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W/ ARABELLA.
Plus qu’une semaine avant la fin du Summer Camp. Non, plus que six jours. CINQ pour être exact, minuit était passée depuis une heure. Dans exactement cinq nuits, Martin pourrait passer une nuit complète sans avoir le drap du lit collant inlassablement contre son dos nu de transpiration, une nuit complète sans vivre en constante paranoïa pour éviter l’intrusion de moustiques suceurs de sang dans sa caravane, une nuit complète sans être perpétuellement réveillé par les fêtards rentrant de soirée. Ouais, Martin avait vingt et un ans dans trois mois et avait déjà la mentalité de quelqu’un de cent seize ans. OK. J’abuse. Cent quinze ans. Mais cette nuit-là, alors qu’il roulait et boulait dans son pieu comme un rouleau de printemps à la crevette (c’est important de préciser), il fut alarmé par le cliquetis de sa serrure, et quelqu’un essayant désespérément d’actionner la poignée. En vain. Mango avait quitté le Summer Camp, donc Martin n’avait plus de colocataire. Il y avait bien Zéphyr qui le stalkait, mais en ce moment elle lui faisait la gueule et même, elle avait pris l’habitude de passer par les fenêtres. Pas par la porte. Trop classique pour elle. Alors, Martin quitta son lit et s’avança vers la fenêtre, observant silencieusement ce qui se passait. Il y avait une nana qui s’énervait sur sa porte oklm – enfin non pas oklm puisqu’elle s’énerve, mais vous me comprenez hein – mais l’obscurité ne lui permettait pas de distinguer qui c’était. Du coup, envisageant de gentiment et cordialement envoyer chier cette gentlewoman cambrioleuse pour qu’elle aille gratter d’autres entrées de caravane, il ouvrit sa porte et fit, en grinçant des dents ; « À moins que tu ne viennes m’installer la clim en pleine nuit, tu t’es trompée de caravane. Ça ne te dirait pas d’aller emmerder le voisin là-bas ? Merci ! » Il se pencha vers l’extérieur et pointa du doigt un autre bout du camping. Puis, il posa enfin ses yeux vers l’inconnue … Pas si inconnue. Et là, il se mit en sourdine, énumérant intérieurement les espèces de moustiques qui, par une simple piqûre, pouvaient donner toute sorte d’hallucinations. Parce que là, il n’y croyait juste pas ses yeux.
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