BLALYA ► Si tu sautes, je saute.

Journée comme toutes les autres, allongée, à ne rien faire, à ne pas pouvoir me lever. Le temps est long, surtout que mes amis sont tous au summer camp. Cette grossesse n'aura vraiment pas été de tout repos, elle aura vraiment été compliquée du début à la fin à l'image de la situation entre Priape et moi. Mais l'essentiel c'est bien que bébé soit toujours au chaud dans son cocon et qu'il ne vienne que lorsqu'il sera assez tard pour lui pour qu'il soit en pleine forme. Je pense à ça, tout se ressasse dans ma tête, c'est atroce, je n'ai qu'une hâte, être dans deux mois pour pouvoir sortir, mais est ce que tout cela va tenir deux mois, je n'en sais rien, je sais juste que le bébé peut arriver à tout moment. Je suis dans mes pensées, allongée sur le côté face à la fenêtre quand la porte s'ouvre. Un coup d'oeil rapide à l'heure, c'est trop tôt pour que ce soit Priape, je me retourne, c'est Blake. Mon visage s'illumine d'un coup. Il l'a fait, il a vraiment sauté dans le premier avion pour venir me voir en apprenant mon hospitalisation. J'en ai les larmes aux yeux, mais mieux que des mots j'écarte mes bras pour qu'il vienne me faire un câlin. Quand je le serre contre moi alors qu'il fait attention au bébé je finis par lui dire : « T'es un grand fou mon chaton d'amour ! »

Tout était embrouillé, je ne comprenais plus rien, marchant dans les couloirs de l'hôpital, le cœur en panique. Les personnes étaient pressées, je voyais des brancards avec des personnes en sang dessus, des infirmières, des médecins allant de chambre en chambre, j'observais tout ça sans vraiment comprendre. Qu'est ce que je foutais ici ? Pourquoi Talya était là ? Tout ça n'aurait jamais dû lui arriver, elle ne le méritait pas, le sort aurait du s'acharner sur moi, après tout, j'y étais habitué. Talya était ce qui se rapprochait le plus d'une famille et regardez où elle se trouve maintenant, dans un endroit qui me foutait les jetons. Mais je ne pouvais pas reculer, plus maintenant, elle avait besoin de moi, m'avait aidé trop de fois, gagnant ainsi ma confiance, mon respect et devenant une des personnes les plus importantes dans ma vie. Et pourtant je restais devant cette porte, prenant une grande inspiration, craignant l'état dans laquelle je la trouverai. Finalement j'entrais, elle avait les larmes aux yeux, quelques enjambées et, ça y est, j'étais dans ses bras, l'écoutant me traiter de grand fou. « Si la folie est de faire ce qu'il faut pour rendre ceux que l'on aime heureux alors, je t'en prie, laisse moi y sombrer ! » D'un clin d'oeil, je m'asseyais sur le lit à côté d'elle avant de lui dire d'une voix tendre : « Des nouvelles ? »

Blake avait sérieusement pris l'avion pour venir me trouver lorsqu'il avait appris mon hospitalisation, il était fou mais j'aimais sa folie, et au contraire de celle de Matthéo, celle de Blake passait auprès de Priape, il ne lui avait pas dit qu'il n'était pas le bienvenu à mon chevet. Ce n'était pas le futur papa qui choisissait qui pouvait venir ou nous, je m'étais chargée de refuser toutes les visites d'ordinaire mais celle là me faisait vraiment du bien. J'eus le droit à un câlin et il s'installa sur mon lit me faisant rire dès son arrivée malgré l'émotion et ma joie de le voir ici. « T'es fou quand même, tu sais que tu aurais pu attendre de rentrer du Summer Camp plutôt que de faire un aller retour juste pour moi... » Je lui ébouriffe les cheveux, j'aime faire ça même si ça ne lui plait pas, ça m'amuse et ça lui donne une petite bouille d'enfant grincheux qui lui va si bien. Je prends sa main et la dépose sur mon ventre là où bébé donne des petits coups. « Prends des nouvelles de ton futur neveu ou ta future nièce par toi même. » Il apprendra qu'il est en liste pour être parrain, le jour où le bébé sera là, pas avant, mais même sans ça il sera tonton de coeur. « La crevette est toujours là dedans, et bouge toujours... J'ai perdu du liquide mais à première vue il en reste assez pour qu'il n'y ait pas de risque et je ne fais pas d'infection... » Je pose ma main sur la sienne, je suis tellement heureuse de l'avoir près de moi. « T'sais que je refuse toutes les visites depuis que je suis ici ? Mais que je suis super contente que tu te sois faufilé jusqu'à ma chambre... »