Timothy J. Hatter ► Andrew-Lee Potts

Qu’y a-t-il de plus flippants pour des parents qu’un môme qui s’amuse à faire des multiplications et des divisions pour le fun ? Un môme qui s’éclate à faire des multiplications et des divisions dès l’âge de 5 ans ! Ne vous méprenez pas, je ne suis pas un de ses incroyable génie qui savent tout sur tout. Je serais bien incapable de vous citer de la littérature ou de vous dire qui dirige actuellement le Cambodge, j’ai juste une bonne grosse bosse des maths et un QI à peine plus élevé qui me fait entrer parmi les surdoués comme des millions d’autres personnes sur terre.

Rien ne me prédestinait à étudier un jour la physique à la prestigieuse université d’Harvard. Vraiment rien. Mes parents, des anglais pures souches, se sont mariés jeunes. Mon père avait une petite carrosserie et ma mère, à présent retraitée tout comme mon père, était vendeuse dans une boulangerie. Ils ont eu 3 filles. D’abord Jenny puis, 2 ans plus tard, les jumelles Phoebe et Lucy. Ayant déjà du mal à tourner avec 3 enfants, ils n’avaient pas eu l’intention d’en avoir d’autre. Les années passèrent et à 41 ans, ma mère a commencé sa pré-ménopause. Ainsi, quand ses règles ont cessé d’arriver, elle ne s’en est pas inquiétée. Quand elle a commencé à prendre un peu de poids, elle a mit cela sur les symptômes typique de la ménopause. Pareil pour les vertiges et les sautes d’humeur. A ce que l’on m’a dit, sa tête quand elle a découvert par hasard lors d’un contrôle de routine que, du haut de ses 42 ans, elle était enceinte de 5 mois avait quelque chose de mémorable. La magie des dernières poussées d’hormones pré-ménopausales donc.

Quand j’ai pointé le bout de mon né, je me suis donc retrouvé avec des sœurs de 19 et 17 ans. Malgré la surprise de mon arrivée, j’ai été un enfant chouchouté, surtout par les jumelles ravies de pouvoir pouponner.

Mes parents, un peu débordés par leurs travails et leurs 4 enfants, ne remarquèrent pas tout de suite ma facilité, principalement pour les chiffres. Ils étaient ravit de me voir apprendre à lire et à écrire rapidement mais ne se posèrent aucune question, le pédiatre leur assurant que c’était normal dans un environnement « adultes » d’être plus précoce pour un enfant.

Pour se faire un peu d’argent, Lucy donnait des cours de soutiens en maths à des élèves entre 12 et 15 ans. Coincé à la maison avec eux les après-midis, je me suis mis à écouter ce qu’elle expliquait et, le plus naturellement du monde, me mit à appliquer ce qu’elle expliquait. C’est quand je fus capable un soir en plein repas de calculer rapidement et de tête un 15 fois 5 que mes parents se mirent à se poser des questions.

Quand je pris la direction des bancs d’école, je fus la terreur des profs de maths. Alors que mes camarades apprenaient péniblement les 2 fois 2, moi je maitrisais déjà les divisions à 3 chiffres. Le diagnostic de surdoué tomba rapidement mais mes parents n’ayant pas les moyens de me mettre dans une école privée, je fus condamné à m’ennuyer à mourir dans le cursus scolaire traditionnel.

Les années passant, les mathématiques devinrent une véritable passion et mon plus gros dilemme à l’âge de choisir ma voie a été de me décider entre la physique, l’astrophysique et les mathématiques appliquées. Pour l’université, j’avais Harvard dans le viseur depuis mes 13 ans. C’est dans cet optique que j’ai passé mon adolescence à faire tous les petits boulots possible et imaginable pour mettre de l’argent de côté afin d’éviter le poids d’un emprunt à mes parents.

Le jour où j’appris que j’avais décroché ma bourse pour cette prestigieuse université fut le plus beau de ma vie, je ne le cache pas même si le départ fut un peu difficile. Je n’avais jamais quitté ma famille et je n’avais même encore jamais quitté l’Angleterre hormis pour un voyage d’études en Ecosse.

Et voilà, cela fait 7 ans que je bosse comme un damné pour mes cours et j’adore ça ! Malheureusement, le voyage n’étant pas donné, je n’ai pu rentrer chez moi qu’une seule fois depuis mon départ pour les Etats-Unis et ma famille me manque mais je m’accroche en sachant qu’une fois mon doctorat en poche, je pourrais rentrer auprès d’eux.