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• J'avais eu un mal fou à me réveiller ce matin. Quand mon réveil avait sonné, j'avais vraiment cru que j'allais le faire passer par la fenêtre, mais du rez de chaussé, je doute qu'il ait vraiment mal. Au pire il ramerait encore plus, non j'attendrais de vivre en haut d'une tour pour le faire passer avec un sourire sadique par la fenêtre. Je le regarderais tomber, et je songerais à tous ces matins où il avait sonné, terrible et impitoyable pour mon sommeil. J'étais sortie encore un peu dans les vapes, habillé en été, parceque c’était l’été, et qu’ont étaient en vacance , pour boire un café dans un petit bar que j’avais découvert il y a peu à plusieurs minutes des chalets. J’avais besoin par moment de me retrouver seul et de réfléchir à ma vie, à tous ces choix que j’ai pu faire, j’avais besoin de réfléchir, et, dernièrement, ma vie avait bien changé, j’vous assure. Dernièrement, le Misha que vous avez pu connaitre il y a six mois avait complètement changé, et tout ça, c’était grâce à Oksanna. Alors, dans ce café, j’me mis à réfléchir, à réfléchir à ma vie, et, d’un coup, je me leva de ma chaise, liquidant le café qui n’était plus très chaud d’un trait et laissant un billet sur la table. J’sais pas comment tout ça allait se passer, mais j’allais le faire, j’sais pas comment elle allait réagir, mais je devais essayer un dernier truc, voir si avec le temps, ça c’était arrangé ou non. Alors, j’alla en direction d’une boutique de souvenir, ouais, j’ai pas eu d’autres idées, et j’me vois mal chercher un magasin de poussettes ou une merde du genre, c’est pas fait pour moi ça, les petits trucs de souvenirs, ça me correspond plus. J’trouve une espèce de peluche, parfait, je l’attrape et, une fois passé à la caisse, je remonte dans la voiture que j’avais louée pour aller en direction du chalet de Jade. Est-ce que son gars était là ? J’en avais aucune idée, et puis, je continuais d’en avoir rien à foutre, c’est elle que je venais voir, ce n’était pas lui. C’était censé être ma meilleure amie à la base, alors bon, on verra si ça a changé ou pas. Et puis, j’peux facilement le balancer d’une falaise, y’en a pas mal ici. Alors, une fois arrivé, je descendis de la voiture, la peluche à la main, et, allumant une cigarette que je pris le temps de fumer devant la porte, j’attendis le temps qu’elle se consume avant de frapper, parait que c’est pas bien de fumer devant une femme enceinte et blablabla. J’crois d’ailleurs qu’elle va pas tarder à pondre, Jade, alors j’espère que c’est pas déjà fait et que j’arrive pas trop tard. Bref, une fois fumé, je toque à la porte, puis j’appuie sur la sonnette quelques secondes après, histoire de bien me faire entendre, et surtout, de la réveiller si elle dormait. Pour ne pas vous mentir, la dernière fois que je l’ai vu, c’est bien avant le Summer Camp, ont c’étaient quitté sur le pas de sa porte, et, j’avais pas trop compris comment prendre tout ce qu’elle m’avait dit, du coup, j’avais pris quelques distances, et puis, j’avais rencontré Oksanna, et, Oksanna, elle fait sortir le bien qui est en moi, et ce bien, il veut voir Jade. •
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Oh bidon mon gros bidon, dis-moi qui est la plus belle ! Ce n’était certainement pas moi. Ce ventre m’obsédait. J’avais l’impression de le voir partout et surtout, de le voir de façon bien plus énorme qu’il ne l’était. Cela faisait bien une heure que je me trouvais seule dans la salle de bains et que je me regardais dans ce miroir qui me rendait folle. Plus folle que je ne l’étais depuis le début de ma grossesse. Lenaïs n’était pas là. Elle se trouvait très probablement avec cet idiot de Darnell et Jacey dormait. Du moins, c’était ce que je pensais. Donc, je n’avais pas besoin de libérer la salle de bains tout de suite. Je pouvais prendre mon temps et me regarder aussi longtemps que je le souhaitais. Je sais que cela pouvait paraître bizarre, mais, j’étais mal et faire ce genre de choses me rassurait. Me regarder quelques minutes, voire une heure aujourd’hui et m’admirer dans le miroir pour me faire comprendre que je ne suis pas si laide ainsi, que je serai une bonne mère aussi, que je ne gâche pas ma vie. Tout cela, j’en avais besoin pour me sentir de nouveau moi et ne pas perdre pieds. C’est si triste à dire et pourtant, tellement vrai. Je ne cesserai de le répéter, mais je ne suis pas prête à materner. Je vis avec. Je prends sur moi et advienne que pourra. J’espère juste que je ne maltraiterai pas trop cet enfant. Mais heureusement, il y a beaucoup de monde autour de moi pour m’épauler et la première personne n’est autre que Jacey, le père de cet enfant. Bien qu’à cet instant, j’étais encore loin de m’imaginer que non, il ne serait plus là et ce, pour l’éternité. Mais ce n’est certainement pas le moment de penser de manière négative. J’avais fini par me doucher et m’habiller. Mais après cela, je restais une fois de plus devant le miroir. Il fallait que j’analyse la chose. Cette chose n’était autre que moi. Je venais d’enfiler de nouveaux vêtements. Il fallait bien que je regarde comment tout cela m’allait non ? Evidemment ! Et j’aurai pu rester bien plus longtemps dans cette pièce si je n’avais pas entendu une personne frapper à la porte. J’espérai que ce n’était pas mon imagination qui me jouait des tours. Car, me déplacer jusqu’à la porte sans aucune réelle raison allait me rendre tout simplement chèvre. J’ouvrais la porte et là, surprise ! Misha ! Je restais quelques secondes devant lui, sans rien dire. Je regardais le petit ours qu’il avait en mains. Je lui souriais faiblement. En réalité, j’étais contente de le voir, mais je ne savais pas comment réagir. Comment dire ? Jacey était là et, il ne voulait plus le voir près de moi, dans la même pièce que moi. Il ne voulait plus entendre parler de lui quoi, et à juste titre. Mais peut-être que je pouvais le laisser rentrer quelques instants, étant donné que ce dernier dormait. Allez, pourquoi ! « Misha ! Tu m’as manquée ! ». Je le prenais rapidement dans mes bras avant de reculer et de faire du vent avec mes mains. « Tu pues la clope… Allez rentre ! ». Cette horrible odeur de clope qui me manquait également. J’avais dû arrêter tout cela en tombant enceinte. Un mal pour un bien ! Je m’écartais un peu, beaucoup, de lui afin de lui laisser assez d’espace pour entrer dans mon humble demeure de vacances !
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• J'ai toujours voulu être un fils modèle aux yeux de mon père. J'ai toujours voulu qu'il me regarde avec le même regard qu'il posait sur mon frère. Sauf que moi, je n'y avais pas droit. Je savais qu'il m'aimait, j'le savais très bien, mais, il avait toujours préféré Vitaly, il avait toujours placé en lui le plus d'espoir possible, il avait toujours fait en sorte de le couvrir dans ces conneries, et moi, j'étais là, j'étais ce petit gamin qui ne comprenait pas trop ce qui se passait, qui faisait juste tout pour que son père soit fier de lui. Alors, pour lui montrer que mon seul désire était sa fierté, je l'avais écouté, comme un bon petit chien, je faisais tout ce qu'il me disait de faire, ou plutôt, j'ai fait tout ce qu'il m'a dit de faire. Lorsqu'il m'a envoyé à Harvard suite au décès de mon frère, j'y suis allé sans poser de questions, quand il m'a dit de suivre des études de droits pour prendre plus tard sa place, j'ai pas cherché à comprendre, je me suis inscrit en droit, j’ai vraiment tout fait pour lui faire plaisir, pour qu’à ces yeux, ils puissent me voir comme il voyait Misha, pour qu’il puisse se dire que malgré le décès de son premier fils, de son fils tant aimé, j’étais encore là, moi, j’étais toujours là, prêt à l’écouter, prêt à faire ce qu’il voulait pour que je puisse au moins le voir sourire, pour qu’un jour, je puisse me dire que mon père était heureux, mais, j’ai arrêté quand j’me suis rendu compte que ça ne servait à rien, qu’il manquera toujours quelque chose en lui, comme il manquera toujours quelque chose en moi, l’absence d’un frère, ça se remplace pas, on apprends à vivre avec, et, même si j’ai mis du temps, plusieurs années, et que ça reste encore un sujet sensible pour moi, j’me suis fait à cette idée, j’me suis fait à l’idée que Vitaly n’était plus là, mais qu’il continuait de veiller sur nous, et qu’il aurait voulu que j’sois heureux, qu’on soit heureux et qu’on arrête de se prendre la tête pour des broutilles, que la vie est bien trop courte pour que tout parte en couille. C’est un peu pour ça que j’avais été chez Jade aujourd’hui, avec cet ours en peluche. J’savais pas vraiment où est-ce qu’on en était, mais, j’en avais rien à foutre, je tenais à elle, vraiment, et, quitte à me faire refouler, j’pourrais pas dire que je n’aurais pas essayé, et ça, plusieurs fois. Du coup, quand elle ouvrit la porte, je vis son choc sur son petit visage, et j’vis aussi son gros ventre, ce qui m’arracha un léger rire. J’ai toujours été habitué à une Jade fine, avec des courbes parfaites, et là, j’vois une Jade avec des seins sur gonflé et un bide qui va pas tarder à exploser à en voir la taille. Elle me prend dans ces bras, j’crois que ça remonte à plusieurs fois la dernière fois où c’est arrivé, puis, elle fait du vent avec sa main, me disant que je pu la clope. « Merci… Tu m’as manquée toi aussi… » J’la regarde avec un sourire, et, j’entre comme elle m’avait demandé. Est-ce que son gars est là ? Aucune idée, et en réalité, j’m’en fou, ça pourrait être drôle qu’il se réveil, la tête dans le cul, et qu’il me trouve ici. Bon, pour le coup, ils me retrouveraient pas derrière Jade, complètement à poil, parceque j’suis devenu un gars fidèle, et que les femmes enceintes ça n’a jamais été trop mon truc hein, mais, ça pourrait quand même être drôle. « Il est… Who… Pas mal gros quand même ! » J’avais pas pu m’empêcher de lâcher cette phrase, mais, voyant sa tête, j’me recule d’un coup avant de me rattraper. « Mais tu restes quand même la plus belle t’inquiète ! » On m’a toujours dit de ne pas énerver une femme enceinte, j’ai pas trop envie d’essayer pour le coup. •

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Heureusement que j’avais manqué à celui qui avait fait la plus grosse erreur de sa vie… Se servir de moi comme d’un bouclier ou d’un lance-pierres. Je ne savais pas trop ce que j’étais à l’époque. Je savais juste qu’il s’était servi de ce qu’il s’était passé entre lui et moi pour s’en prendre verbalement à Jacey et je n’avais vraiment pas aimé ça. Je ne savais pas que ça nous prendrait autant de temps pour nous retrouver et je trouvais ça d’un triste. Je ne m’y attendais pas. Je ne m’attendais pas non plus à son retour non plus du coup. Tout ce que j’avais appris à son sujet, c’était grâce à CS, ou bien, à cause d’elle, je ne sais pas et du coup, je ne savais pas comment réagir. J’étais contente certes, même très contente, mais il y avait toujours cette fissure entre nous. Cette chose qu’il fallait à tout prix panser avant que notre lien ne se brise définitivement. Il est vrai que le fait qu’il soit là changeait quand même pas mal les choses, son petit cadeau aussi. Du moins, à mes yeux c’était un cadeau. Il ne devait pas se balader souvent dans la rue avec un ours en peluche dans les mains. Du moins, je l’espérai pour lui. Une nouvelle lubie peut-être… Je montrais du coup le petit objet du doigt, avant de restée figée à cause de cette phrase qui… Qui me faisait soudainement froid dans le dos… « T’es vraiment une ordure Misha ! ». Je le prenais rapidement dans mes bras avant de reculer et de faire du vent avec mes mains.Oui bon, il s’était rattrapé mais je savais qu’il avait fini sa phrase ainsi pour que je ne lui saute pas à la gorge. Il avait sûrement peur de finir écraser sous mon énorme ventre. « La plus belle oui, en effet ! ». Je ne le remerciais pas non, je ne le voulais pas. Je savais qu’il avait dit ça pour ne pas faire face à la colère qu’il avait réveillé en moi en parlant de mon énorme bide alors aucun merci, aucun bisou, rien ! Walou ! « Sinon, les amours, comment ça se passe ?  ». Je lui lançais un petit regard sadique. J’avais enchaîné sur ce sujet sans aucune transition. Je voulais savoir, point ! Il n’avait pas intérêt de se défiler !
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• Honnêtement, j’pourrais pas vous dire quand est-ce que j’ai vu Jade pour la dernière fois. A vrai dire, ces derniers temps, notre relation était assez flou, j’sais même pas si on pouvait appeler ça une relation. J’essayais de recoller les morceaux qui c’étaient brisés, j’essayais de faire en sorte que tout rentre dans l’ordre, et, petit à petit, j’y arrivais, et, j’pense qu’aujourd’hui, c’était l’une des étapes finales de cette remise à zéro, c’était soit ça passe, soit ça casse, et encore plus qu’avant. Pour le moment, ça passait, elle m’avait invité à entrer chez elle, elle m’avait certes, insulté d’ordure, mais, je l’avais cherché aussi en parlant de son ventre. Mais bon, fallait bien que j’en profite, vu la taille du truc, elle allait accoucher d’un jour à l’autre hein, j’étais tellement pas habitué à la voir comme ça que j’trouvais ça assez… Etrange. A la base, Jade, c’est la fille toute fine, propre sur elle et tout, mais là, c’est la fille au bide qui fait trois fois mes cuisses, alors laisser moi me moquer au moins cinq minutes, je l’ai pas fait une fois en neuf mois de grossesse, j’en ai pas eu l’occasion, donc cette fois ci, j’étais pas passé à côté. « J’suis la plus belle des ordures ouais ! » Avais-je répondu, laissant mon regard fixé sur son ventre. Non, sérieusement, faut que j’arrête, parcequ’elle va finir par me foutre dehors. Sauf que j’ai pas le temps de me moquer d’elle plus longtemps que direct, elle me lance un regard sadique et me demande comment ça se passe dans ma vie sentimentale. J’hausse un sourcil, pourquoi elle me demande ça ? J’sais pas, elle a pas d’autre chose à me raconter que direct vouloir savoir comment je vais ? Du coup, j’hoche la tête de haut en bas avant de lui répondre. « Bah figure-toi que ça s’passe très bien ! J’suis heureux, épanoui, comblé et tout le tralala, j’suis bien dans ma peau, j’suis bien dans ma vie, c’est le pied quoi… » Ouais, j’étais amoureux, pour une fois dans ma misérable vie, j’étais tombé amoureux et je m’étais rendu compte du bien que tout cela pouvait me faire et m’apporter, je changeais, doucement mais surement, je devenais une meilleure personne, et ça, c’était grâce à Oksanna. •

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