis, pourquoi elle écrivait ça surtout ? Mes yeux clignaient plusieurs fois, comme si au fur et à mesure, le contenu du message changerait. Je reprenais ma respiration avant de répondre. Mais, plusieurs fois en fait. Pourquoi tu me fais ça alors que tu m’as demandé de te zapper Liyah ? Et pourquoi t’écris comme une teubée aussi ? Je me levais de mon lit, commençant à faire les 3000 pas dans ma caravane. J’espérai qu’elle me répondrait au plus vite. J’avais besoin de ma réponse pour pouvoir m’allonger de nouveau et être au calme dans pesante solitude. C’était tellement triste dis comme ça en y repensant. Mais c’était le cas. Pourquoi cacher la vérité ? Je ne la cache jamais généralement. Je n’allai pas commencer maintenant. Je prenais une clope au passage, mon briquet et je sortais de la caravane. Je restais tout de même devant. Les autres me gâchaient la vue. Tant pis. Ce n’est pas comme si j’avais besoin de l’admirer car, sans le message d’Aaliyah, je serai encore probablement dans mon lit donc bon. J’allumais ma cigarette avant de la fumer. C’était clairement plus pratique. Je manque de m’étouffer avec la première bouffée. Quel con ! Un seul putain de message de cette fille m’avait mis dans un état pas croyable.

Il venait de me répondre. Je regardais donc le contenu de son message. Il avait raison. Je lui avais expressément demandé de m’oublier, mais je savais qu’il ne l’avait pas fait. Je n’étais d’ailleurs pas la seule à le savoir et je n’avais rien oublié de nous deux. C’était ancré dans ma mémoire à tout jamais et, je m’en souvenais d’avantages quand j’allai mal. Je me relevais pour trouver sa caravane. Je ne savais même pas à quoi elle pouvait ressembler, laquelle c’était. Je ne savais absolument rien de tout cela. « Tu mank tgl ! J’sui devant elle est où ta caravane ? ». Déjà que j’ai du mal avec la politesse quand on me pousse à bout et que je suis sobre, mais alors là… Je ne voulais pas qu’il me pose de questions. Je ne voulais pas y répondre non plus. Je voulais juste le voir. Rien que de me retrouver devant lui, me ferait du bien, à coup sûr. Je le savais. Du moins, j’essayais de m’en persuadé. Je commençais à marcher sans savoir où j’allai. Je savais juste que je marchais. Enfin, j’essayais de le faire. La route ne me semblait pas très droite. Ou alors c’était moi qui ne marchais pas droit. Dans mon état actuel, je préférai me persuader que c’était la route qui n’était pas droite et que moi, j’allai à merveilles. Je fixais l’horizon. Le soleil qui se couchait. Si je n’avais rien pour m’appuyer sous peu, j’allai me coucher bien plus vite que le soleil. Je posais ma main au-dessus de mes yeux pour me couvrir des rayons du soleil.

(Invité)