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cora ♦ take me down to the paradise city [part 1]

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Un petit brin de shopping, ça lui ferait honnêtement aucun mal. Ses habits commençaient à être un peu usés et ses indémodables finissaient par s'assombrir. En termes d'apparence, Grenade était d'une exigence absolue. La fin de l'été approchant, elle était partie pour des courses de rentrée, des habits qualifiés de straight ou encore regular. Néanmoins cette année elle voulait tenter de trouver quelques touches modernes, comme une jupe serrée à motifs ou un chemisier coloré. Elle espérait dénicher des habits dorés, ou argent. Elle n'avait entendu que du bien de Lake Havasu City et deux heures de route, ce n'était pas impressionnant du tout. Avant de quitter le chalet qu'elle partageait avec Phoenix elle avait vérifié qu'elle était en possession de tous les papiers de sa voiture. Oui, on n'est jamais assez prudents. Enfin.
Si elle se trouvait dans cette épicerie c'était à la recherche d'un petit déjeuner/casse croute avant de prendre la route. Seulement elle détestait manger dans sa voiture, et sur ce plan là elle ressemblait à un mec. Que sa bagnole reste propre et elle restera de bonne humeur, c'était quasiment aussi simple que ça. Alors les chips, non. Les sandwichs, non plus. Elle attrapa deux boissons énergisantes, un frappuccino en bouteille (vivent Starbucks, hein ?) mais son ventre lui criait d'acheter quelque chose. Elle finit par revenir dans le rayon nourriture et ses yeux cherchèrent en vain quelque chose à manger. Mais, attendez, c'était pas la fille de la bibliothèque, dehors ? Si, la rousse étudiante en neurosciences. Grenade fronça les sourcils, attrapa un paquet de bonbons, de biscuits quelconques et de chips pour rejoindre la caisse sans quitter des yeux la rousse, essayant de se souvenir de son nom. C'était pas en R ? Grenade et les prénoms, toute une histoire. Mais elle se souvenait clairement de l'aide que lui avait apportée la jeune fille, dans la même année qu'elle. Elle quitta l'épicerie en lançant un sourire désintéressé à la caissière, son but se tenait à quelques mètres, cheveux flamboyants au soleil. Hey, on se connait, non ? Oui, on se connaissait, mais au cas où Grenade n'aurait pas marqué son esprit, elle ne comptait pas insister. Mais damn, elle avait de ses yeux, et un visage tellement harmonieux.
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Cela faisait au moins une bonne heure que je poirotais au camping en attendant qu'un ami vienne me chercher afin de me conduire au centre ville de lac havasu city. Je soupçonnais le fais qu'il me fasse attendre aussi longtemps parce que j'étais jamais très à l'heure dans ma vie alors ça devait être une vengeance de sa pars ou sinon, ça m'apprendra à fréquenter des gens encore plus en retard que moi. Je faisais les cent pas en ayant une cigarette à la bouche que je fumais doucement, ouais c'était un bon moyen pour me détendre vu que je sentais que j'allais bientôt appeler mon ami pour lui faire une crise, et quand je faisais des crises ça peut être dangereux haha. Je décida finalement d'aller dans la petite supérette du camping pour aller m'acheter quelque chose à manger histoire de passer le temps, je me contenta alors de prendre un paquet de fraise tagaga, mes bonbons préférés depuis mon enfance déjà. Le sucre des bonbons me rendais un peu de meilleur humeur mais moi tout ce que je voulais là c'est être en ville pour pouvoir faire les magasins, ça fait un moment déjà que je me suis pas achetée de vêtement et c'est d'ailleurs assez bizarre de ma pars vu que j'ai toujours été une adoratrice des fringues, en même temps avant je faisais partie de la cabot house c'était sûrement pas pour rien. Je rangeais ensuite les fraises dans mon sac ou je sentais que j'allais finir le paquet. Mais finalement une voix féminine m'interpella, je leva alors mon regard bleu sur elle en reconnaissant directement cette belle blonde que j'avais côtoyée par rapport à nos études en commun. Je me souviens bien de cette fille, pour le peu de moment que j'ai pu passer avec elle c'était vraiment super puis surtout, je ne pourrais sûrement jamais me lasser de la regarder vu sa beauté extraordinaire. Oui on se connait. Je suis Cora, tu te souviens pas ? Tu sais la fille qui a déjà bossée quelque fois avec toi sur de la neuro. Lui dis-je d'un petit sourire en la regardant. Je voyais ensuite une voiture et des clés dans les mains de blondie, hm c'est mon ange-gardien qui vient me sortir de cette galère haha ?
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Un sourire vient illuminer le visage juvénile de l'étudiante. Ce discret air enfantin s'obstine à camper sur son visage, quand elle sourit, alors que tout le reste de son corps crie au monde qu'elle est une femme. Une femme aux courbes accompagnées par un short taille haute bleu à fausses pierres précieuses et à la taille marquée par une ceinture jaune soulignant un top blanc. « Oh, tu te souviens de moi alors. » Sa banane ne l'avait pas quittée. Elle sentit le regard de Cora sur ses clés et comprit immédiatement. « Besoin d'un chauffeur ? Je vais faire du shopping là, on peut s'arranger. »

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Quand j'aperçu blondie venir près de ma personne j'avoue m'être posée la question pendant plusieurs secondes où est c'que je l'avais déjà vu, mais je m'étais soudainement rappelée qu'on s'était plusieurs fois croisées à la bibliothèque d'Harvard pour travailler ensemble. J'ai une bonne mémoire apparemment ! Grenade c'est ça ? Dis-je en gardant mon petit sourire, puis ça avait été facile de me souvenir de son prénom vu que la grenade était l'un de mes fruits préférés haha. Je venais alors mordre le coin de ma lèvre quand elle me proposa de m'accompagner en ville, c'était en effet c'que j'avais besoin mais j'voulais pas non plus gêner. Ouais je devais aller en ville et j'attend un ami pour m’emmener mais il a sérieusement pas l'air de venir.. Ça te déranges pas de me conduire ? Bah oui j'étais un minimum polie voyons, j'allais pas rentrer dans sa voiture comme ça en mode yolo c'est partie on y va.
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Grenade rit intérieurement. C'était la première fois qu'elle la voyait si.. timide ? Presque timide oui, avec son petit mordillement et son sourire discret. Mais non ça me dérange pas, au contraire, au moins j'aurais un peu de compagnie ! On y va ? Et oui, elle était comme ça Grenade, à sauter du mouton au crocodile sans vraiment de transaction. Sans vraiment vérifier que Cora la suivait, puisqu'elle était pratiquement sûre de ce fait, elle se dirigea vers son véhicule et invita la rousse à prendre le côté passager. Une fois au volant elle lui sourit rapidement et se concentra sur sa conduite en sortant du camping, entre les enfants courant partout et les parents se ruant à leurs trousses, un petit moment d’inattention pouvait vite faire virer la journée au cauchemar. Une fois la nationale atteinte elle relâcha sa prise de fer sur le volant et appuya très légèrement sur l'accélérateur. Elles étaient presque seules sur cette route, rien à commenter à part un paysage unique. Ça te dérange si je fume une clope ? Tu peux en prendre une aussi. dit-elle en prenant son paquet et son briquet sans vraiment quitter la route des yeux.
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Parfait alors ! Dis-je en souriant quand Grenade me faisais comprendre que ça ne la dérangeait pas de me conduire jusqu'en ville, puis c'est vrai que c'était toujours plus sympas de faire la route à deux que tout seul avec comme seule compagnie ses pensées. Je la suivais donc jusqu'à sa voiture pour ensuite m'installer côté passager et la laisser sortir du camping, j'étais contente d'être enfin en voiture quand même parce que je savais bien que si blondie n'avait pas débarqué tel un ange gardien j'aurais jamais pu aller en ville. Quand elle conduisait je ne pouvais pas m'empêcher de lui lancer quelques regards discret, je la trouvais tellement belle en fait, sa beauté paraissait si pure que j'avais presque envie d'y goûter. Je revenais finalement sur terre quand elle me demanda si elle pouvait fumer tout en me proposant une cigarette. Non ça me dérange pas du tout j'suis fumeuse aussi, du coup j'veux bien ! Dis-je en lui souriant en prenant une cigarette que j'allumais ensuite, et ouais j'étais une folle du tabac depuis mes seize ans déjà et je crois que je m'en foutais carrément que ça soit dangereux pour la santé. Mon regard se posa ensuite dans le siens et j'affichais un petit sourire. Tu sais que ça fait un moment que j'ai envie d'un peu mieux te connaître ? Oui faut croire que j'avais flashée sur elle depuis un moment déjà haha.
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Elle se serait vraiment fait chier sans Cora. Pourtant ce n'était pas la raison du bien-être de Grenade. Pour comprendre, il fallait aller plus loin. Plonger dans les deux regards se cherchant, se contemplant. Deux jeunes femmes tout juste évadées de la jeunesse filant à bord d'un bolide viril. Grenade ne pouvait s'empêcher de sourire à l'idée d'un couple de gangsters féminin disparaissant dans l'horizon, sans jamais être rattrapé.
Attendez, pause, un couple ?
La blonde déglutit difficilement, perturbée. Cora lui répondit de sa voix dansante et le bruit du briquet acheva de réveiller Grenade.  Elle tendit un sourire à la rousse et alluma à son tour sa clope. A chaque bouffée, le même plaisir l'envahissait. Parce qu'elle était en voiture elle avait pris son paquet d'indus mais elle bien préféré fumer une roulée. Tellement plus de saveurs, tellement plus agréable.
«Tu sais que ça fait un moment que j'ai envie d'un peu mieux te connaître ?» Du calme Speedy, faut pas s'affoler. Le coeur de Grenade manque de faire un bond quand elle entend ça. Pourquoi ça lui fait autant d'effet ? Elle n'avait jamais eu beaucoup d'amis, et énormément de mal à s'en faire. Et là, elle était allée voir Cora, elle avait fait le premier pas. Cette journée était spéciale. Mais Grenade ne savait pas quoi répondre à Cora, parce qu'elle était du genre à observer de loin les sirènes et ne jamais s'en approcher. Et voilà que la sirène fumait une clope avec elle, dans sa voiture. La sirène qui ne la quittait pas des yeux, presque dérangeante. Agréablement dérangeante. «Je suis ouverte à toutes les questions seulement si tu acceptes de répondre aux miennes.» Grenade laisse sa phrase en suspens pour penser à ce qu'elle avait fait avec son ex, avant qu'ils ne se mettent ensemble. Elle avait appris ce jeu dans un livre qu'elle avait lu ; il consistait à se poser des questions l'un à l'autre, chacun son tour, et il fallait jurer d'y répondre le plus honnêtement possible. Seulement avec une quasi-inconnue, ça changeait énormément la donne.
Mais Grenade n'avait pas peur. Elle ne voulait pas s'inquiéter, se poser des tas de questions inutiles, elle voulait vivre l'instant tel qu'il était, parce qu'elle le méritait. Alors elle passa sa clope dans sa main gauche et leva le petit doigt droit afin que Cora puisse le prendre. «Jure que tu diras la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.» La blonde regarda la rousse intensément, pendant quelques secondes. Elle se sentait comme un marin jouant avec le feu, penchant vers l'eau sombre et dangereuse ; et l'adrénaline lui donnait la force d'accomplir tout ça.
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J'ai toujours su que j'étais bisexuelle et qu'il n'y avait pas que les hommes qui pouvait me donner des papillons dans le ventre, depuis jeune déjà j'suis très ouverte d'esprit alors oui être intéressée par les femmes autant que les hommes était quelque chose que j'assumais totalement. Quand je sortais avec une fille je n'étais pas du genre à me retenir de l'embrasser dans la rue ou même de lui prendre la main, en réalité j'm'en fichais de l'avis des autres et ça restera sûrement toujours comme ça. Et si j'venais à penser à tout ça c'est que je me demandais de quel côté était Grenade, j'avais beau être attirée par les femmes je n'étais jamais vraiment douée pour savoir si elles étaient dans la même optique que moi ou non. Mais j'sais pas depuis que j'suis dans cette voiture avec blondie je sens comme une tension électrique qui nous entoure, j'me faisais peut-être des films parce qu'elle me plaisait mais j'étais quand même capable de ressentir ces choses là. C'est donc après avoir pris une cigarette que j'lui faisais savoir que ça faisait un moment que j'voulais mieux la connaître, c'était une sorte de test pour voir sa réaction et je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que le regard qu'elle me lançait voulait bien dire quelque chose. Très bien, je répondrais aux tiennes. Dis-je d'un petit sourire, j'avais vécue pas mal de chose dans ma vie et il y avait beaucoup chose dont je n'avais pas envie de parler mais si il le fallait je le ferais, et puis c'est souvent plus facile de se confier à une inconnue, va savoir pourquoi. Je jure de dire la vérité et toute la vérité. Dis-je d'un sourire en coin en la regardant de mon regard bleu tout en venant faire le pacte du petit doigt avec elle. Cette balade en voiture devenait vraiment intéressante et j'avais hâte d'en savoir plus sur Grenade. C'est quoi le secret que tu n'as jamais avoué à personne ? Dis-je en la fixant toujours de mon sourire en coin, certes je commençais fort et je préférais éviter les questions bateau du genre t'es dans quelle maison ou bien tu es née dans quelle ville, oui j'voulais vite passée aux choses sérieuses.
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C'est quoi le secret que tu n'as jamais avoué à personne ?
Pour le coup, Grenade retient sa respiration pour ne pas crier de surprise. Et d'horreur. Elle savait ce qu'elle n'assumait pas, ce qu'elle n'avait jamais assumé même avec Lottie, sa meilleure amie. Celle qui avait été son soutient de tous les instants. Mais alors pourquoi elle ne l'avait jamais avoué ce secret ?
Tout d'abord la peur. D'être jugée, d'être discriminée. Que ce ne soit pas l'image qu'une petite blonde friquée devrait renvoyer. La peur d'avoir à supporter tous ces regards sur elle, toutes ces pensées ignobles et déplacées. Elle avait l'impression qu'une fois ce secret dévoilé, sa vie filerait à toute vitesse entre ses doigts, qu'elle se retrouverait nue face à l’agressivité subtile de la mort, qu'elle ne parviendrait jamais à s'en sortir seule, que sa famille, ses amis l'abandonneraient, choqué et dégoûtés.
Au fond, elle ne voulait pas que ce secret existe. Elle le reniait de toutes les fibres de son corps. Comme une maladie elle le rejetait, mais son corps semblait l'accepter quand son cerveau se rebellait. Elle était déchirée, partagée entre un doux mensonge et une dure vérité. Et la vérité, elle se devait de la dire à Cora. Incapable de penser à une question, elle crispa ses muscles, inspira, et lâcha.
« Je suis bisexuelle refoulée. »
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