Retrouvailles sous le soleil (priape)

Me voilà de passage express en Arizona pour le mariage d’Elia. J’avais la ferme intention de profiter de ma best friend, de l’aider à déstresser et de faire en sorte que le jour de son mariage soit le plus beau de sa vie, mais je voulais également profiter de ce petit break au soleil pour voir mes amis. L’occasion idéale donc pour partager un moment avec Blue’. Bermuda, T shirt coloré, tongs au pied et lunettes de soleil vissées sur la tête, j’étais en mode vacances et c’est ainsi que je quittai le chalet de ma meilleure amie pour me rendre au lieu de rendez vous fixé avec Blueberry. Ca devait faire une éternité que l’on ne s’était pas vu. Il y avait bien eu des sms pour se tenir au courant des rebondissements de nos vies, mais avec la maladie de l’un de ses papas, la demoiselle avait été pas mal occupée, et aujourd’hui j’étais content que tout aille mieux. Elle avait évoqué quelques projets dans ses messages mais j’avais hâte de l’entendre me raconter tout ça de vive voix. Lorsque j’arrivai près du café, je la vis, les yeux sur son téléphone, je lui fis un petit signe de main pour attirer son attention. Bon, c’était toujours ma Blue, mais elle avait trop changé : cheveux court, reflets rouquins, toute coquette dans sa petite robe… «Ca fait tellement un bail que j’ai presque failli pas te reconnaître. » plaisantai-je en l’embrassant sur la joue. « T’es radieuse en tout cas, les vacances te réussissent. » la complimentai-je. Elle me proposa une glace et cela me fit aussitôt rire : « Je vois que par contre qu'il y’a certains trucs qui changent pas : toujours aussi gourmande. » Mais j’étais pas beaucoup mieux, j’savais pas dire non à une glace. On se dirigea vers le glacier qu’elle désigna et je demandai un sorbet aux fruits rouges avant d’entamer la discussion : « Alors tes vacances ? Ca se passe bien ? T’as visité quoi pour le moment ? » Grand canyon, Vegas… Y’avait tellement de choses à voir dans le coin, mais pour ma part pas le temps d’explorer tout ça. Je n’étais là que pour très peu de temps.

Je rigolai quand elle me confia avoir repeint sa salle de bain avec la colo qu’elle s’était faite. « Il vont être content les dirigeants du camping quand ils feront l’été des lieux de sortie de ton chalet… » J’eus le droit à un petit câlin de la demoiselle, en même temps depuis le temps que nous ne nous étions pas revus, nos retrouvailles méritaient bien une petite accolade. Je soulignais sa bonne mine et ensuite sa gourmandise en la taquinant. « T’as raison : s’appeler Blueberry et ne manger que de la salade verte, c’était pas compatible. » rigolai-je. On se dirigea devant le vendeur de glaces tout en parlant des vacances de la demoiselle qui me demanda ensuite ce que j’avais vu de la région de mon côté : « Hum, la piscine du camping, le bar du camping, le bowling du coin… » Je riais avant de préciser : « J’avoue que je suis pas vraiment venu ici pour faire du tourisme : je suis là que cinq jours, c’est short. J’en profite surtout pour voir Talya. » Le petit bidon de mon ex prenait de plus en plus d’ampleur, on sentait désormais les coups du petit assez franchement à travers sa peau c’était vraiment de bons moments que je ne voulais pas rater. D’ailleurs mon amie aborda ma future paternité. « Bah oui, papa pour le mois d’octobre. » Mes lèvres s’étirèrent en un sourire fier. Papa poule avant l’heure. « Ca va te donner des envies tous ces bébés… » la taquinai-je avec un coup de coude.

Je taquinais Blue à propos de l’état de sa salle de bain puis sur sa gourmandise. Je riais de bon cœur avec elle en l’observant, en réalisant combien ce genre de petits moments avec elle m’avait manqué. Chacun de nous étant particulièrement occupés, on était resté un long moment sans se voir, cela faisait un bien fou de se retrouver. Elle me charria à son tour sur ma flemmardise. «T’as vu la chaleur qu’il fait ? Je vais pas aller faire des randos en plein cagnard attends. Et puis j’suis là que pour cinq jours. » C’était short comme vacances. « Et moi, je bosse tout l’été à l’hôpital après mademoiselle. » rétorquai-je. En tout cas, pas de projet bébé en vue pour la lowell, qui se trouvait trop jeune. « Je suis content, mais je t’avoue que c’était pas calculé… » Je n’avais jamais eu dans l’idée d’avoir un enfant pendant mes études, même si j’aimais déjà ce gosse si j’avais eu à choisir je ne l’aurais conçu qu’après mon diplôme. « Et puis surtout, les conditions sont pas idéales. »Hormis le fait d’être étudiant, qui au final n’était pas si dérangeant que ça quand on savait s’organiser, c’était surtout le fait d’être séparé de Talya qui compliquait les choses. « Donc je te comprends t’inquiète, t’as tout ton temps… » Elle me parla ensuite de notre italien préféré et apparemment c’était tendu entre eux. Je grimaçais. « On est toujours en contact oui. On a bu une bière là pour profiter de mon passage en Arizona… » expliquai-je avant d’ajouter : « Je vais le revoir au mariage aussi. Tu voudrais que j’essaie de lui parler ? » demandai-je finalement. Je ne voulais pas me mêler de leurs histoires, mais de savoir qu’ils s’étaient engueulés, ça me faisait une drôle de sensation. La jeune femme en profita pour s’excuser de la distance qu’elle avait prise ces derniers temps. « Hey, t’inquiète… On peut pas dire que je t’ai harcelé de texto ou étouffé par mes visites non plus… » Quand deux personnes s’éloignaient, c’était rarement le fait d’une seule, c’était souvent les deux qui étaient en tord. C’était le cas pour nous. Elle avait été moins présente auprès de moi, je l’avais été aussi pour elle. Je vins lui faire un petit bisou sur la tempe en lui affirmant : « Quand tu le sens pas, que tu stresses, que tu veux te changer les idées, j’suis là tu sais. » J’étais content d’entendre qu’elle avait l’intention de lâcher du lest cela dit. Les études c’était bien, mais ça ne faisait pas tout. Les amis, la détente, les loisirs, c’était important également.