Le retour des exs • CALYPSO

Le summer camp était maintenant terminé et tout le monde était rentré. J'avais des visites régulières de mes amis et mon moral remontait petit à petit, doucement mais surement. Et puis de savoir le bébé toujours au chaud, c'était très réconfortant. J'étais presque au 34 SA, dans quelques jours se seraient le cas, alors il y aurait bien moins de risques pour le bébé et mon pari avec Priape serait réussi. Il m'avait demandé de tenir au moins jusque là, je voulais aller plus loin, je voulais m'approcher du terme mais je me permettais de relâcher un peu la pression sur mes épaules à l'approche de cette date. Lorsqu'on frappa à la porte je me demandais qui de mes amis pouvaient passer à l'improviste. Surement quelqu'un qui travaillait ici et qui venait passer son temps de pause avec moi. Mais non, lorsque la porte s'ouvrit je fus un peu surprise de voir Calypso. Je n'étais pas en froid avec la demoiselle, bien au contraire on avait des rapports plutôt cordiaux, mais depuis la dernière fois qu'on s'était parlé il y a plusieurs mois, peu de temps après le spring break, je ne l'avais pas revu, c'est pourquoi sa présence ici me surprenait. La surprise passée, je laissais un sourire se dessiner sur mon visage et l'invitais à entrer. « Hey Caly ! Reste pas sur le palier, rentre. Je suis surprise mais pas dans le mauvais sens... » Je me sentais obligée de justifier ma tête, je ne voulais pas qu'elle croit qu'elle n'était pas la bienvenue.

Honnêtement, je ne savais pas trop pourquoi j’allais là-bas, c’était pas seulement une envie passagère mais je sentais que je devais le faire. Aussi étrange que cela puisse paraître, je voulais lui montrer que moi aussi, malgré notre relation compliquée, je pouvais être là pour elle et je voulais également m’assurer qu’elle allait bien. Elle portait l’enfant de Priape et ça comptait pour moi, je n’étais pas jalouse ni envieuse, bien au contraire, je m’inquiétais. J’avais eu le choix un jour, la détester, la juger ou essayer de la connaître sans porter un jugement négatif sur son comportement, j’avais choisi la deuxième option et encore aujourd’hui j’étais fière de mon choix. Je savais qu’elle avait des problèmes avec sa grossesse et j’espérais que ce n’était pas bien grave, je n’avais pas osé envoyer un message à Priape afin de lui demander parce que je ne savais pas où ils en étaient tous les deux et je ne voulais pas m’immiscer dans leur couple, relation, je ne savais pas trop comment les appeler ces deux-là. J’avais donc décidé de me rendre à l’hôpital afin de lui faire un petit coucou et pour prendre de ses nouvelles. Je me renseignais à l’accueil afin de savoir son numéro de chambre puis je me dirigeais vers celle-ci. Je frappais avant d’ouvrir délicatement. Elle était surprise et j’espérais ne pas la déranger, je fronçais les sourcils avant de sourire suite à ses paroles. Coucou ! dis-je en m’approchant. Je tenais un bouquet de fleurs dans les mains, formalité qui faisait toujours plaisir, du moins je l’espérais. Tiens, c’est pour toi dis-je en lui tendant le bouquet. J’ai appris que… tu avais une fin de grossesse compliquée Talya, alors je me suis permise de passer te voir… pour voir si tout allait bien, ça m’inquiétait avouai-je à la jeune femme.

Je souris à Calypso qui finit par entrer et fermer la porte derrière elle. Elle m'offra un beau bouquet, qui me fit plaisir et je lui montrais la salle de bain pour qu'elle prenne un vase s'il en restait un de libre. « Je peux te laisser le mettre dans un vase, j'ai vraiment pas le droit de me lever... » J'étais rentrée il y a plusieurs semaines, j'avais le droit d'aller aux toilettes à l'époque, puis il avait fallu que je me contente de me lever pour me laver une fois par jour et maintenant, je ne devais plus bouger. Le bébé grossissait bien, il avait un bon poids, une bonne taille mais c'était encore trop tôt pour qu'il pointe le bout de son nez. « Y'a quelques semaines je t'aurais surement envoyé promener comme j'envoyais promener tout le monde mais aujourd'hui je suis contente que tu sois venue. » On était des jeunes femmes adultes et responsables non ? On savait se parler sans se jeter des parpins à la figure, notre relation avait toujours était comme ça, dans le respect l'une de l'autre, c'est ainsi qu'on avait choisi de se comporter et c'était plus intelligent que de se faire la guerre parce que j'avais fait du mal à l'homme qu'elle avait elle aussi blessé quelques mois auparavant. « Débuts compliqués... Fin compliquée... La boucle est bouclée comme ça... J'ai fait une menace d'accouchement prématurée en rentrant du Summer Camp début août... Fortes contractions et tout, j'ai vraiment eu peur... Puis ma poche des eaux s'est fissurée, donc c'était inquiétant, c'est pour ça que je n'ai plus le droit de bouger jusqu'à la fin... C'est un peu compliqué ! » Je déteste rester allonger dans ce lit dans cet hôpital.

J'étais bête, j'avais complètement oublié qu'elle ne pouvait pas bouger et je lui tenais un bouquet comme si elle allait pouvoir en faire quelque chose. Décidément, j'étais la reine des boulets mais ça, c'était pas comme si ça changeait vraiment. Ah oui pardon, je vais chercher ça, j'aimerais pas être la cause de ton accouchement ! dis-je en rigolant. J'allais dans la salle de bain afin de prendre le vase que je remplissais à moitié avant d'y insérer les fleurs. Je déposais le tout sur la table de nuit de la demoiselle avant de lui faire un sourire satisfait. On a de la chance j'ai rien cassé… j'espère que ça ira comme ça. J'indiquais le bouquet avant d'attraper une chaise afin de m'asseoir à côté de la jeune femme. Ça me faisait plaisir ce qu'elle me disait, ça ne devait pas être facile pour elle de subir tout ça… déjà que sa grossesse se faisait dans un contexte particulier, les complications qu'elles connaissaient ne devaient rien arranger mais, elle semblait quand même avoir le moral. Même si tu l'avais fait, je t'aurais pardonné, c'est pas comme si tu vivais quelque chose de facile… tu vas bien quand même ? Tu te sens comment ? demandai-je. Elle m'expliquait ce qu'il y avait eu pendant le Summer Camp et je ne pouvais pas imaginer la panique qu'elle avait dû ressentir. Alors, tu dois te reposer, c'est le mieux. Tu as eu beaucoup de pression et j'pense que ça a joué sur ta grossesse enfin disons que ça n'a rien arrangé peut-être, au moins maintenant tu peux être tranquille faut le voir comme ça. Elle avait fait une bêtise mais elle ne méritait pas ça pour autant. Néanmoins, je ne savais pas où elle en était avec Priape, j'osais demander. Et Priape, il est comment ? Enfin, ça va mieux entre vous ou pas du tout ? Je connaissais Priape, il était impulsif mais pas stupide et dans cette situation il devait essayer de faire au mieux, du moins je l'espérais.

« T'en fais pas que si c'était écrit que j'aurais dû accoucher avant, je l'aurais déjà fait avec Priape qui fait des siennes... Mais je préfère ne pas prendre de risques. » Après tout grâce aux respects des consignes des médecins et à leurs bons soins, le bébé était toujours en train de grandir et s'épanouir dans mon ventre même s'il avait surement de moins en moins de place. « C'est parfait Caly ! » Je lui souris, on a l'impression qu'elle est dans un musée des glaces, qu'elle a peur de fracasser tout ce qu'elle va toucher, tout ce qui l'entoure, ça me fait vraiment rire mais je n'ai aucune envie qu'elle soit mal à l'aise, elle n'est pas venue jusqu'ici pour être mal à l'aise. « Assis toi, mets toi à l'aise, fais comme chez toi ! » L'hôpital ce n'est pas chez moi et pourtant je l'ai investit et j'y suis depuis plus d'un mois, alors qu'elle fasse aussi comme chez elle. La chaise ou le bord du lit, c'était comme elle voulait, j'étais encore capable de décaller mes jambes sur le côté. Elle s'inquiéta rapidement de la grossesse mais aussi de ma relation avec Priape. Elle n'était pas folle, pas assez folle pour ne pas faire le lien entre les complications et la situation compliquée qui n'arrangeait rien. « C'est pas simple d'être là et de ne pas pouvoir profiter de mon autre bout de chou qui se demande pourquoi maman n'est pas là. » J'avais la peur que Charlie se sente délaissée, qu'elle croit que parce qu'un nouveau bébé arrivait, elle n'allait plus avoir sa place, surtout que ce nouveau bébé aurait un papa et une maman à son contraire, ce n'était pas simple, la recomposition des familles n'était jamais simple en même temps mais notre contexte était encore plus complexe, impossible pour deux dunsters de faire dans la simplicité surement. « Priape il est... Présent... » Je regarde par la fenêtre, que dire de plus sans la mêler à notre relation ? Je ne sais pas si vraiment elle a envie d'entendre où on en est tous les deux... Mais si elle est là et si elle demande ... « Il est là depuis le début, oscillant entre moments de bonheur partagés et éclats de voix... Entre moments pour le bébé qui se transforment en l'expression de nos sentiments à tous les deux, entre muraille de Chine autour du coeur et laisser aller... Enfin c'est compliqué et je crois qu'il essaye de passer à autre chose. Ca fait mal. » C'était plutôt bien résumé sans rentrer dans les détails non ? Après si elle voulait la situation en détails, elle pouvait demander mais il allait falloir qu'elle se décide à s'asseoir !